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Le Figaro
2 days ago
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Rugby : maladroits, les Lions s'imposent dans la douleur face aux Waratahs
Après leurs larges victoires contre les Queensland Reds et la Western Force, la sélection des meilleurs joueurs européens a peiné pour son troisième match face à la franchise de Sydney. Les Lions britanniques et irlandais ont péniblement battu une équipe tenace des Waratahs (Nouvelle-Galles du Sud) sur le score peu convaincant de 21-10 samedi, livrant une prestation entachée d'erreurs lors du troisième match de leur tournée en Australie. Le centre écossais Huw Jones a inscrit deux essais en première mi-temps et le demi de mêlée anglais Alex Mitchell en a ajouté un autre en début de seconde période. Mais les Lions sont restés muets pendant les 26 dernières minutes d'un match que l'entraîneur Andy Farrell voudra vite oublier. «Il y a un peu de frustration, a reconnu le sélectionneur des Lions, Andy Farrell. C'est agréable de gagner, mais à ce stade nous cherchons à évaluer la performance, et on est assez déçus de… la manière dont nous avons géré certaines situations.» Les Waratahs, poussés par la majorité des 40.568 spectateurs présents, ont inscrit des essais par Darby Lancaster et Ethan Dobbins, ne comptant que quatre points de retard au début de la seconde période. Cette équipe de Super Rugby a montré la voie aux Wallabies en vue de la série de trois test-matches prévue fin juillet et en août, avec un engagement physique sans compromis et une défense en montée qui a perturbé les Lions. Publicité Les Lions espéraient franchir un nouveau cap après leur victoire 52-12 contre les Queensland Reds mercredi et leur entame tonitruante face à la Western Force (54-7). Cela semblait bien parti lorsqu'ils ont obtenu une pénalité dès la première mêlée, suivie d'un essai de Jones sous les poteaux à la 12e minute après avoir percé la défense. Mais les Waratahs n'avaient pas l'intention de se laisser faire. Approchant de la demi-heure de jeu, ils ont mis la pression sur la ligne des Lions, et Charlie Gamble a aplati après un effort collectif, mais l'essai a été annulé pour obstruction. Le raté d'Ellis Genge Les Lions ont répondu en retournant dans le camp adverse, où Jones a marqué son deuxième essai en force à la 33e minute. Mais les Waratahs ont répliqué presque aussitôt. Le troisième-ligne Rob Leota a déboulé le long de la ligne de touche, combiné avec Lancaster, qui a filé vers l'en-but, s'est fait plaquer, puis s'est relevé pour aplatir le ballon et marquer. Grâce aux deux transformations réussies par Fin Smith, les Lions menaient 14-5 à la pause. Mais les Waratahs ont réduit l'écart deux minutes après la reprise grâce à un essai du talonneur Ethan Dobbins, issu d'un maul. À lire aussi Rugby : histoire, palmarès, plus beaux essais... Cinq choses à savoir sur les prestigieux Lions britanniques et irlandais Andy Farrell a alors fait entrer plusieurs remplaçants, et les Lions ont marqué un troisième essai par Mitchell, après une feinte bien exécutée au départ d'un maul. Le pilier remplaçant Ellis Genge a cru marquer un quatrième essai cinq minutes plus tard, après une percée, mais il a laissé tomber le ballon au moment d'aplatir. Les erreurs se sont multipliées, brisant toute fluidité dans l'attaque des Lions, tandis que Gamble et Leota ont brillé à la tête du paquet d'avants des Waratahs dans une bataille acharnée pour chaque ballon.

L'Équipe
3 days ago
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« Les joueurs pros qui ont suivi des études sont devenus si rares » : diplômé en chirurgie dentaire, Christian Lio-Willie va fêter sa première sélection avec les All Blacks à la France
Christian Lio-Willie a un parcours singulier dans le rugby moderne : numéro 8 des Crusaders récents vainqueurs du Super Rugby, diplômé en chirurgie dentaire, il fera ses grands débuts avec le mythique maillot des All Blacks, ce samedi (9h05, heure française) en test-match face aux Bleus. Christian Lio-Willie est chirurgien-dentiste. Ce n'est pas une métaphore dont l'ovalie raffole pour évoquer sa férocité dans les rucks : ce joueur de 26 ans, qui connaîtra sa première sélection avec les All Blacks samedi (9h05, heure française) face au quinze de France, a vraiment décroché un « Bachelor of Dental Surgery » de l'Université d'Otago, en 2021. « Toute sa famille était présente lors de sa remise de diplôme, tant c'est une immense fierté pour ses parents polynésiens, décrypte Ryan Martin, son mentor. Imaginez un peu, il n'y a que sept dentistes d'origine samoane sur toute la Nouvelle-Zélande ! » Lio-Willie étudiait à la Massey High School, un lycée de la banlieue ouest d'Auckland, quand il a été repéré par Ryan Martin à l'âge de 17 ans. Le coach entraînait alors le Kaikorai Demons Rugby Club où jouait naguère Byron Kelleher, l'ancien demi de mêlée all black (57 sélections entre 1999 et 2007). « Je prospectais à travers la Nouvelle-Zélande à la recherche d'avants. Un pote qui était le principal de Massey m'a fait l'éloge de Christian, qui ne semblait pas intéresser la province d'Auckland ni l'académie des Blues. J'ai pris l'avion pour le rencontrer à son lycée. » Le troisième-ligne se tâtait pour des études de kiné sur Auckland, mais il a reçu une bourse de 20 000 dollars pour aller étudier à l'Université d'Otago. Banco. « J'ai été séduit par l'aspect pratique des études dentaires, raconte le joueur. C'est un peu comme un métier manuel, mais avec des personnes. » À Dunedin, dès son premier match avec le KDRC, il se déboîte une épaule. « Au final, ça a été bénéfique pour mes études : j'ai été hors-jeu toute la saison et j'ai pu potasser », raconte Lio-Willie, qui ajoute que le rugby a été pour lui un excellent dérivatif à la pression psychique liée à l'exigence de son cursus. Un parcours rare pour ce troisième-ligne intelligent et tonique Apprenant l'annonce de sa première sélection, jeudi, il a tenu à rendre hommage à Ryan Martin, qui a su accompagner sa progression, le motiver sans le brusquer. « C'était important qu'il réussisse ses études, justifie le technicien. Si Christian trouvait son équilibre personnel, je savais que ça suivrait naturellement en rugby. C'est énorme ce qu'il a accompli : dans le rugby d'aujourd'hui, les joueurs pros qui ont suivi des études sont devenus si rares... » Lors des entraînements, le coach l'encourageait à jouer à plusieurs postes de la troisième ligne afin d'améliorer sa compréhension globale du jeu. « Le fait est que Lio-Willie est un joueur intelligent qui sait choisir ses opportunités », analyse Tony Johnson, légende de Sky TV qui commentait la finale du Super Rugby le 21 juin. Avec le numéro 8 des Crusaders dans le dos, le joueur fut un élément clé de la victoire face aux Chiefs (16-12). À la 63e minute, s'arrachant d'un ruck après 25 phases de jeu, Lio-Willie a même été à deux doigts d'inscrire un essai. « Il est réputé pour ses percées offensives avec des courses rapides et puissantes, poursuit Johnson. Pas forcément longues, 7 mètres en moyenne, mais toujours décisives pour créer des brèches. Lio-Willie est moins balaise que Mickaël Guillard (1,89 m pour 111 kg contre 1m97 et 122 kg pour le Français, titulaire au même poste samedi), mais il déménage grâce à sa tonicité. Il a un gros volume de jeu et est à plus de 90 % de plaquages réussis cette saison, ce qui apporte une grande sécurité défensive à son équipe. » « Il me fait penser à Richie McCaw par sa capacité à lire et comprendre ce que veut l'arbitre. Il s'adapte, maximise ses actions en fonction, preuve de son intelligence » Ryan Martin, un de ses anciens entraîneurs Lio-Willie a beaucoup travaillé l'aspect défensif de son rugby : « Outre ses plaquages de plus en plus dominants, il prend de meilleures décisions dans le jeu au sol, poursuit Martin. Son discernement l'aide à savoir quand contester ou se retirer. Cette saison, les arbitres ont été très stricts sur la zone des rucks et Christian fait partie des rares à ne pas avoir été pénalisés dans ces situations. Il me fait penser à Richie McCaw par sa capacité à lire et comprendre ce que veut l'arbitre. Il s'adapte, maximise ses actions en fonction, preuve de son intelligence. » Le bizuth all black a le profil recherché par Scott Robertson et ses adjoints qui répètent vouloir des joueurs « décisifs des deux côtés du ballon ». « Christian est un porteur de balle puissant qui a aussi cette capacité à jouer au large comme un centre, poursuit le coach. Il excelle dans les passes après contact pour assurer la continuité des actions, sait aussi jouer dans des petits espaces, quand le trafic se resserre. Les Crusaders aiment le solliciter très vite après le demi de mêlée. » Peut-on prévoir à Lio-Willie un grand avenir sous le maillot noir, alors qu'il n'est que le troisième choix au poste de numéro 8 et doit sa sélection à une série de blessures au sein de la sélection néo-zélandaise ? Wallace Sititi, révélation mondiale en 2024, a dû se faire opérer d'une cheville et Luke Jacobson se remet d'une commotion. « Si on considère son parcours, il a toujours su saisir les opportunités, estime Martin. Il était dans l'équipe de développement d'Otago et a eu une opportunité dans le XV de la province où il est devenu titulaire » Boosté par la confiance et l'aura de Savea Le flanker fut d'ailleurs désigné meilleur joueur de la province en 2023 avant de rejoindre les Crusaders, où il est engagé jusqu'en 2027. « Là aussi,il faisait partie des joueurs en développement, a eu une première titularisation et ensuite, il n'a plus quitté l'effectif jusqu'à disputer la finale. Je parie qu'il saura faire la même chose au sein des All Blacks. » Cette semaine, à l'hôtel des Néo-Zélandais, on pouvait voir la « back row unit » - le groupe des troisième-lignes - réunie dans un coin cosy du lobby, en cercle sur des fauteuils, avec leurs iPads dans les mains, absorbés par la préparation du match face aux Bleus sous la houlette d'Ardie Savea, leader dont l'aura rejaillit sur les nouveaux venus. « On a un groupe de troisièmes lignes très soudé, confirme Lio-Willie. On entretient une grande confiance entre nous, on s'entraide et ça me rassure en tant que nouveau. J'ai toujours admiré Ardie et sentir sa confiance, c'est précieux. Il m'aide à progresser. » À l'annonce de sa première sélection, le joueur confie que Savea lui a dit « Sois toi-même frérot » : « Ce genre de mots, ça veut dire beaucoup pour moi, avoue Lio-Willie. J'ai hâte d'être à samedi ! » À lire aussi Quand les Bleus se testent en Nouvelle-Zélande Servat : «Il ne faut pas subir le haka, il faut le vivre» Qui est Diego Jurd, ouvreur des Bleuets ? Les recettes de Robertson pour faire plier les Bleus