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« Il faut juste prendre ses responsabilités » : comment les coéquipiers de Ben Healy habitués à attaquer vont défendre le Maillot Jaune ?
« Il faut juste prendre ses responsabilités » : comment les coéquipiers de Ben Healy habitués à attaquer vont défendre le Maillot Jaune ?

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timea day ago

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« Il faut juste prendre ses responsabilités » : comment les coéquipiers de Ben Healy habitués à attaquer vont défendre le Maillot Jaune ?

Équipe hyper offensive, Education First a annoncé son intention de défendre le maillot jaune de Ben Healy aussi longtemps que possible. Se pose alors la question de son habitude et de ses moyens. Ben Healy a passé un premier jour en jaune mardi, autour de Toulouse. Il n'y avait pas de feuille à signer au départ, le public était composé de passants, il ne s'agissait que d'un entraînement sur le jour de repos, mais l'Irlandais avait quand même décidé d'enfiler son maillot de leader du Tour. L'avantage, c'est qu'il était sûr de revenir à l'hôtel avec. Ce sera moins un coup sûr ce mercredi, et Healy et ses coéquipiers l'ont compris en passant au pied de la côte de Pech-David (800 m à 12,4 %). « On a vu le début, ça a l'air sacrément raide », soufflait Alex Baudin. En temps normal, ce parcours accidenté serait un terrain parfait pour les inspirations d'Education First. Du genre de cette offensive à quatre soldats roses lundi, en allant vers le Puy-de-Sancy, qui a débouché sur la prise de pouvoir de Healy. Mais le maillot jaune possède entre autres pouvoirs de rendre schizophrène. Quand on a demandé au manager Jonathan Vaughters si son équipe allait contrôler ou continuer de courir en mode rock'n'roll, il a répondu : « Notre posture va être beaucoup plus défensive. Bien sûr, on adore notre style agressif. Mais là, on va envoyer tout le monde à l'avant du peloton pour contrôler la course et on va se dédier à une stratégie plus traditionnelle. » « Ca va complètement changer notre manière de courir, mais c'est pas compliqué à faire. » Alex Baudin Dans ses motivations, Vaughters parle d'« honorer le maillot jaune », d'aller en jaune jusqu'au contre-la-montre de Peyragudes - « ce serait fantastique » - et aussi de maintenir les chances de Healy de figurer dans le top 10 à Paris, voire le top 5. Son équipe, construite pour attaquer, s'adaptera-t-elle mentalement à sa nouvelle mission ? « On est des coureurs professionnels, on sait quoi faire », évacue l'expérimenté Kasper Asgreen, qui a déjà défendu le maillot jaune avec Quick Step. « Ça va complètement changer notre manière de courir, admet Baudin, mais c'est pas compliqué à faire. Il faut juste prendre ses responsabilités. En revanche, ça va forcément être un peu plus facile pour le placement maintenant qu'on a le maillot. » La déférence envers les coéquipiers du leader que le peloton s'impose n'empêchera en revanche pas les attaques, et peut-être même celle de cadors. Cinq coureurs, de Tadej Pogacar (à 29'') à Kévin Vauquelin (2'26''), sont à moins de 2'30'' de Healy au général, et le terrain de la 11e étape leur est favorable. « On doit juste faire notre course, et voir où ça va nous mener » Neilson Powless Les EF auront-ils les jambes pour se défendre ? « Ça va dépendre des étapes, en fait, pense Neilson Powless. Demain (mercredi), on en sera capables. Dans la haute montagne, à Hautacam ou au col de la Loze, c'est hors de notre portée. » Et l'Américain de rappeler le jour en jaune de Richard Carapaz, l'an passé, lors d'une 4e étape avec trois grosses ascensions. « On avait essayé de défendre, mais c'était une étape où on savait que Richie allait se retrouver seul, ou avec un seul coureur. » Carapaz avait lâché dans le dernier col, le Galibier, et il n'avait que... Ben Healy pour l'accompagner. « On doit juste faire notre course, et voir où ça va nous mener, poursuit Powless. On est très réalistes, on sait quelle est notre place dans le peloton. On connaît nos limites et nos possibilités. Je pense que notre coureur le plus rapide est le cinquième de chez UAE, voire plus. » Rendu à l'évidence qu'il perdra un jour le maillot jaune, Ben Healy sait qu'il retrouvera presque instantanément sa liberté après, et il a déjà repéré des terrains favorables. « La 20e étape (Nantua - Pontarlier) me correspond, et celle qui va vers Carcassonne (15e étape) aussi. » Chassez le naturel... À lire aussi Cinq questions pour la deuxième semaine Malgré Vauquelin et Martinez, les Français désarmés De Lie : « Le mental brûlait à feu doux » Une étape «sous contrôle» pour UAE Emirates

« C'est impressionnant comme Healy est fort » : le nouveau Maillot Jaune suscite l'admiration du peloton
« C'est impressionnant comme Healy est fort » : le nouveau Maillot Jaune suscite l'admiration du peloton

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time2 days ago

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« C'est impressionnant comme Healy est fort » : le nouveau Maillot Jaune suscite l'admiration du peloton

Les compagnons d'échappées de la 6e étape racontent la difficulté d'être à l'avant avec le nouveau Maillot Jaune du Tour, Ben Healy. « Ben Healy things. » En français, « des trucs à la Ben Healy ». C'est comme ça qu'un journaliste américain a évoqué, lundi dans la zone des interviews d'après-course, les folies dont l'Irlandais de Education First est capable sur un vélo. L'expression a fait sourire son coéquipier Neilson Powless, qui n'avait pourtant plus beaucoup de forces après avoir « vécu une de (s) es journées les plus dures sur le Tour. La résistance de Ben à la fatigue de la course est quelque chose dont on n'a pas idée », a-t-il soufflé. Pour illustrer son propos, il a pris son propre exemple, qui est quand même celui d'un vainqueur de la Clasica San Sebastian (en 2021). Lundi matin, dixième jour du Tour, au départ d'Ennezat, Powless avait « les jambes comme du bois. Au bout de vingt minutes de course, j'avais quasiment des crampes au mollet, et je voyais bien que la majorité du peloton ressentait comme la fatigue des premières étapes ». Il s'est quand même extrait du peloton avec Healy et deux autres coéquipiers, Alex Baudin et Harry Sweeney, avant de baisser pavillon assez tôt. « Mais lui, Ben, a été capable de rester dans l'attaque et d'aller chercher le Maillot Jaune, admire Powless. Être agressif après un départ aussi difficile, continuer à prendre du temps sur le peloton qui essayait de contrôler, c'est vraiment incroyable. » Healy, l'un des pires compagnons d'échappée C'est parce qu'ils connaissent les « Ben Healy things » que le staff d'Education First a décidé de l'envoyer à l'avant, lundi, dès le début de l'étape, en lui adjoignant trois camarades. « On a pris un grand risque, raconte Jonathan Vaughters, le manager de la formation américaine, l'objectif était de viser le maillot jaune, pas l'étape. Mais je pensais que Ben pouvait le faire. » Comme Healy affichait la bagatelle de 3'55" de retard sur Tadej Pogacar au classement général, avant cette 10e étape où une bataille entre leaders était attendue, personne n'imaginait qu'EF fomenterait un « projet Maillot Jaune » quand le quatuor rose s'est mis à rouler pleine balle dans l'échappée. Même au sein de ce mini-peloton de vingt-neuf coureurs qui s'était formé dès la première difficulté, la côte de Loubeyrat, chacun pensait que Healy était là pour tréfler tout le monde, comme quatre jours plus tôt sur la route de Vire. « Tous les gars de l'échappée avaient l'oeil sur lui pour ne pas qu'il s'en aille, témoigne l'un d'entre eux, Pablo Castrillo (Movistar). Il a tenté de partir plusieurs fois en début d'étape, ça se voit qu'il a beaucoup de force. » Dans la voiture d'Israel-Premier Tech, on disait d'ailleurs à Michael Woods de ne pas perdre trop d'énergie dans des relais ou des contre-attaques : « Tu connais le danger, c'est Healy ! » À le voir s'arracher à chaque coup de pédale comme un coureur sans classe, on ne devine pas forcément cette réputation d'ennemi public. Mais Healy (24 ans) est bien l'un des pires compagnons d'échappée du peloton. « Il est hyper agressif, témoigne Victor Campenaerts (Visma-Lease a bike), il aime choisir des moments inhabituels pour attaquer. » L'idée n'était pas de partir mais de creuser l'écart sur Pogacar « Soit tu es dans la roue quand il part, soit tu n'y arrives jamais, s'amuse son coéquipier chez Education First, Harry Sweeny. Il est incroyablement aérodynamique et a une puissance incroyable. » Au Giro en 2023 (50 km seul), au dernier Tour du Pays basque (57 km) ou lors de l'étape de Vire jeudi dernier (43 km), ses copains fuyards n'ont pas pris sa roue et ils ne l'ont pas revu. Lundi, Healy n'avait donc pas l'idée de partir, mais juste de creuser l'écart sur Pogacar. Ses coéquipiers ont « gagné les minutes à la pédale », et lui a terminé le travail, étouffant notamment l'attaque de Quinn Simmons dans le col de la Croix-Morand avec un relais sans fin, couché sur sa machine, les épaules appuyant sur les pédales autant que les pieds. L'épisode a rappelé des souvenirs récents (et douloureux) à Simon Yates, vainqueur lundi après être beaucoup resté dans les roues. « Ce n'est pas le premier jour que je sens sa force, car j'étais dans l'échappée quand il a gagné l'étape, glisse le Britannique, 5e ce jour-là. C'est impressionnant comme Healy est fort. » Dans les derniers kilomètres, quand son poulain s'est retrouvé seul derrière après avoir beaucoup roulé, Vaughters lui a juste dit : « Oublie tout, concentre-toi sur toi-même et va chercher la ligne. » C'est alors à lui-même que Ben Healy a fait mal, au point de souffler, une fois le podium passé : « Je suis fatigué, fatigué. » Mercredi, un autre défi que l'attaque l'attendra. Car tant qu'il portera sa nouvelle tunique, le premier Irlandais en jaune depuis Stephen Roche n'aura sans doute plus la liberté pour aller dans les échappées, mais il devra donc contrôler depuis le peloton. Ce qui tombe bien pour ceux qui chercheront à faire un coup. À lire aussi Au milieu des frelons de la Visma, Pogacar imperturbable Yates, heureux en embuscade Une étape «sous contrôle» pour UAE Emirates Visma, un feu d'artifice sans bouquet final

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