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Charles Consigny : «Le temps de la tronçonneuse est venu»

Charles Consigny : «Le temps de la tronçonneuse est venu»

Le Figaro18-07-2025
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les orientations budgétaires de François Bayrou présentent quelques efforts louables mais elles semblent à des années-lumière des réformes structurelles nécessaires pour réduire le déficit public, argumente l'avocat.
Charles Consigny est avocat. Il a été candidat Les Républicains aux élections législatives.
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Le premier ministre François Bayrou a présenté mardi 15 juillet les orientations budgétaires pour réduire le déficit public, derrière un pupitre sur lequel était inscrit : «Le moment de vérité». La vérité, chacun la connaît : les dépenses de notre secteur public sont plus élevées que ses recettes, lesquelles reposent sur des prélèvements obligatoires qui sont déjà les plus importants au monde, et malgré cela le pays ne va pas bien, ce qui montre, s'il était besoin, que ça n'est pas en augmentant toujours plus les dépenses publiques que l'on fait le bonheur et le succès d'une nation.
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Si le budget Bayrou présente quelques efforts louables, il semble fondamentalement très difficile, presque existentiel, aux décideurs publics d'imaginer de réduire ces dépenses. L'homme politique, le haut fonctionnaire et le syndicaliste passent sur le mode «erreur 404» dès lors qu'il est question de raboter tel ou tel budget voire, pire, de renoncer à l'administration de telle ou telle activité par l'État. La pente soviétique sur laquelle est engagée la France depuis la présidence de François Mitterrand semble impossible à remonter, et nous voit glisser toujours plus vers cette folie qui voudrait que le secteur public prenne en charge de tous les domaines de notre existence – c'est ainsi, par exemple, qu'à La Rochelle, c'est la collectivité qui fournit désormais la crème solaire.
À lire aussi Budget 2026 : en quoi consiste l'«année blanche» annoncée par François Bayrou ?
François Bayrou a raison d'annoncer une revue des agences de l'Etat, dont il est désormais clair pour tout le monde qu'un certain nombre d'entre elles ne servent tout simplement à rien et font doublon avec des ministères. Le temps est venu de les supprimer, purement et simplement. Imagine-t-on qu'il existe encore une Commission nationale du débat public (CNDP), dotée d'un budget annuel de 4 millions d'euros ? Des régimes de retraite dérogatoires à la SNCF, à la RATP, à la Banque de France, qui coûtent plus de 8 milliards d'euros par an ? Qu'on ne peut pas toucher à un centime de l'Aide personnalisée au logement (APL), qui coûte 7 milliards d'euros par an, alors que son seul résultat, de toute évidence, est de faire augmenter les loyers qu'elle finance ?
Nous avons, nous aussi, notre nomenklatura, des gens qui perçoivent plus de 20 000 euros nets par mois sur fonds publics, outre de nombreux avantages en nature. Est-ce normal ? Est-ce moderne ?
Il est en revanche éloquent que, s'agissant du budget de la sécurité sociale, on ne parvienne, dans le contexte de «grave crise» dont le gouvernement s'alarme, qu'à «ralentir la hausse» du budget de la sécurité sociale… N'y a-t-il pas vraiment aucun moyen, a minima, de geler ce budget qui semble littéralement hors de contrôle ?
En Argentine, la croissance est revenue. Celui que la gauche – et notamment la gauche et l'intelligentsia françaises – présentait comme un «fasciste» a réussi à sortir son pays de la spirale mortelle dans laquelle il était engagé. Que ne s'inspire-t-on davantage de Javier Milei ? À son arrivée au pouvoir, il avait licencié un tiers des hauts fonctionnaires. Nous avons, nous aussi, notre nomenklatura, des gens qui perçoivent plus de 20 000 euros nets par mois sur fonds publics, outre de nombreux avantages en nature. Est-ce normal ? Est-ce moderne ? Ou est-ce le fruit d'une résignation insupportable de nos dirigeants ?
Édouard Philippe, encore favori de la prochaine élection présidentielle, n'a pas eu tort de dire qu'il faudrait «travailler plus longtemps dans la semaine, dans l'année et peut-être dans la vie». Supprimer enfin les 35 heures et aligner tout le monde sur un régime de retraite raisonnable sera effectivement sans doute plus utile et plus juste – plus juste notamment pour les gens qui travaillent, éternelles vaches à lait du système français – que de supprimer deux jours fériés. Mais travailler plus sans réformer l'État, ce sera injuste. Cette machine folle doit faire autant d'efforts que les citoyens qu'elle sert si le pays tout entier veut se relever.
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