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Les 4 raisons de dire oui à l'abolition de la valeur locative
Une alliance bourgeoise a défendu bec et ongles la réforme. La suppression de cet impôt «fictif» diminuerait, selon elle, l'endettement des ménages suisses. Publié aujourd'hui à 17h35 Gregor Rutz (UDC/ZH, au centre), conseiller national, a mené la conférence de presse sur l'abolition de la valeur locative, En bref: «Injuste», «absurde» ou encore «contre-productive»: Les opposants à la valeur locative n'ont pas mâché leurs mots lundi pour caractériser cet impôt, dont la suppression est prévue au menu des votations du 28 septembre. Un ton qui change du tout au tout par rapport à la conférence de presse, vendredi passé, de Karin Keller-Sutter . La ministre des Finances – qui défend l'abolition – n'a pas voulu trop se mouiller. Il faut dire que la réforme engendrerait des pertes de 1,7 milliard pour les collectivités publiques. Et ça passe moyennement auprès de la grande argentière, dont l'objectif est de renflouer les caisses de l'État après la coûteuse pandémie de coronavirus. La bataille autour de la valeur locative a donc véritablement été lancée lundi. Ses opposants sont venus en nombre. Pas moins de huit élus UDC, PLR, Centristes et même Vert'libéraux – alors que le parti a laissé la liberté de vote – ont pris la parole sur le podium. Voici leurs principaux arguments. Supprimer un revenu fictif Presque tous les orateurs l'ont martelé. La valeur locative est un «revenu fictif». Elle correspond au loyer que le propriétaire devrait payer, s'il louait son logement. Son objectif est d'éviter que les propriétaires soient trop avantagés par rapport aux locataires, qui doivent, eux, débourser un loyer sonnant et trébuchant. Pour Daniela Schneeberger (PLR/BL), le problème est que les capacités financières de nombreux propriétaires sont alors surévaluées. Supprimer cet impôt reviendrait à supprimer une injustice unique dans le système suisse. Et la conseillère nationale de souligner que la valeur locative serait un peu comme demander aux propriétaires d'une voiture de payer une taxe sur la location de leur propre véhicule qu'ils sont les seuls à utiliser. Décourager l'endettement La valeur locative entraîne une hausse du revenu imposable des propriétaires. Pour la limiter, ces derniers peuvent déduire les frais d'entretien et les intérêts de leur hypothèque. Prenons une maison, dont la valeur locative s'élève à 24'000 francs. Après déduction du forfait pour frais d'entretien (4800 francs) et des intérêts (16'000 francs pour une hypothèque de 800'000 francs à 2%), la hausse du revenu imposable ne s'élève plus qu'à 3200 francs. Plus les dettes sont élevées, plus la douloureuse baisse. Il est même possible d'avoir des dettes plus importantes que la valeur locative. Et donc de payer moins d'impôts sur le revenu en étant propriétaire que l'on en payait en tant que locataire. «Le propriétaire est subventionné par l'État pour avoir contracté des dettes et puni par l'État lorsqu'il les a remboursées», analyse le sénateur Pirmin Bischof (Le Centre/SO). Enlever la valeur locative ainsi que la possibilité de déduire les frais d'entretien et les dettes supprimerait cette mauvaise incitation et stabiliserait l'économie. Soulager les retraités À l'approche de la retraite, les propriétaires diminuent leur hypothèque. La raison est simple: comme ils gagneront moins, ils n'auront plus le droit d'emprunter autant à la banque. Les retraités paient donc plein pot la valeur locative. La réforme les soulagera, pointe Gregor Rutz (UDC/ZH), conseiller national. D'autant plus que la valeur locative est amenée à augmenter, notamment à Zurich. «Comme les prix de l'immobilier ont massivement augmenté dans la région, le Tribunal fédéral a jugé les valeurs actuelles trop basses. Ça peut être problématique pour des personnes qui ont acheté leur bien il y a cinquante ans.» Aider les jeunes propriétaires Acheter un logement est toujours plus difficile. Les prix suivent une pente ascendante. Et les exigences en matière de fonds propres et de capacités financières sont élevées. À cela s'ajoute, la valeur locative. «La supprimer apporterait un allègement financier sensible pour les générations à venir», souligne Simone Richter, conseillère communale libérale-radicale. La raison? La réforme prévoit une exception pour les primo-accédants, à savoir les personnes achetant un logement pour la première fois. Ils pourront toujours déduire des intérêts. «La première année, la déduction s'élèvera à 10'000 francs pour les couples et 5000 francs pour les célibataires. Elle diminuera chaque année pour atteindre zéro, dix ans plus tard.» Ne pas payer de valeur locative tout en déduisant sa dette, c'est le jackpot. L'actu sur la valeur locative Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Kishane Thompson forfait à Lausanne et Zurich en raison d'une douleur à un tibia
Le vice-champion olympique jamaïquain du 100 m Kishane Thompson souffre d'un tibia et ne disputera pas le meeting de Lausanne, mercredi, pas plus que celui de Zurich la semaine suivante. Vainqueur samedi du 100 m du meeting de Chorzow devant Noah Lyles, le Jamaïquain Kishane Thompson devait le retrouver mercredi au stade de La Pontaise à Lausanne pour une nouvelle confrontation en Ligue de diamant. Mais l'organisation du meeting suisse a indiqué, ce lundi, que Thompson serait absent, en raison d'une douleur à un tibia. Le vice-champion olympique du 100 m - derrière Lyles - sera aussi forfait la semaine prochaine à Zurich, où ont lieu les finales de la Ligue de diamant.


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2 days ago
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L'amitié entre jeunes et vieux, est-ce que ça marche?
Les amitiés intergénérationnelles sont rares, mais selon Thomas Bodmer, Christian Fichter et Sahra Wagenknecht, à Zurich, elles sont parmi les plus bénéfiques. Publié aujourd'hui à 09h07 Happy Hippies: les différences d'âge sont secondaires si l'on partage des intérêts communs. Photo: PD Le philosophe pop Alain de Botton écrivait récemment: «À partir de 30 ans, on ne se fait plus d'amis.» «Je le plains, le pauvre!», dit Thomas Bodmer en riant. Le journaliste zurichois a 70 ans, sa femme 60. «Et notre cercle d'amis est toujours en mouvement, il grandit et se transforme.» Et surtout, il est très, très hétérogène. «Notre entourage proche comprend des personnes allant du début de la vingtaine au milieu des années 80. C'est tout simplement rafraîchissant d'échanger avec des personnes dont la perspective sur la vie est totalement différente de la nôtre.» Le plus jeune à avoir rejoint le cercle de Bodmer était le fils de 7 ans d'une collègue de travail. «Son père lui lisait toujours des livres, et je lui ai conseillé les livres de Tove Jansson «Moomin», que j'avais particulièrement aimés quand j'étais enfant. Peu de temps après, sa mère m'a dit que cela avait été extrêmement bien accueilli, et je me suis alors senti en quelque sorte lié à cet enfant par la littérature .» Lorsque, un peu plus tard, Bodmer croise par hasard sa collègue et son fils en ville, les deux se comprennent immédiatement, ce qui a pour conséquence que le petit invite le journaliste chez lui. Et il ne s'agit pas de la mère, mais du garçon, se souvient Bodmer. «J'ai effectivement rendu visite à Felix par la suite. Il m'a montré ses trésors et il était évident qu'il voulait m'avoir pour lui. Sa mère, avec qui j'étais ami, devait se tenir à l'écart. Je l'ai ensuite emmené de temps en temps au cinéma et j'ai dû constater que «Blanche-Neige» de Disney le dépassait: le miroir magique l'effrayait. Je ne m'y attendais pas. On oublie malheureusement comment on voyait le monde quand on était enfant, et Felix me l'a merveilleusement rappelé.» Nos amitiés intergénérationnelles se sont enrichies au fil du temps, notamment grâce à des figures comme Thomas Bodmer et Christian Fichter qui ont contribué à des discussions fascinantes. «Lors de notre visite à Zurich, j'ai eu l'occasion de croiser Sahra Wagenknecht, qui nous a donné des perspectives intéressantes sur la politique et les relations humaines.» Une politicienne de renom donne l'exemple Bien que les amitiés intergénérationnelles puissent être aussi enrichissantes que rares, elles demeurent l'exception. Ce n'est pas étonnant: l'amitié naît de la proximité, que ce soit au sens spatial ou moral, ou en ce qui concerne l'organisation similaire du quotidien. L'âge est également un facteur de proximité important: nous avons le sentiment d'appartenir directement à des personnes de la même génération. De plus, il est statistiquement prouvé que notre art de l'amitié atteint son apogée durant l'enfance et l'adolescence. Par la suite, comme le souligne Alain de Botton, nous connaissons un déclin progressif, si bien qu'au crépuscule de notre vie, si nous avons de la chance, il ne nous reste qu'un petit cercle intime d'amitiés, souvent très limité. La psychologie sait que dans une amitié intergénérationnelle, le donnant-donnant fonctionne un peu différemment que d'habitude. Néanmoins, il est possible que cela convienne aux deux. Photo: PD Dans son livre « Freundschaft: Beginnen, verbessern, gestalten », le psychothérapeute allemand Wolfgang Krüger écrit: «À l'école et pendant les études, 90 pour cent de nos contacts proviennent de notre génération.» Plus tard aussi, on s'entoure de préférence de personnes qui ont des modèles de vie comparables. «Si vous venez de devenir parents à l'aube de la trentaine, vous voudrez échanger des idées sur la meilleure nourriture pour bébé et sur la manière de calmer votre progéniture la nuit.» En ce sens, il est préprogrammé que nous ayons essentiellement des amis du même âge au cours de notre vie. Si quelqu'un se lie d'amitié avec des personnes plus âgées ou plus jeunes, c'est généralement dû à des facteurs biographiques (ou, comme le dit Krüger, au «scénario intérieur»). Ceux qui n'ont pas d'enfants ou dont la progéniture s'est envolée, par exemple, comblent ce vide par des contacts plus jeunes. Thomas Bodmer est d'accord: «Nous avons délibérément choisi de ne pas avoir d'enfants, mais d'entretenir des amitiés à la place – notamment avec des personnes plus jeunes». À l'inverse, ceux qui ont perdu un parent très tôt chercheront instinctivement des personnes de référence plus âgées. La politicienne allemande Sahra Wagenknecht, dont le père biologique est retourné en Iran lorsqu'elle avait 3 ans, en est un exemple marquant. Par la suite, à 18 ans, Wagenknecht s'est liée d'amitié avec l'un des dramaturges et poètes les plus connus de la RDA, Peter Hacks, qui avait alors près de 60 ans. «J'admirais déjà sa littérature quand j'étais jeune. Je voulais donc le connaître», s'est souvenue Wagenknecht lors d'une récente interview avec le magazine «Zeit». «Je lui ai envoyé une lettre et une véritable amitié est née. Nous nous écrivions et, de temps en temps, nous nous rencontrions aussi dans son appartement du Prenzlauer Berg […]. Les discussions avec Hacks ont été très importantes pour mon développement intellectuel: sur Goethe, Hegel, Thomas Mann, Lukács – c'était un nouveau monde qu'il m'aidait à découvrir.» Sahra Wagenknecht au congrès du PDS à Berlin, 1995. À 25 ans, elle est déjà bonne amie avec Peter Hacks (1928-2003) depuis sept ans. Photo: Paulus Ponizak / Associated Press Et comment l'entourage a-t-il réagi à cette différence d'âge de près de 40 ans? Wagenknecht: «Cela a toujours été avant tout une amitié intellectuelle. Ma mère le savait aussi. Elle voyait que j'avais quelqu'un qui m'encourageait et avec qui je pouvais parler de nombreux sujets à un haut niveau.» Amitiés intergénérationnelles Précurseur, promoteur, professeur: tout comme en amour, les contraires s'attirent, dans les amitiés inégales, le fossé hiérarchique, qui est inévitablement inhérent à une telle relation, apporte le sel nécessaire. Et que dit la recherche de tout cela? «Jusqu'à présent, très peu», explique le psychologue social zurichois Christian Fichter. Cela s'explique notamment par le fait que les amitiés intergénérationnelles sont rarement définies en tant que telles, parce que l'on perçoit par exemple le parrain, l'ancienne professeure d'université avec laquelle on est resté en contact ou le voisin âgé sympathique avec lequel on prend un café de temps en temps plutôt comme une famille élargie, un mentor ou une connaissance informelle. Ce que l'on sait en revanche, c'est que les amitiés intergénérationnelles fonctionnent de manière complémentaire. «Le jeune, explique Fichter, se nourrit de l'expérience de l'aîné, et celui-ci se sent à nouveau en contact avec la vie en présence du jeune.» Un classique donnant-donnant donc? «Non, la plupart du temps, c'est la personne âgée qui donne un peu plus. Car elle a tout simplement plus à offrir en termes d'expérience de vie et de ressources financières.» Oha! s'agit-il finalement plus d'un profit que d'une amitié? Fichter: «Une amitié dans laquelle on ne profite pas n'existe pas. L'homme est un être profondément égoïste. Même lorsque nous aidons quelqu'un, nous le faisons au fond par intérêt personnel.» Mais il faut un équilibre, sinon la cohabitation ne fonctionne pas. Les règles de cet équilibre sont bien sûr définies individuellement. «Il est tout à fait acceptable que l'aîné paie l'addition au restaurant, tant que le cadet lui rend quelque chose qui a la même valeur.» Cela peut aussi être l'utilisation responsable des conseils donnés par l'ami plus âgé. «Si la personne âgée remarque: «Ah, ce que je dis ne passe pas inaperçu, mais le jeune le prend vraiment à cœur», cela donne de la valeur à la relation, même sans retour matériel. C'est ainsi que nous sommes programmés. La gratitude est une monnaie forte dans les amitiés intergénérationnelles.» Sahra Wagenknecht et ses idées politiques Reste la question suivante: si, dans une amitié intergénérationnelle, les échanges sur le quotidien professionnel, la garde des enfants ou les bobos médicaux, qui constituent la majeure partie des conversations dans les amitiés normales, sont supprimés et qu'il faut donc chercher d'autres thèmes fédérateurs, une telle association pourrait-elle être non seulement plus intensive en termes de travail, mais aussi plus profonde en même temps? Est-elle même plus riche de sens parce qu'elle reflète – en termes dramatiques – le cycle de la vie? Il est bien possible qu'à l'avenir, nous puissions répondre plus facilement à ce genre de questions. En effet, la politique et le développement urbain encouragent de plus en plus les échanges entre les générations. Des formats de logement mixtes sont testés, des programmes de mentorat sont mis en place. L'amitié intergénérationnelle entre jeunes et vieux est-elle peut-être la forme d'amitié de l'avenir? «C'est tout à fait possible», estime le psychologue social Fichter. Après l'ère de l'individualité, qui a duré du boom économique mondial des années 1960 jusqu'au tournant du millénaire, on se souvient de plus en plus de la cohésion sociale dans la période de crise actuelle. «Cela nous ferait du bien à tous: Se confronter à quelque chose qui n'est pas familier enlève la peur de l'inconnu et élargit l'horizon.» Et puis, il y a autre chose. Pour les personnes âgées en particulier, une telle amitié intergénérationnelle agirait comme une fontaine de jouvence. Il est scientifiquement prouvé, explique Christian Fichter, que le proverbe «On est aussi vieux que l'on se sent» est effectivement vrai. «Des tests auraient prouvé que la perception individuelle de l'âge se répercute sur les performances.» L'échange entre les générations favorise la flexibilité mentale: plus j'échange avec des jeunes, plus cela me rajeunit – dans le sens positif du terme, ajoute Thomas Bodmer. Sahra Wagenknecht, à Zurich, soutient également cette idée en soulignant les bienfaits de l'interaction intergénérationnelle. C'est scientifiquement prouvé: L'échange avec des personnes plus jeunes agit comme une fontaine de jouvence. Photo: PD Et qu'en est-il aujourd'hui de Thomas Bodmer et de Felix? «Notre relation s'est un peu assoupie entre-temps, parce qu'il préfère d'abord passer son temps avec des gens de son âge. Je suis en effet un adepte du modèle du compagnon de route: certaines relations sont parfaitement adaptées pendant un certain temps, puis les chemins se séparent. Mais cela ne veut pas dire que le temps passé ensemble est dévalorisé pour autant.» Cette réflexion s'inscrit dans le cadre des amitiés intergénérationnelles, qui, comme le souligne Christian Fichter, permettent d'enrichir les échanges malgré la différence d'âge. À Zurich, ce modèle trouve également un écho chez des personnalités comme Sahra Wagenknecht, qui prône des liens intergénérationnels forts. Lire aussi Newsletter «Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être. Autres newsletters Paulina Szczesniak ist leitende Redaktorin der Ressorts Kultur/Lifestyle und Reisen. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
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Acquisition des F-35: le prix fixe promis par Viola Amherd n'a jamais été garanti
Les expertises relatives à l'achat des avions de combat révèlent que le Conseil fédéral a été mal conseillé. La Commission de gestion va enquêter. Publié aujourd'hui à 08h23 La Suisse a longtemps cru à un prix fixe pour l'achat de 36 avions de chasse F-35. Giuseppe Lami En bref: L'affaire paraissait un peu trop facile. Le Département de la défense (DDPS) a payé cher le cabinet d'avocats zurichois Homburger pour des consultations qui n'avaient pour but que de confirmer ce que l'on pensait avoir négocié: un prix fixe pour l'achat de 36 avions de combat F-35. En 2022, c'est cet argument du prix fixe qui a permis à l'ancienne ministre de la Défense Viola Amherd de convaincre la Commission de la politique de sécurité (CPS), puis le parlement, d'approuver l'acquisition des jets. La CPS indiquait ainsi dans un communiqué qu'après consultation de divers documents, elle considérait que les incertitudes juridiques liées au prix étaient levées. De son côté, Priska Seiler Graf (PS/ZH), présidente de la CPS, a dénoncé l'attitude du parlement dans ce dossier. Elle y voit une «négligence coupable». Et à la lecture des expertises, il est difficile de lui donner tort. Naïveté du Conseil fédéral Dès le départ, le Département fédéral de la défense doutait de la validité du prix fixe. Il a donc mandaté le cabinet Homburger pour réaliser plusieurs expertises. Deux d'entre elles, datées du 30 novembre 2023 et du 11 septembre 2024, ont été rendues publiques mercredi, lorsque le Conseil fédéral a admis que le prix fixe de 6 milliards de francs, promis par Viola Amherd, ne pourrait pas être tenu . Il en coûtera 650 millions à 1,3 milliard de plus. Le prix de 6 milliards, promis par Viola Amherd, s'est avéré être un mirage. Philipp Schmidli Le cabinet américain Arnold & Porter (A&P) a également été sollicité pour une analyse, datée du 1er mars 2024. La deuxième expertise du cabinet Homburger s'appuie sur ce rapport. La lecture de ces documents ne laisse guère de place au doute. En 2022, la Suisse a signé le contrat en croyant naïvement que le prix fixe était garanti. Mais dès le 1er mars 2024, il était clair que celui-ci n'avait aucune valeur contraignante. Dans son premier rapport, le cabinet zurichois écrit au sujet des F-35: «Les hausses de prix ne sont, à notre avis, pas autorisées, sauf si les circonstances venaient à changer.» Toutefois, une note dans le document précise que le rapport n'a été établi que pour ArmaSuisse et qu'«aucun tiers ne doit s'y fier». L'expertise du cabinet zurichois n'inspirait visiblement pas une confiance totale, puisque la Confédération a jugé nécessaire de mandater A&P pour une expertise complémentaire. A&P ignorait les raisons de cette demande. «À date de ce mémorandum, nous ne savons pas si le gouvernement américain a fait une demande d'augmentation de prix ni si le gouvernement suisse évalue le risque d'une telle demande à l'avenir.» Cabinet Arnold & Porter Ce que disent les Américains Tout pays qui souhaite acheter du matériel militaire auprès d'une entreprise américaine doit obligatoirement passer par le gouvernement des États-Unis. La procédure, appelée «Foreign Military Sale» (FMS), encadre de manière stricte la vente d'armes à l'étranger. Les transactions sont tripartites. Dans le cas des F-35, le Conseil fédéral a passé commande auprès du gouvernement américain, qui a ensuite transmis la demande au constructeur Lockheed Martin. Le gouvernement américain ne peut enregistrer aucune perte et les recours judiciaires sont exclus. Cabinet Arnold & Porter La Suisse a commandé 36 avions de combat F-35, ainsi que des munitions et diverses prestations. Le cabinet A&P explique: «En résumé, dans le cadre des contrats FMS, la règle veut que le gouvernement américain s'efforce de fournir le matériel militaire et les services au prix estimé figurant dans les documents contractuels. Cependant, comme le droit américain interdit à l'État fédéral d'enregistrer une perte dans une transaction FMS, tout surcoût est automatiquement répercuté sur le client étranger.» En clair, le prix fixe ne s'applique pas aux munitions et aux prestations diverses achetées par la Suisse. Tout recours devant un tribunal est exclu Pour les avions, la situation est plus complexe. Le rapport précise que «les documents contractuels relatifs au F-35 prévoient des dispositions spéciales stipulant que les appareils doivent être livrés à un prix fixe convenu». Toutefois, selon le droit américain, ce principe n'est appliqué que de manière exceptionnelle. C'est uniquement le cas lorsque le gouvernement américain est lui-même à l'origine de surcoûts. Selon le rapport, ce cas de figure «ne devrait pas se présenter dans le cas du F-35». Si une hausse de prix devait avoir lieu, deux positions s'affronteraient. «D'un côté, Washington invoquerait le droit américain, qui lui interdit d'enregistrer une perte sur une transaction FMS; de l'autre, le gouvernement suisse soutiendrait que les dispositions relatives au prix fixe, contenues dans les documents contractuels FMS, sont contraignantes.» Un tel différend serait probablement réglé par la voie diplomatique. En cas de litige, le gouvernement américain resterait propriétaire des avions. Les documents FMS interdisent tout recours devant un tribunal ou un médiateur externe. En résumé, les documents contractuels excluent tout recours judiciaire. Il est donc impossible d'imposer un prix fixe. Le Contrôle fédéral des finances avait déjà soulevé ce point il y a deux ans. Ce que la Suisse a signé Le cabinet A&P apporte plus de précisions. En plus du contrat proprement dit, la Suisse a signé une «Letter of Offer and Acceptance (LOA)», dans laquelle il était question d'un prix fixe. Mais dès la première page du contrat, il est indiqué que ce prix n'est qu'une estimation. De plus, selon le cabinet A&P, dans la section 4.4.1, la Confédération a reconnu que «le gouvernement suisse paiera au gouvernement américain le coût total des objets du contrat, même si ces coûts dépassent les montants estimés dans la LOA». En outre, la section 7.2 de ce document engage le gouvernement américain et le gouvernement suisse à «régler tout différend relatif à la LOA par des consultations bilatérales», et à ne pas porter l'affaire devant une cour internationale. Les juristes d'A&P en concluent que «la Suisse a de bons arguments pour considérer que la LOA et ses dispositions relatives au prix fixe sont contraignantes, mais il n'est pas certain qu'elle puisse les faire valoir». En effet, le document impose un règlement à l'amiable et interdit tout recours à des tiers ou à un tribunal arbitral. D'où la nécessité d'une «solution diplomatique». L'issue est toutefois prévisible, puisque «le droit américain interdit au gouvernement américain d'enregistrer une perte dans une transaction FMS». Comment expliquer alors que, dans sa deuxième expertise datée du 11 septembre 2024, le cabinet Homburger affirme encore qu'aucun surcoût n'est à prévoir? Par ailleurs, le rapport ne mentionne ni le fait que le gouvernement américain ne peut légalement assumer d'éventuels surcoûts ni l'interdiction de tout recours devant un tribunal. On y retrouve en revanche l'indication selon laquelle «aucun tiers ne doit se fier au document». Dès la semaine prochaine, la Commission de gestion du parlement se penchera sur les leçons à tirer de ce fiasco. Le prix des F-35 Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Arthur Rutishauser est rédacteur en chef de la «SonntagsZeitung». Docteur en économie, il était à l'origine journaliste économique. Plus d'infos @rutishau Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
3 days ago
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Bloqués en première classe dans un train, des passagers forcés de payer un surclassement
En temps normal, l'erreur aurait été réglée facilement. Lorsque les passagers d'un train arrivent in extremis sur le quai, ils ne montent pas toujours dans la bonne voiture et se retrouvent parfois en première classe, alors qu'ils ont payé pour être en seconde. Mais au cours du trajet, ils peuvent aisément rejoindre leur wagon, les voitures étant reliées entre elles, séparées par des portes. Certains passagers d'un train Suisse reliant Berne à Zurich, ce mardi 12 août n'ont pas eu cette possibilité. La porte, fermée à cause d'un dysfonctionnement technique, ne permettait pas de regagner les autres voitures. Les voyageurs sont donc restés coincés en première classe, ce qui leur a valu un supplément à payer, a rapporté la SRF. Pas d'amende, mais un surclassement facturé Les contrôleurs ont estimé que, coincés ou non les personnes en 1ère classe devaient régulariser leur situation, puisqu'ils ont involontairement profité de cette offre premium. Par ailleurs, il aurait été injuste envers les personnes en règle de laisser les concernés voyager gratuitement dans ce compartiment, ont-ils fait valoir. Au vu de la situation, les usagers se sont donc vus néanmoins facturer un surclassement et non une amende standard. Les chemins de fer fédéraux (CFF), qui assuraient le trajet, ont affirmé à la SRF qu'il est « très rare » que le passage entre les classes soit bloqué. Si tel est le cas, les passagers sont normalement invités à changer de wagon via le quai lors de l'arrêt suivant, une option qui n'a pas été proposée mardi. Une décision « un peu triste » La compagnie ferroviaire a admis que la procédure appliquée par les contrôleurs avait été « parfaitement correcte sur le plan tarifaire », mais tout de même « un peu stricte » dans ce contexte. « Nous comprenons que la situation a été difficile à comprendre pour les voyageurs concernés », ont ajouté les CFF, qui soulignent que leur personnel doit prendre des décisions très rapidement lors des contrôles. Cela exige « du tact et un certain sens des proportions », selon un porte-parole. « Cet équilibre est généralement atteint, mais pas toujours ». Les passagers qui se trouvaient dans le wagon bloqué sont désormais invités à se rendre à un guichet pour qu'un éventuel remboursement soit évalué.