Qu'est-ce que le virus « West Nile » responsable de 13 morts en Italie et dont un cas a été identifié en France ?
Si son nom évoque plutôt l'Égypte c'est bien en Europe que circule activement le virus du Nil Occidental (aussi appelé «West Nile») cet été. Le premier cas autochtone de l'année a été détecté mi-juillet dans le Var selon le bulletin de surveillance renforcée de Santé Publique France. Peu connu du grand public, le virus transmis par les moustiques Culex, très communs en Europe, n'est pourtant pas un nouveau venu. L'été dernier, 38 cas humains ont été détectés dans l'Hexagone exclusivement dans la moitié sud, sans faire de morts. Découvert en dans les années 1930 en Ouganda le premier foyer européen est identifié en Camargue dès 1962.
Si 80 % des cas restent asymptomatiques, « les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l'apparition brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation », précise l'Institut Pasteur. Ces symptômes peuvent aussi s'accompagner de maux de tête, d'éruptions cutanées ou encore de vomissements. Dans 1 % des cas, le virus peut s'attaquer au système nerveux et devenir mortel, surtout pour les personnes sensibles (femmes enceintes, nouveau-nés, personnes âgées) ou atteintes de comorbidité.
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Épidémie en Italie
Des cas ont également été identifiés en Grèce, en Roumanie et en Bulgarie mais c'est chez nos voisins italiens que le virus est particulièrement virulent cet été. On dénombre 13 morts de la fièvre du Nil occidental, pour la plupart ces deux dernières semaines, notamment dans les régions de Naples et de Rome. Pour autant, pas de quoi paniquer selon le ministère de la Santé italien qui précise que le « virus est endémique en Italie depuis 2008 ».
Même si la maladie est connue et surveillée depuis longtemps, la particularité cette année, est que sur les 15 régions italiennes touchées, huit ne l'avaient jamais été auparavant. « C'est dû à la migration des oiseaux infectés qui est imprévisible », explique au Figaro Sylvie Manguin directrice de recherche à l'IRD et spécialiste des maladies infectieuses à transmission vectorielle (maladies transmises par un vecteur, souvent un insecte). « Les oiseaux porteurs du virus West Nile peuvent migrer d'une région à l'autre ». Le moustique Culex, très répandu en Europe peut alors être infecté et transmettre la maladie à un mammifère, principalement les chevaux et les humains.
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Changement climatique
Cette année, les vagues de chaleur précoces ont permis aux moustiques de proliférer. « Si vous avez des températures plus chaudes, comme on a eu en juin, voire en mai, le cycle de développement du moustique va se faire plus tôt », explique la chercheuse. Ainsi, la période pendant laquelle le moustique va pouvoir transmettre le virus, sera d'autant plus longue. « Maintenant, on voit que les moustiques commencent à être actifs à partir d'avril jusqu'au début novembre. Statistiquement ça augmente les chances d'avoir de la transmission », ajoute Sylvie Manguin.
En 2023, une étude menée en Grèce et parue dans la revue Nature démontrait que les facteurs climatiques sont les principaux moteurs de la dynamique des populations de moustiques Culex vecteurs du virus West Nile. Ces derniers sont favorisés par de longues périodes de climat chaud et à l'inverse trop de précipitations, d'humidité et de vent empêchent leur prolifération.
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Face au virus du Nil Occidental, il existe un vaccin pour les chevaux, mais aucun pour l'homme. Pour lutter contre cette maladie l'ARS déploie des moyens de prévention et de communication comme en août dernier en région Paca où les habitants des zones concernées ont été alertés par SMS.
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Mais surtout, comme pour la dengue et le chikungunya, Sylvie Manguin rappelle la nécessité de pratiquer la démoustication. « Dès qu'un cas est diagnostiqué, dans les 24 heures, il doit y avoir une fumigation de la zone, où la personne s'est fait piquer », explique-t-elle rappelant qu'il n'y a pas de transmission d'homme à homme ou de cheval à homme.
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