
Semaine de la haute couture de Paris
(Paris) La dernière de Demna chez Balenciaga, Dior aux abonnés absents… La semaine de la haute couture a débuté lundi à Paris, encore marquée par le jeu de chaises musicales des directeurs artistiques.
Marine DO-VALE
Agence France-Presse
Schiaparelli a, comme à son habitude, ouvert le bal avec une collection automne-hiver 2025-2026 intitulée « Retour vers le futur ».
Une impressionnante robe à volants noirs et blancs, de longues robes du soir sculpturales, des tailleurs élégants presque trop sages, une tenue de torero richement décorée ou encore un manteau taillé comme un rectangle sans manche, au col montant à plumes et brodé d'une grosse fleur argentée, composent ce nouveau vestiaire. Le tout dans des tons blanc, noir et argenté, avec quelques touches de rouge vif.
Organisé au Petit Palais, ce nouveau spectacle a réuni un parterre de vedettes, dont la rappeuse américaine Cardi B qui a fait sensation avec une robe noire ultra-moulante à l'immense encolure ornée de longues franges perlées et un corbeau vivant posé sur ses mains gantées. La chanteuse britannique Dua Lipa ou encore les actrices françaises Philippine Leroy-Beaulieu et Joséphine Japy étaient également de la partie.
PHOTO ABDUL SABOOR, REUTERS
Cardi B
Suivront dans la journée les défilés des maisons Iris Van Herpen, de retour après un an d'absence, Georges Hobeika, Imane Ayissi, Rahul Mishra, Julie de Libran et Giambattista Valli.
Le dernier spectacle de Demna
Le point d'orgue de cette édition automne-hiver 2025-2026 sera les adieux de Demna à Balenciaga. Le styliste géorgien de 44 ans présentera son dernier défilé pour la maison française mercredi midi.
Après dix ans à sa tête, le créateur au style iconoclaste va prendre la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent l'activité de Kering, qui possède les deux marques.
Il est remplacé par l'Italien Pierpaolo Piccioli qui présentera sa première collection en octobre lors de la Fashion Week Femme de Paris.
Un départ célébré en fanfare : outre une exposition baptisée « Balenciaga par Demna » au siège parisien de Kering, la maison de couture publie depuis plusieurs jours sur son compte Instagram les meilleurs looks imaginés par le styliste au cours de la dernière décennie.
Mercredi marquera également les débuts, dans la soirée, chez Maison Margiela de Glenn Martens, nommé en janvier pour succéder au Britannique John Galliano.
Le designer belge signe avec ce premier défilé le retour de la maison française au calendrier de la haute couture, après un dernier spectacle sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considéré par beaucoup comme l'un des plus spectaculaires de ces dernières années.
Les maisons Patou et Celine ont déjà défilé dimanche, hors calendrier, comme un coup d'envoi officieux de cette semaine de la haute couture.
Dior et Gaultier manquent à l'appel
Mardi, Chanel présentera pour la dernière fois une collection imaginée par son studio de création interne, la cinquième depuis le brusque départ de Virginie Viard en juin 2024.
Nommé en décembre, son successeur, le discret et très respecté Franco-Belge Matthieu Blazy, dévoilera sa première collection en octobre.
Jusqu'à jeudi, 27 maisons présentent leurs créations, parmi lesquelles Elie Saab, Armani Privé, Aelis, Viktor & Rolf, Adeline André ou encore le couturier syrien Rami Al Ali, qui intègre le calendrier officiel.
En raison de la valse des directeurs artistiques, cette semaine compte aussi quelques absences remarquées.
Dior n'est pas de la partie. Après un premier défilé particulièrement suivi lors de la Fashion Week masculine le 27 juin, Jonathan Anderson réserve sa première collection haute couture pour janvier 2026.
Nommé début juin à la tête des collections femme et haute couture de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri, quelques semaines après son arrivée chez l'homme, le Nord-Irlandais de 40 ans est le premier depuis Christian Dior à superviser les trois lignes de la maison phare de LVMH.
Jean Paul Gaultier manque également à l'appel. Nommé directeur artistique permanent de la griffe en avril, le Néerlandais Duran Lantink fera ses débuts lors de la Fashion Week femme en octobre.
L'évènement s'achèvera avec le défilé du Suisse Kevin Germanier.
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13 hours ago
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Repenser la liste de nos envies
La saison des vacances (et du voyage) est bien en selle. C'est parti pour une nouvelle ronde de files d'attente colossales devant le Colisée de Rome et de perches de selfies obstruant la vue de la tour Eiffel. Pas question d'être rabat-joie, mais face aux méfaits environnementaux et sociaux du surtourisme – sans parler des disparités entre bourlingueurs et migrants climatiques –, n'est-il pas enfin l'heure de modérer nos transports et de repenser le contenu de notre bucket list ? Sylvie St-Jacques Collaboration spéciale Katy Perry, devenue l'influenceuse voyage la moins appréciée de l'année pour sa prestation à bord du Blue Origin, a été montrée du doigt pour son empreinte carbone monumentale, mais aussi critiquée pour avoir passé une grande partie de son séjour spatial à se photographier plutôt qu'à contempler la Terre à travers le hublot. Plus tard, Jeff Bezos, Lauren Sanchez et leurs amis débarquaient en grande pompe à Venise, ajoutant une touche de jet set au quotidien déjà saturé de la Sérénissime. Quant aux influenceurs de haut niveau – de Gwyneth Paltrow à Oprah Winfrey en passant par Julia Roberts –, ils inondent les réseaux de clichés léchés pris entre deux villas toscanes ou sur la pelouse du festival de Glastonbury. Dans un monde où le voyage est devenu un spectacle, une question s'impose : quel est le coût réel de ces images de rêve ? Vivre sa meilleure vie, c'est inspirant. Et nettement plus édifiant que de passer son été à Balconville, sur une chaise de parterre, à visionner des reprises des matchs des Expos contre les Padres. Mais réfléchir aux impacts du surtourisme devrait aussi faire partie de la donne. Avant de claquer des milliers de dollars pour un voyage (et de laisser une empreinte carbone), ne faut-il pas se poser la question à 100 $ : voyage-t-on pour soi ou pour son auditoire ? Et faire déplacer des foules pour déguster un « cronut », est-ce vraiment là le but de l'existence ? Chargé de cours au département de sciences politiques de l'Université de Montréal, Alexandre Veilleux s'intéresse de près aux impacts du surtourisme sur les populations locales. « Dans certains pays du Sud, par exemple, des économies touristiques se créent en parallèle aux économies locales. Le rapport de force entre ces deux classes de citoyens est tel que certaines villes deviennent carrément inabordables pour leurs populations locales. » Venise, par exemple, ne compte pratiquement plus de gens de l'endroit. « En raison de la panoplie d'Airbnb, les habitants se sont déplacés dans la ville de Mestre et les environs », soutient Alexandre Veilleux, qui cite également Barcelone parmi les victimes du surtourisme. « Il y a de plus en plus de campagnes pour dénoncer le tourisme de masse. À Amsterdam, le slogan 'Tourists go away' est apparu, non pas pour chasser les visiteurs, mais pour les inviter à modifier leurs parcours et désengorger certaines villes trop courues. » Entre découvrir et préserver, leur cœur balance Dans un texte publié dans le New York Times, Pico Iyer a lancé un débat qui se faisait attendre, depuis que les eaux d'un lac turquoise sibérien prisé par les adeptes de réseaux sociaux ont été reconnues comme toxiques : faut-il partager nos trouvailles ou se garder une petite gêne quand on découvre un bijou inconnu ? PHOTO GETTY IMAGES Le temple Kiyomizu, à Kyoto Auteur de voyage qui passe une bonne partie de sa vie sur la route et réside au Japon, Pico Iyer y exprimait sa nostalgie pour les temps immémoriaux où son quotidien n'était que luxe, calme et… platitude. « Je ressens ce dilemme de plus en plus douloureusement, car j'ai choisi de m'établir depuis 37 ans aux environs de la ville japonaise de Kyoto », écrit-il. Pendant mes 30 premières années ici, je me désolais que personne parmi mes proches ne veuille jamais venir me rendre visite. Aujourd'hui, je m'attriste parce que tout le monde semble vouloir venir. Pico Iyer, auteur de voyage, dans un texte publié dans le New York Times « Chaque mois, je reçois des dizaines de messages – d'amis, de lecteurs, d'inconnus – me demandant de leur révéler des merveilles japonaises méconnues, à l'écart des sentiers battus. Je comprends bien cette envie, poursuit-il. Plus de 75 millions de personnes ont visité la préfecture de Kyoto en 2023, et la plupart semblaient emprunter en même temps les sentiers étroits, autrefois silencieux, qui mènent de façon envoûtante au temple Kiyomizu. » En parlant du Japon, Alexandre Veilleux fait justement référence à une nouvelle campagne dans ce pays, qui vise à attirer les touristes vers des villes dites « de rechange ». « Comment transmettre le message aux touristes ? C'est là que les influenceurs peuvent vraiment avoir un rôle à jouer. Il sera intéressant de voir comment les bureaux de tourisme peuvent s'associer avec eux pour rééquilibrer les choses. » De l'inspiration à l'usure Ceux qui s'élèvent (timidement) contre l'influence touristique des instagrammeurs et instagrammeuses n'ont rien contre la vertu ni contre les revenus qu'apportent les visiteurs ayant découvert les attraits de leur coin du monde par l'entremise de leur écran. Parce qu'il n'y a pas lieu de verser dans les extrêmes : dans plusieurs endroits du monde, le tourisme est là pour de bon. C'est ce qu'a appris l'île de Phuket qui, lors de la pandémie, a subi les difficiles contrecoups de la subite disparition des revenus touristiques. Mais il reste que le réglage du baromètre de l'indice « tendance » par les influenceurs a parfois d'étranges conséquences. « Pendant que le Waverly ferme et que les pancartes à vendre se multiplient dans le quartier Mile End [à Montréal], des touristes font la file devant le café Alphabet ! D'autres cafés des alentours sont presque vides. Le Mile End est devenu une destination : autrefois, c'était un endroit où il faisait bon vivre », évoque Marlène Oeffinger, résidante du quartier. Certes, certaines taxes pour contrer les méfaits du surtourisme ont été introduites dans des villes comme Venise. Mais cela est-il suffisant pour rééquilibrer le paysage ? « La question à se poser est de savoir comment bien investir les recettes de cette taxe, de manière à soutenir les entreprises locales et le développement durable des destinations. » De quoi offrir matière à réfléchir, en rêvant à sa prochaine escapade instagrammable (ou pas !).


La Presse
19 hours ago
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Le désir de réussir
Théodore Pellerin a eu 28 ans quelques jours avant notre rencontre en juin dans un café du Mile End, un quartier dont il conserve plusieurs souvenirs d'enfance. Il avait 20 ans la première fois que je l'ai interviewé. Il s'apprêtait à s'installer plusieurs semaines à Los Angeles après avoir décroché un rôle dans la populaire série de Netflix The OA. Le premier long métrage de Sophie Dupuis, Chien de garde, qui a pris l'affiche deux mois plus tard, allait lui valoir le prix Écran canadien du meilleur acteur et l'Iris de la révélation de l'année. Aujourd'hui, on réclame le comédien québécois sur les plateaux de tournage français et américains. Après avoir incarné l'an dernier Jacques de Bascher dans la minisérie française Becoming Karl Lagerfeld, puis Lafayette dans la minisérie américaine Franklin, il voit les propositions affluer plus que jamais. Théodore Pellerin a trois agents aux États-Unis, deux agents en France (dont un seulement pour l'image) et lit jusqu'à quatre scénarios de film ou de série par semaine. Il a remporté en mai le Prix de la révélation de la Semaine de la critique du Festival de Cannes pour Nino de Pauline Loquès et tient le rôle principal de Lurker d'Alex Russell, qui sera présenté le 1er août au festival Fantasia, après une réception enthousiaste aux plus récents festivals de Sundance et de Berlin. A-t-il l'impression que sa carrière est à la croisée des chemins et qu'il est sur le point d'exploser sur la scène internationale ? « Je n'ai pas vraiment ce rapport au travail, dans le sens où ça m'est arrivé plusieurs fois de penser que quelque chose allait être très gros et que finalement, non », dit-il, en faisant référence à la série On Becoming a God in Central Florida, produite par George Clooney et Kirsten Dunst, dans laquelle il tenait l'affiche aux côtés de Kirsten Dunst. « C'était énorme, à 21 ans, d'aller faire ce show-là avec eux. Ç'aurait pu être un show énorme aux États-Unis. Ça n'a pas été le cas. C'est sûr que c'était un peu une déception. Je pensais que ça allait être plus gros que ça. » La comédie satirique, diffusée en 2019 sur Showtime aux États-Unis, avait été renouvelée pour une deuxième saison qui n'a jamais vu le jour en raison de la pandémie de COVID-19. En 2017, Pellerin avait décroché un rôle dans le film Boy Erased de Joel Edgerton… alors qu'à peine deux ans plus tôt, il ne parlait pas vraiment l'anglais. « Je ne suis pas quelqu'un qui n'est pas ambitieux, dans le sens où je n'aurais pas appris à parler anglais à 18 ans avec l'accent parfait si je n'avais pas un peu d'ambition, admet le comédien. Mais j'ai une relation bizarre avec l'idée de la carrière… » Il prend son temps avant de poursuivre sa phrase, ce qui ajoute à l'impression que ce jeune homme plus réservé que timide, d'un calme énigmatique, est bien réfléchi. Avec ses grands yeux en amande et sa silhouette élancée, Théodore Pellerin a l'air mélancolique d'un personnage sorti d'un tableau de Pablo Picasso. Il parle doucement. Aussi, nous fuyons la terrasse et ses clients bruyants pour nous réfugier à une table isolée. « C'est un énorme privilège de pouvoir travailler dans plusieurs endroits, finit-il par ajouter, mais je n'ai pas vraiment en tête de faire carrière dans un lieu ou un autre. J'ai l'ambition de faire des films que j'aime, des films que j'aurais envie de voir, qui m'émeuvent et qui vont m'apporter quelque chose de profond. C'est rare ! Avoir plusieurs agents, travailler dans différents endroits, ça aide à élargir les possibilités de tomber amoureux d'un projet. C'est juste ça, l'intérêt, il n'y en a pas d'autre. » PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Théodore Pellerin, en entrevue avec notre chroniqueur Le mot « amoureux » resurgira à quelques reprises dans la conversation. Ce qui guide manifestement Théodore Pellerin, c'est l'amour qu'il porte à une proposition artistique et l'urgence d'incarner un rôle. « Aujourd'hui, j'essaie d'être dans un état d'esprit où je me dis que je ne veux plus jouer, que je veux travailler le moins possible, pour me sentir obligé d'aller vers un projet quand c'est une évidence. Avant, j'étais un peu plus dans l'apprentissage et l'évolution, où tout était utile pour moi comme humain et comme acteur. » Cet état d'esprit, rassure-t-il, n'est pas du tout lié à une forme de lassitude. Théodore n'est pas las. Au contraire. Il cherche la perle rare et compte s'en tenir à un ou deux films par année dans un avenir rapproché. Quand c'est un projet que j'aime, l'amour est encore plus fort qu'avant. Mais j'apprends à vivre en dehors du travail alors qu'avant, je ne vivais qu'à travers la fiction. Pour pouvoir être acteur, il faut que je sois amoureux d'un texte. Théodore Pellerin « Je n'ai pas envie d'être dans la répétition ou l'automatisme, dans le jeu pour le jeu. Je suis plus patient qu'avant. C'est un privilège que tout le monde ne peut pas se permettre, mais je préfère ça à faire des choses qui ne sont pas pour moi… vitales. » Le parcours de Théodore Pellerin, révélé à 17 ans dans la série quotidienne 30 vies, puis par le film Les démons de Philippe Lesage, est jalonné d'œuvres à la fois populaires et pointues, à la télévision comme au cinéma, au Québec comme à l'étranger. On le retrouve au générique de la comédie québécoise Complètement lycée ainsi que dans tous les longs métrages de son amie Sophie Dupuis, de Chien de garde à Solo, pour lequel il a obtenu l'Iris du meilleur acteur en 2024, en passant par Souterrain, qui lui a valu l'Iris du meilleur acteur de soutien en 2021. Pellerin précise qu'il ne renie aucun des projets qui ont fait de lui l'acteur qu'il est aujourd'hui. Et il est conscient que le succès qu'il a connu n'est pas étranger au privilège qu'il a désormais de se faire offrir des rôles intéressants. « Pour avoir accès à des choses que j'aime, il faut que j'aie un peu de reconnaissance comme acteur. Tu ne peux pas faire financer un film si ton nom n'est pas un peu connu. C'est une question d'équilibre. » Il en convient lui-même, il n'est pas très porté sur les révélations ou les confidences. Lorsque je lui ai demandé de m'envoyer des photos qui le décrivent bien, il n'a choisi que des photos tirées de son parcours professionnel… J'ai envie qu'on réponde à ce que je fais comme acteur, mais je n'ai pas un grand désir d'exposition de moi. J'ai encore un besoin de validation, qui est presque maladif, à travers le travail. Théodore Pellerin « Je suis très bon élève. Je veux que le professeur me donne une bonne note. J'ai envie que le réalisateur avec qui je travaille soit heureux, que la production soit contente. Et j'ai envie que les gens aiment ça. Je trouve ça dur quand ce n'est pas regardé, quand on n'en parle pas ou quand je lis quelque chose de négatif. J'ai un désir de réussite, mais je n'ai pas un désir de célébrité. » Malgré l'appel des sirènes hollywoodiennes et européennes – il a passé beaucoup de temps à Paris depuis trois ans, même si la plupart des scénarios qu'on lui propose sont américains –, Théodore Pellerin a toujours envie de faire sa marque dans le cinéma, la télévision et le théâtre québécois. Comme acteur et, pourquoi pas un jour, à titre de metteur en scène. « J'habite ici et j'ai quand même un désir très égoïste de jouer dans ma langue, avec mon accent. C'est moi qui ai demandé à jouer dans Complètement lycée et j'étais très heureux qu'on m'ouvre la porte ! J'ai envie de participer à la culture québécoise. Je suis bien chez moi. » Qu'en pensez-vous ? Exprimez votre opinion


La Presse
a day ago
- La Presse
Théodore Pellerin en trois photos
Une image vaut mille mots, paraît-il. En voici trois, choisies par Théodore Pellerin parce qu'elles jettent un éclairage sur son parcours et sur sa personnalité. « Je l'aime beaucoup, cette photo-là. C'est une photo qui raconte vraiment ma relation avec Sophie, puis comment elle dirige. Sa proximité, son intimité avec ses acteurs. J'ai toujours aimé ça, comment Sophie dirige, parce que parfois, elle s'adresse à tous les acteurs, mais souvent, elle va venir me dire quelque chose à l'oreille. Je me sens très intime dans la communication avec elle, à plusieurs niveaux. Premièrement, c'est parce qu'on a une amitié, on est proches, mais aussi parce que je sais qu'elle a une véritable compréhension de comment les acteurs fonctionnent entre eux. Je sais qu'elle aime que l'acteur en face de moi ne sache pas la note qu'elle m'a donnée, pour pouvoir être surpris. » PHOTO FOURNIE PAR THÉODORE PELLERIN Avec Philippe Lesage sur le plateau de Genèse (2018) « J'ai fait deux films avec Philippe, Les démons et Genèse, et je vais en faire d'autres. Avec lui, c'est tellement un processus différent, parce qu'avec Philippe, on fait de 20 à 40 prises. Il y a très peu de découpage et il ne nous dirige pas entre les prises. Sauf parfois pour un petit truc. Ça peut à la fois être frustrant et nous mettre dans un état d'endurance qui permet d'explorer vraiment beaucoup de choses. C'est presque comme faire une petite pièce de théâtre chaque jour. Tu la fais, tu la refais. C'est une façon de travailler que je trouve vraiment intéressante aussi. Et je trouve que ça se reflète aussi dans ses films. Je trouve toujours que ses acteurs sont tous bons. Il y a un univers qu'il maîtrise très bien à travers sa mise en scène. » PHOTO FOURNIE PAR THÉODORE PELLERIN À la Berlinale pour la séance photo de Lurker (2025) avec le réalisateur Alex Russell et l'acteur Archie Madekwe « C'était un moment particulier parce que c'était la première fois que j'allais à la Berlinale. On avait déjà fait Sundance et le film avait déjà été vendu. On était vraiment moins dans un état de stress. On était comme à une grande première, mais on avait déjà eu notre première. C'est toujours un peu, en tout cas chez moi, un état dissociatif à la première. Parce que tu as trop d'attentes. Tu découvres le film, les gens découvrent le film. Ça fait un peu trop peur, même si, évidemment, de voir ton film à un gros festival, c'est toujours ce que tu souhaites. Pas à Berlin. J'étais avec Alex [Russell] et Archie [Madekwe] et il y avait vraiment l'effet d'un enthousiasme, d'une légèreté et d'un plaisir à aller présenter le film, ce qui n'est pas souvent le cas. »