Dernières actualités avec #JeanPascal


La Presse
24-07-2025
- Entertainment
- La Presse
Le lutteur Hulk Hogan est mort à 71 ans
Vaincu par Michał Cieślak « Toute bonne chose a une fin », dit Jean Pascal Est-ce la fin ? Est-ce vraiment la fin de la longue et illustre carrière de Jean Pascal ? À défaut de le confirmer, le principal intéressé a fortement évoqué cette possibilité, samedi soir, après avoir subi une défaite sans appel face à Michał Cieślak à la Place Bell.


La Presse
20-07-2025
- Sport
- La Presse
Le « magicien » du ring
Jean Pascal (à droite) lors de son combat contre Kingsley Ikeke, en 2007 Pour comprendre l'héritage de Jean Pascal, il faut d'abord jeter un coup d'œil sur tous ceux qui l'ont affronté. « Fais la liste de tous les champions du monde, ou de ceux qui sont devenus champions du monde qu'il a affrontés : Dawson, Froch, Bivol, Hopkins, Browne, Diaconu, Bute… et ce n'est pas tout. C'est complètement débile », réagit le chevronné journaliste Réjean Tremblay, questionné quant au legs de Jean Pascal. « Prends tous les boxeurs de l'histoire du Québec et regarde leurs adversaires : tu n'en trouveras pas un qui a accompli ça », ajoute-t-il. À la boxe, les promoteurs ont tendance à offrir des combats faciles à leurs meilleurs espoirs, à leur faire gravir les échelons tranquillement. Ils veulent s'assurer qu'ils ne connaissent pas la défaite, avant d'accéder à des combats importants. Ils « faufilent leurs champions », résume Marc Ramsay, entraîneur de Jean Pascal jusqu'en 2015. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Jean Pascal avec son entraîneur Marc Ramsay, en 2015 « C'est une critique qu'on entend souvent contre la boxe : les meilleurs ne s'affrontent pas. Eh bien Jean, lui, a cassé tout ça », souligne-t-il. « Il n'a jamais pris de détour. Avec le recul, on aurait peut-être même dû en prendre plus, à certains moments », lance-t-il en riant. Ce désir d'affronter les plus forts caractérise le Lavallois depuis son adolescence. « Même à 14 ou 15 ans, Jean voulait épater la galerie, prouver un point. Je crois que c'est encore sa motivation principale aujourd'hui : ça n'a jamais été les sous », indique Marc Ramsay. L'art de surprendre Dès son entrée chez les amateurs, Jean Pascal est ressorti du lot. « C'était facile pour lui, peut-être même trop : ça a peut-être joué dans le fait qu'il n'est jamais devenu un modèle technique », se rappelle le vice-président de GYM, Bernard Barré, qui côtoie Jean Pascal depuis ses 13 ans. Chez les amateurs, Pascal se butait souvent à plus gros, plus rapide que lui. On lui prédisait la défaite… et ça n'arrivait jamais. Sa médaille d'or aux Jeux du Commonwealth en 2002 a particulièrement pris la communauté pugilistique par surprise. Finalement, Pascal n'aura perdu que 18 fois en 121 combats chez les amateurs. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Un combat entre Jean Pascal (à gauche) et Adonis Stevenson, en 2003 « On se disait toujours que la marche était trop haute. Et puis il arrivait, et non seulement il battait ses adversaires, mais il les détruisait. Ceux qui prédisaient sa déroute le motivaient », se rappelle Marc Ramsay. Au-delà de ses habiletés, c'est quelqu'un qui est constitué mentalement d'une autre manière. Il est prêt à payer le prix : quand il y a de la souffrance à traverser dans un combat, il montre toujours de la résilience. Marc Ramsay, ancien entraîneur de Jean Pascal « C'est ça, Jean Pascal : il trouve toujours le moyen de gagner. Il a toujours eu un côté magicien », ajoute Bernard Barré. Briller dans la défaite Une fois chez les professionnels, Jean Pascal a confirmé sa capacité à sortir un lapin de son chapeau, en gagnant ses 21 premiers combats. Puis est arrivé le 6 décembre 2008. Il a rencontré ce qu'il n'avait alors jamais connu dans la cour des grands : la défaite. À Nottingham, en Angleterre, il a été vaincu par le détenteur du titre WBC des super-moyens, Carl Froch, par décision unanime. Ironiquement, c'est ce premier revers qui a ouvert les yeux du monde sur ce champion en devenir. À ce moment-là, on a réalisé, les médias en tout cas, à quel point on avait un grand boxeur devant nous. Réjean Tremblay, journaliste sportif Froch était à l'époque un des boxeurs les plus craints. Déjà, de se rendre à la limite avec lui constituait un exploit de taille. « Peu de gens savent ça, mais Pascal a gagné le respect de Froch, au point où il parlait de lui comme d'un ami après le combat. Ils ont gardé contact », raconte Réjean Tremblay. Bien qu'honorable, ce revers a ébranlé Jean Pascal. « Après le combat, il est resté dans les douches au moins quatre heures. Il était complètement défait mentalement : dans sa tête, ce n'était pas possible qu'il ne soit plus un boxeur invaincu », raconte son promoteur de l'époque, Yvon Michel. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Jean Pascal avec sa ceinture de champion WBC des mi-lourds au Centre Bell, en juin 2009, après avoir battu Adrian Diaconu. À ses côtés, Yvon Michel. Pascal n'a pas eu le temps de se morfondre bien longtemps : après avoir monté de catégorie de poids, il est devenu champion du monde six mois plus tard. Il battait Adrian Diaconu, par décision unanime, pour mettre la main sur la ceinture WBC des mi-lourds. Sa défense de titre contre le même Diaconu, six mois plus tard, allait confirmer la théorie selon laquelle Pascal arrive à gagner, même dans des circonstances impossibles. Comme son épaule droite s'était disloquée trois fois, le champion avait eu à se défendre à un seul bras. « Encore aujourd'hui, je me demande comment il a pu faire ça. C'était complètement surréel », se remémore Yvon Michel. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Jean Pascal contre Chad Dawson au Centre Bell, en 2010 Sa défense de titre, contre Chad Dawson, aura « probablement été la meilleure performance de sa carrière », selon Marc Ramsay. À l'époque, l'Américain était considéré comme le deuxième meilleur boxeur livre pour livre de la planète. Le simple fait d'attirer ce champion et d'amener HBO à Montréal – une première – constituait un fait d'armes important. Dans les circonstances, une victoire de Pascal semblait hautement improbable. « La veille du combat, les promoteurs ont l'habitude de souper ensemble, pour fraterniser. Ceux de Dawson n'étaient pas venus : ils étaient allés souper avec Jean Bédard. Ils étaient tellement convaincus qu'ils allaient gagner qu'ils négociaient déjà un combat contre Lucian Bute », raconte Yvon Michel en riant. « Quand on l'a su, on l'a dit à Jean. Ça l'a motivé comme jamais », ajoute-t-il. Pascal a alors signé sa victoire la plus importante en carrière, sur une décision unanime, après un arrêt du combat par l'arbitre au 11e round. Faire disparaître les espoirs Son plus grand tour de magie, Jean Pascal l'aura probablement réalisé sept ans plus tard, en 2017. Après une défaite contre Eleider Alvarez, on le croyait à la croisée des chemins. Lui-même le croyait, à vrai dire. PHOTO ARCHIVES USA TODAY SPORTS Jean Pascal contre Ahmed Elbiali, en 2017 En décembre, sur les terrains d'un hippodrome désaffecté, dans le nord-ouest de Miami, Pascal a accepté d'affronter Ahmed Elbiali, la jeune vedette montante du puissant Al Haymon. Plusieurs percevaient le vétéran, à ce moment, comme un simple faire-valoir. Lui-même se dirigeait vers une retraite paisible, après le combat. « Il m'avait appelé avant le combat. Il avait organisé un party d'adieu, et il voulait s'assurer que j'y sois », raconte Yvon Michel. La fête ne s'est toutefois pas passée comme prévu… pour les bonnes raisons. Pascal a facilement disposé d'Elbiali, avec un K.-O. au sixième round. « C'était une démonstration de force. Non seulement il lui a montré ce que c'est un vétéran rusé, hargneux, il lui a carrément sacré une volée. Le jeune regardait son père le regard vide. Il était complètement démoralisé », se rappelle Réjean Tremblay. Plutôt que d'accrocher ses gants, Jean Pascal a ajouté un article à sa garde-robe, en 2019 : une ceinture de la WBC, obtenue en battant le champion Marcus Browne. Un scandale de dopage viendra ensuite freiner sa lancée, après une défense réussie contre Badou Jack. Au cours de l'année 2021, Pascal subit deux tests positifs à quatre substances interdites, dont la drostanolone, un stéroïde, et à l'érythropoïétine (EPO). Cette substance injectable a pour effet d'augmenter le nombre de globules rouges, favorisant ainsi le transport d'oxygène, et améliore donc les performances. La World Boxing Association (WBA) retire son titre et le suspend pour six mois. Assurant qu'il n'aurait jamais « pris volontairement de substances illégales », Pascal renvoie son préparateur physique. L'événement jettera une ombre sur le parcours du boxeur. Lui-même reconnaîtra cette fatalité, au moment des faits, sur ses réseaux sociaux. « Je sais fort bien que cette situation entache mon nom, peu importe ce que je pourrais dire. »


La Presse
20-07-2025
- Sport
- La Presse
Dix combats marquants
La carrière professionnelle de Jean Pascal s'étire sur plus de 20 ans, et 46 combats. Retour sur les moments forts d'un parcours haut en couleur. 6 décembre 2008 Après une brillante carrière chez les amateurs, Jean Pascal domine chez les professionnels, avec 21 victoires en autant de combats. Il fait alors face à son plus grand défi en carrière, à Nottingham, contre Carl Froch, un cogneur d'exception. Le gagnant mettra la main sur le titre WBC des super-moyens, laissé vacant par Joe Calzaghe. À l'issue d'une brave performance, Jean Pascal s'avoue vaincu par décision unanime. Il laisse toutefois une belle carte de visite à l'échelle internationale. 11 décembre 2009 PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Jean Pascal et Adrian Diaconu, en décembre 2009 Si Pascal s'établit tranquillement comme un guerrier, sa réputation se solidifiera ici. Devant Adrian Diaconu, le Lavallois se défend à une main lors des derniers rounds, affaibli par une épaule disloquée. Dans des circonstances impossibles, il bat Diaconu et conserve sa ceinture WBC chez les mi-lourds. Une deuxième victoire dans la même année contre Diaconu. 14 août 2010 PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Chad Dawson au tapis face à Jean Pascal, en août 2010, au Centre Bell Tous les projecteurs sont tournés vers Montréal. Chad Dawson, numéro un chez les 175 livres, dans le top 5 des meilleurs boxeurs livre pour livre, débarque au Centre Bell. Jean Pascal, alors grandement négligé chez les experts, gagne le combat en 11 rounds. Il l'emporte par décision, après qu'un coup de tête accidentel a causé une coupure profonde près de l'œil de l'Américain. Pascal ajoute donc un titre IBF à sa ceinture WBC. 18 décembre 2010 Jean Pascal attire une légende à Québec : Bernard Hopkins. L'Alien est alors âgé de 45 ans. Son rêve : reconquérir une ceinture majeure à la mi-quarantaine semble quasi improbable. Pascal conservera finalement ses titres in extremis, avec un verdict nul. Il avait pourtant envoyé son adversaire au tapis à deux reprises en trois rounds. Le duel, disputé dans un Colisée Pepsi plein, nécessitera une revanche, imposée par la WBC… 21 mai 2011 PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Bernard Hopkins a fait des pompes entre les rounds lors de son combat contre Jean Pascal, en mai 2011. Ça se passera au Centre Bell cette fois. On n'apprend pas à un vieux singe comment faire des grimaces, et Pascal l'apprendra à ses dépens. Tout au long de la promotion, Hopkins semble jouer dans la tête de Pascal. Le stratagème s'étire jusqu'au combat, lors duquel le vétéran fait des pompes entre les rounds. Pascal réplique avec des pompes à une main. Malheureusement pour Pascal, comme il ne s'agissait pas d'une compétition de CrossFit, Hopkins l'emporte avec une décision serrée et devient champion, à 46 ans. 18 janvier 2014 PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Lucian Bute face à Jean Pascal, en janvier 2014 Jean Pascal a passé des années à entendre qu'il était moins technique, moins rapide, tout simplement moins bon que Lucian Bute. Il avait enfin la chance de faire taire ses détracteurs. Et il l'a fait, dans un Centre Bell bondé. Plus jamais le même depuis sa correction subie devant Carl Froch, Lucian Bute se présente sous un mauvais jour. Hésitant, il se fait complètement dominer par Pascal, qui l'emporte par décision unanime. 14 mars 2015 et 30 janvier 2016 PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Jean Pascal et Sergey Kovalev, en janvier 2016 L'écrasante victoire de Pascal devant Bute lui permet de tenter sa chance devant Sergey Kovalev, détenteur de trois ceintures. Le Russe défait Pascal en huit rounds, par K.-O. Se séparant de son allié de longue date Marc Ramsay, Jean Pascal se lie au réputé Freddie Roach pour un deuxième combat contre Kovalev, mais le résultat est le même : une mise hors combat au septième round. Les murmures au sujet d'une retraite potentielle commencent à se faire entendre… 8 décembre 2017 Pascal perd un combat contre Eleider Alvarez. Ça sent réellement la fin. Devant l'incompréhension de plusieurs, il accepte un combat contre l'Égyptien Ahmed Elbiali (16-0), une jeune pépite souhaitant ajouter un ancien champion du monde à son tableau de chasse. Pascal laisse entendre que ce duel sera son dernier. Mais contre toute attente, il passe le K.-O. à son adversaire au sixième round. La retraite attendra. 3 août 2019 On croit – encore une fois – Pascal fini après une défaite par décision unanime contre la vedette montante Dmitri Bivol. C'était mal le connaître : il devient champion du monde pour la deuxième fois, huit ans après avoir perdu son titre contre Bernard Hopkins. Il domine Marcus Browne chez lui, au Barclays Center de New York. Le combat prend fin au huitième assaut, par décision unanime, après que les têtes des deux boxeurs sont entrées en contact. 28 décembre 2019 Dans un duel intense rappelant une bagarre de rue, Jean Pascal conserve son titre à l'arraché devant le Suédois Badou Jack. Jack tombe au quatrième assaut, Pascal au douzième. Deux juges donnent la victoire à Pascal en vertu de cartes de 114-112, tandis qu'un troisième note le combat de la même façon, à l'avantage de Jack. Au State Farm Arena, la foule accueille le verdict sous les huées. Controverse ou pas, Pascal demeure champion. Mais pas pour longtemps : la WBA lui retirera son titre, et le suspendra pour six mois, en raison de tests positifs à des substances interdites.