
Après l'accord entre l'UE et Donald Trump, Emmanuel Macron réagit enfin
Une réaction qui était particulièrement attendue depuis dimanche alors que le « deal », présenté comme une victoire par les Américains, fait l'unanimité contre lui dans la classe politique française. Au silence du chef de l'État ont répondu les adjectifs s'égrainant au gré des tweets et des interviews : « Capitulation », « reddition », « humiliation »… Y compris chez les élus du socle commun. François Bayrou s'est fendu mardi matin d'un message évoquant une « soumission ».
Plusieurs ministres - dont au moins trois issus des rangs de Renaissance - sont montés au front pour évoquer un accord certes « déséquilibré », qui apporte de « la stabilité » aux entreprises, et évite « le pire ». Éric Lombard (Économie), et Marc Ferracci (Industrie), tout comme Benjamin Haddad (Affaire européennes) et Laurent Saint-Martin (Commerce extérieur), se sont ainsi succédé dans les médias depuis lundi pour marteler que « ce n'est pas la fin de l'histoire » et qu'il restait en réalité beaucoup à négocier.
« Nous n'avons pas été assez craints »
Sans surprise ce sont peu ou prou les mêmes mots qui ont été prononcés par Emmanuel Macron ce mercredi face au gouvernement pour le dernier Conseil des ministres avant la pause estivale. « La France a toujours tenu une position de fermeté et d'exigence. Elle continuera de le faire. Ce n'est pas la fin de l'histoire et nous n'en resterons pas là. C'est une première étape dans un processus de négociation qui va se poursuivre », a-t-il déclaré, avant d'appliquer à l'économie une formule déjà utilisée pour les armées: « L'Europe ne se vit pas encore suffisamment comme une puissance. Pour être libre il faut être craint, nous n'avons pas été assez craints ».
En compte rendu du Conseil des ministres, Sophie Primas a insisté également sur les « lignes rouges » françaises qui ont été respectées : aucune concession pour nos filières agricoles, aucune remise en cause de notre autonomie réglementaire, de nos normes sanitaires et environnementales, pas de nouvelle TVA que réclamait Donald Trump, ou encore l'exemption pour le secteur aéronautique.
La parole élyséenne était certes attendue, tant l'accord UE-USA tord le bras à l'idéal macroniste en matière de souveraineté européenne, mais elle ne dit pas grand-chose de plus que celles des ministres qui l'ont précédée. Faut-il y voir de l'embarras ou de l'agacement ?
Attendre la fin des négociations avec Trump
Le deal annoncé par la présidente de la Commission européenne n'est de toute évidence pas une surprise du côté de la rue Saint-Honoré. Ursula von der Leyen ayant été mandatée par le Conseil européen pour négocier, les chefs d'États et Premiers ministres européens étaient nécessairement informés des discussions en cours, et de la stratégie suivie.
Depuis des mois, Paris plaidait pour brandir fermement la menace de l'outil anti-coercition, un bazooka commercial. Un appel resté lettre morte qui explique en partie pourquoi les critiques de l'accord sont plus virulentes dans l'hexagone que chez nos voisins européens, Allemagne, Espagne ou encore Italie.
La réaction d'Emmanuel Macron se veut sans doute pragmatique : les discussions sont effectivement loin d'être terminées avec Washington, et donc le sort de certains secteurs français prestigieux - au hasard les vins et les cosmétiques - n'est par encore scellé. Dans le processus de négociation face au vaniteux et revanchard leader du mouvement MAGA, la stratégie européenne est donc toujours ne pas jouer la surenchère. Elle semble même désormais prête à lui laisser la victoire de façade, pour mieux vanter les petites lignes - certes non négligeables - qu'elle s'apprête à négocier.
« Nous aurions préféré tous, gouvernement et président de la République, que cet accord ait lieu dans les conditions habituelles des négociations, c'est-à-dire dans un cadre officiel et pas dans un golf privé en Écosse », a relevé Sophie Primas, qui a également rappelé que la France attendra la fin des discussions pour se positionner sur l'accord final, lequel devra être approuvé par tous les États membres. Enfin, en Européen convaincu et acharné, difficile pour le chef de l'État de se montrer plus virulent contre les institutions au risque d'affaiblir lui-même une UE qu'il souhaite justement politiquement forte.
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