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L'Équipe
6 days ago
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« C'est au poignet que je souffre le plus » : Biniam Girmay, la grosse frayeur à quatre jours de l'arrivée du Tour de France 2025 sur les Champs-Élysées
L'Érythréen Biniam Girmay, Maillot Vert du Tour en 2024, est moins chanceux cette année. Sa chute mercredi lors du sprint remet en question ses rêves de victoire sur les Champs-Élysées dimanche. Biniam Girmay était arrivé sur ce Tour de France avec les mêmes étincelles dans les yeux qu'à sa descente du podium final l'an passé à Nice, lorsqu'il avait été le premier Africain à remporter le classement par points. Ce Maillot Vert est resté depuis un an tout un symbole pour le cyclisme africain, qui avait enfin trouvé son icône. L'Érythréen (25 ans) toujours très prudent dans ces déclarations avait eu du mal à calmer cet engouement autour de son nom. « Si je peux être un exemple pour les générations à venir, c'est évidemment une fierté, confiait-il. Mais je ne veux pas non plus prendre toute la place. Je suis un Érythréen et le continent africain est immense, je ne sais pas comment le cyclisme peut se développer dans d'autres pays que je ne connais pas. » Ses trois victoires d'étapes l'an passé avaient provoqué un enthousiasme débordant dans beaucoup de pays où la culture cycliste est bien ancrée. Chez lui, en Érythrée, évidemment, où il retourne régulièrement accueilli en héros. Mais aussi au Rwanda, où les maillots Intermarché-Wanty sont visibles à chaque coin de rue, sur le dos des pilotes des vélo-taxi ou sur celui des jeunes cyclistes en herbe. Mercredi, dans les rues d'Asmara, la capitale de l'Érythrée perchée à 2300 mètres sur le plateau qui domine la mer Rouge, ses supporters ont vécu un sale moment en voyant les images de la chute. « Tout le monde était survolté dans les cafés et les cinémas (où sont retransmises en direct les images du Tour) avant l'accident, raconte Miriam Habtai, membre du comité directeur de la Fédération érythréenne de cyclisme jointe au téléphone. Quand on a vu que des coureurs tombaient, il y a eu un long silence. Après, on cherchait à reconnaître Bini. C'est terrible pour nous parce qu'on ne sait rien de sa blessure. » Comment Jonathan Milan a évité la chute À 6000 kilomètres de là, au bout du Boulevard Franklin Roosevelt à Valence, où étaient garés les cars des équipes dans le prolongement de la ligne d'arrivée de la 17e étape du Tour, celui des Intermarché-Wanty était entouré des dizaines de drapeaux érythréens flottants au vent et sous la pluie, avec ces irréductibles supporters de la diaspora présents à chaque arrivée ou départ entonnant des chants érythréens en hommage à leur « Bini » national. Eux aussi voulaient en savoir plus sur l'état de santé de leur héros. Ils l'avaient vu arriver au pied du car le coude droit et la hanche abîmés, le cuissard déchiré. « Le passage difficile sur les pavés (la montée de Montmartre) avant le sprint est un endroit qui me convient parfaitement et me donne peut-être un avantage sur certains autres sprinteurs » Biniam Girmay L'Érythréen n'avait pas prononcé un mot avant de monter au chaud à l'intérieur. Le manager de l'équipe, Jean-François Bourlart avait lui aussi le visage fermé, il ne laissait pas le temps d'écouter les questions, lâchant un : « Je n'ai rien vu », particulièrement inquiet. Les supporters érythréens détrempés espéraient encore apercevoir leur idole. « Va-t-il redescendre ? », a demandé une jeune supportrice pendant que le fan-club improvisé chantait du « Bini, il a gagné !! ». À l'intérieur du Pullman, le coureur a été ausculté immédiatement par le médecin de l'équipe qui n'a décelé aucun point de fracture, ce qui a évité ainsi d'aller passer des examens complémentaires au camion médical de l'organisation ou à l'hôpital de Valence. « C'est au poignet que je souffre le plus, confiera le coureur plus tard. Cela me fait vraiment mal. » Presque au même moment, son épouse et sa fille aînée venaient de quitter Asmara pour voyager en Europe et être présentes à Paris pour l'arrivée sur les Champs-Élysées, dimanche, où leur papa et mari de champion espérait s'imposer. « C'est vrai que j'ai coché cette dernière étape, avouait-il au départ du Tour. Le passage difficile sur les pavés (la montée de Montmartre) avant le sprint est un endroit qui me convient parfaitement et me donne peut-être un avantage sur certains autres sprinteurs. » Mais il va lui falloir avaler les deux dernières étapes de haute montagne, ce jeudi et vendredi, avec leurs plus de 10 000 mètres de dénivelés au total et un poignet douloureux, pour espérer être opérationnel dimanche. Une mission bien délicate qui n'inspirait pas un grand optimisme mercredi soir dans son entourage.

L'Équipe
17-07-2025
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« La bagarre des coqs ne m'intéresse pas » : Jean-François Bourlart défend le modèle de l'équipe Intermarché-Wanty, plus petit budget du Tour de France 2025
Jean-François Bourlart, le patron de l'équipe belge Intermarché-Wanty de Biniam Girmay, maillot vert du Tour de France l'an passé, revendique les vertus de son modèle économique et en accepte les limites. L'équipe belge Intermarché-Wanty est entrée dans l'histoire du Tour de France, l'an passé, grâce à son leader érythréen Biniam Girmay, premier Noir africain à remporter une étape (la 3e, le 3 juillet, avant de s'imposer sur la 8e et la 12e) et, surtout, le classement par points. « Ce maillot vert nous a apporté quelque chose d'incroyable, c'est là vraiment que ça s'est réveillé », résume Jean-François Bourlart (50 ans), le patron de l'équipe née à la fin des années 2000 (Vérandas Willems à l'époque) sur les bases d'un club amateur, de copains, avant de franchir tous les échelons pour accéder au World Tour en 2021, avec l'arrivée d'Intermarché. Son équipe possède le plus petit budget sur ce Tour, mais ça ne l'empêche pas de croire en son concept. « Comment vit votre équipe derrière les grosses écuries ?Plutôt bien. Il y a ceux qui essaient de rattraper les monstres et ceux qui essaient de survivre. Nous sommes dans cette deuxième catégorie pour l'instant. Ce n'est pas évident mais on avance. On a un budget de 17 M€ et on continuera à vivre avec ça. On ne fait pas de bêtises, on a un grand leader avec Biniam Girmay, quelques bons équipiers et des talents en devenir comme Louis Barré qui, à un moment donné, j'espère, arrivera à un haut niveau. C'est notre façon d'exister depuis toujours. La seule différence, aujourd'hui, c'est Biniam. Le maillot vert l'an passé et ses trois victoires d'étapes nous ont propulsés dans une autre dimension. Il aurait pu devenir plus riche et aller chez UAE ou dans d'autres grosses équipes, mais il a privilégié l'ambiance, le côté familial, un peu plus cool de notre structure. Vous ne faites pas de folies. Ce modèle économique semble vertueux, mais l'inflation des budgets ne risque-t-elle pas de le rendre caduc ? Évidemment. Nous aussi, on cherche un deuxième partenaire à associer à Intermarché. Nous étions persuadés que les victoires de Biniam sur le Tour, surtout son maillot vert, nous ouvriraient des portes. C'est un personnage atypique dans l'histoire du cyclisme, il aurait dû être une attraction. Finalement, non. On a eu des touches, on a des dossiers qui avancent, on a trouvé des partenaires techniques qui veulent mettre plus d'argent. Mais toujours pas de deuxième partenaire pour prendre la place de Wanty (le co-sponsor). Aujourd'hui, l'écart est de plus en plus grand avec les grosses équipes, qui tournent entre 40 et 60 M€ de budget. Il y a peut-être encore une ou deux équipes comme la nôtre. Les autres sont entre 20 et 25 M€. « Les grosses équipes instaurent un système, une grille de salaires que nous subissons » Y a-t-il un seuil sous lequel une équipe, aujourd'hui, ne peut pas vivre en World Tour ?J'estime le seuil vital à 20 M€. Nous, on est un peu trop bas. Mais tout dépend aussi des pays. Je me mets à la place de Manu (Hubert, le patron de l'équipe Arkéa-B & B Hotels) qui doit payer 150 personnes avec des charges sociales bien plus élevées que chez nous. En Belgique, avec une masse salariale de 10 M€ pour tes coureurs, on paye 1,5 M€ de charges sociales. En France, c'est près de 5 M€. Selon vous, pourquoi assiste-t-on à une telle inflation des salaires ?Tout vient des grosses équipes. Elles instaurent un système, une grille de salaires que nous subissons. Aujourd'hui, un bon équipier, chez nous, qui ne gagne pas de course mais qui est là pour protéger Biniam Girmay et l'amener au sprint, a vu son salaire multiplié par 3,5 en un an. C'est ce que demandent les agents. Sur quoi se base la relation avec un sponsor ? La confiance, la promesse de résultats, l'image de l'équipe ?Je n'ai jamais fait de promesses de résultats. Évidemment, si un jour on me met 40 M€ sur la table, je sais que ça sera pour essayer de trouver le nouveau Pogacar et donc pour gagner le Tour. On est lucides, nous restons une équipe avec un petit budget, et on se débrouillera ainsi. De temps en temps, on gagnera une belle course. Donc il n'y a pas de promesse. C'est pour ça que les sponsors restent si longtemps avec nous. Ils me disent toujours qu'avec nous, c'est du "under promise, over deliver " ("ne promettez pas trop mais donnez plus "). On ne promet rien, mais on réussit à faire mieux que ce qu'ils attendent de nous. On ne leur dit pas : "Donnez-nous 10 millions et vous allez voir, on va faire ci ou ça ", mais plutôt "investissez un peu dans notre projet, et si on est bon, on se revoit pour augmenter l'apport ". Comment définissez-vous l'identité de votre équipe, basée en Belgique, mais avec un sponsor français ?Thierry Cotillard (le patron du groupe Les Mousquetaires) était présent dès la première heure, mais la branche belge d'Intermarché s'en occupait car nous étions une équipe belge. Les Français sont arrivés il y a deux ans. Mais on a neuf nationalités différentes chez les coureurs, et quatorze dans le staff. On parle français, néerlandais, allemand, anglais, italien. Je ne veux pas parler d'une équipe belge en fait, plutôt d'une équipe du World Tour avec des sponsors d'un peu partout. La marque de vélo est allemande, la marque des vêtements est américaine, on a un co-sponsor belge Wanty, et un majeur international avec Intermarché. « Je ne veux pas être président de l'UCI ni celui de la fédération belge de cyclisme, je ne veux pas être vedette de la télévision, je veux juste réussir mon projet » On est loin de la guéguerre communautaire en père est wallon, ma mère est flamande. Nous sommes basés en Wallonie, à Tournai, mais nous ne sommes pas, comme en football, l'équipe d'une ville, Marseille ou le PSG. Nous avons bien plus de supporters, je pense, dans d'autres pays qu'en Belgique, notamment en France. Sans doute parce qu'à nos débuts sur le Tour, on allait dans toutes les échappées. Christian Prudhomme nous avait invités (en 2017) et, tous les matins, dans le bus, je disais : "Les gars, on a la chance incroyable d'être invités, il faut y être dans toutes. "Et tous les jours, on y était, à tour de rôle. Nous voir à l'attaque mais sans faire un résultat en a peut-être fait rigoler certains. Mais on s'en foutait. On a été réinvités l'année suivante, et on a fait pareil. L'année d'après (en 2019), on a été un peu meilleurs avec Guillaume Martin, 12e au général sans avoir l'air d'y toucher. Et puis il y a eu la première victoire, l'an passé, avec Biniam et le maillot vert. Cela vous donne-t-il plus de voix par rapport aux grandes équipes ?Pourquoi devrais-je être entendu ? Je ne veux pas être président de l'UCI ni celui de la fédération belge de cyclisme, je ne veux pas être vedette de la télévision, je veux juste réussir mon projet. Et franchement, que je sois entendu ou pas, la seule lumière qui me va, c'est celle de mon équipe. La bagarre des coqs ne m'intéresse pas. On a une vision bien précise du cyclisme, on avance dans ce monde en se faufilant entre tout ce qui est déjà écrit et figé. On essaie d'y mettre à peu notre touche, ça nous réussit plutôt pas mal. » À lire aussi Pogacar, la frayeur avant les hauteurs Le bal des punks Le Ventoux ouvert à tous et à toutes Abrahamsen, la force norvégienne


Le Figaro
12-07-2025
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Tour de France : Fesse râpée, coude ensanglanté, Louis Barré le « warrior »
LE SCAN SPORT - Pris dans la violente chute à 5,5 km de l'arrivée de la 7e étape, le Français de l'équipe Intermarché-Wanty, très touché, a terminé attardé. L'allure était vive quand à 5,5 km de l'arrivée de la 7e étape à Mûr-de-Bretagne une chute violente a envoyé à terre plusieurs coureurs dont Warren Barguil, Valentin Madouas, Guillaume Martin-Guyonnet, Santiago Buitrago, Jack Haig, Joao Almeida, Edward Dunbar, Enric Mas, Ben Healy et Louis Barré. Longtemps après Tadej Pogacar, vainqueur de sa deuxième étape sur ce Tour, le Français de l'équipe Intermarché-Wanty, très amoché, a terminé l'étape à la 79e place à 8'12''. Largement déchiré, le cuissard de Louis Barré laissait apparaître sa fesse gauche largement râpée et son coude gauche était sanguinolent. Publicité Son équipe a salué son courage sur Twitter avec un titre évocateur : Louis Barré « warrior ». Avant d'assurer : « Notre guerrier Louis Barré est déterminé à continuer le Tour de France… » Ce samedi, la 8e étape du Tour de France s'élancera de Saint-Méen-le-Grand pour rejoindre Laval (171,4 km). Louis Barré qui occupe la 95e place du classement général à 41'13'' de Tadej Pogacar devrait, après une nuit inconfortable, être au rendez-vous. Mercato : L'international français Théo Hernandez signe trois ans à Al-Hilal


Le Parisien
11-07-2025
- Sport
- Le Parisien
« Je fais ce que je peux avec les jambes que j'ai » : pour les Français, un début de Tour courageux mais décevant
Il a fini l'étape comme il a pu, le cuissard tout déchiré, laissant voir sa fesse gauche brûlée, rouge vif, sous le soleil brûlant de Bretagne. Louis Barré , 25 ans, a payé pour apprendre pour ses débuts sur le Tour de France . Alors qu'il bataille dans le groupe de tête, ce vendredi, entre les deux ascensions finales de Mûr-de-Bretagne, le coureur d'Intermarché-Wanty est pris dans une chute à pleine vitesse. Un coup dur pour l'un des régionaux de cette étape bretonne, attendu après ses belles performances printanières sur l'Amstel Gold Race ou le Dauphiné. Mais Louis Barré se relève et termine l'étape. Au courage. A l'image de tous les coureurs français après ces 7 premières étapes du Tour de France 2025. Volontaires, courageux… mais un ton en dessous des cadors du peloton, les 4 fantastiques Pogacar, Vingegaard, Evenepoel et Van der Poel, qui ont verrouillé cette première semaine de course pour ne laisser que des miettes. « Ça a roulé encore très très vite depuis le départ, on a essayé de prendre l'échappée avec l'équipe. J'ai mis beaucoup d'énergie pour essayer d'être devant, ça m'a coûté dans le final », explique Valentin Madouas. Le vice-champion olympique de la Groupama-FDJ a aussi aidé son leader Guillaume Martin-Guyonnet, qui a chuté avec Louis Barré, et perd un peu de temps. Il se retrouve 20e au général, à plus de 8 minutes de Tadej Pogacar , alors que la montagne n'arrive que lundi… Leur coéquipier Romain Grégoire, attendu sur cette première semaine, dans les échappées ou les étapes pour puncheurs, est arrivé déçu de sa 13e place. « Je suis arrivé bien usé dans le final, c'est allé tellement vite avant, souffle-t-il, fataliste. Je fais ce que je peux avec les jambes que j'ai. Les meilleurs sont devant. » « Ça reste un bon bilan pour cette première semaine, positive Madouas. On est encore dans le match ». Dans le match, mais un peu derrière. Les coureurs tricolores collectionnent les places d'honneur dans les arrivées avec les meilleurs. « La domination de Pogacar, ce n'est pas frustrant, c'est le sport, estime Madouas. Il faut juste essayer de courir différemment. » Sauf que la seule fois où une échappée est allée au bout, jeudi à Vire, il n'y avait aucun Français dedans… Ajouté à la domination de Pogi et consorts, cela laisse un goût d'inachevé. Il reste à se consoler avec des places d'honneur. La performance de Jordan Jegat (TotalEnergies), 11e aujourd'hui, et 16e au général, est plus qu'honorable. Axel Laurance, autre Breton du jour, accroche lui une belle 9e place sur l'étape du jour. « Un top 10 à la pédale sur le Mûr-de-Bretagne, avec les meilleurs, je n'ai pas à rougir », estime le coureur d'Ineos, qui reconnaît avoir « vachement tenté depuis le début du Tour », sans réussite : « Il me manquait tout le temps ces 2-3 % ». Heureusement, il reste un Français qui est lui toujours à 100 % : Kévin Vauquelin. Alors que Julian Alaphilippe (Tudor) semble en difficulté sur cette première semaine qui était censée lui convenir (une seule 5e place à Boulogne), la révélation d'Arkéa B&B Hôtels ne lâche plus les cadors. Encore 7e aujourd'hui avec les leaders, il récupère sa 3e place au général, devant Vingegaard et Van der Poel, excusez du peu. « C'est une dinguerie. J'ai vu encore des pancartes avec ma tête quand j'étais en full lactique, ça donne juste envie de se surpasser encore plus », raconte le nouveau chouchou du peloton. Qui voit déjà plus loin : « Ce début de Tour va me servir. La notoriété dans le peloton me permet déjà de me mettre un peu plus à l'avant, de rester au contact avec les meilleurs ». Vauquelin est bien le seul Français qui est en capable.