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« C'est impressionnant comme Healy est fort » : le nouveau Maillot Jaune suscite l'admiration du peloton

« C'est impressionnant comme Healy est fort » : le nouveau Maillot Jaune suscite l'admiration du peloton

L'Équipe2 days ago
Les compagnons d'échappées de la 6e étape racontent la difficulté d'être à l'avant avec le nouveau Maillot Jaune du Tour, Ben Healy.
« Ben Healy things. » En français, « des trucs à la Ben Healy ». C'est comme ça qu'un journaliste américain a évoqué, lundi dans la zone des interviews d'après-course, les folies dont l'Irlandais de Education First est capable sur un vélo.
L'expression a fait sourire son coéquipier Neilson Powless, qui n'avait pourtant plus beaucoup de forces après avoir « vécu une de (s) es journées les plus dures sur le Tour. La résistance de Ben à la fatigue de la course est quelque chose dont on n'a pas idée », a-t-il soufflé.
Pour illustrer son propos, il a pris son propre exemple, qui est quand même celui d'un vainqueur de la Clasica San Sebastian (en 2021). Lundi matin, dixième jour du Tour, au départ d'Ennezat, Powless avait « les jambes comme du bois. Au bout de vingt minutes de course, j'avais quasiment des crampes au mollet, et je voyais bien que la majorité du peloton ressentait comme la fatigue des premières étapes ».
Il s'est quand même extrait du peloton avec Healy et deux autres coéquipiers, Alex Baudin et Harry Sweeney, avant de baisser pavillon assez tôt. « Mais lui, Ben, a été capable de rester dans l'attaque et d'aller chercher le Maillot Jaune, admire Powless. Être agressif après un départ aussi difficile, continuer à prendre du temps sur le peloton qui essayait de contrôler, c'est vraiment incroyable. »
Healy, l'un des pires compagnons d'échappée
C'est parce qu'ils connaissent les « Ben Healy things » que le staff d'Education First a décidé de l'envoyer à l'avant, lundi, dès le début de l'étape, en lui adjoignant trois camarades. « On a pris un grand risque, raconte Jonathan Vaughters, le manager de la formation américaine, l'objectif était de viser le maillot jaune, pas l'étape. Mais je pensais que Ben pouvait le faire. »
Comme Healy affichait la bagatelle de 3'55" de retard sur Tadej Pogacar au classement général, avant cette 10e étape où une bataille entre leaders était attendue, personne n'imaginait qu'EF fomenterait un « projet Maillot Jaune » quand le quatuor rose s'est mis à rouler pleine balle dans l'échappée.
Même au sein de ce mini-peloton de vingt-neuf coureurs qui s'était formé dès la première difficulté, la côte de Loubeyrat, chacun pensait que Healy était là pour tréfler tout le monde, comme quatre jours plus tôt sur la route de Vire. « Tous les gars de l'échappée avaient l'oeil sur lui pour ne pas qu'il s'en aille, témoigne l'un d'entre eux, Pablo Castrillo (Movistar). Il a tenté de partir plusieurs fois en début d'étape, ça se voit qu'il a beaucoup de force. »
Dans la voiture d'Israel-Premier Tech, on disait d'ailleurs à Michael Woods de ne pas perdre trop d'énergie dans des relais ou des contre-attaques : « Tu connais le danger, c'est Healy ! »
À le voir s'arracher à chaque coup de pédale comme un coureur sans classe, on ne devine pas forcément cette réputation d'ennemi public. Mais Healy (24 ans) est bien l'un des pires compagnons d'échappée du peloton. « Il est hyper agressif, témoigne Victor Campenaerts (Visma-Lease a bike), il aime choisir des moments inhabituels pour attaquer. »
L'idée n'était pas de partir mais de creuser l'écart sur Pogacar
« Soit tu es dans la roue quand il part, soit tu n'y arrives jamais, s'amuse son coéquipier chez Education First, Harry Sweeny. Il est incroyablement aérodynamique et a une puissance incroyable. » Au Giro en 2023 (50 km seul), au dernier Tour du Pays basque (57 km) ou lors de l'étape de Vire jeudi dernier (43 km), ses copains fuyards n'ont pas pris sa roue et ils ne l'ont pas revu.
Lundi, Healy n'avait donc pas l'idée de partir, mais juste de creuser l'écart sur Pogacar. Ses coéquipiers ont « gagné les minutes à la pédale », et lui a terminé le travail, étouffant notamment l'attaque de Quinn Simmons dans le col de la Croix-Morand avec un relais sans fin, couché sur sa machine, les épaules appuyant sur les pédales autant que les pieds.
L'épisode a rappelé des souvenirs récents (et douloureux) à Simon Yates, vainqueur lundi après être beaucoup resté dans les roues. « Ce n'est pas le premier jour que je sens sa force, car j'étais dans l'échappée quand il a gagné l'étape, glisse le Britannique, 5e ce jour-là. C'est impressionnant comme Healy est fort. »
Dans les derniers kilomètres, quand son poulain s'est retrouvé seul derrière après avoir beaucoup roulé, Vaughters lui a juste dit : « Oublie tout, concentre-toi sur toi-même et va chercher la ligne. » C'est alors à lui-même que Ben Healy a fait mal, au point de souffler, une fois le podium passé : « Je suis fatigué, fatigué. » Mercredi, un autre défi que l'attaque l'attendra.
Car tant qu'il portera sa nouvelle tunique, le premier Irlandais en jaune depuis Stephen Roche n'aura sans doute plus la liberté pour aller dans les échappées, mais il devra donc contrôler depuis le peloton. Ce qui tombe bien pour ceux qui chercheront à faire un coup.
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