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24 Heures
18-07-2025
- Politics
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Malgré l'interdit récent, les naturistes tombent le slip à Yvonand
À la suite de plaintes, le nudisme a été prohibé à la Petite Amérique, dernière plage romande où il était toléré. Mais ses adeptes font de la résistance dans leur «paradis». Publié aujourd'hui à 17h49 Phil est un habitué du naturisme sur la plage de la Petite Amérique, à Yvonand. Il en est devenu le gardien. Florian Cella / Tamedia En bref: Sur la plage de la Petite Amérique à Yvonand, on pratique le naturisme depuis des décennies. Ce jeudi, Phil est parmi les premiers à se dévêtir pour prendre un bain de soleil intégral, avant de se rafraîchir dans les eaux en pente douce du lac de Neuchâtel. Un hors-la-loi en tenue d'Adam. Car, depuis avril, la Municipalité proscrit le naturisme sur son territoire. La mesure vise cette «plage sauvage» de la réserve naturelle de la Grande Cariçaie, où la pratique a longtemps été tolérée. Deux minuscules écriteaux rappellent à l'ordre. Malgré tout, ils sont encore quelques dizaines à braver l'interdit. Endroit paradisiaque «L'interdiction a été assez brutale. On est écœurés. On aurait voulu être entendus par la Commune», regrette Phil, 57 ans. Un échange de courriers a eu lieu a posteriori. «C'est notre plage. Un endroit paradisiaque sans vis-à-vis. Ici, on ne dérange personne. Alors on continue, mais sans faire de provoc.» La Commune a fait ajouter deux minuscules écriteaux pour rappeler les usagers à l'ordre. Florian Cella / Tamedia Cet habitué du lieu, depuis plus de quinze ans, en est devenu le gardien. Il nettoie bénévolement le sable des déchets et dépôts végétaux, mais veille aussi à la sérénité de ce havre de paix qui se mérite. La Petite Amérique se situe à 1,5 km de la première place de parc, isolée par la forêt et les roseaux. Comportements problématiques Pourquoi cette interdiction soudaine? La Municipalité d'Yvonand explique que des «comportements problématiques» ont été observés chez certains usagers. «Bien que de nombreux naturistes soient respectueux, certains se sont montrés hostiles envers les personnes en maillot de bain, allant jusqu'à les évincer, les injurier», écrit-elle. Le règlement de police proscrivait déjà «toute tenue contraire à la décence». Des barrières délimitent la plage de la zone naturelle protégée. Florian Cella / Tamedia Un phénomène plus récurrent a pesé dans la balance: «Une partie de la plage a été utilisée pour des rencontres à caractère sexuel, ce qui est jugé inacceptable dans un lieu public, protégé et visité par des personnes venues tout simplement profiter de ce site exceptionnel.» Phil l'admet: «Les «textiles» sont acceptés. Obliger quelqu'un à se mettre nu, c'est inadmissible. La réaction de la Municipalité est juste.» Il reconnaît que les ébats dans le sous-bois posaient problème. «Ici, ce n'est pas la baie des Cochons! Mais quand on intervenait, ils se foutaient de notre gueule.» Une clôture a été installée au printemps pour délimiter la zone protégée. Gendarme de Saint-Tropez En juin, la plage a vécu des scènes dignes du «Gendarme de Saint-Tropez». La Commune a mandaté une entreprise de sécurité pour effectuer des passages aléatoires. Deux agents ont débarqué quatre fois, en week-end, pour faire respecter le règlement. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Je nageais nue quand j'ai entendu: «Les Securitas sont là!» Ça m'a fait penser au film. Tout le monde a remis un maillot, décrit Cathy, 59 ans, qui habite les Franches-Montagnes. C'est désagréable de se sentir surveillés tout l'après-midi. Il y a assez de plages pour les «textiles» autour du lac. Qu'on nous laisse celle-ci.» Pascal* vient depuis vingt-sept ans, mais plus le week-end, de peur de recroiser des agents. «Quand je les ai vus, j'ai pleuré et je suis parti. Je pense qu'on vit les ultimes jours du naturisme en Suisse. C'est la dernière plage que je connais», confie le sexagénaire. La plage de la Poissine, à Grandson, a connu un sort identique en 2015. «Tant qu'on ne nous amende pas, je continue. On fait de la résistance. Sinon on changera de coin», envisage Geneviève, 72 ans. Bientôt des amendes? La Muncipalité d'Yvonand n'exclut pas des verbalisations. «Si l'agent de sécurité nous signale des contrevenants refusant de se vêtir, ces derniers seront dénoncés et des ordonnances pénales seront émises», nous précise-t-elle. La fréquentation de la plage, qui pouvait atteindre 150 baigneurs, a baissé à une vingtaine. Le type d'usagers devrait toutefois évoluer. En témoigne la visite curieuse d'une Tapa-Sabllia – le surnom des habitants d'Yvonand – qui n'avait pas remis les pieds là depuis vingt ans. «À l'époque, je m'étais fait jeter. Les maillots n'étaient pas les bienvenus. Aujourd'hui, je suis réconciliée. Je vais revenir. C'est magnifique ici», affirme la sexagénaire, qui souhaite cohabiter avec les naturistes. «Les amender, ce serait un peu rude…» Plus sur le lac de Neuchâtel Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Fabien Lapierre est journaliste à 24 heures depuis 2022. Basé à Yverdon-les Bains, il couvre principalement l'actualité du Nord vaudois, ainsi que de Neuchâtel. Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille en 2010, il a travaillé pour la télévision, derrière et devant la caméra, notamment à Canal Alpha. Plus d'infos @fabienlapierre Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
05-07-2025
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«Ce frère que je ne connaissais pas» : en Australie, la difficile quête d'identité des Aborigènes
Réservé aux abonnés RÉCIT - Le gouvernement de Canberra a longtemps mené des politiques visant à détruire l'héritage et la culture aborigènes. Aujourd'hui, une fratrie marquée par des parcours de vie très différents se bat pour retrouver cette part de leur identité. C'est l'histoire de retrouvailles qui n'auraient jamais dû avoir lieu. Il y a quelques mois, Terry, aujourd'hui âgé de 57 ans, est abordé par une femme dans la rue qui, avant de mieux l'observer, croit reconnaître son ami Phil... Et pour cause : Phil est en fait le frère aîné de Terry. Il fait certes une dizaine de centimètres de plus que lui, mais ils ont la même démarche et se ressemblent comme deux gouttes d'eau. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Figaro International Sauf que ce frère, Terry, ne l'a jamais connu. Sur son acte de naissance, il est même indiqué que Phil est décédé. Cette méprise aurait pu s'arrêter là mais, comme le raconte Terry, «c'était la deuxième fois qu'on me confondait dans la rue avec ce fameux Phil. Alors j'ai demandé à cette femme ses coordonnées. Nous nous sommes rencontrés et il est tout de suite apparu évident que ce frère soi-disant mort était bien vivant et en face de moi ». Les deux frères, qui ne vivent qu'à une quinzaine de kilomètres l'un de l'autre, se voient depuis très régulièrement. Il y a deux…