
Irlande : début de l'exhumation des 796 enfants morts dans un foyer religieux
enfants enterrés sans sépulture
entre 1925 et 1960 dans un foyer religieux en République d'Irlande débutent ce lundi, plus de dix ans après la découverte du site.
Après avoir bouclé mi-juin de clôtures de chantier le périmètre de l'ancienne fosse septique du foyer St Mary des sœurs du Bon Secours à Tuam (prononcer Chewm), dans le
comté de Galway
(ouest), les experts vont officiellement débuter l'excavation. Onze ans après l'onde de choc qui a saisi l'Irlande.
En 2014, une historienne amateure, Catherine Corless, découvre des certificats de décès pour 796 bébés et enfants jusqu'à 9 ans mais aucun registre d'inhumation au foyer où les sœurs du Bon Secours - ordre religieux d'origine française - recueillaient les femmes « déshonorées ». L'institution a laissé place à un lotissement en 1972 mais sa fosse commune est restée intacte.
Des restes humains avaient déjà été découverts sur ce site en 1975, les autorités avaient considéré qu'il s'agissait probablement de cadavres datant de la Grande famine qui a touché l'île entre 1845 et 1852. Une autre grande souffrance endurée par l'Irlande. Il faudra le travail acharné de Catherine Corless pour permettre l'ouverture d'une commission d'enquête nationale sur les maltraitances infligées dans ces foyers pour mères et enfants, qui a démontré la cruauté d'une époque et l'hypocrisie des institutions.
Dans ses conclusions rendues en 2021, la commission a apporté la preuve que 56 000 femmes célibataires et 57 000 enfants avaient été recueillis dans 18 foyers de ce type entre 1922 et 1998. Et que 9 000 enfants y étaient morts.
Les femmes enceintes hors mariage étaient enfermées dans ces foyers sous l'impulsion de l'État irlandais et de la puissante Église catholique. Le premier finançait, la seconde « gérait » avec toute la dureté due à son œuvre d'expiation.
Qu'importe qu'il s'agisse de jeunes filles victimes d'agression ou d'inceste, elles étaient « grosses » et couvertes du voile noir du stupre.
Les religieuses gardaient les pécheresses pendant un an. Souvent, elles étaient ensuite envoyées
dans une autre institution
. Le film « The Magdalene sisters » a raconté en 2002 comment certaines de ces jeunes mères, ou les trop jolies jugées indociles, étaient retenues et employées gratuitement jusqu'à l'épuisement dans des blanchisseries tenues par des religieuses.
Au Home de Tuam, comme ailleurs, les plus beaux et les plus gaillards des bébés étaient donnés à l'adoption. Les autres bâtards étaient peu nourris, mal soignés, envoyés dans les deux écoles du village où
on les reléguait au fond de la classe
. Certains habitants, ces dernières années, se sont souvenus qu'on les menaçait de les asseoir à côté d'eux s'ils n'étaient pas sages.
Si les enfants du diable venaient à mourir, de malnutrition, de tuberculose, on les déposait dans cet égout désaffecté. Les fouilles auraient dû y
commencer en 2019
. Il a fallu attendre 2022 pour qu'une loi les permettant soit votée. La lenteur du processus a été dénoncée à plusieurs reprises par des proches des victimes. Environ 80 personnes se sont jusqu'à présent présentées pour fournir des échantillons d'ADN, dans l'espoir que les corps de leurs proches puissent être retrouvés parmi les restes mélangés de la fosse commune.
Les travaux d'excavation devraient durer deux ans. Selon le
Tuam Herald
, la parcelle de 5 000 m2 a été isolée « comme une scène de crime de la Guarda », la police irlandaise. Le projet est piloté par un « directeur des interventions autorisées de Tuam ». Un nom bien compliqué qui ne dit pas grand-chose, sauf peut-être la honte.
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