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3 days ago
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C'est qui, Fiori ?
Jeudi matin, mon amie Marie déjeune avec son gars Antoine et un de ses copains, Théo. Elle leur fait écouter le clip que Céline Dion a enregistré pour rendre hommage à Serge Fiori. Antoine demande : « C'est qui, Fiori ? » Théo fait signe qu'il ne sait pas. Oui, jeudi dernier, au Québec, il y avait encore des gens qui ne connaissaient pas le leader d'Harmonium. Antoine et Théo sont deux gars, début vingtaine, brillants et actifs. Deux universitaires passionnés aux champs d'intérêt variés, très occupés par leurs emplois d'été. Que deux jours après la magnifique cérémonie d'hommage national, ils ne soient toujours pas au courant du décès de ce grand génie musical, c'est déjà fort étonnant, mais tel est le monde actuel. Antoine et Théo ne lisent pas les journaux, le matin. Ils ne regardent pas les nouvelles, le soir. Ce qui les relie à la société, ce sont leurs réseaux sociaux. Et leurs réseaux sociaux les bombardent d'informations sur leurs préoccupations : le rap, les sports, les séries, les affaires, les voyages. En boucle. La nouvelle à propos de Serge Fiori n'a pas transpercé leur cylindre. Même un deuil national n'a pas raison du cloisonnement des algorithmes. Ce qui est le plus bouleversant, ce n'est pas que les deux gars ne sachent pas que Fiori vienne de mourir, ce qui est le plus bouleversant, c'est que les deux gars ne savaient pas que Fiori était vivant. Ce serait facile de tomber dans les clichés. Ah, les jeunes, ils n'ont pas de culture ! Ils ne s'intéressent qu'à la musique anglophone. Ils ne respectent pas les grands du passé. Ils sont assimilés. Ce n'est pas ça, la vérité. Ce qui branche musicalement Antoine et Théo, c'est le rap : Kendrick Lamar, Drake, Travis Scott, 21 Savage, Lil Wayne, Young Thug… Le rap québécois aussi, FouKi, Loud, Koriass, Fredz… C'est ce qu'ils aiment. C'est ce qu'ils écoutent. Et ils en écoutent un char et une barge. À leur âge, je m'achetais six albums chez Sam the Record Man, et je passais au travers durant un mois. Aujourd'hui, en un mois, ils reçoivent, sur leur téléphone, des milliers et des milliers de chansons. Nous, on n'en avait jamais assez, eux, ils en ont plus qu'ils ne peuvent en écouter. Ce sont deux approches de la vie complètement différentes. C'est difficile d'être curieux quand tu es comblé. S'il y a des jeunes au Québec qui ne connaissent pas Serge Fiori, ce n'est pas leur faute, c'est la nôtre. La culture est une course à relais, on ne peut pas reprocher à la personne qui nous suit de courir les mains vides si on ne lui a pas transmis le témoin. Avant le 24 juin dernier, c'était quand, la dernière fois que vous aviez entendu ces tounes revenir dans vos oreilles, tout le temps : Dixie, Harmonium, Un musicien parmi tant d'autres, Pour un instant, Viens danser ? Comment voulez-vous qu'Antoine et Théo les connaissent si on ne les fait plus jouer ? C'est d'abord aux parents de faire sonner dans leur maison les Félix, Léveillée, Vigneault, Leyrac, Julien, Charlebois, Dufresne, Beau Dommage, Harmonium, Piché, pour qu'ils deviennent des souvenirs d'enfance de leur progéniture. Pour qu'ils fassent partie de la bande sonore de leur début de vie. Et c'est à la société québécoise de les garder présents pendant que grandissent les enfants. Sur nos ondes, ça prend des émissions, des balados, des clips de classiques québécois, sur les plateformes, ça prend des documentaires à propos de nos géants, sur les réseaux sociaux, il faut se servir des standards de notre répertoire pour le faire découvrir, ça prend des quiz de musique keb, un Hitster de chez nous, ça prend plus de pubs qui font revivre nos vieux hits (dommage qu'aucune chanson québécoise ne dise RONA), ça prend plus de rappeurs qui échantillonnent du Gerry ou du Marjo, ça prend des challenges avec des tounes de chez nous, ça prend un concours de la plus grande chanson québécoise. Ça prend une volonté. Il faut que les œuvres ne revivent pas juste quand leurs auteurs meurent. L'école devrait aussi fournir sa part d'efforts. Je sais, elle en a tant à faire. Mais un cours de culture populaire québécoise au secondaire, ce serait essentiel, pour que les Deschamps, Tremblay, Vigneault, Clémence, Janette, Ginette ne tombent jamais dans l'oubli. Il faut que la culture des légendes du Québec se rende aux jeunes, et ne pas attendre que les jeunes se rendent à la culture des légendes du Québec. Les jeunes en ont déjà beaucoup sur le chemin. Ils sont sollicités de tous les côtés. C'est à nous de les entraîner côté fierté, côté identité. Parce que c'est ça, la grande différence entre les Fiori, Ferland, Vigneault, Dodo et les autres monstres sacrés du monde artistique international, ils sont le meilleur de nous-mêmes. Et c'est en faisant fructifier le meilleur de nous-mêmes que les jeunes deviendront meilleurs que nous. Et ce sera mieux pour nous tous. J'espère que depuis jeudi matin, Antoine et Théo ont pris le temps d'écouter du Fiori. Peut-être pas. Il faudrait que Marie leur en mette, à leur prochain repas ensemble. Je ne sais pas s'ils vont apprécier. Je crois que oui. Il y a tellement de liberté dans les pièces d'Harmonium. L'important, c'est qu'ils lui donnent une chance. Qu'Antoine et Théo donnent une chance à Serge d'enchanter deux Québécois de plus. Une chanson, qu'elle ait été faite en 1975 ou en 2025, c'est toujours une nouvelle chanson, quand on l'entend pour la première fois. Amusez-vous, les jeunes, il y a plein de grandes nouvelles anciennes chansons à déguster. On les a mises au monde, vous devriez peut-être les écouter. Lisez l'article « Un hommage, haut dans les nuages »


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16-07-2025
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Un hommage qui marque l'histoire
Judi Richards levant un doigt vers le ciel lors de la cérémonie à la salle Wilfrid-Pelletier, mardi Quand Judi Richards a surgi du fond de la scène pour reprendre le mythique passage vocal qu'elle a créé en 1975 sur Histoires sans paroles, ma gorge s'est serrée. Déjà que j'étais en état de choc devant la réunion des anciens membres d'Harmonium (Louis Valois, Monique Fauteux, Serge Locat, Libert Subirana, Pierre Daigneault – sans toutefois la présence de Michel Normandeau). Mais lorsque Richard Séguin a interprété Ça fait du bien en compagnie de Michel Rivard, les larmes sont venues. Fiori, Séguin et Rivard endossaient tout à coup les costumes du loup, du renard et du lion laissés au vestiaire 50 ans plus tôt par Leclerc, Vigneault et Charlebois. Il faut dire que Rivard et Séguin étaient arrivés sur scène plus tôt avec Paul Piché et Gilles Valiquette. Et que Monique Fauteux avait offert de sa précieuse voix Le Corridor. Ouf ! C'était beaucoup ! Des moments comme ceux-là, il y en a peu dans l'histoire d'un peuple. C'est à ces émotions que les spectateurs et les téléspectateurs qui ont regardé l'hommage à Serge Fiori ont eu droit. Cette cérémonie, qui avait un pied dans le rituel et l'autre dans le spectacle, marque littéralement l'histoire. Jamais plus on ne pourra créer un hommage national sans penser à ce que Dominic Champagne (formidablement bien secondé par le réalisateur Pierre Séguin) a réussi à faire en quelques jours. Il avait promis de « petits miracles ». Il a déplacé des montagnes. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Le public réagissant lors de la cérémonie à la salle Wilfrid-Pelletier, mardi L'hommage qui a été rendu à Serge Fiori suit de près le prodigieux discours qu'Antoine Bertrand a prononcé le 24 juin dernier lors de la fête nationale. Faut-il y voir un signe ? En tout cas, pour avoir été dans la salle, chacune des allusions à la ferveur nationaliste de Fiori a fait bondir le public. Il y avait longtemps que j'avais entendu une telle clameur de la part d'une foule. Je veux souligner le choix judicieux de la salle Wilfrid-Pelletier qui a permis d'offrir des conditions optimales aux artistes venus chanter l'œuvre de Fiori, lui qui ne visait rien de moins que l'excellence pour réaliser ses disques et faire ses spectacles. On aurait voulu que cet évènement dure plus longtemps. On le sait, les chansons de Fiori sont plus noires que blanches. Mais jamais je n'ai senti de lourdeur dans cet hommage. Bien sûr, le choix de Dixie, qui symbolise la belle saison sur le disque Si on avait besoin d'une cinquième saison, aurait fait lever la salle en cette journée, sans doute l'une des plus belles de l'été 2025. Mais les artistes qui ont osé porter le répertoire de celui qui avait la réputation de créer des chansons symphoniques ont trouvé une manière de les rendre qui aurait sans doute beaucoup plu à Serge Fiori. Chapeau à Philippe Brach (Chanson noire), Klô Pelgag (Comme un sage), Marie-Pierre Arthur (Depuis l'automne) et Mathieu Mckenzie (Un musicien parmi tant d'autres). Merci de si bien passer le relais ! PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Michel Barrette lors de l'hommage à Serge Fiori, mardi Le ton léger et facétieux qu'aimait avoir Serge Fiori a été largement souligné par ceux qui ont présenté des allocutions (Régis Labeaume, Michel Rivard, Normand Brathwaite, Michel Barrette). Quant à Luc Picard, Guylaine Tremblay et Biz, ils ont rappelé l'esprit engagé de cet artiste qui fut une sorte de Baudelaire s'étant enfargé dans les partitions de Genesis et de Supertramp. Oui, ce sont les chansons de Serge Fiori que nous avons entendues. Mais c'était surtout celles d'Harmonium. Je suis d'accord avec Louis Valois quand il dit que, malgré l'énorme place que Fiori a prise dans la composition des musiques et l'écriture des textes, le fruit de tout cela est d'abord celui d'un groupe. Une large part du génie de Fiori a été de bien s'entourer. Il a eu envie de sons rares comme celui du mellotron ? Il a mis le grappin sur Serge Locat. Il lui fallait des ondes Martenot ? Vite, Marie Bernard. Il a eu le désir d'une voix féminine sublime et rare ? Il a déniché Monique Fauteux. Il lui fallait un vieux sage pour élever son projet de L'Heptade ? Il a trouvé le chemin menant vers Neil Chotem. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Monique Fauteux sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier, mardi Cela a donné des chansons d'une sonorité complètement unique. Quant à la poésie, elle a pris véritablement vie parce qu'elle rejoint des musiques conçues juste pour elle. Michel Rivard a dit avec beaucoup d'humour que lorsque Serge Fiori expliquait le concept de L'Heptade et ses sept niveaux de conscience, « on ne comprenait pas tout, tout, tout ». On ne comprend toujours pas certains fragments de ses chansons. Ce qui compte, c'est qu'on cherche encore, en chantant. Il nous reste donc les quatre disques d'Harmonium (en incluant l'enregistrement public), l'incomparable Deux cents nuits à l'heure, avec Richard Séguin, deux disques solos, des chansons écrites pour d'autres (Diane Dufresne, Nanette Workman), des musiques de film, des mantras, de même que des enregistrements qui lui rendent hommage (Harmonium symphonique, Seul ensemble et Fiori : Un musicien parmi tant d'autres). Pas mal comme héritage ! J'ai beaucoup entendu dire ces derniers jours à quel point Serge Fiori a façonné la vie des gens. Sa musique et ses mots ont correspondu à des évènements ou à des épreuves de beaucoup de personnes. C'est ce que ces femmes et ces hommes expriment aujourd'hui : une reconnaissance à l'égard de cet artiste qui les a accompagnés, sans trop le savoir, dans leur ascension vers quelque chose qui a la forme du premier ciel.


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16-07-2025
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Un hommage, haut dans les nuages
Des gorges nouées, des sanglots étouffés, des yeux pleins d'eau, mais aussi bien des souvenirs heureux et des rires ont marqué l'hommage national rendu mardi à Serge Fiori, l'âme du groupe Harmonium, mort le 24 juin dernier. Aérienne, poétique, politique aussi, la cérémonie fut empreinte d'une grandeur toute simple, à l'image de l'homme décrit par ses proches. Il y a de toute évidence deux Serge Fiori. Il y a d'abord l'idole de plus d'une génération, de ceux qui avaient 15 ou 20 ans surtout au milieu des années 1970 et qui ont pris leur envol en écoutant les chansons d'Harmonium. Il y a aussi l'homme sensible, aussi chaleureux que son rire, mais miné par l'anxiété, qui a vécu l'essentiel de sa vie dans la discrétion plutôt que sous les feux de la rampe. Il ne pouvait plus se défiler, mardi. La lumière bleutée qui a enveloppé la scène de la salle Wilfrid-Pelletier était toute pour lui. Enfin, presque toute pour lui, puisque de nombreux amis, artistes de la chanson pour la plupart, se sont succédé sur scène au cours d'une touchante cérémonie de près de deux heures. Sa présence s'incarnait dans deux objets placés à l'avant-scène, à proximité d'une gerbe de fleurs blanches : l'urne renfermant ses cendres et une guitare acoustique, son instrument de prédilection. Non loin en arrière, un drapeau du Québec. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE L'urne renfermant les cendres de Serge Fiori Le drapeau était là pour souligner le caractère officiel de la cérémonie, à laquelle assistaient bien sûr le premier ministre François Legault et plusieurs autres politiciens, mais rappelait aussi que Serge Fiori était et a toujours été un indépendantiste convaincu. « Tu nous auras quittés avec cette immense soif de liberté politique pour le Québec. Tu n'avais jamais accepté qu'on se dise non. On va s'en souvenir », a d'ailleurs promis l'ancien maire de Québec Régis Labeaume, devenu ami par hasard et sur le tard avec le chanteur d'Harmonium. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:34 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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Normand Brathwaite a quant à lui évoqué une conversation avec le chanteur à l'occasion de laquelle ils se désolaient de voir des artistes d'ici passer à l'anglais dans les refrains de leurs chansons en français. « On devrait peut-être avoir une petite pensée pour Serge qui a plus de courage que bien des Québécois », a-t-il ajouté. Une forte fragilité Serge Grimaux, qui fut gérant et surtout ami de Serge Fiori, a été le premier à prendre la parole. Après l'avoir cédée brièvement à François Legault, qui a souligné notamment la contribution exceptionnelle du disparu à la société québécoise, il l'a reprise, parlant de son ami comme d'un être dont la fragilité devenait une force lorsqu'il se mettait à la musique. « Ta guitare sonnait comme une cathédrale », a-t-il dit. Peu après, alors que Luc Picard évoquait la voix si particulière de Serge Fiori, à la fois si singulière et si familière dès la première écoute, un cortège de guitaristes est apparu sur scène. Menés par Richard Séguin, qui a signé avec Fiori l'album Deux cents nuits à l'heure, on a vite reconnu Michel Rivard, Paul Piché, Gilles Valiquette, Vincent Vallières, Marc Pérusse et puis un jeunot, qui est plus acteur que musicien, Henri Picard, héros d'une anecdote racontée par son père. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Luc Picard Luc Picard notamment parlé de ce qu'il y avait de beau dans la fragilité et dans la sincérité de Serge Fiori, qu'il a décrit comme « un être humain non pas armé de musique, mais déshabillé par elle ». À la fin de son allocution poétique et enflammée, le comédien s'est exclamé : « Les amis, les miracles se peuvent : Harmonium ! » Ce qu'on avait deviné dans la pénombre est en effet advenu : côté jardin, Louis Valois, Monique Fauteux, Serge Locat, Libert Subirana et Pierre Daigneault, qui furent tous de l'aventure d'Harmonium, s'étaient glissés derrière leurs instruments. Ensemble, ils ont interprété Histoire sans paroles, avec Paul Picard (de Maneige) à la batterie et la participation de Judi Richards au chant. Ce fut le premier de plusieurs moments musicaux extrêmement touchants, offerts aux milliers de personnes venues dire au revoir à Serge Fiori. La salle Wilfrid-Pelletier était, comme on s'en doute, au maximum de capacité. Avant de s'installer tout au fond, on avait notamment croisé Luc Plamondon, Louise Latraverse, Marie Michèle Desrosiers et Pierre Huet de Beau Dommage et bien d'autres visages connus. Ceux qui ont défilé sur scène l'étaient tout autant. On a eu le bonheur d'entendre Richard Séguin entonner Ça fait du bien, chanson emblématique de son album en duo avec Fiori. On a versé une larme avec Louis Valois, qui a évoqué l'ami de ses 20 ans. « Ta voix était extraordinaire. Ton rêve était fou, a-t-il dit avec tendresse. Tu as porté haut l'amour de ta génération. » On a frissonné en écoutant Monique Fauteux chanter Le corridor, chanson qui dit « vivre, c'est mourir quand il le faut… » Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:35 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:28 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Puis, après avoir repris contenance et souligné le côté bordélique de Serge Fiori, il a ajouté : « Quand tu nous racontais L'heptade, je ne comprenais pas tout, tout, tout. Il suffisait que tu la chantes pour qu'on te suive n'importe où. » Il ne fut pas le seul à mêler rire et sanglots. Régis Labeaume a aussi oscillé entre ces deux pôles en racontant cette amitié aussi inattendue que tardive dans sa vie. « Fiori, je m'ennuie, a-t-il dit, mais surtout, je t'aime. » Et c'est l'une des choses qui étaient belles dans cette cérémonie : elle n'a pas été portée seulement par des gens qui racontaient Serge Fiori au passé, mais surtout au présent. Dans les liens visiblement nombreux qu'il entretenait autant avec Michel Barrette que Normand Brathwaite. Des gens qui l'avaient d'abord admiré, souvent, et qui avaient découvert l'homme rieur et la personne attachante qu'il était en privé. Ce fut aussi une très belle plongée dans son œuvre puisque, au cours de la cérémonie, on a pu entendre plusieurs chansons d'Harmonium. Philippe Brach a chanté Chanson noire. Marie-Pierre Arthur a porté Depuis l'automne. Vers la fin, Klô Pelgag a bellement élevé Comme un sage, morceau aussi entendu en début de cérémonie dans une version mettant en valeur la voix toute nue de Serge Fiori. PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE Philippe Brach La cérémonie s'est terminée sur l'évocation du dernier projet musical de l'âme d'Harmonium : une version de sa chanson Un musicien parmi tant d'autres chantée dans les langues des 11 nations autochtones présentes au Québec. C'est Biz qui l'a expliqué, et le projet s'est incarné dans une interprétation en chœur, par tous les participants à l'hommage, avec une participation spéciale de Mathieu Mckenzie, du groupe Maten, qui a glissé une phrase en innu. Après un clin d'œil préenregistré de Céline Dion, la salle a repris le célèbre air : « Où est allé tout ce monde qui avait quelque chose à raconter, on a mis quelqu'un au monde, on devrait peut-être l'écouter ? » Le chant a persisté pendant de longues minutes, alors que les lumières de la salle s'étaient rallumées et que l'urne et la guitare de Fiori étaient reparties dans les coulisses de l'éternité.


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15-07-2025
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Un dernier adieu à Serge Fiori
Hélène Lévesque, la veuve de Serge Fiori, porte un lampion sur la scène. (Montréal) Le Québec a dit un dernier adieu à Serge Fiori, figure marquante de la musique, qui laisse derrière lui une « œuvre immortelle ». La Presse Canadienne Des milliers de personnes sont venues assister mardi à la cérémonie d'hommage national en mémoire de l'artiste à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, à Montréal. L'évènement a été entremêlé de témoignages, d'anecdotes et de morceaux marquants de l'auteur-compositeur-interprète. La cérémonie s'est ouverte avec une allocution du premier ministre François Legault, relatant notamment le parcours du cofondateur du groupe Harmonium. Quelques minutes avant le début de l'évènement, M. Legault a parlé de l'artiste comme « un grand musicien, un grand compositeur, un grand Québécois », qui a particulièrement marqué sa génération. « Je me rappelle, au début de 1974, quand le premier album d'Harmonium est sorti, j'avais 16 ans. Et comme beaucoup de jeunes, je me suis senti interpellé. Serge Fiori, c'était un peu comme un gourou. Il avait des paroles qui nous motivaient. […] Il a rendu notre vie plus belle », a dit le premier ministre aux journalistes à son arrivée à la Place des Arts. Serge Grimaux, ami et gérant de Fiori, a assuré le rôle de maître d'œuvre de la cérémonie. Aussi en ouverture, il a rendu hommage à l'artiste décédé le 24 juin à 73 ans, en racontant certaines anecdotes cocasses. Le comédien Luc Picard et le bassiste d'Harmonium Louis Valois ont suivi chacun leur tour avec un hommage. « On a fait un voyage unique », a lancé Louis Valois en regardant l'urne qui trônait sur la scène aux côtés de la guitare du chanteur. L'auteur-compositeur-interprète Michel Rivard a invité à un moment de silence après avoir livré à son tour un témoignage sur son ami et ancien colocataire. L'ancien maire de Québec, Régis Labeaume, a causé une ovation debout lorsqu'il a souligné les convictions souverainistes de Fiori. Plus tard, l'humoriste Normand Brathwaite a évoqué l'importance pour l'artiste de chanter en français. Serge Fiori a marqué l'univers musical du Québec pendant les années d'activité du mythique groupe progressif et après, que ce soit en duo avec Richard Séguin où à travers des projets solos. Serge Fiori est né le 4 mars 1952 dans le quartier de la Petite Italie, à Montréal. Harmonium a sorti trois albums : Harmonium, en 1974, connu pour d'importants succès comme Pour un instant et Un musicien parmi tant d'autres, suivi par Si on avait besoin d'une cinquième saison en 1975 et de L'Heptade en 1976. Le drapeau du Québec qui domine l'hôtel du Parlement a été mis en berne pour souligner le deuil national.


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15-07-2025
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Dernier hommage à Serge Fiori, les doutes de Carney et Moscou a besoin de « temps »
La journée passe vite. Voici les trois nouvelles qui ont marqué l'actualité jusqu'ici. L'hommage national s'est tenu à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, à Montréal L'hommage national à Serge Fiori s'est déroulé à Montréal mardi après-midi. Plusieurs personnalités publiques ont participé à l'événement, dont le premier ministre François Legault, les chanteurs Richard Séguin et Michel Rivard, et l'acteur Luc Picard. Le cofondateur du groupe Harmonium s'est éteint le 24 juin à 73 ans. Carney doute du retrait des droits de douane même avec un accord négocié Pendant que Donald Trump qualifie d'« entente » les lettres qui menacent de frapper le Canada de nouvelles mesures tarifaires, le premier ministre Mark Carney soutient qu'un accord négocié avec les États-Unis est toujours possible, mais que cela n'éliminera pas forcément les droits de douane. PHOTO SPENCER COLBY, LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Canada, Mark Carney Lisez l'article