
Sorry, Baby, d'Eva Victor
De là lui est venue l'envie d'écrire « une histoire fictive qui serait belle visuellement », confie par visioconférence la native de Paris qui a immigré à San Francisco à l'âge de 1 an (bien qu'elle parle français avec un délicieux accent américain, elle préfère s'exprimer en anglais).
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Il faut dire que le cinéaste Barry Jenkins (Moonlight, Mufasa : The Lion King), charmé par ses vidéos humoristiques virales, l'avait contactée sur Instagram afin de l'inviter à lui faire parvenir un scénario pour sa boîte de production Pastel. Durant deux mois, elle s'est donc enfermée, avec son chat, dans un chalet du Maine pour écrire Sorry, Baby, qui lui a mérité le prix du scénario à Sundance et d'être sélectionnée à la Quinzaine des cinéastes.
Il s'agit d'une histoire personnelle, mais avec beaucoup d'éléments et de trucs amusants inventés. Je voulais vraiment écrire un scénario sans même savoir si j'allais un jour le réaliser.
Eva Victor, actrice et scénariste
Dans Sorry, Baby (Désolée, bébé en version française), comédie dramatique campée en Nouvelle-Angleterre, Eva Victor incarne Agnes, professeure d'anglais habitant la même petite maison où elle vivait avec sa meilleure amie Lydie (Naomi Ackie) durant leurs études. Cette dernière, qui vit maintenant à New York, où elle s'apprête à fonder une famille, lui rend visite afin de s'assurer qu'Agnes va bien.
Même si Barry Jenkins lui avait assuré qu'elle avait du talent pour la réalisation, Eva Victor a d'abord souhaité faire ses classes auprès de la réalisatrice transféminine Jane Schoenbrun, qu'elle a pu suivre sur le plateau du magnifique I Saw the TV Glow.
PHOTO FOURNIE PAR VVS FILMS
Eva Victor et Naomi Ackie dans Sorry, Baby
« J'étais honorée que Jane m'accueille sur son plateau et croie en moi. La regarder travailler m'a suffisamment inspirée pour tourner mon film, très différent du sien, et pour trouver des éléments que je pourrais intégrer au mien », affirme Eva Victor, qui s'identifie aussi comme non binaire et utilise les pronoms elle et iel.
Un nouveau langage
Divisé en chapitres, Sorry, Baby transporte Agnes et Lydie trois ans plus tôt après un premier chapitre se déroulant au présent : « Je voulais dès le départ montrer l'amitié entre Agnes et Lydie, commencer le film dans la joie et les fous rires. Je voulais qu'on ressente leur amour, leur histoire commune, m'y prélasser, afin de montrer que ce sont des personnes à part entière. En retournant dans le passé, nous les aimons déjà, notre cœur se brise donc en apprenant ce qui s'est passé. »
Dans ce chapitre se déroulant trois ans plus tôt, Agnes capte l'attention du professeur Decker (Louis Cancelmi, également de la série Billions), qui la convie chez lui pour discuter de son « extraordinaire » mémoire. S'ensuit la plus puissante scène du film. Alors qu'Agnes entre chez Decker, la caméra reste fixée sur la maison. Les heures passent. Agnes sort. Du seuil de la porte, Decker la regarde s'enfuir.
PHOTO PHILIP KEITH, FOURNIE PAR VVS FILMS
Eva Victor et Louis Cancelmi dans Sorry, Baby
« C'est une image que j'avais en tête. Je n'ai jamais voulu montrer Agnes affronter ce moment. Je ne voulais pas savoir avant elle ce qui allait lui arriver. Tout le film porte sur son expérience et sur sa volonté de guérir, il a très peu à voir avec lui. Si nous étions allés à l'intérieur de la maison, l'histoire aurait concerné les deux. Or, c'est son histoire à elle, c'est pour ça que nous attendons dehors. »
Pour parler de ce qui est arrivé chez Decker, jamais Agnes et Lydie n'utiliseront les mots justes : « L'idée, c'était de faire un film qui, avec un peu de chance, ne choque personne ni n'amène qui que ce soit à se refermer sur lui-même. Je voulais être douce à l'endroit du public en utilisant un nouveau langage. Agnes et Lydie se créent un espace sûr en utilisant d'autres mots que ceux du docteur, lesquels, pourtant appropriés, font l'effet d'une gifle. C'est leur façon de prendre soin l'une de l'autre et de naviguer dans ce monde. »
De la même manière, la littérature tient une place importante dans Sorry, Baby, dont un roman que Decker tend à Agnes, La promenade au phare, de Virginia Woolf, victime d'un évènement traumatique dans sa jeunesse.
« Je ne savais pas ça à propos de Virginia Woolf. J'adore son roman ; j'avais l'impression d'en avoir besoin dans le film pour l'imagerie du phare. Je croyais aussi que c'était le bon livre pour un gars qui veut prouver à une femme qu'il s'intéresse vraiment aux femmes et qui pense être sur quelque chose. »
Il y a aussi Lolita, de Vladimir Nabokov, raconté du point de vue d'un abuseur, qu'Agnes va enseigner à des étudiants rebutés par le sujet.
« Ce qui m'a frappé dans Lolita, et c'est pour cela que je l'ai utilisé dans le film, c'est que pendant un bref instant le narrateur croit percevoir l'intériorité de Lolita. Agnes trouve ce roman très beau, mais c'est aussi une façon d'estimer ce qui s'est passé à l'époque. Agnes comprend que Decker n'a pas vu son intériorité et que c'est sans doute pour ça qu'il a eu le sentiment que c'était acceptable d'être aussi cruel à son égard. J'avais hâte de tourner cette scène parce que c'est l'un des rares moments où elle n'est pas consciente de soi et qu'elle est vraiment dans son élément. »
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La Presse
13 hours ago
- La Presse
Pour ou contre… le Titanic ?
Le Titanic, et son tragique naufrage en 1912, fascine. Le film que James Cameron a consacré au drame est l'un des plus grands succès de l'histoire du cinéma. Et on ne compte plus les expositions consacrées au célèbre navire. Au point où certains se demandent si ce n'est pas trop. Judith Lachapelle et Vincent Brousseau-Pouliot en débattent. Judith Lachapelle : Eh, Vincent ! J'ai une petite devinette pour toi. Quel véhicule tout rouillé fait l'objet d'une fascination aussi morbide que racoleuse depuis plus d'un siècle ? Vincent Brousseau-Pouliot : Tu me prends de court, Judith. Je donne ma langue au chat… J.L. : Allez… Un p'tit effort… Il est énorme et repose dans le fond de l'océan… V.B-P. : Le Titanic ! J.L. : Bingo ! Tu vois, je n'ai même pas eu besoin de fredonner l'air de flûte de My Heart Will Go On pour que tu penses spontanément à ce rafiot dont on parle beaucoup trop. PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le 10 avril 1912, le RMS Titanic quitte Southampton, en Angleterre, pour son voyage inaugural en direction de New York. V.B-P. : Je devine que tu n'iras pas voir les deux expositions sur le Titanic présentées au Québec cet été et cet automne ? L'une est au Musée de la civilisation à Québec depuis juin, et c'est un grand succès. Il faut réserver ses billets, car on affiche souvent complet le jour même. L'autre exposition a commencé la semaine dernière à la Place Bonaventure, à Montréal. Pourquoi cette fascination pour le Titanic te dérange ? J.L. : Ça me dérange précisément pour les raisons que tu viens de donner. Ce ne sont pas seulement deux (deux !) expositions d'envergure qui se tiennent sur le Titanic cet été au Québec. C'est tout le reste qui va avec. Juste cette année, on a aussi eu droit à la comédie musicale Titanique, avec Véronique Claveau dans le rôle d'une Céline Dion qui raconte le naufrage à sa manière, et un nouveau documentaire offert entre autres sur Netflix et sur la disparition du Titan, ce sous-marin de l'entreprise OceanGate qui a implosé en descendant voir l'épave en juin 2023. Et puis, il y a aussi une autre grosse expo sur le Titanic en tournée mondiale qui s'est posée à Toronto cet été, avec ses artéfacts et reconstitutions de carton. C'est le même promoteur, RMS Titanic Inc., qui offre à Las Vegas une réplique à l'identique des intérieurs du navire que tu peux louer pour ton mariage pour prendre tes photos dans le grand escalier – avec toute la symbolique bizarre que ça peut vouloir dire sur l'avenir de ton couple… Un peu de sérieux, Vincent. A-t-on vraiment besoin d'une autre expo sur ce paquebot ? PHOTO TIRÉE DU SITE De jeunes mariés prennent la pose dans une réplique de l'intérieur du Titanic, à Las Vegas. V.B-P. : J'admets que se marier sur une réplique du Titanic, c'est un peu (pas mal) too much, comme disent les anglos. Mais s'il y a autant d'expositions, c'est parce que le naufrage du Titanic est un évènement qui a marqué les esprits, même plus de 100 ans plus tard. Beaucoup de gens sont fascinés par le Titanic. C'est la loi de l'offre et de la demande ! J.L. : Mais qu'on la diversifie, l'offre ! Ce ne sont pas les épopées maritimes dignes d'intérêt qui manquent ! Tiens, au lieu du Titanic, parle-moi de l'Empress of Ireland, qui a sombré en mai 1914, dans le fleuve Saint-Laurent, après une collision avec un charbonnier juste en face de Rimouski. Plus de 1000 victimes sur 1477 passagers, une proportion plus élevée que pour le Titanic. Son épave est difficile à explorer, et près d'une dizaine de plongeurs ont perdu la vie au fil des ans en tentant de l'atteindre. Ou parle-moi du Lusitania, un très chic paquebot lui aussi, coulé en 1915 par une torpille lancée par un sous-marin allemand, marquant un tournant dans la Première Guerre mondiale. Son naufrage a fait quelque 1200 morts sur 2000 passagers, dont une centaine d'enfants et quelques personnes « de la haute société », dont une Montréalaise, Frances Stephen, épouse d'un ministre libéral, qui aurait possédé à l'époque « la plus belle collection de bijoux du Canada », selon le témoignage de sa domestique 1. Et puis c'est quoi cette fascination pour le luxe des premières classes ? Parle-moi de ces bateaux négriers du XVIIe siècle utilisés pour la traite de millions de Noirs d'Afrique vers l'Amérique. Les esclaves étaient enchaînés et entassés dans l'entrepont. Quand on ne périssait pas dans un naufrage, on risquait de crever du scorbut et du typhus. Ou massacré par les pirates. Et pense à ces radeaux de migrants sur la Méditerranée, la Manche ou le golfe du Mexique. Un voyage immersif dans l'un de ces canots percés nous injecterait peut-être plus d'humanité que les breloques à gros caillou bleu qu'on se presse pour admirer derrière une vitrine, qui sait ? Trop loin de nous ? Trop collé sur l'actualité ? Alors, parle-moi de ces vaisseaux du roi Louis XIV qui ont participé à la colonisation de la Nouvelle-France. En 1667, les 25 « Filles du roi » qui ont voyagé à bord du Saint-Louis se sont plaintes à l'intendant Jean Talon du manque d'humanité des officiers du vaisseau et de la faim dont elles ont souffert. Non, Vincent, elles ne se plaignaient pas de ne pas pouvoir changer de robe avant le dîner ou que le repas ne comportait pas six services. V.B-P. : Très bon point, Judith. Je suis à court d'arguments. Au moins, pour l'expo au Musée de la civilisation à Québec, ils ont ajouté des références au naufrage du CGS Montmagny, un cargo à vapeur du gouvernement fédéral qui a servi entre autres à récupérer les cadavres du Titanic en 1912. Deux ans plus tard, au cours d'une mission de réapprovisionnement de phares, le CGS Montmagny entre en collision avec un autre bateau et coule en moins de cinq minutes. Quatorze des quarante-sept passagers ont perdu la vie 2. En tout cas, cette discussion ne me donne pas le goût de partir en croisière… Ce que je voulais dire à propos de l'offre et de la demande, c'est que comme tout le monde connaît le Titanic, ça intéresse plusieurs promoteurs d'expositions parce que c'est moins risqué financièrement de développer une exposition sur un sujet très populaire. C'est comme au cinéma. Les films coûtent tellement cher à produire et à promouvoir qu'Hollywood prend de moins en moins de risques. C'est entre autres pour cette raison qu'il y a beaucoup de films de superhéros comme Batman, Superman, Spider-Man, les Avengers : ils sont déjà très connus, les studios savent qu'il y a un public pour ça, et ce type de divertissement s'exporte très bien partout à travers le monde. D'ailleurs, qu'est-ce qui cartonne au box-office cet été ? Une énième adaptation de Superman et des Quatre Fantastiques. Judith : Es-tu en train de me dire qu'Hollywood devrait faire un remake de Titanic ? V.B-P. : Non. Mais le film Titanic de James Cameron arrive au 4e rang de l'histoire au box-office avec des recettes de 2,26 milliards de dollars. Le film avait coûté 200 millions à produire. Bref, il ne faut donc jamais dire jamais. J.L : Misère. Appel à tous Plus de 100 ans après son naufrage, le Titanic occupe-t-il selon vous trop de place dans nos esprits, dans les musées et la culture populaire ? Écrivez-nous ! Faites-nous part de votre point de vue 1. Lisez le récit de naufrage du Lusitania 2. Consultez la page de l'épave du CGS Montmagny sur le Répertoire du patrimoine culturel du Québec Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


La Presse
4 days ago
- La Presse
Être auteur ? « J'ai autre chose à faire »
J'ai l'impression que c'est l'idée du livre lui-même qui lui avait fait changer d'avis. Le livre était pour lui sacré. Ses chroniques étaient par définition éphémères. La permanence de cet objet, le livre, l'intimidait. Il avait pourtant adoré retravailler ses chroniques pour son recueil, Le Tour de Foglia, une idée de son ami et éditeur Pierre Hamel. « À partir du moment où t'es journaliste, et que tu fais une job à la va-vite, il y a tout un travail qui n'est jamais fait. Il y a une grande partie de ce travail qui a été accomplie chez l'écrivain, parce que c'est le travail de l'écrivain. Le Tour de France, avec ma lenteur, c'est à peu près les pires conditions pour écrire. Heureusement que c'est un sujet que je connais par cœur. Parce qu'autrement, je serais dans la marde ! Mais ça donne de la marde pareil ! Quand je reviens du Tour et que je me relis, je suis content du volume, j'en ai sué un coup, mais en termes de qualité, ça ne vaut pas de la marde ! Il y a toujours un petit flash, une structure, une vertèbre de phrase, qui sous-tend cette idée. Retravailler ça à tête reposée, alors que tout le matériau est là, reconstruire, c'est une job le fun. — Si t'as tant aimé ça, pourquoi tu ne fais pas des recueils avec tes autres chroniques ? Par esprit de contradiction ? Parce que tu ne veux pas donner raison à ceux qui voudraient que tu le fasses ? — Non, non… Peut-être un peu. Parce que j'ai autre chose à faire. L'été, j'aime mieux rouler. Je vais peut-être le faire finalement. Peut-être pas. Mais c'est pas important ! » Il est allé chercher un livre à l'étage, d'un auteur québécois qu'il aimait beaucoup, pour me faire comprendre que son recueil ne serait jamais à la hauteur d'un tel ouvrage littéraire. Je le sentais gêné d'avoir vendu plus d'exemplaires du Tour de Foglia que ce récit forcément plus confidentiel. « Ça reste une job le fun à faire et ça me fait du fric pour aller faire du vélo aux Canaries pendant trois semaines. Mais c'est un peu injuste par rapport à ce gars-là. — Ce sont tes scrupules ? — Oui, ce sont mes scrupules. Mais ce sont aussi les scrupules que les autres n'ont pas. Il faut bien que quelqu'un en ait quelquefois ! J'essaie d'être lucide. C'est une qualité qui me plaît, plus que bien d'autres. Quand je pose un regard sur les choses, j'essaie de ne pas me raconter d'histoires. » Il trouvait plus justifié que l'auteur polonais Ryszard Kapuściński, qui avait publié ses chroniques dans des publications marginales, en tire un recueil. Je lui ai fait valoir que je n'avais pas connu ses chroniques du début des années 1980 et que j'aimerais bien les découvrir. « Il n'y a pas grand-chose que je disais à l'époque que je ne redis pas aujourd'hui, m'a-t-il répondu. Il y a très peu de choses avec lesquelles je serais en désaccord. C'est la façon de les dire qui est différente. La censure n'est pas la même. Les sensibilités ne sont pas les mêmes… — Tu te sens plus censuré ? — Aujourd'hui, je dis n**** et je reçois quatre courriels. Avant, personne ne disait rien. C'est le langage qui a changé. Les gens n'ont pas changé. Ils sont aussi racistes, ou pas si racistes qu'avant. La correction dans l'expression des différences aujourd'hui, c'est une règle qui m'irrite comme le bouton que j'ai sur le nez. On n'est pas plus corrects. On l'est juste quand on parle. Je suis raciste comme un autre quand je parle de ce que je ne connais pas et que je fais des généralités. Beaucoup plus avec les Asiatiques qu'avec les Noirs, les Juifs ou les Arabes d'ailleurs. Je suis raciste avec ce que je connais le moins, de façon aussi bête que ça. »


La Presse
5 days ago
- La Presse
Un feu roulant de gags
Digne fils du défunt agent Frank Drebin, un policier aussi gauche que valeureux doit empêcher un magnat de la technologie de détruire l'humanité. Si vous êtes nostalgique de l'humour débridé de la trilogie The Naked Gun (L'agent fait la farce en version française), franchise dérivée de la série culte Police Squad !, cette version remise au goût du jour par Akiva Schaffer (Popstar : Never Stop Never Stopping) vous fera crouler de rire. Fidèle à l'humour décalé de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Top Secret !), Schaffer signe une comédie désopilante et décérébrée à souhait. Dès la première séquence, campée lors du cambriolage d'une banque, Liam Neeson, qui incarne le fils de Frank Drebin (le regretté Leslie Nielsen), fait mouche. Avec la même intensité que dans Taken, doublée d'un charme ténébreux à la Humphrey Bogart dans The Maltese Falcon, l'imposant acteur débite les pires âneries, commet gaffe sur gaffe et se livre à des scènes d'action où tous les coups sont permis… surtout ceux sous la ceinture. Bien que suspendu par la cheffe Davis (impassible CCH Pounder), Frank Drebin Jr. convainc son partenaire Ed Hocken Jr. (Paul Walter Hauser, beaucoup plus vert que ne l'était feu George Kennedy dans les années 1980) d'enquêter sur le meurtre d'un dénommé Davenport. Cela les mène sur la piste du magnat de la technologie Richard Cane (Danny Huston, vilain à la mode d'Austin Powers) et de son sbire Sig Gustafson (Kevin Durand, amusant, mais sous-utilisé). Entre aussi en scène la sœur du défunt, Beth Davenport, femme plus candide que fatale. Dans ce rôle, Pamela Anderson, si émouvante dans The Last Showgirl, démontre des talents insoupçonnés pour la comédie. Notamment dans la (trop) longue séquence mettant en scène un bonhomme de neige, où l'on reconnaît l'humour irrévérencieux de Seth MacFarlane, créateur de Family Guy, American Dad ! et Ted, qui agit ici à titre de producteur. PHOTO FRANK MASI, PARAMOUNT PICTURES Liam Neeson dans une scène de The Naked Gun S'étant adjoint les scénaristes Dan Gregor et Doug Mand, surtout connus pour How I Met Your Mother, Akiva Schaffer, membre du trio comique The Lonely Island, égratigne allègrement les forces policières, les multimilliardaires et les tenants de la rectitude politique. Tandis qu'il multiplie jusqu'à plus soif les clins d'œil à la trilogie originale, sans oublier quelques caméos, Akiva Schaffer bombarde le public de jeux de mots faciles, de gags visuels vulgaires et de moments absurdes. Plus c'est stupide, plus ça fonctionne… et plus en on redemande. Pour ne rien manquer de ce feu roulant de gags, ne quittez pas la salle avant que les lumières se rallument, car dans la tradition de Police Squad !, le tout se poursuit jusqu'au logo final. Portez également attention au générique, truffé de blagues, en vous laissant bercer par la voix de Neeson susurrant la ballade Beth. Un café, avec ça ? En salle Consultez l'horaire du film