
La Cour des comptes fustige l'absence de politique publique en faveur du logement des travailleurs saisonniers
La moitié du million et demi de travailleurs saisonniers estimés est employée dans le secteur du tourisme et l'autre moitié dans l'agriculture. Les 312.000 intermittents du secteur culturel, sont exclus de cette estimation. Leur hébergement pose moins de difficultés car il est souvent associé à un contrat d'intervention. Des difficultés à trouver un logement surviennent toutefois lors de manifestations d'ampleur comme le festival de Cannes ou le festival «off» d'Avignon. Dans le secteur de l'agriculture et surtout de la viticulture, trouver un logement est ardu. Dans les métiers de l'industrie hôtelière, 84 % des entreprises estiment qu'il est difficile de recruter des saisonniers. 59% d'entre elles ont dû restreindre en 2022 leur offre en haute saison par manque de personnel.
Des initiatives locales qui foisonnent
Le constat que dressent les magistrats de la rue Cambon dans un rapport publié dans la soirée du jeudi 3 juillet est sévère : aucune politique publique propre, aucun pilotage à l'échelle nationale, ne sont déployés. « C'est paradoxal de considérer que le tourisme est un secteur économique où la France est à la pointe et de ne pas développer de politique publique sur le sujet, pas forcément des financements, mais un pilotage », pointe la Cour des comptes. Cette absence de pilotage global « vaut pour l'État comme pour les collectivités territoriales », dénonce la Cour des comptes.
Peut-être faudrait-il s'inspirer de certaines initiatives locales. Des communes proposent ainsi des hébergements dans d'anciens campings aux travailleurs saisonniers ou des logements vacants. Saint-Tropez a fixé à 60% le taux de majoration de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires et le produit généré par cette surtaxe est estimé à 3,1 millions d'euros en 2024. Cette manne a permis de financer des constructions modulaires pour l'accueil d'une cinquantaine de saisonniers.
Dans son rapport, la Cour des comptes formule quelques recommandations : donner plus de moyens d'action aux collectivités locales, que l'État assume mieux sa mission de contrôle, ou encore introduire une ligne «hébergement des travailleurs saisonniers» dans la nomenclature comptable des communes. Ce qui permettrait de flécher les crédits et de savoir combien la commune a dépensé pour les logements des travailleurs saisonniers. Il s'agirait d'« introduire une nouvelle ligne budgétaire pour que les communes puissent justifier de ce qu'elles ont fait et qu'au niveau national, on voit les communes qui ont pris le problème à bras-le-corps et les autres ». La belle saison a débuté depuis quelques semaines et la situation des travailleurs saisonniers est de plus en plus précaire.
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