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L'Équipe
11 hours ago
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Pas réalistes, maladroits, surpris par des Bleus solidaires : les All Blacks en ont bavé pour battre le quinze de France
Surpris par des Français vaillants et accrocheurs, les Néo-Zélandais, vainqueurs à Dunedin (31-27), samedi, ont montré de l'envie et des capacités mais ont multiplié les imprécisions et manqué d'efficacité. Il leur faudra hausser le ton samedi prochain pour le deuxième match à Wellington. Les saisons passent, les symptômes restent pour les All Blacks qui ont toujours cette difficulté à entamer leurs saisons, à oublier le Super Rubgy pour basculer dans la fenêtre internationale. L'an passé, dans ce même Forsyth Barr Stadium de Dunedin, ils s'étaient fait accrocher par l'équipe d'Angleterre (16-15). Pour le premier de leurs 13 matches de l'année, ils ont eu du mal à endiguer les furieux assauts des Français, motivés et solidaires, qui semblaient lire dans leurs intentions de jeu et les attendre. Il faut dire que leur coach Scott Robertson avait annoncé ses intentions, ne cessant de marteler qu'il souhaitait pratiquer un jeu rapide et explosif. C'est ce qu'ont tenté de faire ses joueurs en jouant vite, parfois trop vite, multipliant les maladresses ou les ballons perdus (16 turnovers). « Ce n'est pas forcément une question de vitesse, mais la manière de porter le ballon au contact, nuance Robertson. J'étais content quand même car jouer vite nous a permis de créer beaucoup de choses. On n'a juste pas assez concrétisé. » Les Néo-Zélandais ont aussi parfois subi les impacts. À la 19e minute, ils étaient menés 0-10 et au final ils ont encaissé 27 points. « C'est trop, concède l'arrière Will Jordan. On a pris deux essais faciles. Quand les phases duraient longtemps, on défendait plutôt bien, mais parfois ils trouvaient des brèches trop aisément. Il faut qu'on analyse ça. On a réussi à gagner des duels en avançant, mais ils ont dominé dans les airs en première période. Ils ont aussi récupéré pas mal de ballons traînants, ce qui a lancé leur jeu. C'était notre premier vrai test ensemble avec quelques nouveaux. Il faudra être plus cliniques la semaine prochaine. » « Je vais avoir quelques points de suture ce soir, mais ça fait partie du jeu. Je ne pourrais pas être plus heureux de cette première sélection » Du'Plessis Kirifi, troisième-ligne néo-zélandais Ont-ils pris les Français de haut ? « Non, je peux vous dire qu'on n'a pas fait preuve de complaisance, réfute Jordan. Perso, c'est ma première victoire face à la France, j'avais perdu mes trois premiers matches contre eux. C'était juste un peu brouillon pour un premier test. On a eu quelques erreurs dans notre structure défensive, et des essais refusés aussi. On n'a pas été aussi efficaces qu'on aurait voulu mais il faut rendre hommage aux Bleus et ce qu'ils construisent depuis 4-5 ans. » Le point positif, c'est que cette victoire a mis fin à une série de trois défaites d'affilée face à la France (2021, 2023 et 2024). Reste que face à des Bleus annoncés comme des sparrings-partners, les All Blacks ont pris cher. À l'issue du match, le troisième-ligne Du'Plessis Kirifi, qui étrennait sa première sélection, avait le visage en sang et le col blanc de son premier maillot rouge vermillon. « Je vais l'offrir tel quel à mon daron, sans le laver, souriait le joueur des Hurricanes. Je vais avoir quelques points de suture ce soir (samedi), mais ça fait partie du jeu. Je ne pourrais pas être plus heureux de cette première sélection. » Son coach n'était pas dans le même fluide vibratoire : quand il a débarqué en conférence de presse, Robertson avait le regard écarquillé d'un lapin surpris par les phares du plan de jeu de Fabien Galthié. Par l'intensité des émotions vécues aussi car, même face à des Bleus réduits à 14 à la suite du carton jaune de Gabin Villière (56e, 28-27) les Blacks ne sont pas parvenus à creuser l'écart. Incapables de tuer le match, ils demeuraient sous la pression des Français. Ce n'est qu'à la 74e minute que leur ouvreur Beauden Barrett a pu donner un peu d'air à son équipe en réussissant une pénalité. « Ca a été un combat toute la soirée. C'était typique d'un match contre les Français » Will Jordan, arrière néo-zélandais « On est déçus sur plusieurs aspects, concède Will Jordan pourtant virevoltant ce samedi et auteur de deux essais (20e, 47e). On avait l'impression d'en faire assez pour prendre un peu d'avance, puis on a encaissé deux essais un peu ''mous'' et des pénalités de loin. Du coup, ça a été un combat toute la soirée. C'était typique d'un match contre les Français. » Les All Blacks ont gagné, certes, mais cette première victoire à un coût qu'ils n'avaient pas estimé : l'ailier Sevu Reece, sorti dès la première minute, victime d'une commotion en s'assommant tout seul sur la hanche de Joris Segonds est out une semaine. Et des questions se posent sur le capitaine Scott Barrett, sorti à la 60e, en délicatesse avec son tendon d'Achille, et Tupou'Vaa'i se plaignant de l'épaule. Les All Blacks pensaient surprendre les Bleus avec un jeu en vivacité dans l'écrin du Forsyth Barr Stadium, le terrain le plus rapide de Nouvelle Zélande à cette époque de l'année. Ils s'en sortent de justesse et c'est à se demander ce qu'il en sera samedi prochain au Westpack Stadium de Wellington livré aux vents tournants et à la pluie de l'hiver austral ? À lire aussi Un pari réussi par les Bleus Les notes de Nouvelle-Zélande - France Ces Bleus n'ont rien d'une équipe «bis» Attissogbe : «Jouer mon jeu, libéré»


L'Équipe
12 hours ago
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« Fautes un peu bêtes », « manque de continuité » : les détails qui ont manqué aux Français pour s'imposer face aux All Blacks
Pas loin de faire trembler les All Blacks en fin de rencontre, les Bleus ont parfois manqué de maîtrise et de discipline pour s'imposer samedi à Dunedin. C'est une bande de gars à qui on a dit « allez, venez, on va refaire le monde » et qui n'est pas passée si loin de mettre cette promesse à exécution. Nous étions quelques-uns à les croire « montés trop légers », pour reprendre une expression de pêcheur craignant un différentiel fatal entre la prise espérée et la résistance de la ligne. Mais à moins de dix minutes de la fin, dans un stade de Dunedin devenu de moins en moins bon enfant, ce quinze de France hétéroclite n'était mené que d'un point (28-27) et quand il le fut de quatre (31-27), il eut en pognes un ballon d'attaque, à la 76e minute, pour faire le casse de l'année. Mais l'action s'arrêta sur un en-avant de Romain Taofifenua. « Oui, le plan était presque parfait », confirma Fabien Galthié en conférence de presse. Qu'a-t-il manqué au juste pour tutoyer cette perfection ? Une sortie de camp mieux maîtrisée, juste après l'essai de Mickaël Guillard. Celle de Nolann Le Garrec fut contrée et entraîna le premier essai de Will Jordan. « On menait 10-0 et ce qui leur redonne le momentum, ce sont nos fautes, insistait le sélectionneur des Bleus. Le dégagement contré, l'accumulation de fautes qui suit, trois pénalités qui s'enchaînent, là, vraiment, on les installe dans le match. » Galthié mentionna des erreurs défensives « grossières », certaines concédées en bordure de rucks, d'autres en mordant trop naïvement à des feintes de passe. « C'est normal quelque part, disait-il, parce que beaucoup de joueurs découvraient notre façon de travailler et ont des habitudes qui parfois ouvrent des portes. On peut faire mieux, oui. On va progresser mais attention, eux aussi, vont progresser d'ici samedi prochain (et le deuxième test à Wellington). » « Ce qui nous a gênés, c'est aussi le carton jaune (Villière, 56e). Défendre à quatorze contre cette équipe, ce n'est pas sans conséquence » Fabien Galthié, sélectionneur de l'équipe de France En fin de première période, les Bleus ont souffert de la vitesse des enchaînements néo-zélandais, certains avants tardant à reprendre place dans le système. « Ils nous ont imposé de grosses séquences et nous, on a commis des fautes un peu bêtes qu'on aurait pu éviter, reconnaissait Gaël Fickou. C'est un levier de progression. » Sur l'importance de la discipline, Joris Segonds rejoignait son capitaine et ajoutait, en pensant fort à la seconde période, « le gain de territoire. À ce niveau, ça ne pardonne pas. » Malgré deux essais (Villière, 43e, et Woki, 50e), les Bleus ont trop subi après la mi-temps, laissant beaucoup d'énergie pour refouler les vagues noires. Très efficaces, les chasses des Français sur leur propre jeu au pied restaient de qualité mais la longueur de jeu au pied ne donnait plus autant d'oxygène. « En deuxième mi-temps, malgré la bonne prestation de l'ensemble des joueurs (et plusieurs ballons grattés au sol), c'est plus difficile (la France « remporta » pourtant cette seconde mi-temps 14-10), convient Galthié. On manque les seconds ballons. On perd ces duels, en tout cas, eux, ils les gagnent en bas. Ça compte. Sur nos possessions, on ne trouve pas la continuité pour les remettre en difficulté. Ce qui nous a gênés, c'est aussi le carton jaune (Villière, 56e). Défendre à quatorze contre cette équipe, ce n'est pas sans conséquence. Ils ont eu tous ces ballons pour nous garder sous pression, faire courir le chronomètre. » À quatorze, les Bleus n'ont encaissé aucun point. Mais ils y ont sans doute laissé quelques plumes.


Le Parisien
12 hours ago
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« On n'a aucun respect pour nous » : le baroud d'honneur des « touristes » bleus face aux All Blacks
La bleusaille a fait rosir les joues des hommes en noir. Ce samedi à Dunedin, une bande de novices sous le maillot frappé du coq, encadrée par une pincée d'anciens, a provoqué de sérieuses sueurs froides à des All Blacks encore en réglages. Le XV de France a échoué de peu (31-27) lors du premier des trois test-matchs de cette tournée en Nouvelle-Zélande mais il a réussi à faire taire les critiques nées de sa composition. Au prix d'un engagement et d'une résistance de tous les instants, les « touristes », comme ils ont été surnommés par les médias locaux remontés contre l'absence des stars tricolores, ne sont pas passés loin d'un exploit. Sans Dupont , Ntamack, Bielle-Biarrey, Penaud, Ramos, Alldritt et bien d'autres, les protégés de Fabien Galthié ont prouvé qu'avant de juger la saveur d'un plat, encore faut-il le goûter.

L'Équipe
13 hours ago
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La gifle annoncée n'a pas eu lieu : critiqués en Nouvelle-Zélande, les Bleus ont prouvé qu'ils n'avaient rien d'une équipe « bis »
Promise à la déculottée, l'équipe de France a finalement rivalisé face à la Nouvelle-Zélande (défaite 31-27) sur ce premier test jusqu'à s'offrir une balle de match. De quoi dynamiser l'intérêt de cette tournée et du prochain test, samedi prochain, à Wellington. Jeunes expats français aux Antipodes, Maëlys et Simon avaient deux rendez-vous, ce samedi, à Dunedin, qui réclamaient un brin de chance. Le premier ? Aux aurores, sur une plage, avec des manchots à oeil jaune. D'après nos deux amateurs de volatiles aquatiques, ces spécimens sont presque aussi rares à apercevoir qu'une victoire bleue dans la région. Le second, lui, était fixé le soir, heure locale, au Forsyth Barr Stadium, avec le quinze de France. Des deux rencards, lequel s'est le mieux conclu, selon vous ? Avantage à la vie sauvage. D'une très courte crête. Car il s'en est fallu d'un rien pour que ces « Bleus bis » ne réussissent l'exploit de battre les All Blacks (31-27) devant le public le plus exigeant du pays en matière de rugby. Un peu plus de patience pour se dégager derrière un ruck de la part de Nolann Le Garrec (20e) et garder intact son bel avantage (+ 10). Un ballon mieux contrôlé par Romain Taofifénua sur ce qui ressemblait à la munition du match (en-avant à la 77e). C'est à se demander s'il faut vraiment s'infliger une relecture du match. Si cela ne serait pas carrément cruel. Mais que voulez-vous, mon bon monsieur, c'est le boulot, il reste deux tests à jouer et la nécessité de se regarder dans le blanc des yeux pour les préparer. Les Bleus, ces nouveaux chasseurs de causes perdues Parce que l'écart définitif (31-27) ne reflète pas tout à fait la physionomie de la rencontre ni l'arrogante domination néo-zélandaise du deuxième acte. Flatteur, il récompense le courage de Gaël Fickou et de ses hommes, un état d'esprit remarquable qui leur a permis de rester au contact d'un bout à l'autre de la partie. C'était l'intention de départ. Celle-ci prouve encore une fois l'aptitude de l'encadrement français à insuffler une âme à cette équipe en à peine trois semaines de vécu commun. Du temps de la splendeur du pays de Galles, Fabien Galthié avait l'habitude de dire des joueurs de la principauté britannique qu'ils étaient des chasseurs de causes perdues. Une formule pour illustrer autant son admiration que leur pugnacité extrême sur chaque ballon, chaque action, même quand celle-ci apparaissait désespérée. Premium, platine ou aluminium, c'est devenu le mantra de son quinze de France. Agressifs sur chaque contact, chaque chasse, hargneux dans chaque ruck, à l'image de Gabin Villière, plaqueur puis gratteur quasiment sur sa ligne (46e), après que Cameron Roigard s'est encore fait la malle sur une feinte de passe, les Bleus sont revenus trois fois à la marque sur ce premier test, alors qu'on les voyait au bord de la rupture. Cet entêtement tricolore a fini par infiltrer le lobe frontal adverse. Les Blacks avaient choisi d'aller en touche sur chaque pénalité dès le début de la rencontre. Ils durent se résoudre à prendre les points (74e) pour s'offrir un matelas à peine plus confortable de quatre unités avant le money time. Un symbole d'impuissance et de frustration, alors que le contrat était clairement de porter le ballon et de mettre de la vitesse pour contourner la dépossession française. Une petite nuquette sur la suffisance qui a pu transpirer derrière certains jeux au pied un peu trop faciles ou quelques passes téléphonées. La pression va désormais changer de camp Le plan des Tricolores aurait été quasi parfait sans cette litanie de scories qui les a maintenus en permanence sous pression et dans leur camp. Plaquages manqués (27), retard dans le replacement, difficulté à bien sortir de leur camp : autant de fossoyeurs des ambitions des visiteurs, auxquels il faut ajouter neuf pénalités concédées et un carton jaune à Villière, qui aura bien tapé dans la jauge d'énergie. Au bout de la soirée : quatre essais encaissés et trois autres refusés. Même pour des raisons valables, cela laisse entrevoir la marge de progrès encore réalisable d'ici au deuxième test. Car ce premier match, improbable et spectaculaire, ouvert par un Kapa o Pango scénographié, intense, disputé dans une ambiance chargée d'électricité, donne une tout autre couleur à la suite de cette tournée et au deuxième test, à Wellington, samedi prochain. Parce que la pression va changer de camp. Parce que les consultants locaux ne vont plus ruminer toute la semaine l'insulte faite à leur fougère. Il fallait voir les mines déconfites en tribune quand un joueur français gagnait son duel, entendre les soupirs exaspérés sur le moindre ballon perdu, les broncas de mauvaise foi sur les décisions arbitrales qui ne convenaient pas. L'appréhension a changé de camp, et avec elle, la pression. En l'espace de quatre-vingts minutes, l'Agence touriste française a pris du galon, Mickaël Guillard, Attissogbe et Émilien Gailleton se sont fait un nom, et voilà que Scott Robertson et ses hommes se retrouvent sur le brasero à la place de nos Coqs. Ils n'en ont évidemment rien dit, mais ces All Blacks étaient vexés. Dans le contexte de la semaine écoulée, c'est une douce ironie dont il faudra se méfier. À lire aussi Slimani : «Je riais et je pleurais en même temps» «Essais du bout du monde» : équipe expérimentale pour dernière tournée Les notes de Nouvelle-Zélande - France Attissogbe : «Jouer mon jeu, libéré»

L'Équipe
13 hours ago
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« Jouer mon jeu, libéré » : Théo Attissogbe estime qu'il doit encore progresser avant de s'imaginer sur la durée avec les Bleus
Révélé il y a pile un an en Argentine, Théo Attissogbe ne fait que confirmer. Excellent face aux All Blacks (31-27) pour sa première à l'arrière avec les Bleus, samedi, le Palois veut élargir sa palette le plus possible. Plus le temps passe, plus Théo Attissogbe assure - et même mieux que ça - et plus on se demande s'il ne va pas falloir que le staff de Fabien Galthié lui trouve une place, quelque part entre Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud et Thomas Ramos. On ne fera jamais entrer un carré dans ce triangle du fond de terrain mais la question se pose, encore plus après ce Nouvelle-Zélande - France (31-27). Certes, le Palois de 20 ans n'a qu'une année civile de vol avec le quinze de France mais elle a marqué les esprits, entre des débuts classieux en Argentine (un essai dans chacun des tests), un dépannage sans bavure contre le Japon (52-12) cet automne à la suite du forfait tardif de Penaud, et une affectation renforcée pendant le dernier Tournoi avec deux titularisations (Galles et Italie) et trois essais inscrits. Samedi soir, après l'avoir vu déposer les centres néo-zélandais sur l'action menant à l'essai de Mickaël Guillard, après l'avoir revu réussir deux couvertures sur deux jeux au pied dangereux des frères Barrett, tout le Forsyth Barr Stadium de Dunedin, du simple aficionado au journaliste néo-zélandais spécialisé, avait le sentiment d'avoir découvert un talent générationnel. Même Will Jordan, le phénoménal arrière-ailier des All Blacks, y est allé de ses hommages : « Je l'ai trouvé excellent. Très bon dans ses courses, menaçant dans les airs. J'avais vu quelques vidéos de lui en Top 14 cette saison, il est fluide, très vif. Il nous a posé pas mal de problèmes, surtout en première mi-temps. C'est un talent prometteur, on devra mieux le contenir la semaine prochaine. » « Quel est le sentiment qui prédomine après ce premier test contre les All Blacks ? La fierté d'avoir été à la hauteur alors que depuis une semaine le bruit de fond, ici sur place, vous désignait comme une équipe de France D ?Le premier sentiment, ça reste quand même la frustration. Parce que je pense qu'on est vraiment restés dans le match très, très longtemps, jusqu'au bout même, et qu'on a eu cette petite opportunité autour de la 76e minute pour prendre le score. Donc c'est vraiment la frustration. Après, ce qui s'est dit dans les médias locaux, ça ne m'a pas spécialement impacté. Je ne suis pas là pour plaire aux médias néo-zélandais ou pour les contenter. Nous, en tout cas, on est restés unis. On voulait faire un gros match, je pense que c'est ce qu'on a fait aujourd'hui (samedi) même s'il ne faut pas cacher qu'il nous a manqué quelques détails dans le jeu. Les commentaires désobligeants entendus ne vous ont pas vexé ou froissé, même à la marge ?On se dit que peut-être qu'ils ne savent pas ce qu'on fait toute l'année, qu'ils ne suivent pas le Top 14 (sourire). Je suis resté dans ma bulle avec le groupe. Je me suis concentré sur nous. On a bien travaillé depuis trois semaines. Justement, au-delà de la vaillance démontrée, ce match a été tactiquement bien pensé, bien préparé, sur les chasses, sur le jeu au ne vais pas entrer dans le détail parce qu'il reste deux tests contre eux (les 12 et 19 juillet). Mais c'est vrai que ce match a été vraiment bien préparé, depuis trois semaines, avec un match contre les Anglais (l'équipe de France A s'était imposée 26-24 contre l'Angleterre quinze) pour nous aider. On a fait beaucoup de travail en clarté (placements tactiques en marchant), on a beaucoup rabâché les mêmes choses. Au final, elles étaient justes. « Un petit mélange entre stratégie et insouciance » Est-ce qu'il fallait aussi un grain d'insouciance pour sortir un match comme celui-là ?L'insouciance, c'est un mot qui peut nous caractériser, c'est sûr. Mais il y avait aussi beaucoup de rigueur derrière ce match. Disons que c'était un petit mélange entre stratégie et insouciance. Vous avez personnellement tout de suite été mis à contribution dans les duels aériens par le pied gauche de Cameron Roigard. Ça aussi, vous y étiez préparé ?En étant replacé à l'arrière (après le forfait de Cheikh Tiberghien), je m'attendais forcément à être exposé à ce genre de ballon haut. Je savais que ça allait être un grand défi pour moi. Il y a eu quelques hésitations quand même parce qu'il y a eu des jeux au pied un petit peu courts. Mais j'ai essayé de répondre présent au maximum. C'est de plus en plus compliqué avec l'interdiction des escortes (les écrans pour protéger son receveur sont désormais interdits), mais j'ai vraiment envie de faire de ce domaine une de mes forces. D'être dominant. On se rappelle que cette saison vous aviez drôlement souffert contre le Racing 92 sur des duels aériens qui ont coûté ce match, c'est là où j'ai commencé à essayer de capter les ballons à deux mains (façon joueur de sept ou de foot australien). Il faut s'adapter à l'évolution des règles. Aujourd'hui, il faut essayer d'attraper les ballons de plus en plus haut parce que sinon, malheureusement, on n'est pas invité, surtout à ce niveau, quand on voit les grands duellistes qu'il y a en face. J'essaie de travailler ce registre chaque jour pour que ça devienne un marqueur fort de mon jeu. Il faut continuer parce que ce n'est pas encore parfait du tout. Mais je sens que je suis de plus en plus en confiance là-dessus. « Arrière ? Ailier ? Je pense que cette polyvalence peut m'aider, j'ai envie de continuer à la cultiver » Quand on est arrière, il y a un côté excitant à être testé par l'adversaire avec ces chandelles ?C'est vraiment un moment chaud. Ça me plaît. C'est quelque chose que me rabâche beaucoup Sébastien Piqueronies (manager de Pau). À tel point qu'au bout d'un moment, je me disais qu'il fallait qu'il me lâche un peu avec ça (sourire). Mais au final, je prends de plus en plus de plaisir dans ce travail. Vous n'avez que 20 ans et une seule année de vécu avec ce quinze de France mais beaucoup d'observateurs pensent que vous avez prouvé que vous aviez le niveau international...C'est encore tôt pour dire ça. Quand je vois mon nom sur la liste, je suis vraiment honoré et fier d'y être. Il me reste encore beaucoup de chemin. Par exemple, je dois progresser sur la longueur de mon jeu au pied, ma précision, la rapidité dans ma prise de décision. Le jeu au pied en soi, c'est facile de le faire techniquement à l'entraînement. Mais dans les zones de match où il y a une forte pression, où on a peu de temps pour décider, j'ai encore beaucoup à travailler dessus. Ce que je recherche, c'est de jouer mon jeu, libéré. Arrière ? Ailier ? Je pense que cette polyvalence peut m'aider, j'ai envie de continuer à la cultiver. Cette année, avec la blessure de Jack Maddocks, j'ai autant joué à l'aile qu'à l'arrière en club. Et je prends beaucoup de plaisir aux deux postes. » Gailleton : « On a su les mettre à mal » À lire aussi Slimani : «Je riais et je pleurais en même temps» «Essais du bout du monde» : équipe expérimentale pour dernière tournée Les notes de Nouvelle-Zélande - France Ces Bleus n'ont rien d'une équipe «bis»