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Nouvelles questions sur l'orientation sexuelle et l'itinérance
Lors du prochain recensement, Statistique Canada implantera une mesure de « santé perçue ». Par santé, on entend d'abord l'absence de maladie ou de blessure, mais aussi le bien-être physique, mental et social. Devant l'ampleur de la crise de l'itinérance, Statistique Canada a décidé d'ajouter deux questions au prochain recensement. L'agence fédérale sondera également la population canadienne sur l'orientation sexuelle, l'état de santé et la religion. Voici ce qui changera. Orientation sexuelle Pour la première fois, le questionnaire détaillé du recensement canadien comprendra une question sur l'orientation sexuelle. Celle-ci ne portera que sur les personnes âgées de 15 ans et plus. L'absence d'une telle question était « lacune souvent mentionnée » par les partenaires fédéraux, les universitaires et les organisations de Statistique Canada, qui appuie notamment sa décision en affirmant que « les données du recensement sur l'orientation sexuelle peuvent être utilisées pour appuyer les lois » touchant ce sujet. « Ça ne me surprend pas. Je suis content, et c'est bien que des organismes au Canada s'en préoccupent », réagit le sociologue de la sexualité Michel Dorais, professeur émérite à l'Université Laval. « Poser la question montre que ça existe et que c'est légitime, la diversité sexuelle. Ça montre aussi que ces choses-là font partie de la vie normale. » En 2021, le Canada avait déjà été l'un des premiers pays à inclure une question sur l'identité de genre (touchant notamment les personnes trans ou non binaires) dans son recensement national. « Aux États-Unis, il n'y aura plus de questions là-dessus dans le recensement. Toutes les institutions américaines qui avaient des statistiques sur la diversité sexuelle les suppriment. On fait comme si ça n'existait pas. C'est une bonne nouvelle de ne pas suivre le gouvernement américain là-dessus », commente Michel Dorais. Itinérance Au recensement de mai 2026, le questionnaire comprendra deux nouvelles questions. La première vise à déterminer si des personnes ont connu une situation d'itinérance (dans un refuge ou hors refuge) au cours des 12 mois précédents. La deuxième question vise quant à elle à déterminer si au moment du recensement ou dans les 12 mois précédents, des personnes ont vécu une situation d'itinérance en demeurant chez des amis, des membres de la famille ou d'autres personnes « parce qu'elles n'avaient nulle part ailleurs où vivre ». « C'est assez génial par rapport à la crise du logement. Des questions comme ça vont permettre d'éclairer un peu mieux ces grands enjeux comme le manque de logements », estime Richard Marcoux, professeur titulaire à l'Université Laval et directeur de l'Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone (ODSEF). Une précision s'impose : ces deux questions ne visent pas à joindre les personnes en situation d'itinérance, au vu du défi logistique considérable que constituerait la récolte d'information auprès de ce groupe. Avec ces deux questions, Statistique Canada espère « contribuer à faire la lumière sur les personnes qui pourraient être confrontées à d'importants défis sociaux et des difficultés importantes liées au logement ». État de santé Lors du prochain recensement, Statistique Canada implantera une mesure de « santé perçue ». Par santé, on entend d'abord l'absence de maladie ou de blessure, mais aussi le bien-être physique, mental et social. La question aspire à englober tous ces aspects et demander à chaque individu s'il se considère généralement comme en bonne santé. Sa santé peut être « excellente », « très bonne », « bonne », « passable » ou « mauvaise ». Selon Richard Marcoux, il s'agit d'un « test » de Statistique Canada, qui expérimente régulièrement avec différentes questions dans ses recensements. Généralement, on va prioriser des informations factuelles. On essaie d'éviter des questions d'opinion, parce que des perceptions, c'est large et ça doit être contextualisé. Richard Marcoux, professeur titulaire à l'Université Laval et directeur de l'ODSEF « Mais ça peut être intéressant de jumeler cette perception de santé avec d'autres informations, par exemple l'origine ethnique ou des questions sur le logement, pour identifier des tendances », ajoute M. Marcoux. Pour l'agence fédérale, la question « offre une occasion de prédire et de modéliser les besoins futurs en matière de services de soins de santé et de programmes sociaux ». Religion Après avoir été questionnée à ce sujet en 2021, la population canadienne était censée devoir attendre 10 ans pour y répondre de nouveau, le délai habituel prévu. Mais Statistique Canada a décidé d'inclure désormais la question sur la religion à chaque recensement, donc tous les cinq ans. « Je trouve ça excellent. La société québécoise et la société canadienne se transforment. Tous les 10 ans, on perdait un gros morceau d'information. Je n'ai jamais compris pourquoi on posait cette question-là tous les 10 ans. C'était illogique », estime Richard Marcoux. « On grandit en raison de l'immigration, et c'est important de connaître le bagage linguistique, culturel et religieux de ces gens qui viennent chez nous. »


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Les droits de douane pèsent encore lourdement malgré la diversification
Les exportations canadiennes ont connu une hausse au début de 2025, les entreprises s'étant empressées de devancer les droits de douane américains, mais cette action précipitée a été suivie d'un ralentissement de l'activité en avril et en mai. (Ottawa) Les efforts du Canada pour élargir ses échanges commerciaux au-delà des États-Unis semblent porter leurs fruits, mais des économistes préviennent qu'il faudra beaucoup de temps avant que les exportateurs canadiens s'accommodent d'un nouveau statu quo. Craig Lord La Presse Canadienne Statistique Canada a annoncé jeudi que le déficit commercial de marchandises du pays – la différence entre les exportations et les importations – s'est réduit à 5,9 milliards en mai, grâce à la hausse des exportations d'or. Ce résultat est à comparer au déficit commercial de 7,6 milliards enregistré en avril — un niveau record, qui, selon Statistique Canada, a été révisé à la hausse par rapport aux estimations initiales de 7,1 milliards. Les exportations canadiennes ont connu une hausse au début de 2025, les entreprises s'étant empressées de devancer les droits de douane américains, mais cette action précipitée a été suivie d'un ralentissement de l'activité en avril et en mai. Après un début d'année relativement solide, les chiffres du produit intérieur brut réel de Statistique Canada indiquent une baisse de 0,1 % en avril et les premières estimations prévoient la même baisse en mai. « Malgré ce que les chiffres révèlent sur une base mensuelle, le contexte commercial demeure un défi », a déclaré Shelly Kaushik, économiste principale à la BMO. Si l'on exclut la hausse des produits minéraux métalliques et non métalliques, les exportations totales ont diminué de 1,2 % en mai, tandis que les exportations vers les États-Unis ont reculé de 0,9 %. Statistique Canada a indiqué que les exportations vers les États-Unis ont diminué pour un quatrième mois consécutif en mai, en raison du conflit commercial en cours. Les importations ont également diminué pour un troisième mois consécutif. Une réorientation qui ne se fait pas du jour au lendemain L'organisme fédéral a affirmé que la part des exportations canadiennes à destination des États-Unis se situait à 68,3 % en mai, en baisse par rapport à la moyenne mensuelle de 2024 de 75,9 %. Mme Kaushik a déclaré jeudi dans une note à ses clients que la proportion des exportations à destination du sud de la frontière avait atteint son plus bas niveau depuis 1997, à l'exception des années de pandémie. Représentant encore plus des deux tiers des exportations canadiennes, les États-Unis demeurent le principal marché d'exportation du Canada, et cela ne changera probablement pas dans un avenir prévisible, a souligné Mme Kaushik. Malgré l'existence de divers droits de douane, notamment sur les industries de l'acier et de l'aluminium, Mme Kaushik a affirmé que de nombreuses entreprises trouveront toujours plus avantageux de vendre leurs produits de l'autre côté de l'immense frontière terrestre canado-américaine plutôt que de les expédier à l'étranger, voire à l'intérieur du Canada. « C'est simplement parce qu'ils sont notre plus grand voisin, mais aussi la plus grande économie du monde, a-t-elle déclaré. Si cette volonté de diversification au-delà des États-Unis se maintient, cela prendra encore plusieurs mois, voire plusieurs années. » En contrepartie, Statistique Canada a indiqué que les exportations vers des pays autres que les États-Unis ont augmenté de 5,7 % au cours du mois, atteignant un sommet historique. Les exportations totales ont augmenté de 1,1 % en mai pour atteindre 60,8 milliards, les exportations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ayant progressé de 15,1 %. Cette variation est attribuable à une hausse de 30,1 % des exportations d'or, d'argent et de métaux du groupe du platine sous forme brute et de leurs alliages, une catégorie composée en grande partie d'or brut. Cette progression est principalement imputable à la hausse des expéditions physiques d'or vers le Royaume-Uni, selon Statistique Canada. Le commerce total de marchandises avec les pays autres que les États-Unis a atteint 47,6 milliards en mai, ce qui, selon l'organisme fédéral, constitue un troisième sommet historique consécutif. Outre l'or destiné au Royaume-Uni, Statistique Canada a indiqué que la hausse des expéditions de pétrole brut vers Singapour et d'aluminium sous forme brute et de produits pharmaceutiques vers l'Italie a été contrebalancée par la baisse des exportations vers la Chine. Carney et Trump : qu'est-ce qui s'en vient ? Andrew DiCapua, économiste principal à la Chambre de commerce du Canada, a déclaré jeudi que les gains en matière de diversification commerciale sont « encourageants », mais que les obstacles à la frontière américaine ne seront pas levés de sitôt. « Le pire est peut-être derrière nous, mais le chemin du retour sera probablement semé d'embûches », a-t-il affirmé dans une déclaration écrite. Lors du Sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta, le mois dernier, le premier ministre Mark Carney et le président américain Donald Trump ont convenu d'une échéance du 21 juillet pour en venir à un accord sur les relations commerciales entre les deux pays. PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le premier ministre canadien, Mark Carney, et le président américain, Donald Trump, au Sommet du G7 à Kananaskis Mme Kaushik a souligné que les échéances précédentes dans le conflit commercial ont été repoussées et que peu de clarté s'est concrétisée depuis ce qu'elle a qualifié de « sommet » d'incertitude en avril. Bien que les statistiques sur le commerce en mai marquent une amélioration par rapport à avril, Mme Kaushik a indiqué que les données mensuelles peuvent être volatiles. Et bien que la BMO s'attende à une plus grande certitude sur le plan commercial au fil de l'année, elle a déclaré que les exportateurs canadiens continueront d'éprouver des difficultés. « Je pense que le tableau général montre clairement que le commerce restera très difficile dans ce contexte très incertain, a affirmé Mme Kaushik. Cela continuera de peser lourdement sur l'économie canadienne. » Par ailleurs, les importations totales ont diminué de 1,6 % en mai pour s'établir à 66,7 milliards, les importations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ayant chuté de 16,8 %. Les importations d'or, d'argent et de métaux du groupe du platine sous forme brute ont chuté de 43,2 %. En volume, les exportations totales ont augmenté de 0,7 % en mai, tandis que les importations totales ont diminué de 0,6 % pour le mois.


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3 days ago
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Les exportations vers les États-Unis ont continué de diminuer en mai
Les exportations canadiennes ont connu une hausse au début de 2025, les entreprises s'étant empressées de devancer les droits de douane américains, mais cette action précipitée a été suivie d'un ralentissement de l'activité en avril et en mai. Les exportations vers les États-Unis ont continué de diminuer en mai (Ottawa) Les exportations canadiennes à destination des États-Unis ont continué de diminuer en mai, tandis que les échanges commerciaux avec d'autres pays ont pris un certain élan, a annoncé jeudi Statistique Canada. Craig Lord La Presse Canadienne L'organisme fédéral a indiqué que le déficit commercial de marchandises du Canada s'est réduit à 5,9 milliards en mai, grâce à la hausse des exportations d'or. Ce résultat est à comparer au déficit commercial de 7,6 milliards enregistré en avril – un niveau record, qui, selon Statistique Canada, a été révisé à la hausse par rapport aux estimations initiales de 7,1 milliards. Les exportations canadiennes ont connu une hausse au début de 2025, les entreprises s'étant empressées de devancer les droits de douane américains, mais cette action précipitée a été suivie d'un ralentissement de l'activité en avril et en mai. Après un début d'année relativement solide, les chiffres du produit intérieur brut réel de Statistique Canada indiquent une baisse de 0,1 % en avril et les premières estimations prévoient la même baisse en mai. Statistique Canada a indiqué que les exportations vers les États-Unis ont diminué pour un quatrième mois consécutif en mai, en raison du conflit commercial en cours. Les importations ont également diminué pour un troisième mois consécutif. L'organisme fédéral a affirmé que la part des exportations canadiennes à destination des États-Unis se situait à 68,3 % en mai, en baisse par rapport à la moyenne mensuelle de 2024 de 75,9 %. L'économiste principale de la Banque de Montréal Shelly Kaushik a déclaré jeudi dans une note à ses clients que la proportion des exportations à destination du sud de la frontière avait atteint son plus bas niveau depuis 1997, à l'exception des années de pandémie. En contrepartie, Statistique Canada a indiqué que les exportations vers des pays autres que les États-Unis ont augmenté de 5,7 % au cours du mois, atteignant un sommet historique. Les exportations totales ont augmenté de 1,1 % en mai pour atteindre 60,8 milliards, les exportations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ayant progressé de 15,1 %. Cette variation est attribuable à une hausse de 30,1 % des exportations d'or, d'argent et de métaux du groupe du platine sous forme brute et de leurs alliages, une catégorie composée en grande partie d'or brut. Cette progression est principalement imputable à la hausse des expéditions physiques d'or vers le Royaume-Uni, selon Statistique Canada. Le commerce total de marchandises avec les pays autres que les États-Unis a atteint 47,6 milliards en mai, ce qui, selon l'organisme fédéral, constitue un troisième sommet historique consécutif. Outre l'or destiné au Royaume-Uni, Statistique Canada a indiqué que la hausse des expéditions de pétrole brut vers Singapour et d'aluminium sous forme brute et de produits pharmaceutiques vers l'Italie a été contrebalancée par la baisse des exportations vers la Chine. Bien que les statistiques du commerce en mai marquent une amélioration par rapport à avril, Mme Kaushik a souligné que les exportateurs continueront de souffrir de l'incertitude entourant les droits de douane américains. « Les exportations devraient subir une pression continue, les droits de douane sur l'acier et l'aluminium ayant doublé en juin et la faible reprise des prix du pétrole n'ayant guère contribué à atténuer les effets de cette hausse », a-t-elle affirmé. Par ailleurs, les importations totales ont diminué de 1,6 % en mai pour s'établir à 66,7 milliards, les importations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ayant chuté de 16,8 %. Les importations d'or, d'argent et de métaux du groupe du platine sous forme brute ont chuté de 43,2 %. En volume, les exportations totales ont augmenté de 0,7 % en mai, tandis que les importations totales ont diminué de 0,6 % pour le mois.