
Mort de l'actrice italienne Adriana Asti, qui a brillé de Rocco et ses Frères à Nos meilleures années
Elle a joué pour les plus grands. La comédienne italienne Adriana Asti, hospitalisée dans une clinique de Rome depuis une vingtaine de jours, est décédée à l'âge de 94 ans, annonce La Repubblica . Née à Milan en 1931, l'actrice découvre à 18 ans le théâtre, par l'intermédiaire du metteur en scène Giorgio Strehler, qui dirigeait alors une troupe, avant de rencontrer Luchino Visconti, qui la débauche pour jouer au théâtre et au cinéma.
Le cinéaste la mettra en scène dans Rocco et ses Frères ou Ludwig : Le Crépuscule des dieux. « Visconti a été le premier, c'est avec lui que j'ai fait mes débuts : un homme très séduisant et vraiment extraordinaire », disait-elle du réalisateur. Sa première apparition sur le grand écran date de 1958, dans le film Ville de nuit, signé Leopoldo Trieste.
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Près de soixante films
Les années 1960 et 1970 seront les plus prolifiques. Pier Paolo Pasolini, Maurizio Ponzi, Susan Sontag, Marco Vicario, Vittorio de Sica, Luis Buñuel, Mauro Bolognini, Tinto Brass... composent la prestigieuse ronde de cinéastes l'ayant dirigée. Adriana Asti compte près de soixante films à son actif, sa dernière apparition étant dans Nome di donna de Marco Tullio Giordana, où elle campe le rôle d'une ancienne actrice qui s'est retirée de la scène.
De grands noms ont également jalonné sa vie personnelle. Au milieu des années 1950, elle épouse l'écrivain et artiste Fabio Mauri. Divorcée de son premier mari, elle entame une relation avec Bernardo Bertolucci, avant de se remarier avec le metteur en scène Giorgio Ferrara.
Au cours de sa longue carrière, elle a reçu plusieurs récompenses, rappelle La Repubblica : un David spécial en 1974, un Ruban d'argent (récompense décernée par les journalistes critiques de cinéma) pour Una breve vacanza (1974) de Vittorio De Sica ou Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana, en 2004.
« Avec la disparition d'Adriana Asti, l'Italie perd l'une de ses interprètes les plus intenses et les plus raffinées. Actrice d'une grande sensibilité, elle a su traverser avec élégance et profondeur le théâtre, le cinéma et la littérature, en collaborant avec les maîtres du XXe siècle et du nouveau millénaire. Sa voix, son regard et sa présence scénique resteront dans le patrimoine de notre culture comme un exemple lumineux de dévouement à l'art », a salué le ministre de la Culture italienne Alessandro Giuli, dans un communiqué. Ses obsèques se tiendront le samedi 2 août à Rome, dans la basilique Santa Maria di Montesanto, surnommée l'église des artistes.
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