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Nouvelles questions sur l'orientation sexuelle et l'itinérance

Nouvelles questions sur l'orientation sexuelle et l'itinérance

La Presse04-07-2025
Lors du prochain recensement, Statistique Canada implantera une mesure de « santé perçue ». Par santé, on entend d'abord l'absence de maladie ou de blessure, mais aussi le bien-être physique, mental et social.
Devant l'ampleur de la crise de l'itinérance, Statistique Canada a décidé d'ajouter deux questions au prochain recensement. L'agence fédérale sondera également la population canadienne sur l'orientation sexuelle, l'état de santé et la religion. Voici ce qui changera.
Orientation sexuelle
Pour la première fois, le questionnaire détaillé du recensement canadien comprendra une question sur l'orientation sexuelle. Celle-ci ne portera que sur les personnes âgées de 15 ans et plus. L'absence d'une telle question était « lacune souvent mentionnée » par les partenaires fédéraux, les universitaires et les organisations de Statistique Canada, qui appuie notamment sa décision en affirmant que « les données du recensement sur l'orientation sexuelle peuvent être utilisées pour appuyer les lois » touchant ce sujet.
« Ça ne me surprend pas. Je suis content, et c'est bien que des organismes au Canada s'en préoccupent », réagit le sociologue de la sexualité Michel Dorais, professeur émérite à l'Université Laval. « Poser la question montre que ça existe et que c'est légitime, la diversité sexuelle. Ça montre aussi que ces choses-là font partie de la vie normale. »
En 2021, le Canada avait déjà été l'un des premiers pays à inclure une question sur l'identité de genre (touchant notamment les personnes trans ou non binaires) dans son recensement national.
« Aux États-Unis, il n'y aura plus de questions là-dessus dans le recensement. Toutes les institutions américaines qui avaient des statistiques sur la diversité sexuelle les suppriment. On fait comme si ça n'existait pas. C'est une bonne nouvelle de ne pas suivre le gouvernement américain là-dessus », commente Michel Dorais.
Itinérance
Au recensement de mai 2026, le questionnaire comprendra deux nouvelles questions. La première vise à déterminer si des personnes ont connu une situation d'itinérance (dans un refuge ou hors refuge) au cours des 12 mois précédents.
La deuxième question vise quant à elle à déterminer si au moment du recensement ou dans les 12 mois précédents, des personnes ont vécu une situation d'itinérance en demeurant chez des amis, des membres de la famille ou d'autres personnes « parce qu'elles n'avaient nulle part ailleurs où vivre ».
« C'est assez génial par rapport à la crise du logement. Des questions comme ça vont permettre d'éclairer un peu mieux ces grands enjeux comme le manque de logements », estime Richard Marcoux, professeur titulaire à l'Université Laval et directeur de l'Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone (ODSEF).
Une précision s'impose : ces deux questions ne visent pas à joindre les personnes en situation d'itinérance, au vu du défi logistique considérable que constituerait la récolte d'information auprès de ce groupe.
Avec ces deux questions, Statistique Canada espère « contribuer à faire la lumière sur les personnes qui pourraient être confrontées à d'importants défis sociaux et des difficultés importantes liées au logement ».
État de santé
Lors du prochain recensement, Statistique Canada implantera une mesure de « santé perçue ». Par santé, on entend d'abord l'absence de maladie ou de blessure, mais aussi le bien-être physique, mental et social. La question aspire à englober tous ces aspects et demander à chaque individu s'il se considère généralement comme en bonne santé. Sa santé peut être « excellente », « très bonne », « bonne », « passable » ou « mauvaise ».
Selon Richard Marcoux, il s'agit d'un « test » de Statistique Canada, qui expérimente régulièrement avec différentes questions dans ses recensements.
Généralement, on va prioriser des informations factuelles. On essaie d'éviter des questions d'opinion, parce que des perceptions, c'est large et ça doit être contextualisé.
Richard Marcoux, professeur titulaire à l'Université Laval et directeur de l'ODSEF
« Mais ça peut être intéressant de jumeler cette perception de santé avec d'autres informations, par exemple l'origine ethnique ou des questions sur le logement, pour identifier des tendances », ajoute M. Marcoux.
Pour l'agence fédérale, la question « offre une occasion de prédire et de modéliser les besoins futurs en matière de services de soins de santé et de programmes sociaux ».
Religion
Après avoir été questionnée à ce sujet en 2021, la population canadienne était censée devoir attendre 10 ans pour y répondre de nouveau, le délai habituel prévu. Mais Statistique Canada a décidé d'inclure désormais la question sur la religion à chaque recensement, donc tous les cinq ans.
« Je trouve ça excellent. La société québécoise et la société canadienne se transforment. Tous les 10 ans, on perdait un gros morceau d'information. Je n'ai jamais compris pourquoi on posait cette question-là tous les 10 ans. C'était illogique », estime Richard Marcoux. « On grandit en raison de l'immigration, et c'est important de connaître le bagage linguistique, culturel et religieux de ces gens qui viennent chez nous. »
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