Dernières actualités avec #IAM


Le Figaro
17-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
Les punchlines du rap marseillais détournées pour une campagne anti-déchets
Le studio de création graphique Parade a installé début juillet des affiches dans la cité phocéenne reprenant de célèbres phrases de la culture hip-hop. « Marseille, c'est la bouffe, le foot, le rap ». Anatole Royer, fondateur du studio de création graphique Parade l'a bien compris : pour s'adresser aux habitants de la cité phocéenne, il faut se rattacher à un sujet qui les passionne. Depuis plus d'une semaine, une trentaine d'affiches multicolores orne les abords des plages. Elles arborent des phrases inscrites en lettres capitales qui interpellent les passants. « Oh cousine, tu clean ou je t'explose ? », « Ce soir j'oublie tout, sauf les bouteilles vides »... Ces expressions ne sortent pas de nulle part. Elles reprennent les paroles les plus célèbres du rap marseillais. Un extrait d'IAM dans Je danse le Mia (« Oh cousine, tu danses ou je t'explose ? »), ou encore de Jul dans J'oublie tout (« Ce soir j'oublie tout, je cherche mon chemin, je fais des détours »). « J'adore écrire ou réécrire des punchlines », admet le fondateur de Parade, un studio de graphisme de la région lancé il y a une dizaine d'années. Le rappeur SCH, aussi, apparaît sur quelques-unes des affiches : « Wesh alors ma race, quand tu pars, tu ramasses » au lieu de « Wesh alors ma race, tranquille ou quoi ? », ou « Ça prend ton Audi, ça prend ta gadji (femme, NDLR), ça prend ta CB (Carte bancaire, NDLR)» paroles auxquelles on rajoute « Ça prend le reste de ton déjeuner »... Une trentaine d'affiches a été apposée dans Marseille. @ Publicité Campagne anti-déchets Parmi toutes ces affiches, un élément revient. Chacun des textes a été changé en un cri d'alerte écologique. « Ce n'est pas compliqué de mettre ses déchets à la poubelle », interpelle Anatole Royer, sidéré. Le graphiste dit rencontrer ce fléau lors de chacune de ses promenades sur les plages phocéennes. Un grand regret dans une « ville aussi géniale » que Marseille, qui est « moins sale qu'on ne le pense », dit-il. Le problème, selon lui, vient de la manière dont la ville communique sur le ramassage des déchets : « Les affiches de la commune sont trop institutionnelles, personne ne les lit. J'ai voulu réfléchir à une manière de dire la même chose, mais d'une façon plus ludique. Malheureusement, la mairie ne peut pas s'exprimer comme je l'ai fait. » C'est plus de l'éducation qu'autre chose Fondateur de Parade Le graphiste n'a pourtant pas d'attache particulière au mouvement écologiste. « J'ai toujours été engagé, remarque-t-il. Mais je ne suis jamais allé manifester dans les rues pour ça. » Selon lui, ramasser ses déchets ne relève même pas d'un geste écologique, « c'est plus de l'éducation qu'autre chose ». Il pense aussi que « tout le monde devrait être écologique à cette échelle » et que c'est « simplement du bon sens » d'agir de la sorte. À lire aussi À Paris comme à Marseille, la cérémonie des Flammes s'ouvre aux fans de rap et de hip-hop Réactions contrastées Pour le moment, son initiative est saluée par « 99 % des Marseillais». En particulier les jeunes, fortement attachés au rap de la Région. Sur Instagram, sa publication regroupe près de 10 000 réactions positives. « Meilleure campagne de tous les temps », peut-on lire dans certains commentaires. « Belle initiative, à la marseillaise », écrit un internaute. « Il faut que la jeunesse prenne conscience, j'en vois trop encore jeter même depuis les rochers », estime un autre. La mairie de Marseille s'est même abonnée à son compte. L'initiative a aussi ses détracteurs dont la voix, plus minoritaire, résonne aussi sur les réseaux sociaux. « J'ai surtout reçu des messages d'associations féministes », confie Anatole Royer. Ces dernières lui reprochent le collage de l'affiche reprenant la punchline d'IAM : « Oh cousine, tu clean ou je t'explose ? ». « C'est une injure à toutes les femmes », « racisme, violence, sexisme, chantage tout y est », « c'est effarant d'avoir choisi un extrait qui illustre les violences misogynes et rappelle aux femmes la menace constante qui pèse sur elles », s'indignent-elles sur la Toile. Une association de défense des cochons reproche au graphiste de « colporter une image sale des cochons » sur cet extrait modifié de Bande Organisé. @ Le graphiste a publié un communiqué pour présenter ses excuses et expliquer qu'il ne voulait pas mettre en avant le sujet des violences faites aux femmes. « Je n'y ai pas pensé une seule seconde, dit-il. Je regrette cette lecture. C'est un combat qui m'est cher aussi et que je ne prends pas à la légère. Oui, c'est vulgaire, mais c'est la phrase qui est vulgaire. Le rap est parfois vulgaire. » Pire encore, sa campagne de sensibilisation a attisé la colère d'une association de défense des cochons qui lui reproche de « colporter une image sale des cochons » sur cet extrait modifié de Bande Organisée: « Nique ta mère sur la Canebière, nique les porcs sur le Vieux-Port. », au lieu de « Nique tes morts sur le Vieux-Port ». Une remarque qu'il dit avoir prise avec humour, car « c'est ça la beauté de 2025 ».

Le Soir
16-07-2025
- Entertainment
- Le Soir
Malgré la polémique, Amir maintenu aux Francos de Spa
Il n'aura pas fallu plus de 48 heures pour qu'Amir ne vole la vedette à tous les autres artistes présents aux Francofolies de Spa ce week-end. A IAM autant qu'à Julien Doré, à Clara Luciani autant qu'à Dadju ; effet collatéral de la polémique née, ce mardi, de la publication par une dizaine d'artistes (Colt, Lovelace, Nicou, Lauravioli, Isaac, Libra Romea, CHOSE, SMR, Nkey et Mado) d'un communiqué pour dénoncer la présence de l'artiste franco-israélien au festival. Ils pointaient ses liens supposés avec le régime de Binyamin Netanyahou. Leur argumentaire repose en grande partie sur les affirmations du collectif Liège Occupation Free qui, en juin, faisait valoir dans le chef d'Amir « l'absence de prise de position critique face aux crimes commis par le gouvernement israélien, tout en ayant publiquement exprimé son soutien à celui-ci » et soulignait sa participation à « un événement dans la colonie illégale d'Hébron ». À lire aussi Après Yoa, qui, via sa page Instagram, a fait savoir qu'elle ne prendrait pas part aux Francofolies de Spa en signe de protestation, ce sont deux autres artistes programmées qui, entre-temps, ont également annulé leur venue ce week-end, Libra Romea et RaQL, qui se sont également exprimées sur Instagram ce mercredi. « Pas possible pour moi de jouer sur une line-up avec un ancien soldat de l'armée israélienne, surtout vu le contexte actuel et son soutien affiché à cette politique. Je préfère rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine », a déclaré la première. La seconde précisait de son côté qu'« aucun acte n'est anodin dans un pays de colon » pour justifier son boycott du festival spadois. Face à la polémique et à ces trois annulations, les organisateurs des Francofolies cherchent de leur côté à garder la tête froide. Amir y sera bien programmé, à l'horaire prévu, ce vendredi à 19 h 15, comme « artiste de chanson populaire, porteur d'un répertoire centré sur des thèmes universels et consensuels tels que l'amour, la fête, la quête de soi et la résilience », précisent-ils dans un communiqué. « Dans un contexte international dramatique, il est compréhensible que des citoyens et artistes nous interpellent sur les engagements d'un artiste à l'affiche. Ces questions méritent d'être posées, mais elles appellent aussi à la nuance », précise encore le communiqué. « On ne déprogramme pas un artiste parce que des gens ne veulent pas le voir », prolonge Marc Radelet, responsable de la communication des Francofolies. Les organisateurs ne s'estiment pas en mesure d'évaluer « l'intégralité de sa trajectoire personnelle ou d'accéder à l'intime de ses convictions ». Reste une triple épine dans le pied : celle de remplacer Yoa, vendredi, à 48 heures de l'événement, ainsi que les deux DJ belges. Programmé au festival Les Gens d'Ere Maintenir Amir à l'affiche, c'est aussi l'option prise par le festival Les Gens d'Ere (près de Tournai), où le Franco-israélien se produira la semaine prochaine. « On espère que cela ne fera pas tache d'huile jusque chez nous. Mais on n'est pas au même niveau que les Francofolies en termes de popularité ou de couverture médiatique », soutient Gwen Vanzeveren, président du festival. « Il ne faut pas faire d'amalgame. On est sur la même ligne que les Francofolies. Reprocher à Amir d'avoir fait son service militaire n'a pas de valeur quand on sait que celui-ci est obligatoire en Israël. On ne peut pas assimiler ça à une volonté de sa part. » Pour l'organisateur du festival tournaisien, l'annulation aurait aussi de lourdes conséquences financières, à la fois parce que le cachet d'Amir devrait être honoré, mais qu'il lui faudrait aussi honorer celui de son/sa remplaçante. « Si on devait en arriver à annuler un artiste de ce niveau parce qu'il prenait ou aurait pris des positions qui vont à l'encontre de nos valeurs, la pérennité du festival serait menacée », note-t-il encore.


Le Parisien
14-07-2025
- Entertainment
- Le Parisien
Francofolies 2025 : « Quatre soirées complètes sur cinq, c'est super dans le contexte actuel »
« Ce qui compte, c'est ce qui ne se compte pas. » Émilie Yakich reprend les paroles de Victor Solf, l'un des artistes marquants de la 41e édition des Francofolies de La Rochelle , pour éluder la question du bilan chiffré. La codirectrice du festival francophone, qui a repris le flambeau de Gérard Pont l'an dernier, parle d'une « très belle édition » mais ne donne pas de chiffres d'affluence. « On ne le fait plus depuis plusieurs années. » De la première soirée avec Jean-Louis Aubert et Véronique Sanson , jeudi dernier, à la dernière avec IAM et Lamomali , ce lundi soir, la scène Jean-Louis Foulquier a quasiment rempli tous les soirs. « Quatre soirées complètes sur cinq, c'est super dans le contexte actuel », estime Émilie Yakich. Une allusion à la difficulté des grands festivals à remplir cet été.


Le Figaro
10-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
« J'ai commencé à 16 ans en gagnant 500 euros par jour » : à Marseille, en immersion dans la cité de la drogue
REPORTAGE - Depuis des mois, les narcotrafiquants se livrent à une guerre de territoire qui a fait de nombreux morts et blessés. Le niveau de gangrène est tel que les forces de l'ordre doivent redoubler d'efforts. « Petit frère veut grandir trop vite… , à 13 ans, il aime déjà l'argent. Avide, mais ses poches sont arides, alors on fait le caïd… » Ces mots saccadés sur une boucle d'un sample musical sont ceux de IAM. Le groupe de rap emblématique de la cité phocéenne racontait, il y a trente ans déjà, à la manière de poètes de l'urbain, la brutalité, les écueils des business illicites dans les quartiers populaires. Les années ont passé depuis la sortie de ce titre. Les petits frères sont devenus des « baby killers » lobotomisés par l'appât du gain, de la drogue, magnifié à travers les réseaux sociaux. Le quartier de Maison-Blanche, résidence dégradée, cumule les difficultés. Ici, plusieurs jeunes ont été tués. Olivier Coret pour Le Figaro Mag « La misère n'est pas plus douce sous le soleil de la Méditerranée », veut ajouter, à la fois philosophe et résigné, Oscar, un habitant de la cité de La Paternelle, à Marseille. Il est né et a grandi ici, tout comme ses parents et ses enfants. Il n'a jamais envisagé de quitter cet endroit. Ancien ouvrier manutentionnaire, son physique raconte des années d'un labeur éreintant. Il s'amuse…