
«Contrer la drogue du violeur» : conçu au Cap Ferret, un bracelet permet de détecter la présence de GHB dans les verres
«L'idée part d'un constat. L'année dernière a été marquée par de nombreuses situations de soumission chimique. On peut penser aux affaires Sandrine Josso ou Gisèle Pelicot par exemple. On s'est dit que ça ne touchait pas que les endroits festifs mais aussi bien les familles, les séminaires d'entreprises, les institutions... On s'est demandé quel moyen de prévention pouvait être mis en place et utilisé en toutes circonstances», explique Maria Hyra, cofondatrice de Docteur B.
Une simple goutte, dix secondes d'attente et nous voilà fixés : si la pastille vire au bleu, cela veut dire «danger, présence de GHB». Tel est le principe du bracelet «I drink safe» («Je bois en toute sécurité») lancé début juillet par la société Docteur B, au Cap Ferret. Son objectif : donner un outil de protection face au phénomène de soumission chimique, ce procédé criminel qui consiste à verser dans le verre d'une victime du GHB, un puissant psychotrope utilisé par certains agresseurs.
Après avoir déposé la boisson sur une pastille, celle-ci devient bleue si la présence de GHB est détectée.
Docteur B
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Les femmes principales victimes, les hommes parfois visés
«Le GHB est aujourd'hui une des substances les plus utilisées dans les cas de soumission chimique. Il est très difficile à détecter après ingestion : il disparaît du sang en six à huit heures, et des urines en moins de 10 heures. Résultat : les victimes qui se présentent tardivement à l'hôpital n'ont quasiment aucune chance d'obtenir une confirmation biologique. C'est un vrai angle mort dans la détection classique et dans la prise de conscience qu'elle est largement utilisée par les délinquants. Notre bracelet a été conçu pour contourner cette difficulté et contrer la drogue du violeur», indique-t-elle.
Un rapport sur la question de la députée Sandrine Josso (MoDem), qui accuse le sénateur Joël Guerriau de l'avoir droguée, et de la sénatrice Véronique Guillotin (PR) a été remis le 12 mai 2025. Il vise «à quantifier la sous-estimation statistique très significative de ce mode opératoire se déroulant principalement dans les cercles amical ou familial à partir de médicaments détournés de leur usage».
D'après des chiffres de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM),en 2022, 82,5% des victimes sont des femmes, âgées entre 9 mois et 90 ans. «Le bracelet s'adresse évidemment majoritairement aux femmes. Mais je tiens à dire que des hommes sont aussi victimes de soumission chimique. Des agresseurs utilisent parfois le GHB sur des hommes pour leur dérober des montres ou des objets de valeur sans qu'ils s'en rendent compte», signale Maria Hyra.
96% de fiabilité
Le bracelet est conçu pour se porter au poignet mais peut aussi se garder à portée de main, ou même dans sa poche. Il se compose de quatre pastilles, qui servent de zones de test. Une simple goutte de boisson suffit pour enclencher la réaction chimique. L'utilisateur est ensuite fixé sur la présence éventuelle de GHB. «On s'est rapproché de notre usine et nous avons développé une bandelette réactive au GHB. C'est un concept à la fois discret et qui permet de le démocratiser au maximum. On a choisi un design qui passe un peu inaperçu», raconte Maria Hyra. Selon ses concepteurs, le taux de fiabilité atteint 96%.
Un exemple de l'utilisation du bracelet.
Docteur B
Le produit est commercialisé depuis début juillet, dans un peu plus de 4000 pharmacies et parapharmacies en France. Le lot de deux bracelets, qui permet donc de tester huit boissons différentes, est proposé à un prix avoisinant six euros.
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En un mois, près de 50.000 unités ont déjà été écoulées, et l'entreprise a déjà atteint les 150.000 ventes, en comptant les précommandes. Les témoignages reçus par la start-up sont parfois «très émouvants», selon ses fondateurs. «Cet été, on a reçu une photo d'une femme qui nous a envoyé son bracelet avec une pastille bleue. Elle avait été droguée à son insu et le bracelet a réussi à éviter qu'elle ne boive le verre. Elle nous a remerciés infiniment», raconte la responsable. «Nous pensons que c'est à la fois un outil de prévention mais aussi un outil de dissuasion ! Si on réussit à démocratiser ce type de produit, ça découragera forcément les agresseurs.»
Docteur B ne compte pas s'arrêter là. Ses équipes travaillent déjà sur la conception d'un nouveau bracelet capable de détecter jusqu'à cinq substances différentes : GHB, cocaïne, kétamine, scopolamine et flunitrazepam (un puissant hypnotique sédatif).
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