Supercoupe d'Europe : Ce qui est demandé au PSG tient tout à la fois de la performance mentale et de la folie absolue d'un calendrier
Une troisième finale internationale en deux mois et demi (*), un été comme jamais une autre équipe européenne n'en a connu, un trophée sur la table 7 jours après avoir repris l'entraînement, un nouveau gardien un mois avant que l'ancien ne soit sacré meilleur gardien du monde : le PSG sait rester un club singulier jusque dans la victoire. Jamais, dans l'histoire de ce jeu, des héros de la Ligue des champions n'auront ainsi été empêchés de prolonger leur gloire et leur bonheur sur la plage et dans toutes les nuits qui leur auraient semblé éternelles.
Ce qui sera demandé aux joueurs parisiens, une semaine après qu'ils se sont retrouvés à Poissy, tient tout à la fois de la performance mentale et de la folie absolue d'un calendrier. À Udine, une terre sur laquelle Zico avait semé quelque chose d'une grâce, de 1983 à 1985, il faudrait que l'équipe qui a marché sur l'Europe au printemps, et à laquelle il a été demandé de disputer une autre finale 43 jours plus tard, soit capable de dominer une équipe ordinaire, issue d'un Championnat qui ne l'est pas, et qui mène 6 matches de préparation à zéro, ce mercredi matin.
Perdre une deuxième finale de rang ferait tache
Mais les Parisiens connaissent l'histoire, ils savent bien que les lignes du palmarès resteront plus longtemps que le compte de leurs jours de RTT en retard, et qu'une ombre tomberait sur le tableau s'ils venaient à perdre une deuxième finale de suite, un mois jour pour jour après qu'ils ont été balayés mentalement, athlétiquement et même stratégiquement par Chelsea (0-3), dans la première finale de la Coupe du monde des clubs.
Luis Enrique avait aligné la même équipe à New York qu'à Munich, parce qu'une hiérarchie s'était dessinée qui avait accompagné la conquête, mais c'est une autre histoire qui commence ce mercredi soir, parce que Lucas Chevalier effectue ses grands débuts avec le maillot parisien, sous une lumière qui en aura aveuglé d'autres, parce que Joao Neves est suspendu, et parce que la plupart des autres ont encore un peu de sable dans le fond des chaussures. On ne risque pas de reprocher à l'entraîneur parisien de ne pas assumer ses décisions : interrogé sur Donnarumma, il n'a jamais évoqué le moindre aspect contractuel, n'a laissé la porte ouverte que dans un sens, et il a dit, tout simplement, qu'il voulait un autre gardien, et « un autre profil ». C'est une manière spectaculaire d'annoncer à l'extérieur comme à l'intérieur qu'une autre histoire commence.
Gianluigi Donnarumma annonce son départ du PSG
Dans l'absolu, le PSG n'est pas prêt, et quand on lui a demandé à quoi s'attendre, Luis Enrique a assuré qu'il ne savait pas, lui non plus. Mais puisque tout est relatif, on n'écartera pas l'hypothèse qu'une seule semaine d'entraînement suffise pour battre Tottenham, même si le changement de gouvernance, avec l'arrivée du pragmatique Thomas Frank à la place du dogmatique Ange Postecoglou, va ramener de l'équilibre et de la structure à la surface des Spurs. Et même si la manière dont Chelsea a étouffé Paris en se montrant agressif, près et loin du ballon, et en se projetant vite et en nombre à chaque récupération, va forcément donner des idées aux autres.
« Tottenham et le football européen ont eu près de 3 mois pour étudier la meilleure manière de ne plus être concassé par Paris, et les pistes d'un contrepoison vont forcément apparaître. »
Les équipes dominantes produisent deux effets constants, l'imitation et la recherche d'un remède. Tottenham et le football européen ont eu près de 3 mois pour étudier la meilleure manière de ne plus être concassé par Paris, et les pistes d'un contrepoison vont forcément apparaître, ce mercredi soir et plus tard, ici et ailleurs. Il est possible, par exemple, que la frustration des Parisiens en finale de la Coupe du monde des clubs pousse les autres à penser qu'ils n'aiment guère être contestés.
Mais pour que Tottenham, après 17 années sans trophée, en remporte un deuxième en moins de 3 mois, après son triomphe en Ligue Europa, le 21 mai face à Manchester United (1-0), il faudra quand même que les Parisiens aient oublié leurs manières. Ils sont au pied d'un match qui est à la fois la suite de la saison dernière, le congrès des lauréats, et l'aube de la suivante, celle qui les verra défendre leur titre de champion d'Europe, difficilement, et leur titre de champion de France, moins difficilement. Et s'ils n'ont pas changé, ils risquent assez peu d'accepter de perdre deux finales de suite.
« Honteux, indigne de l'image et du standing du club » : la Supercoupe d'Europe 1997, un cauchemar pour le PSG
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