
Confiance ébranlée chez les entreprises et consommateurs
Deux rapports de la Banque du Canada indiquent lundi que l'incertitude liée aux droits de douane a continué de peser sur la confiance des entreprises et des consommateurs au deuxième trimestre, mais que les pires scénarios commerciaux anticipés semblent moins probables.
Sammy Hudes
La Presse Canadienne
L'enquête de la banque centrale sur les perspectives des entreprises souligne que la confiance des entreprises est « encore modérée », mais qu'elle s'est améliorée par rapport aux fortes baisses enregistrées en mars et avril 2025.
Quelque 28 % des entreprises se préparent désormais à une récession au Canada, contre 32 % au trimestre précédent, mais toujours en hausse par rapport aux 15 % des deux trimestres antérieurs, peut-on lire.
« Les droits de douane et les tensions commerciales continuent de peser sur les perspectives de nombreuses entreprises. Dans certains cas, les effets négatifs sur les coûts et les ventes prévus par la plupart des entreprises au trimestre précédent se sont matérialisés, et celles touchées s'attendent à ce que ces effets persistent », précise le rapport.
« En même temps, les entreprises ont modéré leurs attentes en ce qui a trait aux répercussions négatives. »
Selon le rapport, un tiers des entreprises s'attendaient à une hausse des coûts liés aux droits de douane ce trimestre, contre environ deux tiers au trimestre dernier.
« Néanmoins, l'incertitude entourant les conditions financières, économiques et politiques demeure la principale préoccupation des entreprises », peut-on lire.
« Les inquiétudes concernant l'incidence directe des droits de douane sur les entreprises canadiennes se sont légèrement atténuées, mais de nouvelles préoccupations ont émergé quant aux répercussions plus générales des droits de douane sur l'économie mondiale et sur la demande au Canada. »
Le rapport souligne que l'incertitude continue de freiner les entreprises dans leurs nouveaux projets d'investissement, celles-ci continuant à gérer leurs finances de manière prudente.
Les perspectives de ventes restent globalement pessimistes en raison des inquiétudes généralisées concernant les effets du ralentissement économique, mais le rapport précise que les récentes enquêtes mensuelles suggèrent une certaine amélioration des perspectives des entreprises.
C'est particulièrement le cas des exportateurs, car peu d'entre eux ont été directement touchés par les droits de douane actuels. Toutefois, les exportateurs actuellement soumis à des droits de douane sectoriels américains, tels que les fabricants d'acier et d'aluminium et les entreprises du secteur automobile, continuent de faire état de perspectives moroses.
La faiblesse des prévisions de ventes à court terme est largement due aux « vastes répercussions du conflit commercial », indique le rapport.
Des intentions de dépenses à la baisse
Par ailleurs, l'enquête sur les attentes des consommateurs indique que les intentions de dépenses ont encore diminué en raison des menaces persistantes de droits de douane.
Les consommateurs continuent également de percevoir le marché du travail comme atone, dans un contexte de craintes accrues de pertes d'emplois.
« Le conflit commercial pousse les consommateurs à être de plus en plus prudents quant à leurs projets de dépenses et à changer leurs habitudes de consommation », précise l'enquête sur les attentes des consommateurs au Canada, ajoutant que de nombreux répondants ont dit vouloir privilégier les vacances au Canada et l'achat de produits canadiens.
Les attentes d'inflation à court terme des consommateurs n'ont guère évolué depuis leur forte hausse au premier trimestre de l'année.
« Les consommateurs s'attendent à de fortes hausses des prix des véhicules automobiles au cours des 12 prochains mois, mais leurs attentes relatives à la croissance des prix des biens et services essentiels ont diminué ce trimestre », peut-on lire.
« Plus de répondants ont dit que les droits de douane sont le facteur le plus important qui affecte la capacité de la Banque du Canada à contrôler l'inflation. »
L'enquête sur les perspectives des entreprises a été réalisée entre le 8 et le 28 mai, tandis que l'enquête sur les attentes des consommateurs a été menée entre le 24 avril et le 15 mai, avec des entretiens téléphoniques de suivi entre le 20 et le 26 mai.
Ces rapports précèdent la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d'intérêt et la publication de son rapport sur la politique monétaire, prévues le 30 juillet.
La banque centrale a maintenu son taux directeur inchangé à 2,75 % en avril et en juin.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
22 minutes ago
- La Presse
Maison agricole Joy Hill acquiert Club Kombucha
Maison agricole Joy Hill met la main sur Club Kombucha qui, comme son nom l'indique, produit du kombucha, mais dont la gamme sera prochainement élargie, annoncent les nouveaux propriétaires. « Nous allons lancer une boisson aux électrolytes, prête à boire, en cannette, confie Justine Therrien, copropriétaire de Joy Hill. Ça va s'appeler Club Électro. » Une version en sachets suivra cette expansion de produits. Club Kombucha a été fondé par Claudie Gravel-Niquet, qui a décidé de céder son entreprise pour des raisons personnelles. Elle est la sœur de Julien Niquet, second propriétaire de la Maison agricole Joy Hill. « Comme nous étions déjà impliqués dans Club Kombucha depuis le tout début à titre d'actionnaires silencieux, reprendre le flambeau aujourd'hui nous est apparu comme une suite naturelle, empreinte de sens et d'ambition », indique Joy Hill dans le communiqué annonçant la transaction. Les vignerons s'inscrivent ainsi dans le mouvement des producteurs d'alcool qui ajoutent des boissons qui n'en contiennent pas à leur portefeuille. Si elle confirme que la diversification est importante en cette ère où les gens boivent moins d'alcool, Justine Therrien précise que ça n'est pas la raison principale qui a motivé cette acquisition. Après neuf ans dans ce vignoble, le couple d'entrepreneurs voulait un nouveau défi, différent. « Quand l'occasion s'est présentée, c'était naturel qu'on la prenne », précise Justine Therrien en entrevue. Le besoin d'avoir une production indépendante des aléas météorologiques a aussi fait pencher la balance. « On pense à des façons de diversifier notre activité pour ne pas être exclusivement tributaires de ce que la nature va nous donner », dit Justine Therrien. En 2023, les vignerons avaient perdu pratiquement 50 % de leurs raisins, à la suite d'un épisode de gel. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Le vignoble Joy Hill, sur la côte du même nom, compte maintenant 37 000 vignes. Huit de ses vins sont désormais vendus dans le réseau de la SAQ. Maison Joy Hill produit les vins à son nom, mais a aussi ajouté la gamme Pastoral l'année dernière, présentée comme « des vins de négoce » faits avec des raisins québécois achetés. La réglementation québécoise permet aux vignerons d'acheter des raisins (québécois) pour faire leurs vins, au maximum l'équivalent de la quantité de raisins qu'ils produisent eux-mêmes. Joy Hill a divisé cette permission : les vins qui portent l'étiquette Joy Hill sont faits entièrement avec les raisins de la maison ; ceux de Pastoral, entièrement de raisins d'ailleurs. Les premiers viniers québécois La Maison ne manque pas de projets : elle a tenté le coup du vinier cette année, avec trois de ses cuvées 2024. Les formats de quatre litres se sont rapidement envolés et le vignoble de Frelighsburg va refaire des viniers en plus grande quantité avec la cuvée 2025. Au départ, l'idée était de faire quelques viniers pour la boutique du vignoble, où les dégustations sont très inégales et laissent plusieurs fonds de bouteille. « On gaspillait beaucoup de vin à la fin de la journée », explique Justine Therrien. PHOTO FOURNIE PAR JOY HILL Le vinier cuvée 2024 était une sorte de test. La prochaine version des viniers aura droit à un emballage plus élaboré. L'entreprise a donc loué une machine pour faire 225 poches de vin. Or, les restaurants ont montré de l'intérêt : un vinier ouvert garde le vin autour de six semaines et le préserve de l'oxygène. L'emballage en « sac et boîte » gagne en popularité, car son consommateur laisse une empreinte environnementale moins importante. « On a une réduction de 80 % de gaz à effet de serre », calcule Justine Therrien. Et les viniers sont en train de se défaire de cette réputation qu'ils ne sont bons que pour des vins bas de gamme. La Maison agricole Joy Hill a finalement décidé d'offrir le format sur son site, pour les particuliers, à 98 $ ou 108 $, selon la cuvée. Résultat : les viniers se sont tous envolés.


La Presse
22 minutes ago
- La Presse
Le Mitsubishi Outlander entièrement hybride dès 2026
Le Mitsubishi Outlander enfichable 2026 aura une batterie plus grosse pour augmenter son autonomie électrique, qui n'a pas été divulguée pour le moment. Le constructeur japonais Mitsubishi a confirmé la semaine dernière qu'il déclinera son VUS compact Outlander uniquement avec des mécaniques hybrides dès l'année-modèle 2026. Pour ce faire, la marque troquera le quatre-cylindres de 2,5 L d'origine Nissan qui est actuellement sous son capot pour une version hybridifiée de son quatre-cylindres turbocompressé de 1,5 L. Ce changement technique a été fait dans le but d'améliorer ses performances et sa consommation de carburant, nous dit-on. Ses spécifications techniques sont pour le moment encore gardées sous scellés. Notons que son cousin de plateforme, le Nissan Rogue, a fait la transition vers un trois-cylindres turbocompressé comme mécanique de série pour remplacer le quatre cylindres de 2,5 L, ce qui a sans doute forcé la main à Mitsubishi. Une batterie plus grosse On promet en parallèle une version enfichable modernisée qui recevra diverses améliorations esthétiques de mi-parcours. Le constructeur soutient avoir également amélioré l'insonorisation du véhicule, un élément tout de même important pour un véhicule pouvant circuler en mode électrique. Sur le plan mécanique, cet Outlander hybride rechargeable recevra aussi une batterie pouvant stocker plus d'énergie. La division canadienne n'a pas voulu étaler ses spécifications, mais si l'on se fie à la livrée européenne mise à jour, elle devrait voir sa capacité légèrement grimper pour passer de 20 kWh à 22,7 kWh. La puissance totale du groupe propulseur pourrait aussi augmenter, pour atteindre les 302 ch, toujours obtenus d'un quatre-cylindres de 2,4 L couplé à deux moteurs électriques, un à l'avant et l'autre placé sur l'essieu arrière. Le Mitsubishi Outlander hybride sera mis en vente dès la fin de l'année alors que la variante enfichable sera commercialisée au début de 2026. Nous aurons évidemment un portrait plus précis d'ici là.


La Presse
an hour ago
- La Presse
Deux clientes se sont fait voler leurs points M
Directrice du contenu web de Milesopedia, Marie-Ève Leclerc recommande de dépenser les points au fur et à mesure qu'ils sont accumulés, et pas que pour limiter les dégâts en cas de fraude. Cliente fidèle de Metro, Natalie Gauthier passe une dizaine d'heures chaque semaine depuis deux ans à compiler les produits permettant d'obtenir des points M, du programme de fidélité de l'entreprise. Elle publie ensuite cette liste sur une page Facebook. En juillet, c'est la surprise : on lui a volé à deux reprises près de 500 $ en points. Comment se prémunir contre les fraudes de cartes de points ? « Le 3 juillet, j'ai reçu trois courriels à quelques minutes d'intervalle [de Metro] qui disaient : 'Vous avez réduit votre facture', dans trois commerces différents, dit Natalie Gauthier, qui gardait pourtant sa carte de points physique chez elle. En tout, les dépenses effectuées totalisaient 312 $. » Inquiète, elle change son mot de passe et annule sa carte pour s'assurer que son compte ne se fasse pas vider une seconde fois. Surprise, elle constate qu'un second numéro de téléphone a été ajouté à son compte, sans « aucun avis de la part de Metro, aucune alerte de sécurité ». Elle s'est mise à surveiller son compte « plusieurs fois par jour » et notait chaque fois qu'une autre personne se connectait à son compte. C'est arrivé à plusieurs reprises durant cette période de neuf jours. Malgré les précautions de Natalie Gauthier, le 12 juillet, rebelote : cette fois-ci, sa carte de points a servi à acheter 159 $ de marchandises dans un Super C. La diplômée en droit et en administration des affaires assure pourtant qu'elle est une « maniaque » de sécurité. Quand je quitte un magasin, je vérifie toujours que j'ai ma carte de guichet pour ne pas revenir en panique après. Natalie Gauthier Natalie Gauthier ne signe pas non plus de pétition en ligne et s'assure que ses deux adresses courriel ne soient pas liées entre elles afin qu'elle puisse récupérer son compte avec l'une si l'autre se fait pirater. Elle plaide pour une plus grande attention portée à la sécurité de la part de Metro, comme chez PC Optimum où « une tentative de connexion suspecte déclenche une vérification immédiate ». Metro se défend Chez Metro, on soutient qu'il s'agit d'un cas isolé. « Il ne s'agit pas d'un enjeu de sécurité de nos systèmes et la protection des données est une priorité pour nous », écrit son service des communications par courriel. L'épicier québécois recommande à ses membres « d'utiliser un mot de passe robuste et unique, et de le modifier régulièrement pour assurer la sécurité de leurs informations et les conserver à l'abri des fraudeurs ». Metro refuse toutefois de divulguer la somme totale d'argent perdu chaque année par les utilisateurs de son programme de fidélité pour cause de fraude, le montant remboursé, ou encore le nombre de demandes de remboursement que l'entreprise a reçues. La Presse a pu confirmer un autre cas de compte piraté. Une membre de Gatineau a perdu près de 200 $ de points en mai. Il a fallu qu'elle menace de diffuser son histoire pour récupérer ses points après plusieurs semaines de démarches infructueuses. Metro n'est pas la seule entreprise touchée par la fraude. En 2018, des clients de Loblaw ont dénoncé des vols à répétition, a rapporté Radio-Canada. Une simple recherche sur Reddit permet de voir que des membres du programme Triangle de Canadian Tire, PC Optimum de Loblaw et Scène+ ont aussi subi des pertes de points lors des dernières années. Une responsabilité partagée Pour Marie-Ève Leclerc, la directrice du contenu web de Milesopedia, un média montréalais spécialisé dans les cartes de crédits et de récompenses, la responsabilité de la sécurité est partagée entre les consommateurs et les entreprises. Celles-ci peuvent en effet mettre en place une vérification à deux facteurs quand vient le temps de payer avec les points accumulés, compliquant la vie des fraudeurs éventuels. Il y a quand même un effort du côté des programmes de fidélité pour sécuriser les comptes de leurs membres. Marie-Ève Leclerc, directrice du contenu web de Milesopedia Les consommateurs peuvent quant à eux installer un VPN sur leur téléphone, ou installer un gestionnaire de mots de passe pour s'assurer d'avoir différents mots de passe pour chacun de leurs comptes, pour des programmes de fidélité, mais aussi les mots de passe de réseaux sociaux ou de leurs comptes bancaires. Marie-Ève Leclerc recommande également de dépenser les points au fur et à mesure qu'ils sont accumulés, et pas que pour limiter les dégâts en cas de fraude. « Il ne faut pas laisser ça traîner comme de l'argent dans un compte chèque, parce que les points finissent par perdre de la valeur au fil du temps », explique-t-elle, notamment à cause de l'inflation. C'est sans compter que « les programmes évoluent au fil du temps. [Les entreprises] finissent par modifier les valeurs d'échange des points ». La tarification dynamique, qui fait varier la valeur des points au gré des jours, vient augmenter, en règle générale, le prix des biens achetés. Elle est notamment appliquée dans les secteurs hôtelier et aérien.