Fan d'Andy Schleck et « meilleur en athlétisme » : qui est Oscar Onley, le jeune Écossais qui a intégré le top 5 du Tour de France ?
Sa bouille de lycéen est un leurre : Oscar Onley cache une âme de leader dans une silhouette d'adolescent, et sa cinquième place au classement général ne va surtout pas lui faire perdre son flegme. Bluffés, les trentenaires observent son évolution de plus en plus loin. « J'en parlais avec Geraint Thomas, le top 10 du Tour est maintenant très jeune. Je n'ai pas trop vu Oscar pendant notre stage en altitude, sauf sur les sorties endurance où il a été cool avec nous, s'amuse Warren Barguil, son capitaine de route chez Picnic PostNL. Il a vraiment un niveau au-dessus de nous, il fait partie des meilleurs grimpeurs du monde. Il s'entraîne très dur, est très dur avec lui-même. Il a un talent et il l'exploite à 100 %. Il est parti très tôt de chez ses parents, a une maturité différente, très précoce. Il n'a que 22 ans mais pour moi, il en a 26 dans sa tête. »
Même s'il n'est pas le plus expansif, l'Écossais est très à l'aise pour expliquer précisément à ses partenaires ce qu'il attend d'eux, car il évolue en terrain connu. Sur huit coureurs, ils sont six à avoir fréquenté l'équipe de développement. « C'est vraiment spécial, plusieurs gars sont plus que des équipiers pour moi. C'est plus facile quand tu te connais aussi bien, on a découvert le World Tour au même moment après deux années ensemble, on peut se parler franchement, apprécie Onley, passé pro en 2023, dans un contexte où le stress du résultat est écarté. Je ne ressens pas de pression de l'équipe, mais je m'en mets beaucoup moi-même. Le staff est très bon pour manager des jeunes, et Warren apporte son expérience. Je reste aussi en contact avec Romain Bardet, il m'a beaucoup appris et je veux m'inspirer de son intelligence. »
Passé par AG2R La Mondiale
Comme l'Auvergnat, Onley entend consacrer sa carrière aux classements généraux. Comme l'Auvergnat, il a porté le maillot d'AG2R La Mondiale, en 2020, le temps d'une saison chez les jeunes : « C'était une très bonne expérience, même si je n'ai pas pu faire de courses à cause du Covid. J'ai passé l'été avec l'équipe, c'était difficile de parler français mais c'était marrant, j'étais resté quinze jours dans la famille de Bastien Tronchon. » À l'évocation de l'Écossais, le Savoyard de Decathlon-AG2R sourit : « L'équipe avait demandé si quelqu'un pouvait héberger Oscar et je m'entendais bien avec lui. C'est vraiment un bon mec, un peu discret au début mais ensuite super cool et drôle. Il était venu faire un stage en montagne juste après le confinement, il découvrait les Alpes et trouvait les cols longs, mais je pense que ça va maintenant... C'était déjà un super coureur. Il essayait d'attraper le KOM (record d'ascension sur Strava) du Galibier, on l'avait emmené et il avait fait quatrième. On était seulement juniors, c'était une perf impressionnante. C'est une erreur de ne pas avoir pu le garder, l'équipe qui l'a contacté était plus motivée et ça l'a convaincu. »
Picnic s'appelait alors DSM et avait des atouts au-delà de son enthousiasme, avec une qualité de formation reconnue et surtout un environnement anglophone, capital pour l'Écossais qui se souvient d'un « choix particulièrement difficile ». Il n'a aucune raison de le regretter. « Il a pu bénéficier d'une certaine continuité, d'une bulle naturelle, explique Christian Guiberteau, un de ses directeurs sportifs sur le Tour. Il était convoité avant de signer pro et a privilégié le côté sportif dans sa phase d'apprentissage. Il est très respectueux, ce n'est pas le gars avec un gros boulard, alors qu'il pourrait vite être euphorique vu le contexte du Tour. Il sait rester serein, en rigolant avec les gars. Que ce soit sur le Tour ou ailleurs, il est dans cette normalité et c'est essentiel pour ne pas perdre les pédales. »
« Certains grands coureurs me regardent davantage »
Oscar Onley, 5e du général du Tour de France
Troisième du dernier Tour de Suisse, il ne compte pas de références sur trois semaines mais avait rivalisé avec Jonas Vingegaard dès 2022, au Tour de Croatie. Sans s'enflammer. « Je n'y avais pas beaucoup pensé à l'époque, car je savais qu'il n'était pas dans sa meilleure forme, alors que j'étais à mon meilleur niveau. Ces mecs se focalisent sur le Tour, nuance-t-il, et ses treize premières étapes reflètent donc sa nouvelle dimension. J'ai compris que ma victoire d'étape au Tour de Suisse avait fait beaucoup moins de bruit que ma quatrième place à Rouen ou ma troisième à Mûr-de-Bretagne. Être performant sur le Tour, c'est vraiment différent. Les soirs de la première semaine, je me couchais complètement vidé mentalement, même si l'étape n'avait pas été dure. Certains grands coureurs me regardent davantage. Les médias aussi, et je dois m'y habituer. »
Mardi, lors de la journée de repos, il a dû raconter plusieurs fois la genèse de sa passion pour le vélo, transmise par sa mère qui regardait le Tour à la télévision. Andy Schleck est le premier visage qu'il associe à l'épreuve, et il prend le parti du Luxembourgeois lors de son duel avec Alberto Contador sur le Tourmalet, en 2010. Ce samedi, il gravira les mêmes pentes en étant tenté de s'attarder sur le décor. « J'ai d'abord fait du foot, puis du rugby, et ensuite de l'athlétisme, où j'étais meilleur qu'en cyclisme. Mais j'ai choisi le vélo car je préfère m'entraîner dehors avec mes amis et explorer, au lieu de rester sur une piste, souffle-t-il. Je préfère encore maintenant l'entraînement à la course, pouvoir rouler toute la journée dans la nature, faire une pause dans une boulangerie. »
Il sait en effet que la compétition peut être violente, après avoir été victime de trois fractures de la clavicule entre août 2023 et avril 2024 : « Ça m'a beaucoup appris sur la façon de gérer ma saison, car je revenais en bonne condition après chaque break. Ça m'a fait comprendre les bienfaits des pauses, et on s'en est servi pour construire ma préparation cette année. » Au vu de sa forme actuelle, il n'a pas dû se tromper.
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