
Un Français arrêté au Mali pour des soupçons d'espionnage de la junte au pouvoir
La junte, elle-même arrivée au pouvoir après deux coups d'État en 2020 et 2021, s'est également exprimée sur les dizaines d'arrestations de militaires ces derniers jours, accusés de vouloir renverser le pouvoir.
Ce pays d'Afrique de l'Ouest, coutumier des troubles politiques, est dirigé par des militaires souverainistes dans un contexte de restrictions sévères des libertés par la junte et de violences jihadistes meurtrières sur le territoire.
Au moins 55 militaires arrêtés
Dans son communiqué, la junte a aussi annoncé « l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes », qui cherchait selon elle à « déstabiliser les institutions de la République ». « Ces militaires et des civils » auraient obtenu « l'aide d'États étrangers », accuse le gouvernement malien.
Au moins 55 militaires auraient été arrêtés, selon des sources sécuritaires consultées par l'AFP. « Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d'éventuels complices », indique le gouvernement.
La junte a également confirmé l'arrestation de deux généraux, Abass Dembélé et Nema Sagara. Le général Abass Dembélé est une figure très respectée au sein de l'armée. Cet ancien gouverneur de la région de Mopti, dans le centre du pays, a récemment été démis de cette fonction par la junte.
Les arrestations ont été menées principalement au sein de la garde nationale, un corps de l'armée malienne, a appris l'AFP de sources sécuritaires. C'est notoirement le corps d'origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, une des principales figures de la junte.
Plusieurs observateurs ont relevé que certaines des personnes arrêtées par les autorités sont des proches de Sadio Camara, mais celui-ci n'a pas été inquiété à ce jour.
La junte s'est détournée des partenaires occidentaux
Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.
La junte, dirigée par le président Assimi Goïta, s'est détournée des partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie.
L'armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d'Africa Corps, chargés notamment de traquer les jihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.
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