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Nvidia devient la première entreprise à franchir 4000 milliards

Nvidia devient la première entreprise à franchir 4000 milliards

La Presse7 days ago
(Washington) Le géant des puces électroniques Nvidia est devenu mercredi la première entreprise à franchir le seuil symbolique des 4000 milliards de dollars de valorisation boursière, porté par l'enthousiasme des investisseurs pour les valeurs liées à l'intelligence artificielle (IA).
Théo MARIE-COURTOIS
Agence France-Presse
Peu après l'ouverture à Wall Street, le prix de son action a dépassé les 164 dollars, lui permettant d'afficher une capitalisation boursière de plus de 4000 milliards de dollars, avant de refluer légèrement.
À titre de comparaison, c'est plus important que le PIB de la France, du Royaume-Uni ou de l'Inde.
« Si vous regardez le marché, il est le reflet ou le miroir de l'économie et les secteurs les plus forts de l'économie sont, de loin, la technologie et l'IA […] c'est pourquoi Nvidia vaut autant et continue de croître », commente auprès de l'AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.
Depuis le début de l'année, le cours de Nvidia a bondi de plus de 20 % alors que l'indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a de son côté connu une avancée plus mesurée, de plus de 6 %.
Révolution IA
« Il y a une entreprise dans le monde qui est à la base de la révolution de l'IA, c'est Nvidia », résume dans une note Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.
Depuis le succès de ChatGPT (OpenAI) fin 2022, la firme technologique fondée il y a 32 ans vit un conte de fées.
Ses coûteuses cartes graphiques (GPU), déjà centrales dans l'industrie des jeux vidéo, sont devenues incontournables pour toutes les entreprises qui entraînent des modèles d'IA générative.
« Qu'il s'agisse de Perplexity, d'Open AI, de Gemini (l'IA de Google, NDLR) […] l'équipement de Nvidia est à l'origine de la plupart d'entre eux », souligne auprès de l'AFP Steve Sosnick, analyste d'Interactive Brokers.
« La demande pour l'infrastructure IA de Nvidia est incroyablement soutenue », assurait en mai Jensen Huang, emblématique patron de l'entreprise californienne.
Si Nvidia ne rend pas publique la liste de ses clients, elle a toutefois lié des partenariats avec les plus grands noms de la tech comme Meta (Facebook, Instagram), Microsoft ou Alphabet (Google).
Plusieurs de ces géants ont récemment annoncé de massifs investissements, de l'ordre de plusieurs dizaines de milliards de dollars, pour renforcer leur position dans la course à l'IA.
Craintes liées à la Chine
Reste que la montée en puissance de Nvidia ne se fait pas sans difficulté alors que la place prépondérante qu'occupe la firme technologique est remise en question.
Les États-Unis ont émis des restrictions à l'export de ses puces vers Pékin, craignant que les acteurs chinois de l'IA dépassent les pionniers américains.
Cela a forcé Nvidia à passer une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars lors du premier trimestre de son exercice décalé.
« Perdre l'accès au marché chinois de l'IA, que nous voyons atteindre près de 50 milliards (de dollars), aurait un impact négatif important pour notre activité et bénéficierait à nos concurrents en Chine et ailleurs », a prévenu en mai Colette Kress, directrice financière de la société.
La dirigeante a fait état d'« options limitées » pour pouvoir continuer à servir les clients chinois dans le respect de la réglementation américaine.
En parallèle, Nvidia a été secouée par le succès de la jeune pousse chinoise DeepSeek, qui a réussi à construire des modèles d'IA comparables à ceux d'OpenAI (ChatGPT) et des autres leaders américains, avec des composants moins sophistiqués et en moins grand nombre (dont certaines puces de Nvidia).
Après la présentation de ce nouvel acteur chinois en janvier, Nvidia a perdu en quelques heures plus de 600 milliards de dollars de valorisation.
Le retour en grande forme du fabricant de processeurs et cartes graphiques représente « juste de l'enthousiasme qui s'accumule », mais « cela nous dit tout sur le présent et rien sur l'avenir », prévient toutefois auprès de l'AFP Kim Forrest, Bokeh Capital Partners.
Dan Ives se montre lui plus optimiste, estimant que non seulement l'entreprise pourrait être rejointe par Microsoft dans le cercle très fermé des entreprises ayant dépassé les 4000 milliards de dollars de valorisation boursière, mais qu'« au cours des 18 prochains mois, l'accent sera mis sur le club des 5000 milliards de dollars ».
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Les centres de données à la recherche d'électricité
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Un centre de données de Google à Council Bluffs, en Iowa. (Davis) « La centrale serait là », pointe sur une carte Al Tomson, le maire de Davis, dans l'est des États-Unis. Cet ancien militaire se bat contre l'implantation, à la sortie de son village, de turbines à gaz destinées à alimenter en électricité un vaste centre de données. Ulysse BELLIER Agence France-Presse Ce projet, que l'État de Virginie-Occidentale essaye de « faire avaler de force » aux 600 habitants du village selon l'édile, n'est qu'un exemple de plus dans la course de vitesse que mène l'industrie de la technologie pour alimenter en énergie ses serveurs, rendus plus gourmands que jamais par le boom de l'intelligence artificielle. Pour brancher à la hâte leurs milliers de centres de données, les géants américains de l'informatique à distance (cloud) s'impliquent directement dans la production d'énergie. Et s'ils se tournent vers les énergies renouvelables et tentent de relancer le nucléaire, ils appellent aussi à la rescousse les énergies fossiles comme le gaz, peu cher. En Pennsylvanie, une ancienne centrale à charbon va désormais tourner au gaz pour alimenter un centre de données. En Géorgie, xAI, l'entreprise d'Elon Musk derrière le robot conversationnel Grok, a directement branché à ses serveurs 35 turbines à méthane, le tout sans permis selon l'ONG Southern Environmental Law Center. L'avantage : un accès rapide et fiable à une grande quantité d'électricité. Car la part des centres de données dans la demande électrique aux États-Unis devrait passer de 4 à 5 % actuellement à entre 6,7 % et 12 % d'ici 2028, selon une estimation gouvernementale. Impuissance Le réseau électrique américain « fait face à une croissance de la demande que nous n'avons pas vue depuis plus d'une génération », alerte Todd Snitchler, patron de l'EPSA, qui représente un grand nombre de producteurs d'électricité. Pour y répondre, ils agissent sur tous les fronts. Un peu partout, la fin de vie des vieilles centrales est repoussée, des turbines additionnelles sont ajoutées en attendant que de nouvelles installations sortent de terre. Mais la soif liée à l'IA est telle que de plus en plus de géants de la technologie en viennent à construire leurs propres centrales, en dehors du réseau. Quitte à le faire contre le souhait des habitants. À Davis, le maire et des centaines de ses administrés luttent depuis avril contre le projet de centrale de Fundamental Data. Pour Al Tomson, cette entreprise n'est qu'une « société écran » qui travaille « pour le compte d'une grande entreprise de la technologie non identifiée. » Fundamental Data n'a pas répondu aux multiples sollicitations de l'AFP. Dans le bureau du maire est imprimée une carte sur laquelle on peut lire que les turbines à gaz, avec leurs rejets toxiques, seraient situées à « 1,1 kilomètre d'habitants » du village touristique entouré de nature à trois heures de Washington. Mais Al Tomson se dit démuni. L'État de Virginie-Occidentale a récemment adopté une loi qui, pour attirer les milliards de dollars d'investissement dans les centres de données, interdit aux élus locaux de prendre des mesures s'y opposant. Compétition mondiale La frustration des habitants de Davis a débordé lors d'une réunion publique particulièrement tendue, fin juin. Pendant cinq heures, quelque 300 personnes ont interpellé des régulateurs chargés d'approuver un premier permis concernant la qualité de l'air, bien parti pour être accordé selon eux. À la sortie, des bénévoles distribuaient des panneaux « Non au complexe de centre de données » à installer dans son jardin – certains sont déjà placardés sur les vitrines des commerces. PHOTO ULYSSE BELLIER, AGENCE FRANCE-PRESSE Un véhicule de construction passe devant un panneau indiquant « Pas de centrale de données » dans la ville de Davis, en Virginie-Occidentale. Mais ces opposants font face à un problème qui les dépasse. « Ne pas réussir à alimenter les centres de données nécessaires pour l'emporter dans la course à l'IA […] permettrait à des nations concurrentes de décider des règles du monde numérique et de contrôler son infrastructure », alerte un récent rapport du département américain de l'Énergie. Certains, à Davis et en Virginie-Occidentale, sont favorables à ces projets, y voyant l'occasion de réindustrialiser une région sinistrée – la centrale proposée s'installerait sur le site même d'une ancienne mine de charbon. Car depuis que les emplois miniers sont partis, « nous avons besoin de quelque chose ici pour garder nos jeunes, » estime Charles Davis, chemise à carreaux et bottes de cuir, qui habite Thomas, un village proche. Jojo Pregley, elle, ne veut pas en entendre parler. « Beaucoup de monde a eu le cancer ici », dit-elle, assise sur un banc devant sa maison, en compagnie de son mari Pat, 40 ans au fond de la mine. « On ne veut pas plus de pollution, de centres de données ou de quoi que ce soit d'autre. »

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