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Le Parisien
7 days ago
- Politics
- Le Parisien
Incendies en Syrie : « Monsieur Chat », de héros de guerre à pompier du climat
Une forêt de cendres. Une impression d'apocalypse. L'odeur de brûlé qui colle à la gorge. Pendant dix jours, l'ouest de la Syrie a été ravagé par des feux d'une intensité inédite, détruisant 3 % de la couverture forestière du pays. 15 000 ha partis en fumée touchant notamment la réserve de Frounloq, l'un des derniers poumons verts du pays. Parmi les visages tirés par l'épuisement et la fumée, l'un d'eux se détache : celui de Mohammed Alaa Aljaleel, surnommé « Catman », Monsieur Chat. En Syrie, son visage est familier. Il y a près de dix ans, l'ambulancier de 50 ans s'était fait connaître pendant le siège d'Alep, au plus fort de la guerre civile syrienne, pour avoir sauvé des dizaines de chats errants sous les bombardements. Aujourd'hui, c'est à Lattaquié qu'il fait face à une autre urgence : l'enfer des flammes.


Le Figaro
08-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Syrie : les États-Unis retirent le groupe islamiste HTC de leur liste des organisations terroristes
Hayat Tahrir al-Cham, coalition de groupes rebelles, initialement lié à al-Qaïda, a vu son chef Ahmed al-Charaa de prendre le pouvoir en Syrie à l'issue d'une fulgurante offensive de 12 jours fin 2024. Les États-Unis ont retiré le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), initialement lié à al-Qaïda lorsqu'il s'appelait encore Front al-Nosra, de leur liste des organisations terroristes étrangères, dans le cadre d'un assouplissement de leur position à l'égard de la Syrie après la chute du gouvernement de Bachar el-Assad en décembre 2024. Cette décision, qui a pris effet dès ce mardi 8 juillet, fait suite à la levée de la plupart des sanctions américaines contre la Syrie par Donald Trump le 30 juin. Elle confirme la volonté américaine de légitimer le nouveau gouvernement d'Ahmed al-Charaa, ancien chef du groupe djihadiste et désormais président par intérim de la Syrie. «Conformément à la promesse faite par le président Trump le 13 mai d'alléger les sanctions contre la Syrie, j'annonce mon intention de révoquer la désignation d'organisation terroriste étrangère du Front al-Nosra, également connu sous le nom de Hayat Tahrir al-Cham (HTC)», a déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio dans un communiqué lundi 7 juillet. «Cette révocation est une étape importante dans la réalisation de la vision du président Trump d'une Syrie stable, unifiée et pacifique», a ajouté Marco Rubio. Cette décision est motivée selon lui par la dissolution du groupe HTC survenue fin janvier, lorsque ses forces ont été intégrées dans l'armée et les forces de sécurité syriennes officielles, et par «l'engagement du gouvernement syrien à combattre le terrorisme sous toutes ses formes». Publicité Damas a accueilli la décision des États-Unis comme une étape vers la normalisation des relations entre la Syrie et la première puissance mondiale. Dans un communiqué, le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que le retrait d'HTC de la liste des organisations terroristes étrangères reconnues par les États-Unis était un « pas positif vers la correction d'une trajectoire qui entravait auparavant un engagement constructif ». Le ministère a ajouté qu'il espérait que cette mesure « contribuerait à la levée des restrictions restantes qui continuent d'impacter les institutions et les responsables syriens, et ouvrirait la voie à une approche rationnelle, fondée sur la souveraineté, de la coopération internationale ». Levée des sanctions américaines fin juin Donald Trump avait signé un décret exécutif le 30 juin 2025 pour mettre fin au régime américain de sanctions contre la Syrie, en affirmant que cela offrirait à ce pays ravagé par 14 ans de guerre civile l'opportunité de reconstruire son économie et de se reconnecter au commerce mondial. Plus de 90% des Syriens vivaient encore sous le seuil de pauvreté au moment de la chute de Bachar el-Assad. Donald Trump avait annoncé pour la première fois son intention de lever les sanctions contre la Syrie lors d'un voyage à Riyad (en Arabie saoudite) à la mi-mai dernier. Il avait alors expliqué vouloir donner de meilleures chances de survie au gouvernement encore balbutiant d'Ahmed al-Charaa. Donald Trump avait également déclaré que Washington envisageait une normalisation des relations avec le nouveau gouvernement syrien. Poursuivre le réalignement géopolitique du Moyen-Orient L'allègement des sanctions américaines contre la Syrie s'inscrit en effet dans le cadre des objectifs plus larges de l'administration Trump au Moyen-Orient, mus notamment par l'espoir que la Syrie finira par signer de nouveaux accords d'Abraham avec Israël. Négociés lors du premier mandat de Trump, ces accords signés entre septembre et décembre 2020 avaient permis à quatre États arabes (les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan) de formaliser leurs relations diplomatiques avec l'État hébreu. Cela avait marqué un tournant géopolitique inédit dans cette région instable. Les deux décrets présidentiels de Trump à l'égard de la Syrie post-Assad (celui du 30 juin puis celui du 7 juillet) marquent eux aussi un tournant majeur dans la politique étrangère américaine. Ahmed al-Charaa et son mouvement HTC, dont les anciens membres dominent aujourd'hui le nouveau gouvernement et les forces de sécurité à Damas, avaient été classés comme terroristes par les États-Unis en janvier 2018 du fait de leurs affiliations passées avec Al-Qaïda. Publicité HTC est né en 2017 de la fusion entre différents groupes rebelles, pour beaucoup djihadistes, à commencer par l'ex-Front al-Nosra, créé en 2012 par Ahmed al-Charaa, qui les domine tous et qui était la branche syrienne d'al-Qaïda de 2013 à 2016. Au cœur de la guerre civile syrienne, Hayat Tahrir al-Cham a pris le contrôle de la région d'Idleb en Syrie, dans lequel il a établi un califat rigoriste d'où est partie la fulgurante offensive contre le régime syrien en décembre 2024. Depuis, Ahmed al-Charaa a habilement recentré son groupe autour d'une dimension nationale et renoncé à certaines des pratiques les plus radicales de l'islam politique et au projet de djihad global (au-delà des frontières de la Syrie). Au moins en façade, il œuvre pour un certain modus vivendi avec les minorités religieuses, vendant le discours d'un gouvernement inclusif, respectueux de toutes les confessions et minorités syriennes. À cet égard, al-Charaa a abandonné son précédent nom de guerre, Abou Mohammed al-Joulani, qu'il utilisait lorsqu'il était chef djihadiste, et a adopté le costume cravate. Néanmoins, de vives inquiétudes persistent dans le pays quant au fonctionnement du nouveau régime au vu de ses antécédents radicaux, notamment concernant la protection des minorités religieuses. Ainsi, parmi les 23 ministres nommés par Ahmed al-Charaa le 29 mars dernier, on ne compte qu'une femme, Hind Kabawat (nommée aux Affaires sociales), qui est aussi le seul membre chrétien du gouvernement. Celui-ci ne compte en outre qu'un Alaouite, qu'un Druze et qu'un Kurde. Par ailleurs, plusieurs attaques particulièrement violentes contre les groupes minoritaires ont eu lieu ces derniers mois. Début mars, plus d'un millier de civils issus de la minorité alaouite ont été massacrés par des miliciens islamistes sunnites lors d'affrontements entre des loyalistes d'Assad et les nouvelles forces de sécurité. En avril, des affrontements meurtriers ont opposé des factions islamistes armées, les forces de sécurité et des combattants issus de la minorité religieuse druze.


Le Figaro
04-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Aigle royal, trois étoiles... La Syrie dévoile son nouvel emblème national
Les autorités syriennes ont dévoilé le nouvel emblème national du pays jeudi 3 juillet à Damas. Il figurera bientôt sur les documents officiels des Syriens. Le reflet d'une «Syrie Unie et indivisible». C'est ainsi que le président syrien Ahmed al-Charaa a introduit jeudi 3 juillet au Palais du peuple de Damas le nouvel emblème national : un aigle royal aux ailes déployées surmonté de trois étoiles représentant la libération du peuple. Ce symbole succède au faucon de Quraysh, ancien emblème d'État utilisé sous la dictature de Bachar al-Assad. «L'identité que nous lançons aujourd'hui reflète la nouvelle phase historique de la Syrie», a déclaré Ahmed al-Charaa. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Figaro International Les cinq plumes de la queue du rapace symbolisent les principales régions géographiques de la Syrie (le nord, l'est, l'ouest, le sud et le centre) tandis que les 14 plumes de ses ailes représentent les provinces du pays, ainsi que les 14 années depuis le début du soulèvement en 2011. Des festivités pour célébrer ce nouveau symbole national se sont déroulées à Damas, Alep, Lattaquié et Idlib. À lire aussi «Bonne chance à la Syrie» : Donald Trump adoube Ahmed al-Charaa et lève les sanctions contre Damas Publicité Efforts d'unité nationale Si elle paraît anecdotique, l'adoption de cette nouvelle charte visuelle vise à appuyer les efforts d'unité nationale, enjeu majeur depuis la chute du régime du parti Baas le 8 décembre 2024. Cette nouvelle identité se traduira d'ailleurs dans les prochains mois par des changements dans les documents officiels : cartes d'identité, passeports,... C'est aussi sous ce nouvel emblème que la Syrie va s'employer à «restaurer sa place sur la scène internationale», a affirmé le ministre des Affaires étrangères Assad al-Cheibani. Damas a déjà entamé ce travail, le président syrien ayant déjà effectué son premier déplacement en Europe en se rendant en France début mai.


La Presse
03-07-2025
- Politics
- La Presse
La vidéo de la destruction d'une statue à Alep provoque un tollé
La vidéo de la destruction d'une statue à Alep provoque un tollé (Beyrouth) Une vidéo montrant la destruction d'une statue emblématique du centre d'Alep a suscité jeudi une vive polémique sur les réseaux sociaux, les autorités islamistes syriennes affirmant qu'il s'agissait d'une « erreur » survenue lors du transport de l'œuvre vers un musée. Agence France-Presse Sur les images filmées de nuit et massivement relayées en ligne, on voit une grue mobile tirer avec un câble métallique la « statue des Martyrs », représentés dévêtus, avant que sa partie supérieure ne se brise et s'effondre au sol. Sur X, la militante syrienne Nissan Babelli a dénoncé un acte de « vandalisme et une atteinte flagrante à la mémoire et à l'identité de la ville, une insulte aux désirs de ses habitants, qui avaient refusé à plusieurs reprises tout déplacement ou modification de la statue ». Dans un message publié sur X, le gouverneur d'Alep, Azzam al-Gharib, a affirmé qu'une « erreur » était survenue lors du déplacement de la statue, niant toute « motivation idéologique » derrière la décision. Il a précisé que la statue devait être transférée dans un musée « dans le cadre d'un projet visant à réhabiliter la place et en faire un espace culturel dynamique ». Après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste en décembre 2024, de nombreuses statues de son père, Hafez, avaient été déboulonnées. Les islamistes radicaux interdisent les statues, assimilées à l'idolâtrie. Lors de son règne de terreur dans certaines zones en Syrie et en Irak entre 2014 et 2019, le groupe djihadiste État islamique avait détruit plusieurs statues. Érigée en 1985 par le sculpteur syrien Abdel Rahmane Mouakkat, cette statue en pierre jaune était emblématique de la grande ville du nord de la Syrie. M. Gharib a qualifié l'incident d'« inacceptable » et assuré que « l'entière responsabilité serait imputée à la partie exécutante, qui n'a pas respecté les normes techniques et structurelles convenues ». Selon lui, cette décision répondait également à des demandes de certains habitants, qui associaient la statue à « une période douloureuse de l'histoire de la ville, marquée par des évènements et des pratiques du régime déchu entre 1982 et 1984 ». « Ce n'est pas qu'une pierre qu'on détruit aujourd'hui, mais une partie de notre mémoire collective », a dénoncé un internaute sur Facebook.