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Asie: Le Cambodge appelle à un cessez-le-feu avec la Thaïlande

Asie: Le Cambodge appelle à un cessez-le-feu avec la Thaïlande

24 Heures26-07-2025
Les tirs d'artillerie se poursuivent entre la Thaïlande et le Cambodge, qui a réclamé vendredi un «cessez-le-feu immédiat» et «inconditionnel».
Publié aujourd'hui à 02h24 Mis à jour il y a 5 minutes
Un lance-roquettes tirant de la fumée près de la frontière Cambodge-Thaïlande, le 25 juillet 2025.
AFP
Le Cambodge a réclamé vendredi un «cessez-le-feu immédiat» et «inconditionnel» avec la Thaïlande lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, après deux jours de frappes meurtrières entre ces deux pays voisins qui contestent le tracé de leur frontière commune.
Ce différend frontalier couve de longue date et a dégénéré jeudi en affrontements d'une violence jamais vue depuis 2011, impliquant des avions de combat, des tanks, des troupes au sol et des tirs d'artillerie.
«Le Cambodge a demandé un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et nous avons également appelé à une résolution pacifique du conflit», a déclaré l'ambassadeur du pays à l'ONU, Chhea Keo, à l'issue de cette réunion à huis clos. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir ouvert le feu en premier et défendent leur droit à se défendre.
«Comment peuvent-ils (les Thaïlandais, ndlr) nous accuser, nous un petit pays avec une armée trois fois plus petite, pas de force aérienne», d'attaquer «un grand voisin», a fait valoir Chhea Keo. «Nous sommes prêts»
La Thaïlande fait état pour l'heure de 15 morts, le Cambodge d'un mort. Plus de 138'000 personnes ont été évacuées des régions frontalières de la Thaïlande, selon le ministère thaïlandais de la Santé.
Le Conseil de sécurité a de son côté «appelé les deux parties à la retenue, la retenue maximum et à une solution diplomatique. C'est ce que nous demandons aussi», a dit Chhea Keo. Aucun autre participant à cette réunion d'urgence demandée par le Cambodge n'a souhaité s'exprimer.
Vendredi, les tirs d'artillerie étaient encore audibles du côté cambodgien de la frontière. Mais la Thaïlande a laissé la porte ouverte à des négociations, avec la Malaisie comme possible intermédiaire.
«Nous sommes prêts, si le Cambodge souhaite régler cette question par la voie diplomatique, de manière bilatérale, ou même par l'intermédiaire de la Malaisie, nous sommes prêts à le faire. Mais jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune réponse», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura, avant la réunion à l'ONU.
La Malaisie préside actuellement l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Thaïlande et le Cambodge sont tous deux membres. «Une guerre»
Un peu plus tôt, le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, avait prévenu que l'aggravation des affrontements pourrait conduire à «une guerre».
Ces combats constituent une escalade majeure dans le conflit de longue date entre le Cambodge et la Thaïlande, au sujet de leur frontière commune de 800 kilomètres. Les deux voisins contestent son tracé, défini durant l'Indochine française.
L'épisode le plus violent lié à ce différend remonte à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
Une décision de la Cour internationale de justice des Nations unies en 2013 a réglé le problème pendant plus d'une décennie, mais la crise actuelle a éclaté en mai lorsqu'un soldat cambodgien a été tué lors d'un échange nocturne de tirs dans la zone du «Triangle d'émeraude». Bras de fer
Depuis, les deux pays sont engagés dans un vaste bras de fer. Vendredi, les combats ont repris dans trois zones vers 04H00 du matin (jeudi 23H00 en Suisse), a indiqué l'armée thaïlandaise.
Les forces cambodgiennes ont procédé à des bombardements à l'aide d'armes lourdes, d'artillerie de campagne et de systèmes de roquettes BM-21, a déclaré l'armée, et les troupes thaïlandaises ont riposté «avec des tirs de soutien appropriés».
Dans la ville cambodgienne de Samraong, à 20 kilomètres de la frontière, plusieurs familles avec leurs affaires à l'arrière de leur véhicule étaient en train de s'enfuir à toute vitesse, ont constaté des journalistes de l'AFP. Parmi elles, Pro Bak, 41 ans, espérait trouver refuge dans un temple bouddhique avec sa femme et ses enfants. «Je vis tout près de la frontière. Nous avons peur», a-t-il lâché. Newsletter
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Le «cluster» de villages en ens regroupe plus d'une centaine de localités à cheval sur Vaud et Fribourg (et une soixantaine de communes, voir la carte ci-dessous) . Le petit village de Fresens , au-dessus de Vaumarcus, est le seul représentant de cette famille sur le territoire neuchâtelois. Il se prononce «à la vaudoise». Si la plupart de ces suffixes ont persisté dans les villages d'une même région, c'est car «les logiques d'identification y sont historiquement plus importantes que dans les grandes villes comme Genève ou Lausanne», analyse Romain Loup. Celles-ci sont «peuplées depuis bien plus longtemps» et échappent donc à cette organisation régionaliste. Quelques exceptions subsistent. Prenez le petit village broyard de Vuissens (FR) , enclavé dans le canton de Vaud. 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