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Sur roulettes, sans étiquettes

Sur roulettes, sans étiquettes

La Presse3 days ago
Une séance de roller derby au centre d'entraînement de Montréal Roller Derby (MTLRD), situé au TAZ
Un casque, deux patins, un surnom coloré, des amitiés fondées sur la diversité. Rassemblés, ces éléments bien simples ont suffi à plusieurs joueuses de roller derby pour assumer ouvertement leur identité sexuelle.
Lorsqu'elle raconte son arrivée à Montréal, en 2021, Montana Fowler a le sourire aux lèvres. Pourtant, la Californienne a traversé des difficultés avant de s'adapter. La barrière de la langue, l'hiver, mais surtout le fardeau de porter une identité qui, au fond, n'était pas la sienne.
« C'est le roller derby qui m'a permis de traverser tout cela : je suis arrivée ici straight et ce sport m'a permis de sortir du placard », raconte-t-elle, attablée au centre d'entraînement de Montréal Roller Derby (MTLRD), situé au TAZ.
Avant de se joindre au club montréalais, Montana Fowler – que l'on surnomme Sprout dans le milieu du roller derby – n'avait jamais côtoyé de couple s'identifiant à la communauté queer. L'occasion d'en fréquenter lui a permis de voir plus clair quant à sa propre identité.
« De voir des gens queer si confortables avec leur personne, si accueillants, ça m'a beaucoup aidée », estime Sprout, alors que ses coéquipières participent à un exercice d'échauffement derrière elle.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Montana Fowler, alias Sprout
Peu importe ta morphologie ou qui tu es, on travaille tous vers un objectif commun ici. On permet à tous d'être soi, et je pense que c'est ce qui nous aide à nous assumer.
Montana Fowler, alias Sprout
Près de deux ans après son arrivée dans la métropole, Sprout est sortie du placard. Dès son annonce, elle a senti le soutien inconditionnel de son entourage du roller derby.
« Ça veut tout dire pour moi. Je sens que mes coéquipières ici sont mon système de soutien », lance-t-elle, en les regardant à l'œuvre.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Le roller derby a été créé dans les années 1930 et a connu une recrudescence aux États-Unis au début des années 2000.
Modèles
Lorsqu'elle a donné ses premiers coups de patin au MTLRD, Diane Anscouture Lavie n'était sortie du placard que depuis quelques mois.
« Je m'étais dit que de commencer ce sport serait une bonne manière de rencontrer des gens de ma communauté. Je savais que les joueuses avaient une grande ouverture d'esprit. Je n'ai pas été déçue », explique celle que l'on surnomme MoonWarrior.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le slogan non officiel du roller derby est « pour les patineuses, par les patineuses ».
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Un casque, deux patins, un surnom coloré et des amitiés fondées sur la diversité.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Pas de figures d'autorité au roller derby. Les entraîneuses s'apprennent le sport entre elles, selon leur niveau d'expérience.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Même si certaines n'ont pas le profil physique de l'athlète typique, toutes sont les bienvenues, et même accueillies à bras ouverts.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE La culture du roller derby amène les joueuses à tisser des liens forts, à se raconter leur histoire, à s'inspirer.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Le slogan non officiel du roller derby est « pour les patineuses, par les patineuses ».
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Ce n'est pas qu'à Montréal que le roller derby se distingue par son caractère inclusif. Si le sport a été créé dans les années 1930, il a connu une recrudescence aux États-Unis au début des années 2000, porté par un mouvement féministe punk.
Au cœur même du sport se tient son slogan non officiel : « pour les patineuses, par les patineuses ». Oubliez la hiérarchie : les ligues n'ont pas de dirigeants, pas de figures d'autorité. Les entraîneuses s'apprennent le sport entre elles, selon leur niveau d'expérience.
Cette façon de faire mène les joueuses à tisser des liens forts, à se raconter leur histoire. À s'inspirer, finalement.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Diane Anscouture Lavie, alias MoonWarrior
Je trouve ça toujours inspirant d'entendre le parcours des autres joueuses. Ça m'a beaucoup aidée. C'est la même chose sur la track : il y aura toujours une oreille attentive pour toi, qui t'offrira des conseils.
Diane Anscouture Lavie, alias MoonWarrior
« Il y a cette espèce de roue qui tourne, qui est vraiment organique. Sans que ce soit explicite, tu trouveras des mentors facilement ici », ajoute sa collègue Marie-Pier Beaudet Guillemette, alias Hurry Jane.
Avant de se lancer dans l'univers du roller derby, il y a près de 15 ans, Hurry Jane avait déjà pratiqué quelques sports d'équipe.
Plusieurs joueuses n'ont pas eu ce luxe avant de faire leur entrée au MTLRD. Même si certaines n'ont pas le profil physique de l'athlète typique, toutes sont les bienvenues, et même accueillies à bras ouverts. La diversité corporelle règne.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Le roller derby a la réputation, belle et bien fondée, d'être un sport physique, voire violent.
« Peu importe ta taille ou ta physionomie, tu auras des avantages et des inconvénients au roller derby. Si tu es vraiment petit, comme moi, ton centre de gravité sera bas. Si tu es grande, tu verras mieux le jeu. Bref, il y a de la place pour tout le monde », assure Hurry Jane.
Dans son cas, le sport lui aura permis d'embrasser sa morphologie, et même sa féminité.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Marie-Pier Beaudet Guillemette, surnommée Hurry Jane
Quand tu es socialisée comme une femme, tu as l'impression de devoir rester tranquille, à ta place. Avec le roller derby, on apprend à prendre sa place.
Marie-Pier Beaudet Guillemette, alias Hurry Jane
La réputation du roller derby est belle et bien fondée : il s'agit d'un sport physique, voire violent. Pour y jouer, les participants doivent payer une assurance supplémentaire, comme il s'agit d'un « sport extrême ».
« Les gens me demandent souvent de faire attention aux blessures. Je leur réponds toujours que je ne peux rien promettre », lance Hurry Jane en riant.
Lors d'un exercice, on peut voir de nombreuses joueuses plaquées au sol. Le dénominateur commun de ces chutes, toutefois, est que ces joueuses reçoivent rapidement de l'aide pour se relever.
« Le franc jeu, c'est le cœur de notre sport. Personne ne hue les arbitres, ou ne critique les autres équipes. C'est vraiment une compétitivité qui est saine, inclusive », détaille Hurry Jane.
Au fait, pourquoi ces surnoms ? Pourquoi les joueuses ne s'appellent-elles pas tout simplement par leur nom ?
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Les surnoms aident à façonner un personnage.
Parce que le roller derby, c'est l'occasion de délaisser son rôle traditionnel. Ici, ce n'est pas des mamans, des employées, des conjointes qui performent : ce sont des athlètes à part entière.
« Nos surnoms nous aident à nous façonner un personnage. Comme si on incarnait une autre personne. Pour nous, c'est vraiment important », explique MoonWarrior.
Comme quoi, peu importe votre apparence, votre orientation sexuelle ou votre identité de genre, vous pouvez être qui vous voulez au roller derby.
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