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Agression du maire de Villeneuve-de-Marc : les violences contre les élus sont-elles vraiment en hausse ?

Agression du maire de Villeneuve-de-Marc : les violences contre les élus sont-elles vraiment en hausse ?

POLITIQUE - Une rare violence s'est déchaînée dans les rues de Villeneuve-Saint-Marc (Isère) ce mercredi 6 août. Tandis qu'il marchait avec son fils, le maire de la commune, Gilles Dussault, 63 ans, a été frappé à la poitrine puis transporté à l'hôpital de Lyon. Ses jours ne sont plus en danger mais son agresseur, lui, est toujours en fuite. Et si l'on ne connaît pas les motifs précis de ce déchaînement de violence, une vague d'émotion s'est emparée du pays. Pour beaucoup, cela ne fait aucun doute que l'homme a été attaqué parce qu'il est maire.
« Quand un élu est attaqué, c'est la Nation qui est à ses côtés », a exprimé Emmanuel Macron, estimant que « la République » devait être « sévère et intraitable » quand « on s'attaque à ses représentants ». Le président du Sénat, Gérard Larcher, est allé plus loin. Il considère que « les attaques violentes contre les élus, vigies de la République, en première ligne, se multiplient ».
Si les affaires semblent en effet de plus en plus nombreuses, c'est sans doute parce qu'elles sont aussi de plus en plus spectaculaires. En témoignent la mort du maire de Signes (Var) à l'été 2019, écrasé par la camionnette d'un habitant près d'un dépôt illégal de gravats, l'incendie volontaire du domicile du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) en 2023 ou la voiture-bélier lancée furibarde sur la maison de l'ancien maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).
Les chiffres, eux, sont aléatoires. Et d'une année sur l'autre ne racontent pas la même histoire. En 2024, les agressions contre les élus ont baissé de 9,3 % par rapport à l'année précédente, selon un rapport du Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calae). 2 501 faits ont ainsi été recensés, soit une moyenne de 48 par semaine.
Une baisse en trompe-l'œil, souligne toutefois l'Association des maires de France, puisque 2023 avait été particulièrement lourde en termes d'attaques d'élus, en raison notamment des émeutes urbaines. Surtout, si l'on regarde presque dix ans en arrière, les chiffres étaient beaucoup plus faibles à l'époque. Ainsi, 317 faits de violence avaient été enregistrés en 2016, et 332 en 2017, selon le ministère de l'Intérieur. C'est 7,5 fois plus aujourd'hui.
L'an dernier, les agressions ont principalement visé des élus locaux. C'est le paradoxe : si les maires sont les élus préférés des Français, ce sont aussi ceux qui sont le plus victimes de faits de violences. Ils représentent 64 % des cas, devant les conseillers municipaux (18 %) et les parlementaires (13 %).
60 % des maires ne veulent pas se représenter
À sept mois des élections municipales, cette nouvelle agression risque en tout cas de démotiver de potentiels candidats à se lancer dans la course, particulièrement dans les petites communes. Une vaste étude du Cevipof a montré que 60 % des maires ne voulaient pas se représenter en 2026 ou étaient encore indécis. Le sentiment d'insécurité étant la deuxième raison mise en avant pour expliquer leur choix ou leur hésitation.
En 2024, une loi avait été votée permettant de durcir les sanctions prononcées contre les coupables d'incivilités et de violences. Ainsi, les peines peuvent monter à sept ou dix ans de prison pour les faits les plus graves, et être assorties de travaux d'intérêt général. Une circonstance aggravante avait aussi été ajoutée pour les faits de cyberharcèlement contre des élus. Car au-delà des atteintes physiques, de nombreux élus reçoivent des menaces de mort, des appels au viol, des insultes répétées, des saccages de leur permanence... C'est notamment le cas de députés comme Sandrine Rousseau ou Aymeric Caron, confrontés à des messages haineux quotidiens.
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