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Dans « Sorry, Baby », vous ne verrez pas la scène la plus sombre du film, et cela le rend encore plus fort
Dans « Sorry, Baby », vous ne verrez pas la scène la plus sombre du film, et cela le rend encore plus fort

Le HuffPost France

time7 days ago

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Dans « Sorry, Baby », vous ne verrez pas la scène la plus sombre du film, et cela le rend encore plus fort

CINÉMA - Star de Twitter pour ses vidéos comiques avant que le réseau social ne devienne X, Eva Victor arrive sur grand écran. Après avoir conquis le festival de Sundance et la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le premier film de la réalisatrice américaine, produit par Barry Jenkins, sort dans les salles françaises, ce mercredi 23 juillet. Il s'intitule Sorry, Baby, et est un vrai bijou. Son histoire, c'est celle d'Agnes. Installée dans une petite ville universitaire au milieu de la nature, la grande brune au ton pince-sans-rire a de la visite ce week-end : sa meilleure amie new-yorkaise, Lydie. Si cette dernière doit lui annoncer une grande nouvelle (elle est enceinte), Agnes, elle, n'a pas grand-chose de neuf à lui dire. Elle n'a jamais déménagé de la maison qu'elles partageaient pendant leurs études de lettres, ni même décoré son bureau de professeure, poste qu'elle a décroché il y a de ça plusieurs années. Seule chez elle en compagnie de son chat, Agnes couche, certes, de temps en temps avec son gentil voisin, mais il lui est encore impensable de le présenter à Lydie. Agnes n'est pas coincée dans sa vie, mais elle a besoin de temps. Besoin de temps pour se reconstruire après l'agression sexuelle dont elle a été victime. C'était il y a quatre ans. Alors qu'elle avait rendez-vous avec son directeur de thèse à l'école, celui-ci décale la réunion à la dernière minute chez lui. Elle reprend la voiture, se gare à deux pas, frappe à sa porte, et entre. Découvrez ci-dessous la bande-annonce : Le spectateur, lui, n'est pas convié. La caméra reste dehors. Elle filme immobile la maison où se déroule le drame à la manière d'un time lapse. On voit le soleil se coucher, les heures défiler. L'inquiétude monte chez nous. Agnes finit, elle, par sortir. Tandis que son agresseur la regarde partir, elle descend les marches du perron. Elle est ailleurs. « J'ai presque écrit le film pour ce moment. Quand Agnes entre, elle quitte son corps, et c'est comme si on avait accès à son esprit. On regarde et on n'est pas capables de donner un sens à ce qui se passe », raconte au magazine Trois Couleurs Eva Victor. La cinéaste non-binaire (qui s'identifie aux pronoms elle et iel) tient également le rôle principal. « Je crois qu'Agnes ne comprend pas ce qui s'est passé jusqu'au moment où elle en parle au médecin, poursuit-elle. Et je voulais qu'on la croie quand elle raconte, sans forcément avoir besoin de voir la chose parce que, dans la vie, on n'a jamais l'occasion d'être dans la pièce où le drame se déroule. » Le traumatisme, selon Sorry, Baby Quand elle rentre à la maison, elle retrouve sa coloc. Lidye voit bien que quelque chose ne va pas. « Mon pantalon est déchiré », lui dit Agnès, déboussolée. Elle lui raconte. Il était insistant. Malgré ses multiples refus, il l'a déboutonnée. Elle a essayé de se dégager, puis se souvient s'être figée en sentant sa colonne vertébrale se refroidir. Entre elles deux, les mots d'agression sexuelle ne sont jamais prononcés. Elles appellent ça « la chose ». Seul un docteur à l'hôpital, où Agnes se rend pour obtenir un kit du viol et se faire dépister, dit les termes, avec bien moins de tact. « Je n'ai pas envie que les gens soient effrayés, mon film est censé nous tenir la main quand on le regarde », explique la cinéaste au Time, selon qui Sorry, Baby essaie de créer « son propre langage ». « Je ne sais pas si notre société dispose de tous les mots nécessaires pour parler de ce sujet, et je pense que notre monde a vraiment du mal à faire preuve de nuance, poursuit-elle. C'est une bonne chose qu'il y ait davantage de travaux dessus, car chaque expérience de traumatisme sexuel est différente, et chacun mérite de pouvoir s'exprimer sur sa propre expérience. » Les touches d'humour Loin de Promising Young Woman, Don't Worry Darling, Blink Twice et de bien d'autres long-métrages qui ont fleuri à Hollywood après #MeToo, Sorry, Baby ne sensationnalise pas le traumatisme. Il raconte ses effets déstabilisants sur son héroïne, et la façon dont sa famille choisie - son chat, sa meilleure amie - l'a aidée à garder la tête hors de l'eau, voire à ne pas se tuer. Le résultat est non seulement réaliste, mais il est aussi émouvant, tendre et même drôle là où on ne l'attend pas. La bizarrerie, l'ironie et le ridicule parfois de son personnage y sont certainement pour quelque chose. « Plus que de filmer la violence ou les agressions, c'était la guérison qui m'intéressait », raconte son autrice dans les notes de production. Elle dit l'avoir écrit à une époque où, traversant une situation similaire à celle de son héroïne, elle aurait aimé le regarder. C'était en 2019, en pleine pandémie de Covid-19 à l'abri du monde, isolée dans l'État du Maine. Aujourd'hui, son film sort en salles, et fait l'effet d'un grand câlin. À elle sans doute. À nous, surtout.

Eva Victor, une réalisatrice prodige est née
Eva Victor, une réalisatrice prodige est née

Le Figaro

time22-07-2025

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Eva Victor, une réalisatrice prodige est née

Réservé aux abonnés PORTRAIT - Repérée par le réalisateur Barry Jenkins, la comédienne signe, avec Sorry, Baby, un portrait tendre et grinçant d'une thésarde se reconstruisant après un viol. Une manière inédite et brave d'aborder le traumatisme. Au milieu d'une sélection en demi-teinte, Sorry, Baby a réveillé en sursaut, en janvier dernier, les festivaliers de Sundance. Sa réalisatrice et actrice principale, Eva Victor, est repartie de la Mecque du cinéma indépendant américain avec le prix du scénario, un distributeur prestigieux pour son premier film, A24, et l'étiquette, non usurpée, d'auteur prodige à suivre. Dans Sorry, Baby, la comédienne de 31 ans campe Agnes, une enseignante en lettres d'une université de la Nouvelle-Angleterre cherchant à reprendre le cours de sa vie après avoir été agressée sexuellement par son directeur de thèse. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Huit ans après #MeToo, ce portrait tendre et grinçant réinvente les codes du récit traumatique, loin des thrillers et comédies noires jusqu'ici de rigueur (Blink Twice, Promising Young Woman). Eva Victor ne montre pas l'acte et opte pour un plan large sur la maison du professeur et sur Agnes qui claque la porte et détale. Le mot « viol » n'est prononcé qu'une fois par un médecin. Agnes et…

Sorry, Baby, d'Eva Victor
Sorry, Baby, d'Eva Victor

La Presse

time11-07-2025

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Sorry, Baby, d'Eva Victor

Connue pour la série Billions et ses collaborations au New Yorker et au site satirique Reductress, Eva Victor, 31 ans, est tombée amoureuse du cinéma durant la pandémie. De là lui est venue l'envie d'écrire « une histoire fictive qui serait belle visuellement », confie par visioconférence la native de Paris qui a immigré à San Francisco à l'âge de 1 an (bien qu'elle parle français avec un délicieux accent américain, elle préfère s'exprimer en anglais). Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Il faut dire que le cinéaste Barry Jenkins (Moonlight, Mufasa : The Lion King), charmé par ses vidéos humoristiques virales, l'avait contactée sur Instagram afin de l'inviter à lui faire parvenir un scénario pour sa boîte de production Pastel. Durant deux mois, elle s'est donc enfermée, avec son chat, dans un chalet du Maine pour écrire Sorry, Baby, qui lui a mérité le prix du scénario à Sundance et d'être sélectionnée à la Quinzaine des cinéastes. Il s'agit d'une histoire personnelle, mais avec beaucoup d'éléments et de trucs amusants inventés. Je voulais vraiment écrire un scénario sans même savoir si j'allais un jour le réaliser. Eva Victor, actrice et scénariste Dans Sorry, Baby (Désolée, bébé en version française), comédie dramatique campée en Nouvelle-Angleterre, Eva Victor incarne Agnes, professeure d'anglais habitant la même petite maison où elle vivait avec sa meilleure amie Lydie (Naomi Ackie) durant leurs études. Cette dernière, qui vit maintenant à New York, où elle s'apprête à fonder une famille, lui rend visite afin de s'assurer qu'Agnes va bien. Même si Barry Jenkins lui avait assuré qu'elle avait du talent pour la réalisation, Eva Victor a d'abord souhaité faire ses classes auprès de la réalisatrice transféminine Jane Schoenbrun, qu'elle a pu suivre sur le plateau du magnifique I Saw the TV Glow. PHOTO FOURNIE PAR VVS FILMS Eva Victor et Naomi Ackie dans Sorry, Baby « J'étais honorée que Jane m'accueille sur son plateau et croie en moi. La regarder travailler m'a suffisamment inspirée pour tourner mon film, très différent du sien, et pour trouver des éléments que je pourrais intégrer au mien », affirme Eva Victor, qui s'identifie aussi comme non binaire et utilise les pronoms elle et iel. Un nouveau langage Divisé en chapitres, Sorry, Baby transporte Agnes et Lydie trois ans plus tôt après un premier chapitre se déroulant au présent : « Je voulais dès le départ montrer l'amitié entre Agnes et Lydie, commencer le film dans la joie et les fous rires. Je voulais qu'on ressente leur amour, leur histoire commune, m'y prélasser, afin de montrer que ce sont des personnes à part entière. En retournant dans le passé, nous les aimons déjà, notre cœur se brise donc en apprenant ce qui s'est passé. » Dans ce chapitre se déroulant trois ans plus tôt, Agnes capte l'attention du professeur Decker (Louis Cancelmi, également de la série Billions), qui la convie chez lui pour discuter de son « extraordinaire » mémoire. S'ensuit la plus puissante scène du film. Alors qu'Agnes entre chez Decker, la caméra reste fixée sur la maison. Les heures passent. Agnes sort. Du seuil de la porte, Decker la regarde s'enfuir. PHOTO PHILIP KEITH, FOURNIE PAR VVS FILMS Eva Victor et Louis Cancelmi dans Sorry, Baby « C'est une image que j'avais en tête. Je n'ai jamais voulu montrer Agnes affronter ce moment. Je ne voulais pas savoir avant elle ce qui allait lui arriver. Tout le film porte sur son expérience et sur sa volonté de guérir, il a très peu à voir avec lui. Si nous étions allés à l'intérieur de la maison, l'histoire aurait concerné les deux. Or, c'est son histoire à elle, c'est pour ça que nous attendons dehors. » Pour parler de ce qui est arrivé chez Decker, jamais Agnes et Lydie n'utiliseront les mots justes : « L'idée, c'était de faire un film qui, avec un peu de chance, ne choque personne ni n'amène qui que ce soit à se refermer sur lui-même. Je voulais être douce à l'endroit du public en utilisant un nouveau langage. Agnes et Lydie se créent un espace sûr en utilisant d'autres mots que ceux du docteur, lesquels, pourtant appropriés, font l'effet d'une gifle. C'est leur façon de prendre soin l'une de l'autre et de naviguer dans ce monde. » De la même manière, la littérature tient une place importante dans Sorry, Baby, dont un roman que Decker tend à Agnes, La promenade au phare, de Virginia Woolf, victime d'un évènement traumatique dans sa jeunesse. « Je ne savais pas ça à propos de Virginia Woolf. J'adore son roman ; j'avais l'impression d'en avoir besoin dans le film pour l'imagerie du phare. Je croyais aussi que c'était le bon livre pour un gars qui veut prouver à une femme qu'il s'intéresse vraiment aux femmes et qui pense être sur quelque chose. » Il y a aussi Lolita, de Vladimir Nabokov, raconté du point de vue d'un abuseur, qu'Agnes va enseigner à des étudiants rebutés par le sujet. « Ce qui m'a frappé dans Lolita, et c'est pour cela que je l'ai utilisé dans le film, c'est que pendant un bref instant le narrateur croit percevoir l'intériorité de Lolita. Agnes trouve ce roman très beau, mais c'est aussi une façon d'estimer ce qui s'est passé à l'époque. Agnes comprend que Decker n'a pas vu son intériorité et que c'est sans doute pour ça qu'il a eu le sentiment que c'était acceptable d'être aussi cruel à son égard. J'avais hâte de tourner cette scène parce que c'est l'un des rares moments où elle n'est pas consciente de soi et qu'elle est vraiment dans son élément. » En salle

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