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Votre regard sur les feux d'artifice
Votre regard sur les feux d'artifice

La Presse

time15-07-2025

  • Entertainment
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Votre regard sur les feux d'artifice

Alexandre Sirois et Chantal Guy⁠1 ont débattu récemment des splendeurs et des désagréments des feux d'artifice. Voici maintenant quelques-uns de vos points de vue sur le sujet. Jeux de lumière Depuis le tout début des feux d'artifice, je les ai tous vus et même si parfois c'est tellement spectaculaire, je crois que la pollution engendrée devrait revenir à zéro. Nous avons ici chez nous de très grands spécialistes des jeux de lumière ne faisant aucune pollution qui pourraient nous concocter des soirées tout aussi explosives et colorées. Pourquoi pas… Michel Casaubon, Longueuil À petite dose Je suis d'accord pour le maintien des festivals de feux d'artifice, pourvu que ce ne soit pas trop fréquent ni sur une trop longue période. Deux fois par semaine, c'est trop. Comme n'importe quel évènement, ça a son lot d'inconvénients comme les fermetures de rues, l'achalandage élevé et le bruit. Cela étant dit, je suis totalement contre les résidants qui font exploser des pièces pyrotechniques au milieu de la nuit et qui réveillent tout le voisinage, sans compter les incendies et les blessures que ça peut causer. Nicolas Comtois, Montréal Points de vue privilégiés Il s'agit d'une belle façon de célébrer. Nous sommes allés aux célébrations du 24 juin et du 1er juillet où il y avait des feux. Nous sommes en désaccord avec ceux qui veulent les empêcher et imposer leur vision. Qu'on nous laisse choisir. Avec le bord de l'eau, Montréal bénéficie de points de vue particulièrement privilégiés. À La Ronde, l'an dernier, ils avaient ajouté des projections laser sur l'eau, c'était très réussi. Je suis plutôt préoccupée par les feux d'artifice improvisés par des citoyens avec des pièces vendues dans des commerces. Diane Vallée, Montréal Dangereux pour les bêtes Je suis contre les feux d'artifice, car j'ai perdu un chien et pourtant j'étais loin. Il a eu tellement peur qu'il est parti en courant, puis il est mort d'une crise cardiaque. Aussi, ces feux et pétards tuent des oiseaux. J'ai pu voir un hérisson agoniser à chaque feu d'artifice. Ève Samson, Québec Sombre allégorie Cela n'a plus sa place pour les multiples raisons évoquées, mais celle qui a été omise est la plus importante pour moi : c'est une allégorie militaire. Il y a assez de « bombes » qui tuent des innocents partout dans le monde : Gaza, Tel-Aviv, Kyiv… Normand Gravel, Granby Nuage de pollution Il y a plusieurs années, j'ai assisté sur place aux feux d'artifice, que j'ai relativement appréciés malgré la pollution générée. Mais sortir du stationnement fut ma pire expérience, et de loin, dans un espace quasi clos de grande pollution. Il nous a fallu plus de 90 minutes pour sortir de l'île au milieu de centaines de voitures au moteur en marche créant un nuage de pollution insupportable. Je n'ai jamais compris que cette activité puisse continuer sans que personne ne dénonce cette aberration. Je suis fortement contre. Nicole Leduc, Montréal Tant d'impacts Je suis contre. Bien sûr, les feux d'artifice sont magiques de par leurs effets de surprise, leurs couleurs, leurs agencements, leur grandiosité et leurs reflets dans l'eau. Cependant, il est dérangeant de penser à tous les impacts réels et potentiels qui y sont associés. Au lac Simon, pensons aux animaux qui doivent s'affoler en entendant les explosions suivies de leur écho, aux poissons qui doivent ressentir les vibrations sonores, aux résidus des explosifs qui tombent dans l'eau du lac… où plusieurs résidants de chalets ou roulottes s'approvisionnent. Heureusement, la municipalité a mis fin à l'évènement annuel. Il y aura toujours les feux d'artifice maison souvent peu sécuritaires qui risquent de se transformer en incendie de forêt. Valérie Dufresne, Lac-Simon L'heure de passer aux drones Avec les nouvelles technologies de drones miniatures, et la pollution créée par la pyrotechnie, je me demande si 2026 ne serait pas le temps de faire un virage écologique et aller de l'avant avec des spectacles similaires, mais en utilisant des drones. Yannick Picard, Toronto Voyez un spectacle de drones à Shenzhen Incompatible avec mes valeurs Nous vivons dans un monde paradoxal. D'un côté, nous croyons aux changements climatiques et d'un autre, les actions ne suivent pas. Les feux d'artifice n'ont plus aucune raison d'exister. Nous devons poser des gestes en fonction de nos valeurs. Je n'assiste plus depuis longtemps à ce genre d'évènement incompatible avec mes valeurs. Sylvie Gaudreault, Boucherville « J'ai vu près de 250 feux » D'entrée de jeu, je m'affiche clairement comme un amateur de longue date : près de 250 feux vus sur le site même du parc d'amusement de l'île Sainte-Hélène, deux fois membre du jury populaire et commentateur régulier de ces spectacles sur le web⁠2, 3. Il n'y a pas de mystère : je suis « pour ». Les préoccupations sociales et environnementales, soulevées principalement par Mme Guy, sont bien légitimes. Cependant, on peut avoir l'impression en lisant le texte que l'industrie de la pyrotechnie est peu ou pas encadrée. Il existe pourtant une réglementation fédérale à ce sujet, que plusieurs municipalités précisent à leur tour. Cet encadrement répond à des exigences de sécurité publique, bien sûr, mais aussi de protection de l'environnement. Par exemple, Ressources naturelles Canada interdit ou restreint l'usage de plusieurs produits chimiques. Aussi, cela fait déjà une quinzaine d'années que les organisateurs de la compétition de Montréal remettent un prix au concurrent qui, selon eux, se distingue le plus pour ses efforts en matière de protection de l'environnement. Une dernière chose. Depuis longtemps, un peu partout dans le monde, les feux d'artifice donnent lieu à des spectacles rassembleurs. Leur puissance ne réside pas seulement dans leur charge explosive, qui procure une expérience physique comme nulle autre forme artistique. Elle se trouve aussi dans leur capacité à réunir des gens de tous les groupes d'âge, de toutes les conditions sociales et économiques. Dans le monde fragmenté qui est le nôtre, cela est une denrée rare qu'il ne faut pas sous-estimer. Longue vie aux feux ! Frédérick Bastien, Montréal 1. Lisez « À quatre mains — pour ou contre les feux d'artifice ? » 2. Consultez la page du Mondial Loto-Québec 2025 3. Consultez la page MtlPYROmédia

Pour ou contre les feux d'artifice ?
Pour ou contre les feux d'artifice ?

La Presse

time09-07-2025

  • Science
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Pour ou contre les feux d'artifice ?

Les spectacles pyrotechniques peuvent être une source d'émerveillement et de bonheur. Mais la pollution sonore, les risques d'incendie et le smog en valent-ils la chandelle ? Le chroniqueur Alexandre Sirois et la chroniqueuse Chantal Guy en discutent. Chantal Guy : Mon cher Alexandre, fais-tu partie de ces gens qui vont voir les feux d'artifice tous les étés ? De mon côté, cela fait des années que cela ne m'intéresse plus, peut-être parce que pendant 40 ans, j'ai habité près du pont Jacques-Cartier, d'où je pouvais les voir. L'International des feux Loto-Québec a commencé au milieu des années 1980, et ce concours pyrotechnique s'appelait au début l'International Benson & Hedges, une marque de cigarettes qui doit être aussi nocive pour la qualité de l'air que les feux d'artifice. J'étais une enfant, et bien sûr que j'étais éblouie, mais après avoir vu une dizaine de feux d'artifice, on peut dire qu'on les a tous vus. Je trouve de plus en plus que c'est un amusement public d'une autre époque, comme l'ont été les vieux zoos dans lesquels les pauvres animaux étaient exploités. Alexandre Sirois : Mettons les choses au clair tout de suite : non, je ne suis pas de ces gens qui inscrivent sur leur calendrier les dates des feux d'artifice pour ne pas les rater. Cela dit, contrairement à toi, je demeure fasciné par ces spectacles pyrotechniques. Si par exemple, un soir, j'entends des feux d'artifice près de l'endroit où je me trouve, je vais m'empresser de sortir dans l'espoir de voir le ciel s'illuminer. Et si j'y parviens, je vais être tout aussi émerveillé que lorsque j'étais enfant. C'est comme ça, je n'y peux rien. Bon, ces dernières années, j'ai fini par comprendre qu'il n'y a pas que des avantages aux feux d'artifice. Et par constater que des voix s'élèvent en faveur de leur interdiction. Mais je vais te le dire bien franchement, je trouve ce débat déchirant. C. G. : Je trouve encore ça beau, tu sais, et je n'ai jamais été très friande des interdictions. Mais nous pouvons réfléchir aux impacts environnementaux, et sociaux, de ces spectacles pyrotechniques. Quand je vivais dans le quartier Centre-Sud, je devenais exaspérée les soirs de feux d'artifice. Un moment donné, il y en avait deux par semaine ! À l'époque, mes parents avaient un chien nerveux, qui se tapait chaque fois des crises d'épilepsie. Ma petite cousine, qui était très sensible au bruit quand elle était enfant, hurlait de peur, car nos fenêtres vibraient sous l'impact du son. Les gens qui avaient des bébés au sommeil difficile étaient à bout de nerfs. Il m'arrivait de penser aux immigrants en provenance de pays en guerre, à qui ces bruits devaient rappeler des bombardements. Je ne parle ici que de l'impact du bruit, car on sait de plus que la qualité de l'air est affectée après un spectacle pyrotechnique, et cela, dans une ville qui connaît des épisodes de smog. Un ou deux feux d'artifice par été, je serais d'accord, mais toutes les semaines, en a-t-on vraiment besoin ? On ne pourrait pas faire des spectacles de drones lumineux, comme en Chine ? A. S. : Un chien épileptique, une cousine qui hurle de peur… Oui, bon, je comprends mieux ta position. C'est plus facile d'apprécier les feux d'artifice quand ils ne se déroulent pas dans notre arrière-cour deux fois par semaine ! Par ailleurs, chaque année, la liste des problèmes qu'ils causent semble s'allonger. On documente de plus en plus d'effets sur les animaux, par exemple. L'automne dernier, la mort d'un bébé panda roux dans un zoo en Écosse a été attribuée au stress lié à des feux d'artifice. Plusieurs ont aussitôt réclamé, là-bas, qu'on encadre davantage leur utilisation. Les preuves de l'impact sur la qualité de l'air s'accumulent aussi, en effet. Je me méfie de l'absolutisme moral. Proscrire du jour au lendemain l'utilisation des feux d'artifice serait à mon sens excessif. Mais à moyen terme, il est vrai que le statu quo semble intenable. Et tu n'as même pas parlé de l'utilisation des feux d'artifice par monsieur et madame Tout-le-Monde (moi compris, sur une plage de la Gaspésie, il y a quelques années !). Avec les risques de blessures et d'incendies qui vont avec. Aux Pays-Bas, on vient de légiférer : les particuliers ne pourront bientôt plus en acheter. C. G. : Il y a quelques années, j'étais à Rome la veille du jour de l'An. Je n'étais pas au courant, mais autour de minuit, partout à Rome les gens font exploser des feux d'artifice, et ce, pendant une bonne heure ! Ça pétait de tous les côtés, de tous les balcons, je n'avais jamais vu ça, et les pauvres pigeons ne savaient plus où se cacher. « Mais ils sont fous, ces Romains ! », que nous nous disions, mon chum et moi, hilares devant ce spectacle délirant. C'est un merveilleux souvenir, mais je n'oserais pas faire ça à la campagne, de peur de déclencher un incendie de forêt. Disons que je ne militerais pas pour leur interdiction, ce n'est pas mon genre, mais si on légiférait sur leur utilisation, ce n'est pas moi non plus qui déchirerais ma chemise. Il me semble qu'il y a mille et une autres façons de trouver l'émerveillement au Québec en été. A. S. : Savais-tu que pour la deuxième année, tous les spectacles de l'International des feux Loto-Québec devront inclure cet été cinq minutes de « jeux de laser » ? La Ronde a expliqué qu'elle souhaite réduire l'impact de l'évènement sur la qualité de l'air de Montréal. Comme quoi même les principaux promoteurs de ce genre d'évènements sont conscients que les temps changent et qu'ils n'ont pas le choix de s'adapter. D'ailleurs, à voir notre dialogue ici, aujourd'hui, je pense qu'il ne devrait pas être trop difficile pour nos élus de trouver une voie de passage pour baliser davantage l'utilisation des feux d'artifice. Pour s'entendre sur une approche nuancée qui viserait à restreindre (et, de façon plus générale, à limiter l'impact sur l'environnement) sans interdire. « On n'a plus le luxe de péter le feu ! », écrivait Boucar Diouf à ce sujet il y a deux ans1. Nos échanges m'ont convaincu que le temps est venu de péter moins fort et moins souvent. 1. Lisez la chronique de Boucar Diouf Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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