Navires difficilement traçables, pavillons douteux... Comment la flotte fantôme permet à la Russie d'exporter son pétrole
ANALYSE - Depuis l'invasion de l'Ukraine et les sanctions occidentales, Moscou profite des failles du commerce maritime. Des centaines de pétroliers anonymes livrent son pétrole à travers le monde, en échappant à la surveillance de l'Otan.
Flotte fantôme, flotte grise, flotte sombre, flotte obscure… Derrière ces expressions intrigantes, un même mécanisme : un réseau de navires opérant en marge du droit international, sans assurance ni traçabilité, souvent sous des pavillons douteux. La Russie en est désormais le principal acteur. Elle cherche par ce biais à écouler ses hydrocarbures, en contournant les sanctions occidentales imposées après son invasion de l'Ukraine. Les navires de sa flotte fantôme livrent du pétrole à des acheteurs volontaires (la Chine et l'Inde en sont les principaux destinataires), ou « blanchissent » le pétrole pour en dissimuler l'origine, avant de l'écouler sur le marché mondial.
Si le phénomène n'est pas nouveau, auparavant majoritairement utilisé par l'Iran, le Venezuela et la Corée du Nord, il a pris de l'ampleur depuis 2022, avec le développement de la flotte russe. Selon une analyse publiée le 2 juillet dernier par l'entreprise d'intelligence maritime Dryad Global, la flotte fantôme russe…
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