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Noël, la pluie

Noël, la pluie

La Presse6 days ago
Cette chronique a été publiée le jeudi 24 décembre 2009, en page A5. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque.
25 décembre 1940. Noël numéro un. Mon premier Noël. J'avais 25 jours. Il pleuvait quand t'es né, m'a déjà raconté ma mère. La sage-femme a laissé son parapluie ouvert ; ça porte malheur, un parapluie ouvert dans une maison. C'est pour ça que t'es comme ça.
Comme ça, comment ?
Tu sais bien.
Non, je ne sais pas. M'as-tu fait un cadeau pour mon premier Noël ?
Je venais de te donner la vie ; qu'est-ce que tu voulais de plus ? C'était la guerre. Quand la mort est partout, la vie, c'est un sacré gros cadeau. Y'avait rien, même pas de lait dans mes seins. Tu pleurais tout le temps. Ton père était en grève, les fascistes couraient après. On crevait de faim et de peur.
Il neigeait à Noël, en ce temps-là ?
Non, il ne neigeait pas. T'écoutes pas quand je te parle. J'arrête pas de te dire qu'il tombait de la merde, pas de la neige. La merde tombait du ciel, sortait de la terre. La merda, capisci ?
NOËL NUMÉRO SEPT – Je dois avoir sept ans. Il pleut. C'est la veille de Noël ou peut-être l'avant-veille. On attend mon père à la gare. Il arrivait d'un de ces grands chantiers d'après-guerre, où il travaillait comme maçon. On ne l'avait pas vu depuis l'été. Mon père descend du train, nous aperçoit à la barrière, nous envoie la main. Il porte une petite valise. Il embrasse maman sur la joue. En chemin, maman lui donne des nouvelles de la rue, et énumère les travaux qu'il devra faire avant de repartir : récurer le puisard, creuser un autre silo pour les endives qui ont pourri. Ma sœur marche devant. Il ne pleut presque plus. C'est en traversant la place des Martyrs – je vous jure que c'est son vrai nom, des Martyrs – qu'il a lâché sa bombe : Je vous ai rapporté des cadeaux.
Des cadeaux ! À Noël, on avait des oranges et c'était tout. Des cadeaux ?
C'est drôle, la mémoire ; la mienne en tout cas. Cotonneuse comme le rêve, elle retient souvent les détails et oublie l'essentiel. Je revois la valise ouverte sur la table de la cuisine, dedans son linge sale et une musette avec les reste du repas qu'il avait pris dans le train, du pain en miche, du saucisson, un litron vide. Il me donne mon cadeau ; j'ai beau me creuser, je me rappelle plus c'est quoi. Peut-être que je me trompe sur l'essentiel.
NOËL NUMÉRO 31 – C'était quelques jours avant de partir pour le Canada. J'habitais Paris, Picpus, ce coin-là. Je fumais des gitanes. La buraliste était causante, jolie aussi ; elle s'appelait Angèle. Des gitanes sans filtre, s'il vous plaît. Je peux vous demander quelque chose, devant mon mari, là ? Allez-y. Est-ce que vous trouvez mes seins trop petits ?
C'est pas possible qu'elle me demande ça. Je bafouille je ne sais plus quoi et je m'enfuis. Dans les jours qui ont suivi, j'ai pas arrêté de penser à ce que j'aurais pu lui répondre si j'avais eu un peu d'esprit. J'aurais dû répondre ça et ça et ça. J'y pensais encore dans l'avion qui m'amenait au Canada.
La première fois que je suis retourné à Paris, 10 ans plus tard, le même bureau de tabac. Un monsieur derrière le comptoir. Des gitanes sans filtre, s'il vous plaît. Angèle travaille toujours ici ?
Elle est morte. Vous la connaissiez ?
Avant de sortir, j'ai eu le temps d'entendre le client après moi dire : Quel temps pourri, on aura de la pluie pour Noël.
NOËL NUMÉRO 35 – Je dois avoir 35 ans. Il pleut comme vache qui pisse, les essuie-glace ne fournissent pas. Je roule sur la 40. Il y a encore des péages. Je vais à Saint-Sulpice réveillonner chez mon ami Bob. Dans l'auto il y a mes deux enfants, sept et huit ans. Il y a aussi ma fiancée de l'époque, si c'est bien celle que je crois – la mémoire encore ! L'essentiel encore ! Si c'est bien elle, c'était une toute nouvelle fiancée… J'étais un peu inquiet. En fait je freakais comme un fou ; elle était littérature-littérature, Bob à l'époque était plutôt Dolphins-Celtics. J'ai engueulé les enfants par avance, comme mesure préventive : Je vous préviens, je ne veux pas vous entendre chez Bob, c'est Noël, faites-moi pas chier.
Finalement, ça c'est super bien passé. Terrorisés, les enfants n'avaient pas dit un mot. Ma nouvelle fiancée non plus. Bob et moi, on a parlé des Celtics et des Dolphins toute la soirée.
NOËL NUMÉRO 69 – Ma fiancée, qui est plutôt douée aux fourneaux, mais parfois trop aventureuse, a raté ses bûches de Noël en s'aventurant, justement, dans une recette improbable. Sont pas ratées un petit peu, ses bûches : sont carrément pas mangeables. Tantôt, pendant qu'elle était partie faire des courses, j'en ai coupé une belle grande tranche que suis allé porter dehors, pour les oiseaux, sous le bouquet de sapins. Manquait juste un petit ruban pour que ça ait l'air d'un cadeau de Noël. Un cardinal est arrivé. Puis un geai bleu. J'avais relevé le rideau pour mieux les surveiller. Ils ont picossé dans la tranche en même temps. Ont relevé la tête aussitôt. Ouache, a dit le cardinal en agitant sa houppette. C'est vraiment dégueulasse, a ajouté le geai bleu. Puis m'ont regardé tous les deux, pleins de reproches. Regardez-moi pas d'même : c'est pas moi, crisse.
NOËL NUMÉRO 70 – J'écoutais la météo ces jours derniers ; elle annonçait quelques degrés au-dessus de zéro pour demain et un peu de pluie. Pourquoi pas du vélo comme cadeau de Noël ?
Depuis la météo s'est dédite : la pluie sera de la neige. Ça ne marchera pas pour le vélo.
Alors comme cadeau, pourquoi pas un peu de silence ? Le silence de la maison séquencé par le clac-clac de la porte de la chatière.
Le silence de la poésie, celle de Jacques Brault tiens, qui sourd comme du fond d'une tombe :
… et les choses ne disent rien elles frottent leurs paumes adoucies d'usure.
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L'émissaire de Trump reçu par Poutine avant l'expiration de l'ultimatum américain

Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos (Moscou) Le Kremlin a qualifié d'« utiles et constructives » les discussions mercredi à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et Vladimir Poutine, à deux jours de l'expiration de l'ultimatum américain visant à mettre fin au conflit en Ukraine. Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir L'émissaire américain Steve Witkoff a rencontré le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, mercredi ; La rencontre a duré près de trois heures et la conversation a été « utile et constructive », selon un conseiller diplomatique russe ; Donald Trump a donné jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions ; Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent un pic de tensions avec le déploiement par Donald Trump de deux sous-marins nucléaires ; Des frappes de drones russes ont fait cinq blessés mercredi à l'aube dans les régions ukrainiennes de Zaporijjia et de Kherson, et Moscou a intercepté 51 drones ukrainiens. La rencontre s'est achevée dans l'après-midi à l'issue de « près de trois heures » de discussions, a écrit l'agence de presse officielle russe Tass, sans donner plus de détails. « Une conversation très utile et constructive a eu lieu » au Kremlin sur le conflit en Ukraine et les relations russo-américaines, a de son côté déclaré à la presse le conseiller diplomatique du chef de l'État russe, Iouri Ouchakov, assurant que la Russie avait « envoyé certains signaux » sur le dossier ukrainien. Donald Trump a assuré sur son réseau Truth Social que la rencontre avait été « très productive » et que de « grands progrès » avaient été faits. PHOTO TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP Un haut responsable américain a toutefois précisé que les États-Unis prévoyaient toujours de mettre en place vendredi des sanctions secondaires, c'est-à-dire visant les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armement. Vladimir Poutine et l'envoyé américain, accueilli à son arrivée dans la matinée à Moscou par le représentant spécial du président Kirill Dmitriev, s'étaient chaleureusement serré la main, l'air souriant, au début de leur réunion dans une somptueuse salle, selon les images diffusées par le service de presse de la présidence russe. M. Witkoff, qui est l'homme de confiance de Donald Trump pour les « missions de paix », a déjà rencontré M. Poutine à plusieurs reprises, mais aucun de ces entretiens n'a amené ce dernier à changer de cap. Volodymyr Zelensky a dit s'être entretenu avec M. Trump mercredi. « J'ai eu une conversation avec le président Trump. Cette conversation a eu lieu après la visite à Moscou du représentant du président Trump, Steve Witkoff », a déclaré M. Zelensky sur Telegram, précisant que « des dirigeants européens ont assisté » à cet échange, sans préciser lesquels. Appel de Zelensky Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent depuis la semaine dernière un soudain pic de tensions avec le déploiement par Donald Trump de deux sous-marins nucléaires, à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien chef de l'État russe Dmitri Medvedev. Le président américain n'avait toutefois pas précisé où exactement les sous-marins seraient envoyés, ni s'il s'agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d'ogives atomiques. Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Il a notamment menacé d'infliger des « droits de douane secondaires » aux pays qui continuent de faire du commerce avec Moscou, comme la Chine et l'Inde. PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Interrogé mardi à la Maison-Blanche pour savoir s'il allait imposer des surtaxes de 100 %, M. Trump a rétorqué n'avoir « jamais parlé de pourcentage », avant d'ajouter : « mais nous allons faire beaucoup de choses dans ce sens ». « Nous avons une réunion avec la Russie demain. Nous verrons ce qui se passera. Nous prendrons cette décision à ce moment-là », a-t-il martelé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, pour sa part, exhorté mercredi à « renforcer tous les leviers dont disposent les États-Unis, l'Europe et le G7 » contre la Russie, peu après l'arrivée de M. Witkoff dans la capitale russe. Il avait déjà annoncé mardi avoir évoqué les sanctions contre la Russie et la coopération militaire au téléphone avec Donald Trump, mentionnant un « projet d'accord sur les drones ». Le président américain exprime dorénavant de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard de Vladimir Poutine. Aux journalistes qui lui demandaient lundi quel serait le message de M. Witkoff à la Russie et s'il y avait un moyen pour celle-ci d'éviter les sanctions, il a répondu : « Oui, conclure un accord pour que les gens cessent d'être tués ». Le Kremlin a quant à lui dénoncé des menaces « illégitimes ». Achat d'armes pour l'Ukraine Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin se poursuit. En Ukraine, des frappes de drones russes ont fait trois blessés mercredi à l'aube dans la région de Zaporijjia et deux dans celle de Kherson, selon les autorités militaires régionales. PHOTO PIGISTE, REUTERS Le site d'une frappe militaire russe dans la région de Zaporijjia, en Ukraine, le 6 août 2025. De l'autre côté de la ligne de front, le ministère russe de la Défense a annoncé l'interception de 51 drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi. Pour renforcer les défenses de l'Ukraine, la Suède, le Danemark et la Norvège ont annoncé mardi leur intention d'acheter des armes provenant de réserves américaines. Stockholm, Copenhague et Oslo vont faire don d'une aide militaire d'une valeur totale de 500 millions de dollars, comprenant des systèmes de défense antiaérienne, des armes antichars, des munitions et des pièces détachées. Le président américain avait annoncé le mois dernier un projet en collaboration avec le chef de l'OTAN Mark Rutte pour que les Alliés européens et le Canada achètent des armes américaines, notamment des systèmes avancés Patriot, afin de les envoyer en Ukraine. Lundi soir, les Pays-Bas ont annoncé faire un don de 500 millions d'euros (797 millions de dollars canadiens) dans le cadre de cette initiative, baptisée « PURL » (« liste des besoins priorisés de l'Ukraine »). Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels à un cessez-le-feu provisoire, a affirmé vendredi qu'il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin au conflit restaient inchangées. La Russie réclame à l'Ukraine qu'elle lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Alliance atlantique. Des conditions jugées inacceptables par Kyiv.

Les polluantes « portes de l'Enfer » seront éteintes
Les polluantes « portes de l'Enfer » seront éteintes

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time8 hours ago

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Les polluantes « portes de l'Enfer » seront éteintes

Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. (Darvaza) Au cœur des sables du Karakoum au Turkménistan, de timides langues de feu lèchent les parois des « portes de l'Enfer ». Après un demi-siècle de combustion, le cratère de Darvaza qui rejette du méthane, gaz accélérant le réchauffement climatique, doit enfin être éteint. Anton LOMOV Agence France-Presse « Nous avons décidé de venir ici avec mon mari après avoir vu des photos impressionnantes des flammes de Darvaza sur l'internet », raconte à l'AFP Irina, touriste originaire d'Achkhabad, capitale de ce pays reclus. Mais après cinq heures de voiture sur une route défoncée à travers le désert pour arriver au cratère à mi-chemin entre la capitale et la troisième ville turkmène, Dachogouz, le spectacle est tout autre. « Je suis un peu déçue », reconnaît la trentenaire. Devant elle, des flammèches ont remplacé le brasier dans ce cratère de 70 mètres de diamètre et 20 de profondeur. PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le cratère de gaz de Darvaza le 28 juin 2025. D'après de rares rapports scientifiques, la part de Darvaza dans les immenses rejets de méthane du Turkménistan reste marginale, mais ce cratère est le symbole d'une catastrophe environnementale. Si les autorités turkmènes verrouillent toute information, des satellites ont révélé que le Turkménistan détenait en 2024 le record du monde du nombre de super-émissions de méthane (ou fuites massives), d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Bien plus réchauffant que le CO 2 , le méthane est responsable d'environ 30 % du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, selon les chercheurs, tandis que les États-Unis et la Chine restent les plus gros émetteurs en volume. « Longue combustion » Le Turkménistan le promet : ces « portes de l'Enfer », renommées en « lueurs du Karakoum », vont bientôt disparaître. En 2022, le tout-puissant dirigeant Gourbangouly Berdymoukhamedov avait ordonné d'éteindre le cratère, car ces « énormes quantités de gaz ont un impact négatif sur l'environnement et la santé des populations environnantes ». Dans ce pays à l'économie tenue à bout de bras par ses immenses réserves gazières, cette décision est aussi d'ordre budgétaire. « De précieuses matières premières sont perdues. Leur exportation pourrait générer des profits importants et contribuer au bien-être de notre population », avait déclaré le chef d'État, connu pour son culte de la personnalité. Au Turkménistan, un des pays les plus fermés au monde où les souhaits de M. Berdymoukhamedov sont des ordres, les scientifiques ont dû trouver la parade. « L'intensité de la combustion non organisée du cratère a été divisée par plus de trois », s'est félicitée en juin Turkmengaz, entreprise étatique qui assure avoir « réussi à contrôler l'alimentation en gaz, augmenter significativement l'extraction de gaz et diminuer l'intensité » du brasier. Mais les travaux sont compliqués par la particularité géologique du désert, a indiqué à l'AFP un spécialiste de Turkmengaz, sous couvert d'anonymat. « Les gisements [d'hydrocarbures] du Karakoum se caractérisent par la présence d'un grand nombre de couches minces, intercalées avec des couches denses contenant de l'eau », résume-t-il. Au lieu d'avoir une grande poche gazière qui s'épuiserait, « la longue combustion du cratère s'explique par l'interaction de ces couches » multiples, détaille-t-il. « Dès que l'intensité du flux de gaz dans le cratère diminuera, il sera possible d'isoler la surface du cratère, éliminant ainsi complètement les émissions incontrôlées de gaz dans l'atmosphère », estime le collaborateur de Turkmengaz. Impossible cependant de visiter les installations de Turkmengaz sans de multiples autorisations non reçues par l'AFP. Quant aux rares données communiquées par autorités, elles sont généralement invérifiables. Tourisme menacé Les « portes de l'Enfer » se sont ouvertes en 1971, quand des géologues soviétiques étudiant les riches sous-sols du Karakoum, désert aussi grand que l'Allemagne, ont percé accidentellement une poche de gaz. « La plateforme de forage s'est effondrée sous terre. La libération incontrôlée de gaz menaçait d'intoxiquer la population et les animaux », explique à l'AFP Anatoly Bouchmakine, scientifique turkmène de 90 ans. « Les géologues ont décidé d'y mettre le feu, espérant qu'il s'éteindrait rapidement. Mais le cratère brûle toujours », poursuit M. Bouchmakine, pour qui cet incident a au moins « permis aux scientifiques d'évaluer très précisément les perspectives gazières dans cette zone ». Mais fermer Darvaza risque de mettre à mal l'embryonnaire tourisme local. Ce pays recouvert par les sables ne compte presque aucune attraction touristique et souffre de la comparaison avec les pays voisins. Et pour la poignée d'étrangers ayant réussi à obtenir un visa pour visiter ce pays fermé sous étroite surveillance, ce lieu est en tête de liste. « Ce n'est un secret pour personne que la plupart des touristes étrangers viennent au Turkménistan pour admirer ce miracle », dit à l'AFP Ovez Mouradov, employé d'une agence locale de voyages. « Si Darvaza cesse complètement de brûler, de nombreuses agences de voyages perdront des revenus ».

Le plus gros incendie de forêt de l'été fait un mort et 13 blessés
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La Presse

time8 hours ago

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Le plus gros incendie de forêt de l'été fait un mort et 13 blessés

Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Le plus gros incendie de forêt de l'été fait un mort et 13 blessés (Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse) Dans une atmosphère âcre et suffocante, le plus gros incendie de l'été en France fait rage dans le sud du pays, où il a déjà dévasté plus de 16 000 hectares de végétation en 24 heures et fait un mort et plus d'une dizaine de blessés. Daniel MARTINEZ avec Chantal VALERY à Toulouse Agence France-Presse Face à l'ampleur du feu, l'UE s'est dite « prête à mobiliser » des moyens, « si nécessaire ». Alors que l'incendie se dirigeait vers le sud-est et le littoral méditerranéen, le vent a changé de direction « et pousse l'incendie à revenir vers son point de départ », a déclaré à l'AFP Lucie Roesch, une représentante locale de l'État français. « Le vent et la trajectoire du feu évoluent. On réajuste le dispositif. L'incendie va vers des zones boisées assez inaccessibles », a-t-elle ajouté, soulignant que « la situation est toujours défavorable » en raison de la sécheresse, de la chaleur et du « vent fort ». Menacée mardi soir et dans la nuit par la progression de l'incendie, l'autoroute A9 entre la France et l'Espagne a pu rouvrir en début d'après-midi. PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Des voitures passent devant un feu de forêt qui progresse rapidement dans la région méditerranéenne de la France, près de la frontière espagnole, le 5 août 2025. Dans la commune la plus sinistrée, Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, située à 30 kilomètres de la ville de Narbonne, une femme de 65 ans a été retrouvée morte dans sa maison, a précisé Rémi Recio, représentant local de l'État. Un autre habitant qui avait été porté disparu a été retrouvé vivant, ont annoncé les pompiers. La préfecture a également comptabilisé 13 blessés : deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et 11 sapeurs-pompiers, dont un grièvement atteint. Le feu a parcouru 16 000 hectares de garrigue et de résineux sur le territoire des 15 communes touchées, détruit ou endommagé 25 habitations ainsi que 35 véhicules, selon un bilan encore provisoire qui ne précise pas encore la superficie brûlée. Le chef du gouvernement, François Bayrou, se rend sur place dans l'après-midi, ainsi que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. « Enquête ouverte » Surplombant le front de l'incendie, un photographe de l'AFP a pu voir le feu progresser très rapidement dans une fumée opaque, alors que de hautes flammes attisées par le vent rongeaient les crêtes du paysage vallonné du massif des Corbières, où de nombreux autres foyers continuent de brûler la pinède et la végétation rase. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du feu, encore inconnues, qui est parti peu après 16 h mardi, a-t-on appris auprès du parquet local. Aucune hypothèse n'est pour l'heure privilégiée. Dans le ciel, tous les moyens aériens nationaux ont été mobilisés. PHOTO ASSOCIATED PRESS Un hélicoptère largue de l'eau sur un feu de forêt qui progresse rapidement dans la région méditerranéenne de la France. Un dispositif « colossal », selon M. Recio, précisant que 2000 pompiers sont appuyés par 500 engins au sol. Il s'agit à ce stade du plus gros incendie de l'été en France. Fin juillet, à la moitié de la saison estivale, la Sécurité civile avait comptabilisé plus de 15 000 hectares brûlés sur le territoire national pour 9000 départs de feu, principalement sur le littoral méditerranéen. Sécheresse persistante Plus de 2500 foyers sont toujours privés d'électricité et il est trop tôt pour les centaines d'habitants évacués mardi soir pour regagner leur domicile, a prévenu la préfecture. Les autorités ont réitéré leurs consignes de sécurité à la population, appelant à « rester confinés sauf ordre d'évacuation donné par les sapeurs-pompiers » et à ne pas encombrer le réseau routier pour ne pas gêner les secours. Miné par une sécheresse persistante qui rend facilement inflammable la végétation, le département a été placé en vigilance rouge aux incendies de forêt, avec un risque « très élevé » d'incendie. Plusieurs incendies ont déjà touché le sud de la France depuis le mois de juin. Quelque 24 000 hectares ont brûlé en France depuis le début de l'année, selon le service européen Copernicus, dont les données s'arrêtent au 5 août. Un incendie de forêt s'est également déclaré mardi dans une forêt de la station balnéaire de Tarifa, dans l'extrême sud de l'Espagne, conduisant à l'évacuation de « 1550 personnes », alors que l'Espagne connaît cette semaine une intense vague de chaleur. Les experts estiment que le changement climatique causé par l'homme augmente l'intensité, la durée et la fréquence des chaleurs extrêmes qui alimentent les feux de forêt.

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