
Le 100 mètres féminin en ébullition au Canada
La reine du sprint a maintenant de la compagnie : Sade McCreath a égalé son record national de 10,95 secondes en finale de la classique Bob Vigars de London, le 22 juin. Une semaine plus tôt, l'Ontarienne de 29 ans avait fait passer son temps de référence de 11,21 s à 11,07 s à la classique Johnny Loaring, à Windsor, une autre rencontre du circuit national d'Athlétisme Canada.
Jusque-là, Leduc détenait la marque pour la Canadienne la plus rapide sur un 100 m disputé sur le sol canadien : 11,00 s à la Classique d'athlétisme de Montréal, à Saint-Laurent, le 22 juin 2024. Toutes nationalités confondues, l'Ukrainienne Zhanna Pintusevich-Block a été la plus rapide de tous les temps avec son 10,82 s réalisé en finale des Championnats du monde d'Edmonton en 2001.
À London, McCreath, demi-finaliste sur 60 m aux derniers Mondiaux en salle, a entraîné dans son sillage une Bahaméenne et une Américaine qui ont, elles aussi, brisé la barrière des 11 secondes, des sommets personnels. Cinq Canadiennes ont suivi dans l'ordre en fracassant leur propre temps de référence lors de cette chaude soirée dans l'Ouest ontarien : Jacqueline Madogo (11,13 s), Emily Martin (11,18 s), Marie-Éloïse Leclair (11,27 s), Gabrielle Cole (11,38 s) et Savannah Blair (11,43 s).
Comme quoi le sprint féminin canadien a pris une autre dimension depuis que Leduc a fait tomber le vieux record du 100 m (1987) et celui du 200 m en un mois et demi l'an dernier.
« Ça donne le goût d'y croire », a convenu Leclair au téléphone la semaine dernière.
« Quand Audrey a commencé à courir ces temps-là, tout le monde se disait : wow, c'est inspirant ! Maintenant qu'encore plus de gens commencent à le faire, c'est sûr que c'est motivant. Ça allume l'esprit compétitif que tout le monde a dans ce sport-là. »
Ce tir groupé gonfle également les ambitions du relais unifolié. Sixièmes aux Jeux olympiques de Paris l'été dernier, McCreath, Madogo, Leclair et Leduc ont grimpé d'un rang aux Relais mondiaux de Guangzhou, au printemps. Avec un record national de 42,46 s, elles ont fini à 13 centièmes des Jamaïcaines, médaillées de bronze.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
L'équipe du relais 4 x 100 m aux Jeux olympiques de Paris : Audrey Leduc, Marie-Éloïse Leclair, Jaqueline Madogo et Sade McCreath
« On a envie d'amener le relais à un autre niveau », a noté Leclair en songeant aux Championnats du monde de Tokyo en septembre.
« Autant on est compétitrices [entre nous], autant on veut grandir ensemble et se pousser à aller plus loin. Ça peut bénéficier à tout le monde au bout du compte. Audrey a un peu ouvert le bal l'année dernière. Là, Sade suit. »
Je sais que ça va continuer sur une lancée comme ça pour les autres filles canadiennes et la relève.
Marie-Éloïse Leclair
Forte de l'expérience acquise l'an dernier, la sprinteuse de 22 ans – médaillée d'or au 4 x 100 m mixte aux derniers Relais mondiaux – se situe entre la relève et les coureuses plus aguerries comme Leduc ou McCreath. Martin, Cole et Blair sont âgées de 19 à 21 ans.
Un « effet boule de neige »
Sur le plan personnel, Marie-Éloïse Leclair avait très hâte d'améliorer sa propre marque de 11,38 s établie un an plus tôt à la Classique d'athlétisme de Montréal. Elle s'était concentrée sur le relais 4 x 100 m par la suite, ce qui l'avait privée d'autres occasions individuelles.
L'athlète originaire de Candiac y est parvenue une première fois par un centième à Windsor, ce qui l'a laissée sur son appétit. Son entraîneur Alfredo Villar-Sbaffi a mis les choses en perspective, lui rappelant qu'elle était plus rapide qu'à pareille date l'an dernier.
« Moi qui snobais un peu le record personnel d'un centième… Le battre par 10 centièmes une semaine plus tard, là, j'étais vraiment contente ! »
En première ronde à London, Leclair a arrêté le chrono à 11,24 s, profitant d'un vent favorable supérieur à la norme permise pour une homologation (+2,7). Étrangement, elle ne se sentait pas très bien en s'installant dans les blocs, victime d'un « petit coup de chaleur » durant l'échauffement. Son coach l'avait également remarqué. « Il m'a dit : je suis surpris que ça ait bien été parce qu'on dirait que tu as couru un 400 m avant ! Il avait peur que je surchauffe à la moitié de la piste. »
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Marie-Éloïse Leclair
Le soleil avait diminué d'intensité pour la finale présentée en début de soirée, condition idéale pour ce sprint historique. Leclair raconte que des temps rapides enregistrés dans les épreuves précédentes ont provoqué « un effet boule de neige » jusqu'à la finale du 100 m féminin. La Lavalloise Tatiana Aholou, une coéquipière au Saint-Laurent Sélect, a entre autres remporté le 100 m haies en 12,59 s (+3,1), un record de la rencontre.
« Il y a comme un hype qui se crée, a relaté Leclair. Le calibre était relevé. Les gens s'étaient déplacés, à la recherche de bonnes performances. Ça fait une différence. Et pas juste pour faire des standards, mais pour pratiquer la compétition elle-même. Ça va sûrement ressembler à la finale des championnats canadiens, avec Audrey en plus. Ce sont de bonnes occasions de pratiquer la pression qu'on y retrouvera. »
Pendant que ses compatriotes brûlaient les pistes en Ontario, Audrey Leduc a couru en Finlande (11,16 s) et au Meeting de Paris de la Ligue de diamant, où elle a stoppé le chrono à 22,90 s sur 200 m, à une demi-seconde de son record canadien.
Leduc et Leclair seront réunies le 13 juillet pour un 100 m à Edmonton. Cette dernière enchaînera deux jours plus tard à la classique Harry Jerome, à Burnaby, où elle tentera de « dompter le 200 m », sa « bête noire » depuis le début de la campagne. Le 19 juillet, à Londres, Leclair sera la meneuse d'une jeune équipe de relais 4 X 100 m, une épreuve disputée en marge de la Ligue de diamant. Les nationaux se dérouleront à Ottawa du 30 juillet au 3 août.
En route vers Penn State
Bachelière en sciences de la santé de l'Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, Leclair a choisi de s'enrôler à l'Université Penn State pour disputer une dernière saison dans la NCAA en division I. Elle suivra ainsi les traces du couple de coureurs Florence Caron et Olivier Desmeules ainsi que de Chloé Royce, une ex-collègue du Collège Durocher à Saint-Lambert qui lui a vanté les mérites de l'établissement. Elle est inscrite à un certificat en affaires internationales : « Je trouvais ça cool d'ouvrir mes horizons. Je suis dans une période de ma vie où je voyage partout dans le monde. C'est bien d'en apprendre plus sur les différentes situations politiques. »
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