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Le Parisien
5 days ago
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« La dernière implantation industrielle d'ampleur remonte à plus de 20 ans » : Rennes place ses espoirs économiques en Safran
On n'entend pas encore le bruit des machines mais les goélands qui ont décidé de se rassembler en nombre ce vendredi 11 juillet, à l'occasion de la pose de la première pierre de l'usine Safran Turbine Airfoils. Leurs cris stridents ponctuent les discours célébrant unanimement l'arrivée de l'industriel sur le site de la Janais, près de Rennes ( Ille-et-Vilaine ). « C'est un moment qui fera date dans l'histoire économique du territoire. La dernière implantation industrielle d'ampleur remonte à plus de vingt ans », se félicite la présidente (PS) de Rennes Métropole, Nathalie Appéré. « Vive l'industrie, vive la Bretagne et vive Safran ! » s'enflamme Loïg Chesnais-Girard (ancien socialiste), le président de la région.


La Presse
08-07-2025
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Grande entrevue – Frederik Centazzo, vice-président ventes et opérations d'Alphacasting
Alphacasting, située dans l'arrondissement de Saint-Laurent, est la seule fonderie au Canada capable de fabriquer des pièces en titane, un métal de plus en plus utilisé dans l'industrie aéronautique en raison de sa forte résistance et de sa légèreté. Selon Frederik Centazzo, vice-président ventes et opérations et adjoint du président de l'entreprise, le Québec aurait beaucoup à gagner en développant une filière titane comme il l'a fait pour l'aluminium. Rencontré au retour de sa participation au Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, Frederik Centazzo était encore secoué par l'intérêt qu'Alphacasting a pu générer durant les cinq jours de l'évènement. « On est reparti de Paris avec 42 demandes de soumissions, et ce ne sont pas des soumissions sur une seule pièce, mais pour plusieurs composantes. On pense bien décrocher 40 à 50 % de ces soumissions. « Safran veut faire fabriquer 15 pièces en aluminium pour le système de ventilation de l'A320. On fabrique déjà les pompes à huile pour les moteurs de l'A320, à raison de 70 par mois, et Safran veut qu'on monte à 80 par mois. On fait aussi 10 pompes à huile par mois pour le 737 MAX », relate Frederik Centazzo. Alphacasting fait de la fonderie de précision et peut couler plus de 120 types d'alliages, mais ce sont les pièces en titane qui vont représenter dès l'an prochain la grande majorité des pièces moulées et coulées dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Actuellement, les pièces en aluminium comptent pour 50 % des revenus de l'entreprise montréalaise et celles en titane, 35 %. L'an prochain, la production de pièces de titane va exploser pour constituer 70 % de la production de l'usine. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE L'usine d'Alphacasting dans l'arrondissement de Saint-Laurent « Il y a un contexte particulier, surtout en Europe, où il y avait plusieurs fonderies qui fondaient des pièces en titane, mais depuis sept ans, le marché s'est resserré alors qu'une grosse fonderie a fait faillite, deux sont présentement en difficulté et deux autres ont été rachetées par des Américains. Les donneurs d'ordres cherchent à diversifier leurs sources d'approvisionnement », expose Frederik Centazzo. Grande décision à prendre D'où l'intérêt qu'a suscité Alphacasting à Paris. Mais la hausse du carnet de commandes vient forcer des décisions, parce que si l'entreprise a l'expertise reconnue en fabrication de pièces complexes, elle n'a pas les capacités industrielles pour réaliser les commandes qu'elle a obtenues et celles qu'elle prévoit obtenir. « On doit trouver du financement pour construire une nouvelle usine, mais ce n'est pas facile parce qu'aucun fonds d'investissement ne veut s'associer à une entreprise qui a des commandes militaires, alors que nous, on fait des pièces pour les Rafale, les F-16, les F-18 et les F-35 », déplore Frederik Centazzo, dont la famille détient 50 % des actions d'Alphacasting. C'est son père, Arduino Centazzo, qui a cofondé l'entreprise en 1990 après avoir œuvré depuis 1967 dans le monde de la fonderie. À 88 ans, Arduino est toujours PDG de l'entreprise et il vient encore trois jours par semaine à l'usine. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Arduino et Frederik Centazzo « À l'époque, mon père s'était associé avec Para Ordnance, un fabricant de pistolets de l'Ontario qui a mis sur le marché le M1911, un pistolet semi-automatique qui a eu beaucoup de succès. On fabriquait les composantes de ces pistolets et on s'est diversifié dans d'autres secteurs avant que Remington rachète Para Ordnance », résume Frederik Centazzo. Aujourd'hui, les anciens propriétaires veulent vendre leur participation de 50 % dans Alphacasting, qui doit aussi trouver le financement nécessaire pour construire une nouvelle usine qui pourra répondre à la demande en forte croissance. « On est à la recherche de partenaires. On a fait des rencontres à Paris, ça pourrait être une entreprise européenne, indique Frederik Centazzo, mais toute transaction va nécessiter l'aval des gros clients d'Alphacasting, parce qu'on est un fournisseur stratégique de grands groupes comme Safran, Honeywell ou Dassault. » Plaidoyer pour une filière québécoise Dans le contexte actuel de forte hausse des dépenses pour la défense, le gestionnaire est d'avis qu'il serait opportun de bâtir une activité structurée dans la transformation du titane. « On l'a fait pour l'aluminium. Là, on fait de l'extraction du titane et on exporte toute notre production aux États-Unis. Rio Tinto fait de la transformation à Sorel-Tracy, mais elle se limite à la production de pigments de titane pour l'industrie de la peinture. On pourrait couler des lingots ici plutôt que les acheter des États-Unis ou de la Chine », soumet-il. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Un travailleur d'Alphacasting à l'œuvre La Russie était le plus gros fournisseur mondial de titane, mais depuis l'invasion de l'Ukraine, on a interdit les importations russes et on veut limiter nos approvisionnements de la Chine, ce qui fait que la livre de titane se vend aujourd'hui 22 $, contre 2 $ pour l'aluminium. C'est le métal de l'avenir, on l'utilise pour fabriquer les satellites, les avions, les voitures, les équipements médicaux – hanches, genoux… –, on s'en sert en joaillerie, il y a moyen de développer une filière et de devenir moins dépendants des autres. Frederik Centazzo, vice-président ventes et opérations d'Alphacasting L'entreprise, qui emploie 185 travailleurs à son usine, prévoit doubler ses revenus d'ici deux ans, mais ne pourra pas continuer de progresser si elle n'entreprend pas de façon urgente une prochaine phase d'expansion. « Si on ne le fait pas, on va rester petit et marginal. On aurait dû bouger avant, mais les contraintes sur le financement d'activités de la défense nous ont pénalisés. Là, on sent une nouvelle ouverture, notamment chez Investissement Québec, mais toujours pas du côté de la BDC [Banque de développement du Canada]. On doit bouger, ça passe ou ça casse », avance l'industriel.


La Presse
08-07-2025
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- La Presse
Et si on parlait d'une filière titane ?
Alphacasting, située dans l'arrondissement de Saint-Laurent, est la seule fonderie au Canada capable de fabriquer des pièces en titane, un métal de plus en plus utilisé dans l'industrie aéronautique en raison de sa forte résistance et de sa légèreté. Selon Frederik Centazzo, vice-président ventes et opérations et adjoint du président de l'entreprise, le Québec aurait beaucoup à gagner en développant une filière titane comme il l'a fait pour l'aluminium. Rencontré au retour de sa participation au Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, Frederik Centazzo était encore secoué par l'intérêt qu'Alphacasting a pu générer durant les cinq jours de l'évènement. « On est reparti de Paris avec 42 demandes de soumissions, et ce ne sont pas des soumissions sur une seule pièce, mais pour plusieurs composantes. On pense bien décrocher 40 à 50 % de ces soumissions. « Safran veut faire fabriquer 15 pièces en aluminium pour le système de ventilation de l'A320. On fabrique déjà les pompes à huile pour les moteurs de l'A320, à raison de 70 par mois, et Safran veut qu'on monte à 80 par mois. On fait aussi 10 pompes à huile par mois pour le 737 MAX », relate Frederik Centazzo. Alphacasting fait de la fonderie de précision et peut couler plus de 120 types d'alliages, mais ce sont les pièces en titane qui vont représenter dès l'an prochain la grande majorité des pièces moulées et coulées dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Actuellement, les pièces en aluminium comptent pour 50 % des revenus de l'entreprise montréalaise et celles en titane, 35 %. L'an prochain, la production de pièces de titane va exploser pour constituer 70 % de la production de l'usine. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE L'usine d'Alphacasting dans l'arrondissement de Saint-Laurent « Il y a un contexte particulier, surtout en Europe, où il y avait plusieurs fonderies qui fondaient des pièces en titane, mais depuis sept ans, le marché s'est resserré alors qu'une grosse fonderie a fait faillite, deux sont présentement en difficulté et deux autres ont été rachetées par des Américains. Les donneurs d'ordres cherchent à diversifier leurs sources d'approvisionnement », expose Frederik Centazzo. Grande décision à prendre D'où l'intérêt qu'a suscité Alphacasting à Paris. Mais la hausse du carnet de commandes vient forcer des décisions, parce que si l'entreprise a l'expertise reconnue en fabrication de pièces complexes, elle n'a pas les capacités industrielles pour réaliser les commandes qu'elle a obtenues et celles qu'elle prévoit obtenir. « On doit trouver du financement pour construire une nouvelle usine, mais ce n'est pas facile parce qu'aucun fonds d'investissement ne veut s'associer à une entreprise qui a des commandes militaires, alors que nous, on fait des pièces pour les Rafale, les F-16, les F-18 et les F-35 », déplore Frederik Centazzo, dont la famille détient 50 % des actions d'Alphacasting. C'est son père, Arduino Centazzo, qui a cofondé l'entreprise en 1990 après avoir œuvré depuis 1967 dans le monde de la fonderie. À 88 ans, Arduino est toujours PDG de l'entreprise et il vient encore trois jours par semaine à l'usine. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Arduino et Frederik Centazzo « À l'époque, mon père s'était associé avec Para Ordnance, un fabricant de pistolets de l'Ontario qui a mis sur le marché le M1911, un pistolet semi-automatique qui a eu beaucoup de succès. On fabriquait les composantes de ces pistolets et on s'est diversifié dans d'autres secteurs avant que Remington rachète Para Ordnance », résume Frederik Centazzo. Aujourd'hui, les anciens propriétaires veulent vendre leur participation de 50 % dans Alphacasting, qui doit aussi trouver le financement nécessaire pour construire une nouvelle usine qui pourra répondre à la demande en forte croissance. « On est à la recherche de partenaires. On a fait des rencontres à Paris, ça pourrait être une entreprise européenne, indique Frederik Centazzo, mais toute transaction va nécessiter l'aval des gros clients d'Alphacasting, parce qu'on est un fournisseur stratégique de grands groupes comme Safran, Honeywell ou Dassault. » Plaidoyer pour une filière québécoise Dans le contexte actuel de forte hausse des dépenses pour la défense, le gestionnaire est d'avis qu'il serait opportun de bâtir une activité structurée dans la transformation du titane. « On l'a fait pour l'aluminium. Là, on fait de l'extraction du titane et on exporte toute notre production aux États-Unis. Rio Tinto fait de la transformation à Sorel-Tracy, mais elle se limite à la production de pigments de titane pour l'industrie de la peinture. On pourrait couler des lingots ici plutôt que les acheter des États-Unis ou de la Chine », soumet-il. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Un travailleur d'Alphacasting à l'œuvre La Russie était le plus gros fournisseur mondial de titane, mais depuis l'invasion de l'Ukraine, on a interdit les importations russes et on veut limiter nos approvisionnements de la Chine, ce qui fait que la livre de titane se vend aujourd'hui 22 $, contre 2 $ pour l'aluminium. C'est le métal de l'avenir, on l'utilise pour fabriquer les satellites, les avions, les voitures, les équipements médicaux – hanches, genoux… –, on s'en sert en joaillerie, il y a moyen de développer une filière et de devenir moins dépendants des autres. Frederik Centazzo, vice-président ventes et opérations d'Alphacasting L'entreprise, qui emploie 185 travailleurs à son usine, prévoit doubler ses revenus d'ici deux ans, mais ne pourra pas continuer de progresser si elle n'entreprend pas de façon urgente une prochaine phase d'expansion. « Si on ne le fait pas, on va rester petit et marginal. On aurait dû bouger avant, mais les contraintes sur le financement d'activités de la défense nous ont pénalisés. Là, on sent une nouvelle ouverture, notamment chez Investissement Québec, mais toujours pas du côté de la BDC [Banque de développement du Canada]. On doit bouger, ça passe ou ça casse », avance l'industriel.