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20 hours ago
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Pulp à Montreux, une autre classe que Bloc Party
Accueil | Culture | Festivals | La semaine démarrait sur des couleurs britanniques ce lundi sur la Scène du Lac. Avantage à Jarvis Cocker. Publié aujourd'hui à 09h51 Kele Okereke de Bloc Party sur la Scène du Lac, lundi. Lionel Flusin On passera assez vite sur le concert de Bloc Party qui ouvrait la soirée de lundi sur la Scène du Lac au Montreux Jazz . Célébrés pour leur premier album, «Silent Alarm» en 2005, les Anglais jouent plus tendus que jamais – plutôt fort aussi – mais leur post-punk tardif chargé d'adrénaline ne parvient que très rarement à s'extraire d'une charge linéaire et métronomique. Sans contrastes, sans changements de rythme significatifs, leurs câbles martelés filent dans le néant et la monotonie sans rien accrocher, malgré les efforts vocaux du chanteur Kele Okereke qui glapit avec énergie sans jamais parvenir à s'extraire du corset monochrome d'une instrumentation passablement martiale… Le Pulp de Jarvis Cocker Devant une foule encore un peu plus dense, Pulp prenait le relais. L'une des plus emblématiques formations de la Britpop était attendue par toutes sortes de fans, notamment ceux qui n'ont jamais eu la chance de croiser la route de l'une de leurs trop rares tournées depuis une vingtaine d'années – et vingt-quatre ans après leur dernier album, qui vient de trouver un successeur avec le récent «More». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Les Anglais de Sheffield décapsulaient d'ailleurs leur concert avec le tube «Spike Island», qui ouvre cet ajout inopiné à leur discographie. Un titre qui permettait au fantasque frontman , un Jarvis Cocker en dandy aux lunettes désormais épaisses et aux gestes saccadés, de donner la mesure de son tempérament fantasque et d'une vitalité encore remarquable, à 61 ans. Un bel allumage pour un chanteur épaulé de huit musiciens, dont plusieurs historiques. L'affaire filait droit jusqu'à un premier classique, le «Sorted For E's & Wizz» de leur album incontournable, un «Different Class» de 1995 qui aura droit encore à plusieurs visites. «Disco 2000» évidemment, mais aussi «Mis-Shapes», alors que l'excellent «This Is Hardcore» de 1998 n'aura droit qu'à sa chanson-titre. Mais cet album est peut-être vocalement plus exigeant et il faut hélas admettre que le chant de Jarvis Cocker, s'il n'a rien d'indécent, ne se hisse plus aux hauteurs du passé… Le son du groupe semble d'ailleurs avoir été étudié pour masquer certaines de ses faiblesses, ce qui ne le rend pas meilleur. Peut-être attendait-on trop de Pulp? Plusieurs séquences redonnent un coup de fouet à la monture. «Do You Remember The First Time?» est repris en chœur par la foule et «Common People» se pose en hit conclusif asséné avec aplomb. Pourtant, malgré la présence effrénée d'un chanteur toujours adoré, le concert traverse quelque temps morts, histoire de se souvenir que les nineties ne sont plus tout proches… Montreux Jazz encore Boris Senff travaille en rubrique culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l'architecture, les beaux-arts. Plus d'infos @Sibernoff Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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3 days ago
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Diva divine, Grace Jones a avalé tout cru le Montreux Jazz
Accueil | Culture | Festivals | Samedi, la chanteuse de 77 ans a fait de la Scène du Lac son église et son bordel, dans un son de folie et un show foutraque à souhait. Publié aujourd'hui à 15h49 Grace Jones et son casque de mort. «J'ai fait la fête plus que personne, c'est un p… de miracle que je sois encore en vie!» Thea Moser La nature des divas est de se faire désirer, et Grace Jones en est sacrément une, de diva. Culte! Intouchable, bien que la suite prouvera que non. Mais pour l'heure, qui tourne, le public de la Scène du Lac attend le lever de rideau en tapotant du pied dans une excitation circonspecte: la reine de la nuit des Seventies, l'icône des Eighties qui brilla au Montreux Jazz lors de ses nombreuses visites – mais la dernière remonte à huit ans déjà –, celle qui bouffait des voitures dans des publicités télévisées en a-t-elle encore sous le capot? Yseult la rebelle Car niveau de sortie de route, ce samedi avait commencé dans le décor. Celui, toc au possible, d'Yseult se la jouant vilaine fille avec un brassard à clous de carnaval et des velléités punks parce que, n'est-ce pas, comme elle se croit obligée de l'expliquer, «le punk, c'est l'anarchie et la liberté d'être ce qu'on est vraiment», en gros. Seule sur scène, sur des bandes enregistrées de mauvais metal évoquant bien moins Slayer que Billy Idol, la rebelle issue de «Nouvelle star» a ainsi fait durant nonante minutes des grimaces et des doigts d'honneur aux caméras, dans un exercice d'égotisme en résilles et de vulgarité racoleuse plus digne d'une candidature à l'Eurovision que de la grande scène du Jazz. L'an prochain, Afida Turner à Montreux? Yseult est sapée «punk». Sa musique, moins. Lionel Flusin Revenons aux choses sérieuses. Grace Jones derrière le rideau. Qui, enfin, tombe comme une guillotine – mais pas touche à la reine! Celle-ci est assise sur un grand trône et toise 5000 sujets derrière un masque de mort. Bienvenue dans son temple de la nuit, la procession peut commencer au tempo reggae d'un «Nightclubbing» plus jamaïcain que jamais mais poisseux au possible, le synthé griffant l'espace comme des ongles en pointe lacéreraient un thorax. Grace Jones sur son trône. Impériale. Thea Moser Alors que «Private Life» continue dans une même ambiance de ruelle mal famée, le masque se relève enfin et révèle des yeux brûlants et une langue agile. À 77 ans, Grace Jones a conservé ses tics de provoc sans filtre – une vraie punk, pour le coup –, ce fond de folie indomptée qui l'a sans doute empêchée d'atteindre en tant que chanteuse le succès durable et vaste auquel sa voix peut prétendre. Ses grandes heures furent celles des jeunes années 80, quand elle inventait en Jamaïque un trio de disques fusionnant la force du reggae roots et la frappe du clubbing postpunk. Elle en fume un gros spliff , revenant des coulisses soudain affublée de gigantesques dreadlocks pour honorer «My Jamaican Guy», qu'elle chante vautrée sur son trône. Les sept musiciens derrière elle, dont une batteuse et deux choristes, sont impeccables de précision, redoutables de groove. La basse de Malcolm Joseph tabasse la nuit, la Fender de Louis Eliot la découpe comme un couteau Bowie. Le guitariste a une pose si aristocratique qu'on ne sera même pas surpris d'apprendre plus tard qu'il est une sorte de duc britannique vivant dans un château. Grace Jones n'a-t-elle pas été anoblie par le gouvernement jamaïquain? Sur la place du Marché, 5000 personnes heureuses. DR Heureusement, c'est bien connu, les monarques sont tous des dépravés. La cour de Jones s'enfonce plus profondément dans la moiteur d'une boîte de nuit interlope, dégoupille le tempo trouble de «Libertango», pousse haut le groove sur un funk inédit, «The Key», totalement old school mais absolument imparable, «un truc de mon prochain album mais je ne sais pas quand il va sortir!» Le public entre dans la danse, que Jones interrompt un peu vite, se servant du vin ou partant en coulisses à la recherche d'un chapeau ou d'un quelconque truc en plumes. Des petits détails qui rendent le show moins solide mais en retour plus attachant, tout comme sa diva. Laquelle ne pouvait quitter Montreux sans ôter le bas, d'abord pieds nus et en robe, puis en simple maillot, dévoilant un corps toujours suffisamment agile pour assurer six minutes de hula-hoop sur «Slave to the Rythm» et assez ferme pour tenir bien calé sur les épaules d'un heureux monsieur de la sécurité, sur lequel Grace se hisse afin de parader dans la foule au son infernalement compact de «Pull Up to the Bumper». Collé au parechoc… Les mains se tendent vers la chanteuse, l'effleurent, la saluent, elle se marre, fait un aller-retour sur la place bondée puis gratifie d'un bisou double son chevalier servant. Il rosit de plaisir. Nous aussi. Retours du Montreux Jazz François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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4 days ago
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La scène Véga de Paléo cache une histoire étonnante
Accueil | Culture | Festivals | Au moment de faire sa révolution, en 2022, le festival avait dévoilé cette innovation majeure. Visite guidée d'une scène pleine de surprises. Publié aujourd'hui à 12h25 Depuis 2022, Véga est la deuxième scène de Paléo en termes de capacité. Elle peut accueillir jusqu'à 20'000 personnes selon les conditions. Florian Cella En bref: Depuis 2022, elle est la deuxième scène de Paléo en termes de capacité – avec pas moins de 20'000 personnes. On le sait moins, mais Véga a aussi une histoire pour le moins rocambolesque. Stéphane Python , responsable des constructions depuis les années 90, est le gardien de tous ses secrets. Il nous fait une visite guidée, à dix jours du coup d'envoi du festival, alors que le montage bat son plein. Stéphane Python est le responsable des constructions depuis trente-cinq ans environ. Florian Cella Avant Nyon, Belfort Si elle est née et a fait son baptême du feu à Paléo, la scène Véga est une sacrée globe-trotteuse, puisqu'elle est régulièrement louée par d'autres manifestations. «C'est en train de devenir une référence au niveau européen», résume Stéphane Python non sans fierté, sur le chemin qui mène du «chalet des constructions», près de l'installation au nord-est du terrain. Iron Maiden à Belfort, le 3 juillet. AFP Avant d'arriver sur la plaine de l'Asse en début de semaine, Véga a ainsi servi de scène principale aux Eurockéennes de Belfort, début juillet. «En la voyant pour la première fois en 2022, les organisateurs jurassiens se sont dit qu'elle était quand même pas mal foutue! Elle est haute, elle attire l'œil de loin, elle a de la gueule… Et elle est particulièrement pratique à utiliser pour de nouvelles productions, toujours plus grandes et avec des décors imposants.» Une innovation technologique, véritable prouesse visuelle, qu'on doit à l'entreprise française NTS, référence dans la conception et l'installation de structures scéniques. Pour l'instant, Paléo, qui n'est pas propriétaire de la scène, a signé un accord avec le concepteur pour cinq éditions durant lesquelles la très prisée Véga sera louée au même prix. Un montant qui reste d'ailleurs confidentiel, tout comme sa prochaine destination sur la route des festivals. Un bébé né pendant le Covid «Les premières réflexions quant à une scène de ce genre remontent à vingt ans, se souvient Stéphane Python. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine d'années, en 2017, qu'on a commencé à travailler sur ce qu'on a appelé «le grand chambardement.» La scène Véga a beau faire le tour des festivals d'Europe, elle n'a pas toujours eu apparence identique. Florian Cella Ces réflexions, qui concernaient le réaménagement des terrains du festival, avaient été contraintes par le projet de la compagnie ferroviaire du Nyon-Saint-Cergue de construire un dépôt atelier sur le site de l'Asse. Fin 2019, les organisateurs présentaient les contours que prendrait le festival dans le futur. On apprenait entre autres que dès 2020, les Arches laisseraient place à une nouvelle scène «d'une capacité de 5000 à 18'000 spectateurs». On le sait, la pandémie de Covid-19 a repoussé cette spectaculaire mue, en interrompant le festival pendant deux ans. Mais ce hiatus a aussi eu du bon, en permettant de penser, dessiner et construire la scène Véga. «On a eu tout plein de temps pour réfléchir. C'est donc durant ces deux années que Véga a été conçue», souligne Stéphane Python. Une vingtaine de pros pour le montage Il faut près de deux semaines pour monter ce monstre de 150 tonnes, contre environ une semaine pour le démontage. Au total, ce sont 25 professionnels qui œuvrent quotidiennement pour que Véga se déploie à temps sur la plaine de l'Asse. Ce jour-là, à dix jours du coup d'envoi de la manifestation, on est forcément impressionnés en les observant munis de baudriers et perchés à plus de 20 mètres de haut, s'attelant à emballer la puissante structure métallique d'une vaste bâche. Vingt-cinq professionnels travaillent près de deux semaines au montage de Véga. Florian Cella / Tamedia «Lundi, ils démontaient les bâches à Belfort; mardi, elles étaient mises dans un camion; mercredi, elles ont été livrées à Nyon après le passage à la douane, et d'ici à dimanche, elles auront fini d'être installées, énumère le responsable des constructions. Dessiner ou financer une installation du style, c'est une chose; savoir comment la monter, c'est le fruit d'un savoir-faire exceptionnel. Vous n'avez pas le droit à l'erreur.» Un transit pour des dizaines de camions Derrière le monstre, à l'abri des regards, une grande place recouverte d'un revêtement étanche est le théâtre d'innombrables va-et-vient de camions – «une dizaine de semi-remorques liés à Véga chaque jour!» – transportant le matériel des artistes. Juste à côté, Stéphane Python désigne une zone un peu plus large qui accueille les «Tour Bus» des têtes d'affiche et de leurs équipes. Derrière le monstre, une grande place recouverte d'un revêtement étanche est le théâtre d'innombrables va-et-vient de camions. Florian Cella / Tamedia Sous la scène, une forêt ultradense d'échafaudages et de poutres en bois, auxquels les dizaines de bénévoles affectés à cette scène accrochent leurs hamacs. Histoire de pouvoir voler quelques heures de sommeil ici et là, quand leur emploi du temps leur en laisse la chance. Les bénévoles affectés à la scène Véga accrochent leur hamac sous l'installation. Florian Cella / Tamedia Une configuration hypermodulable Avec sa belle hauteur de 23 mètres, tout est fait pour pouvoir y suspendre des éléments de décor, de son ou de lumière. Résistance maximum? «Quarante tonnes!». L'infrastructure est aussi très modulable. «D'un lieu à l'autre, elle est toujours construite un petit peu différemment et chaque événement peut apporter sa patte», note Stéphane Python. Pourquoi «Véga»? Le nom de la scène est celui de l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Lyre. «C'est également la deuxième étoile à avoir été photographiée par l'humain après le soleil», glisse Bastien Bento, responsable de la communication de Paléo. Au sein d'autres festivals, la structure ne garde toutefois pas le même nom. Au Cabaret Vert, festival de Charleville-Mézières (F), elle se nomme «Zanzibar». Aux Eurockéennes, c'est tout simplement la Grande Scène. Public éparpillé Concert de Sean Paul en 2024 à Véga. Les curieux observent le chanteur de loin. Pierre Albouy En 2024, on prenait conscience d'une menue faiblesse de la scène (ou plutôt de son emplacement) durant le concert du chanteur de dancehall Sean Paul. Alors que les fans inconditionnels étaient concentrés sur l'avant, de nombreux curieux ou simples gens de passage ont eu tendance à bloquer l'accès vers le cœur de la fosse en restant postés sur l'arrière du terrain, donnant un sentiment d'éparpillement. «C'est généralement le cas avec des concerts ultrafédérateurs, reconnaît Stéphane Python. Cette année, nous avons donc choisi d'enlever une imposante structure pour les bénévoles qui se trouvait en face de Véga, justement pour favoriser l'accès des festivaliers.» Davantage sur le Paléo Festival Marine Dupasquier est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2020 et couvre essentiellement la région de Nyon. Sensible aux thématiques locales, elle a effectué ses premières piges au Journal de Morges. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.