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2 days ago
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Des rapports d'inspection gardés secrets
Une trentaine de courtiers immobiliers ont caché des rapports d'inspection défavorables lors de la vente de propriétés, révèlent les décisions rendues par le tribunal de cette profession depuis la pandémie que La Presse a répertoriées. La dernière décision en date est celle au sujet de Pascal Charland chez Re/Max de Francheville à Shawinigan. Le comité de discipline de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) l'a condamné à payer 4000 $ d'amende pour avoir caché un rapport d'inspection défavorable à des acheteurs. Le rapport d'inspection préachat indiquait la présence de pourriture sur l'ossature de la maison, de chauves-souris et d'infiltration d'eau, si bien que les premiers acheteurs intéressés par la propriété avaient annulé leur promesse d'achat en septembre 2019. À la suite de ce rapport catastrophique, le courtier n'a fait aucune modification dans la déclaration du vendeur de la propriété vendue sans garantie légale. En mai 2020, Pascal Charland va même jusqu'à écrire par courriel à de nouveaux acheteurs que la propriété n'a que « 'quelques petits travaux à faire, rien de majeur', et ce, bien qu'un rapport d'inspection préachat antérieur ait mené à l'annulation de la promesse d'achat », mentionne la décision du comité disciplinaire. Le résumé des évènements qu'on peut lire dans la décision relate que Pascal Charland a aussi découragé la nouvelle acheteuse de retenir les services de l'inspecteur qui avait rédigé le premier rapport accablant. Elle a suivi sa recommandation d'en engager un autre, a acheté la maison, puis elle a croisé par hasard la première acheteuse qui s'était désistée. Cette dernière lui a tout révélé, mais il était trop tard. Des travaux de 104 201 $ étaient à faire pour décontaminer l'immeuble. Tous les rapports d'inspection doivent être révélés Lorsqu'un rapport d'inspection préachat révèle des faits néfastes qui rendront la propriété plus difficile à vendre, il est interdit de le cacher. Le Règlement sur les conditions d'exercice d'une opération de courtage, sur la déontologie des courtiers et sur la publicité est sans équivoque. Les courtiers immobiliers doivent dévoiler tous les rapports d'inspection existants sur les propriétés qu'ils vendent. « Les informations pertinentes concernant les inspections antérieures doivent être communiquées par le vendeur ou son courtier immobilier dans le cadre du processus de vente, explique à La Presse Sandra Barrette, directrice, Info OACIQ et Pratiques professionnelles. Le vendeur a la responsabilité de divulguer les rapports antérieurs et le courtier immobilier a le devoir de s'assurer que l'information est disponible pour le consommateur, de vérifier si des problématiques y sont relevées et d'en informer les parties à la transaction. » Cependant, il n'y a aucun moyen pour le consommateur de savoir s'il existe des rapports d'inspection outre présumer de la bonne foi du courtier immobilier qui vend la maison. Sans l'intervention d'un courtier immobilier, il n'existe pas de moyen standardisé ou direct pour un acheteur potentiel d'accéder à ces informations de manière indépendante. L'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) n'a pas souhaité répondre à nos questions. « Considérant votre relance, j'ai tout de même [joint] l'APCIQ pour vous. Ils confirment que c'est l'OACIQ qui est responsable de la question des obligations de divulgation des courtiers, ce seront donc les meilleurs intervenants à joindre pour répondre à vos questions », indique par courriel la responsable des communications pour l'APCIQ Marie-Rose Desautels chez Morin RP. Une trentaine de décisions récentes font état de rapports d'inspection dissimulés La Presse a répertorié 30 cas de courtiers immobiliers reconnus coupables par le comité de discipline de l'OACIQ depuis le 1er janvier 2020 de ne pas avoir informé des promettants acheteurs de l'existence de rapports d'inspection défavorables au sujet de la propriété qu'ils voulaient acheter. Une recherche sur le site Soquij au sujet des décisions de l'OACIQ avec les mots « rapport d'inspection » donne comme résultats 193 décisions que La Presse a toutes lues. Trente décisions entre le 1er janvier 2020 et le 25 juillet 2025 concernent des rapports d'inspection intentionnellement dissimulés. En juin dernier, par exemple, Simon Lafrenière, de Via Capitale à Québec, a écopé de 75 000 $ d'amende et de 30 jours de suspension. Il avait lui aussi caché des rapports d'inspection défavorables révélant « des problèmes de fondation endommagée » et de « poutre de structure endommagée ». Lorsqu'un acheteur s'est questionné sur la nécessité de faire inspecter la maison qu'il vendait, Simon Lafrenière ne lui a pas recommandé d'engager un expert alors qu'il savait qu'un rapport défavorable avait mené à l'annulation de l'achat deux mois plus tôt. L'acheteur en question aura d'ailleurs toute une surprise le jour même où il prendra possession de la maison, en découvrant par hasard le rapport défavorable dans une armoire de cuisine. À peine un mois après avoir reçu sa sanction, Simon Lafrenière annonçait sur Facebook qu'il venait de recevoir le Méritas Double Diamant, une récompense pour les courtiers ayant atteint des commissions de 500 000 $ et plus. « Chaque projet que vous me confiez est bien plus qu'une simple transaction – c'est une histoire de collaboration, de confiance et d'accompagnement », écrivait-il le 4 juillet dernier. Sirivanh Malichanh et Myriam Marouani, du Groupe Sutton sur l'île, ont elles aussi été reconnues coupables en mai dernier d'avoir caché un rapport d'inspection accablant lors de la vente d'une propriété à Brossard, comme l'avait révélé La Presse. Elles attendent de connaître leur sanction. Les décisions rendues par le chien de garde de la profession racontent très souvent la même histoire, montre la recension effectuée par La Presse. En janvier dernier, Alexandre Gagné, de Via Capitale à Saint-Jérôme, a dû payer 14 000 $ d'amende, parce qu'il ne s'était pas assuré que tout acheteur potentiel soit informé de l'existence de deux rapports d'inspection faisant état de facteurs défavorables sur une propriété à Prévost. Toujours en janvier, Guillaume Tremblay, de Proprio Direct dans les Laurentides, a écopé de 4000 $ d'amende et de 15 jours de suspension de permis. Il n'avait pas informé des acheteurs qu'une promesse d'achat antérieure avait été annulée à la suite d'un rapport défavorable sur la qualité de l'eau potable. La Loi sur le courtage immobilier a été modifiée le 4 juin dernier par l'Assemblée nationale du Québec, mais il n'y a rien de nouveau au sujet des rapports d'inspection. « Le projet de loi no 92, Loi modifiant diverses dispositions principalement dans le secteur financier, a pour effet d'augmenter le montant des amendes en cas d'infraction. Toutefois, il ne touche pas directement les rapports d'inspection », indique à La Presse Charles-Étienne Bélisle, relationniste de presse au ministère des Finances.


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5 days ago
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L'IA peut-elle faire de la bonne musique ?
L'école de la 55 Mésopotamies Au Québec, tout semble s'inscrire dans le corridor qui relie la métropole à la capitale. Mais il existe un autre axe, perpendiculaire, que traverse l'autoroute 55, des environs de Sherbrooke jusqu'à ceux de Shawinigan. Un monde de l'à-mi-chemin que racontent des auteurs réunis dans l'« école de la 55 », comme l'a baptisée notre collaborateur Mathieu Bélisle1. Cet été, nous explorons ce coin de pays à travers leurs mots.


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6 days ago
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L'école de la 55
Au Québec, tout semble s'inscrire dans le corridor qui relie la métropole à la capitale. Mais il existe un autre axe, perpendiculaire, que traverse l'autoroute 55, des environs de Sherbrooke jusqu'à ceux de Shawinigan. Un monde de l'à-mi-chemin que racontent des auteurs réunis dans l'« école de la 55 », comme l'a baptisée notre collaborateur Mathieu Bélisle1. Cet été, nous explorons ce coin de pays à travers leurs mots. Joël Bégin Auteur et professeur de philosophie, collaboration spéciale Au regard des cartes et de l'histoire, le parallèle entre la Mauricie et la Mésopotamie antique est, vous en conviendrez, évident. Le Saint-Maurice et le Saguenay, le Tigre et l'Euphrate, des mégalopoles rivales établies le long de leurs rives, des rois et des reines dirigeant des Royaumes millénaires… Les airs de famille sont si criants que je n'insiste pas davantage ; j'ai quasiment envie de vous dire que je n'invente rien. Introduisons-nous un instant dans le mince filet de réel qui subsiste quand on superpose le Québec et l'Irak. Approchons-nous, oui, de la plus prodigieuse cité que le monde ait connue, là où les rois paradent dans des chariots tirés par des bêtes fabuleuses (regardez passer le maire Joseph Edmond Thibodeau – je n'invente rien !), ville de toutes les splendeurs et de l'arrogance qui vient avec, capitale universelle du péché et de la luxure… je parle, bien entendu, de Shawinigan (ou de son équivalent mésopotamien, Babylone ; ou serait-ce plutôt Shawibylone, voire Babynigan ?). Tendons l'oreille : dans un appartement ouvrier de l'avenue Broadway, un grand-père s'apprête à raconter la naissance du monde à ses petits-enfants. IMAGES TIRÉES DE GOOGLE EARTH À gauche, le Saint-Maurice et le Saguenay, au Québec. À droite, l'Euphrate et le Tigre, en Irak, dans une région qui s'appelait autrefois la Mésopotamie. « Au commencement, tout était plat, dit-il. C'était bien avant les centrales et les usines de coton, les tavernes et les foires d'exposition ; Avant que le frère Marie-Victorin ne fonde le jardin botanique suspendu ; Avant que le premier roi ne meure et qu'on vide les carrières de Lanaudière pour lui faire un tombeau gigantesque, vous savez, la montagne coiffée d'une grande croix qu'on peut voir, par temps clair, jusqu'à Sorel ; C'était même avant ma naissance à moi, figurez-vous donc. » PHOTO FOURNIE PAR LE FONDS D'ARCHIVES RENALD BORDELEAU « Là où les rois paradent dans des chariots tirés par des bêtes fabuleuses… » Joseph-Edmond Thibodeau, maire de Shawinigan de 1915 à 1917. Les yeux des enfants s'agrandirent, parce que c'était inconcevable : leur grand-père était au moins aussi vieux que le chemin. « C'était si plat, reprit Pépère, que l'eau savait pas dans quel sens couler. Les deux grandes rivières s'étaient pas encore couchées dans leur lit, elles gigotaient sur le roc comme de gros vers de terre, si bien qu'on pouvait s'endormir les pieds dans l'eau et se réveiller les cheveux mouillés. « Les dieux finirent par se tanner de planer au-dessus du vide. Ils façonnèrent les humains à partir de gadoue printanière pour leur propre amusement. Ils les regardaient s'aimer et se trahir comme ils le faisaient eux-mêmes. Parmi l'assemblée du ciel, deux jeunes dieux, saint Tite et sainte Thècle, brûlaient d'un amour secret et interdit. Pendant un souper de Noël, on les prit en train de… » Mémère sortit la tête du cadre de porte et fit un regard mauvais à Pépère, qui voulait dire de surveiller son langage et pis ses images. « … on les prit à se gratter les oreilles, compléta Pépère. La parenté était en beau joualvert, comprenez-vous. Alors le couple prit la fuite. Saint Tite échappa sa tuque au-dessus de l'Euphrate : mille ans plus tard, on fonda une cité juste à côté. Il pogna la grippe et mourut, au bout de sa fièvre, dans un champ. » « Morale de l'histoire, cria Mémère de la cuisine, garder son foulard jusqu'en mai. » Sainte Thècle, elle, s'allongea à côté du corps de son amoureux et pleura : ses larmes formèrent autant de lacs où on peut maintenant pêcher la truite et de beaux p'tits ménés. On leur fit des églises et on s'installa sur le perron : l'histoire du monde, elle commence ici. À partir de ce moment-là, tout l'entre-fleuve s'est couvert de villages : ils s'appelaient Matawin, Shannon, Alma, Mékinac. Parmi eux se mirent à briller des joyaux : les villes, avec leurs palais, leurs temples dorés, leurs marchés aux puces légendaires. Elles devinrent si grosses qu'elles se pétèrent les bretelles et, oups, leurs culottes tombèrent, révélant leurs entrailles obscènes. Elles devinrent si gigantesques qu'elles finirent par se croire invincibles et immortelles. On construisit la tour de Babel et le barrage de la Gabelle, on fit fumer nuit et jour les cheminées de la Belgo et de Rio Tinto ; les rois et leurs royaumes s'entrechoquaient et remuaient les frontières comme les grands fleuves d'antan, ce qui fait qu'aujourd'hui encore, même si Babynigan ne bouge pas d'un poil, on peut être canayen le matin, canadien le midi, et pis américain le lendemain. Mais les petits-enfants n'étaient à ce moment-là pas plus shawibyloniens ou babyniganais que Jean Chrétien, parce qu'ils dormaient comme des bûches, accotés les uns contre les autres. Ils dépassaient rarement le bout du listage des villages et ne se rendaient jamais à la fin, jusqu'à la vraie morale de l'histoire, c'est-à-dire au déluge du Saguenay, châtiment divin pour notre démesure et notre arrogance (vous voyez bien que je n'invente rien). Pépère, lui, continuait de parler à son public endormi, enivré par le plaisir démiurgique de raconter une fois de plus l'histoire du monde et, surtout, de bercer leurs rêves, des rêves qui, à la manière de notre grand pays lavé par les eaux, seraient oubliés au petit matin. Qui est Joël Bégin ? Joël Bégin est né à Louiseville. Après plusieurs années à Québec et à Saguenay, il retourne en Mauricie pour enseigner la philosophie au cégep de Trois-Rivières. Il est l'auteur, chez VLB, de Plessis (prix Robert-Cliche du premier roman 2022 ; finaliste au Rendez-vous du premier roman 2022-2023, Prix des nouvelles voix de la littérature 2024 du Salon du livre de Trois-Rivières). Il aime la philosophie du langage, la littérature de genre et l'histoire politique du Québec, savoirs et influences qu'il tente de fondre en de nouveaux alliages au creuset de la fiction. 1. Lisez la chronique « L'école de la 55 » de Mathieu Bélisle Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


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22-07-2025
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Un bagage qui n'a « pas de prix » pour Elliott Mondou
Elliott Mondou a été entraîneur vidéo des Cataractes de Shawinigan de 2016 à 2021. Le ciel est bleu, les enfants pataugent dans la piscine, le barbecue chauffe. Vous cherchez un sujet de conversation en attendant que les saucisses de tofu soient à point ? Demandez à vos convives de vous nommer les trois plus jeunes membres d'Équipe Canada à la Confrontation des 4 nations. Seth Jarvis, nommeront tout de go ceux qui ont suivi le tournoi. Les plus allumés se souviendront de Thomas Harley, venu en relève à la ligne bleue. Les deux patineurs, nés respectivement en 2002 et en 2001, étaient effectivement les benjamins du Canada. C'est ici que le plaisir commence. Ils nomment Cale Makar, Travis Konecny ou Brandon Hagel ? Faites-les marcher sur des charbons ardents, c'est ce qu'ils méritent. Car le plus jeune visage d'Équipe Canada, après Jarvis et Harley, était en fait Elliott Mondou, coordonnateur vidéo de 24 ans. La Confrontation des 4 nations était une expérience inoubliable pour Mondou, et en février, il en ajoutera une nouvelle : les Jeux olympiques de Milan. Ce sera donc une autre chance de côtoyer les meilleurs joueurs, mais surtout, l'élite des entraîneurs et des gestionnaires de la LNH, de Jon Cooper à Bruce Cassidy, en passant par Julien BriseBois et Doug Armstrong. « Les coachs, je travaille avec eux tous les jours, on va souper ensemble. J'apprends beaucoup des joueurs, mais aussi des entraîneurs. À mon âge, un bagage comme ça, ça n'a pas de prix ! », lance le Shawiniganais à La Presse. Du vécu Mondou, rappelons-le, est ce surdoué qui gravit les échelons à une vitesse folle. Dès l'âge de 15 ans, il héritait d'un mandat de remplacement que les Cataractes de Shawinigan, club dont son père, Martin Mondou, est directeur général. De fil en aiguille, il s'est fait remarquer par Hockey Canada, puis par les Blues. Lisez l'article « La folle ascension d'Elliott Mondou » Les expériences s'accumulent pour lui, même s'il est plus jeune que 762 des 1023 joueurs qui ont œuvré dans la LNH la saison dernière. Outre les 4 nations, il compte déjà à son actif les mandats suivants : Entraîneur vidéo pour le Canada aux Jeux olympiques de 2022 ; Entraîneur vidéo pour le Canada au Championnat du monde sénior ; Entraîneur vidéo pour le Canada au Championnat du monde des moins de 20 ans ; Entraîneur vidéo pour le Canada au Championnat du monde des moins de 18 ans ; Entraîneur vidéo, puis coordonnateur vidéo, pour les Blues de St. Louis depuis 2022 ; Entraîneur vidéo des Cataractes de Shawinigan de 2016 à 2021. Ces mandats l'ont mené à rencontrer des titans du hockey, particulièrement aux 4 nations et au Championnat du monde, auxquels ont participé entre autres Sidney Crosby et Nathan MacKinnon. Sans dire qu'il a été ébloui devant ces grosses pointures, il se dit « surpris » de l'humilité de ces joueurs qui ne semblent pas s'arrêter à son âge. « Ils te voient comme n'importe qui d'autre, comme un collègue de travail, témoigne Mondou. Ce n'est pas que ça m'a surpris, mais j'étais juste content de voir à quel point ils sont humbles, de voir que j'ai eu des interactions normales avec eux. Peu importe mon âge : si le travail est fait, ils te respectent. » Et le travail est fait, confirme Julien BriseBois, un des assistants DG du Canada. « Ce que j'ai vu de lui, c'est ce que j'ai toujours entendu : il est professionnel, assidu, à son affaire, évalue BriseBois. C'est impressionnant qu'il ait gagné la confiance de tout le monde à son âge. Ce sont de grosses responsabilités ! Mais quand on interagit avec lui, on voit qu'il connaît son hockey. » Étant donnés les succès du Canada, son retour allait de soi. De plus, il a développé une bonne complicité avec David Alexander, entraîneur des gardiens des Blues, qui sera consultant pour les gardiens aux JO. Tâches différentes Un responsable de la vidéo, ça mange quoi en hiver ? Les tâches peuvent varier d'une équipe à l'autre. Le rôle le plus connu, et dont il est souvent question pendant la saison, consiste à signaler toute situation où une contestation est possible, afin de faire invalider un but. Mais le mandat est bien plus large. Avec les Blues, je travaille individuellement avec les joueurs, je monte des plans de développement pour les joueurs, pour les trios. Je découpe les séquences vidéo pour les coachs. Souvent, on va partir 30 ou 40 séquences, et il faut ramener ça à 20 pour la rencontre d'équipe. Elliott Mondou Avec Équipe Canada, le mandat est forcément différent. Disons que les Crosby, MacKinnon et Connor McDavid ne sont pas exactement invités dans la sélection nationale pour parfaire leur développement. « Quand tu fais un plan sur 82 matchs, la mentalité est différente. Tu veux développer des joueurs, étudier les tendances de la ligue. Aux Jeux, on se retrouve avec des joueurs qui n'ont à peu près jamais joué ensemble. Le but, c'est d'accomplir le travail et de se concentrer sur le groupe. Le tournoi est tellement court. » En revanche, Mondou peut poursuivre son propre développement, en attendant de déterminer s'il se dirige davantage vers le coaching, la direction ou l'analyse de données. « C'est spécial de travailler avec des joueurs et des coachs de ce niveau. Mon but reste d'apprendre. Quand j'ai travaillé aux 4 nations, j'ai pris des éléments que j'ai ensuite amenés avec les Blues. » L'apprentissage, c'est bien. Mais Mondou aimerait bien aussi en profiter pour ramener une petite récompense. Il a beau en être à sa deuxième expérience olympique, il est loin d'avoir atteint tous ses objectifs. « Les Jeux olympiques sont différents d'une fois à l'autre, rappelle-t-il. La dernière fois, je n'ai pas gagné, et mon but, c'est de gagner. Donc en y retournant, c'est une chance de plus de gagner ! »


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21-07-2025
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Pascal Dupuis est mûr pour un nouveau défi
(Joliette) Pour la deuxième fois de sa carrière, Pascal Dupuis veut passer au niveau supérieur. Après avoir occupé le rôle d'entraîneur adjoint chez les Cataractes de Shawinigan lors des dernières années, il se voit désormais obtenir un poste chez les professionnels. « Je pense que je suis rendu là. J'aimerais faire du développement de joueurs à un autre niveau », a confié l'ancien des Penguins de Pittsburgh à La Presse, dans le cadre de la Classique Dominique Ducharme. « Je n'en ai parlé à personne encore, mais c'est vraiment quelque chose qui m'allume », a-t-il révélé. Comme il avait gardé son ambition secrète jusqu'ici, Dupuis n'a pour l'instant eu aucuns pourparlers quant à un futur emploi avec une organisation de la LNH. Ses dernières années passées dans le junior lui ont cependant permis de comprendre quel type de poste pourrait l'intéresser. « Je ne suis pas du tout un gars qui aime faire de l'ordinateur, gérer les vidéos. Ce que je préfère, c'est d'aider les gars individuellement sur la glace. Je vois des petits détails dans le jeu d'un joueur, par exemple, par rapport à son positionnement de bâton, et j'essaie de l'aider », a-t-il détaillé. « À Shawinigan, je ne prends aucune décision par rapport au temps de jeu. Je me plais beaucoup dans un rôle de deuxième assistant. L'aspect collectif du hockey, je le comprends, mais je n'ai pas envie de coacher une équipe », a-t-il ajouté. Sans pression Dupuis s'implique chez les Cataractes depuis 2020. Il a fait ses débuts comme coactionnaire, puis comme membre du personnel hockey. En 2022, pendant quelques semaines, il est passé derrière le banc, participant à la dernière conquête de la Coupe du Président de l'équipe. Au début de la saison suivante, il a préféré céder sa place. Il voulait s'assurer de ne pas être dans les pattes de son fils Kody, qui tentait de solidifier son poste au sein de l'équipe. « On connaît le monde du hockey : les gens vont dire, le père a joué, le fils est là pour cette raison-là. Je ne voulais pas que Kody soit victime de ça. Je voulais qu'il fasse son chemin », a-t-il relaté. PHOTO SYLVAIN MAYER, ARCHIVES LE NOUVELLISTE Kody Dupuis En novembre 2023, comme les Cataractes étaient sur une mauvaise lancée et que son fils semblait bien en selle, il a accepté d'entraîner les attaquants. Et malgré ses réticences initiales, le père a « eu beaucoup de plaisir » lors des deux dernières saisons. « Notre relation est impeccable, que ce soit à l'aréna ou à la maison. C'est un charme de coacher Kody. Je pense que n'importe quel coach aimerait avoir un joueur comme lui, passionné, attentif aux petits détails, qui se prépare bien. C'est un leader-né », a vanté Dupuis sénior. Kody, 19 ans, a conclu la dernière campagne avec 16 buts et 36 points en 57 matchs. À 5 pi 9 po, il ne dispose pas, à première vue, du profil de l'espoir typique de la LNH. Mais l'histoire le dit : vaut mieux ne pas parier contre un Dupuis. Pascal Dupuis mesurait 5 pi 7 po dans le midget AAA. C'est à ce moment-là qu'il a été converti de défenseur à attaquant. Malgré une carrière junior productive, il n'a jamais été repêché, maximisant ses invitations à des camps des recrues, au point d'obtenir sa place chez le Wild du Minnesota. Kody suit en quelque sorte ses pas. Après avoir été invité au camp du Wild, en 2024, il a participé à celui des Devils du New Jersey cette année. Il saura au cours des prochains jours s'il a reçu, ou non, un laissez-passer au camp des recrues de l'équipe. « Son parcours ressemble un peu au mien, mais c'est son histoire : c'est à lui de l'écrire », a insisté Pascal Dupuis, souhaitant éviter à son fils toute forme de pression. D'ailleurs, chez les Dupuis, ce n'est jamais le père qui amorce une conversation de hockey. S'il veut me parler de mon parcours, c'est correct, mais il faut que ça vienne de lui. Je veux que ça reste plaisant. La pire chose, ce serait que ça devienne pesant pour lui, ce que j'ai vécu. Pascal Dupuis Soit, Kody Dupuis souhaite tracer son propre chemin. Mais parions que chaque fois qu'il foule la glace du Centre Gervais Auto, lève la tête et aperçoit le numéro 16 de son père accroché au plafond, il ressent une vague d'inspiration. L'avenir d'un complice Impossible de discuter avec Pascal Dupuis sans l'interroger sur l'avenir de son allié de toujours : Sidney Crosby. Où passera-t-il les prochaines saisons ? Sans avoir discuté avec le Kid, son ancien ailier gauche a son opinion là-dessus. PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Sidney Crosby « Je pense que ce sera à Pittsburgh », a prédit celui avec qui Crosby a soulevé sa première Coupe Stanley. « C'est un gars qui veut gagner. Qui veut laisser sa marque sur le hockey. N'importe où il va aller, ce sera ça, son but. » Dupuis ouvre tout de même la porte à un départ. « S'il est échangé, c'est le genre de gars qui ne voudra pas juste partir pour partir. Il va vouloir laisser quelque chose derrière lui. S'assurer que les Penguins obtiennent un bon retour dans la transaction. Il a tellement fait les choses de la bonne façon toute sa vie, il ne va pas regarder Pittsburgh et simplement s'en aller pour s'en aller. »