Dernières actualités avec #activisme


Le Parisien
10-07-2025
- Politics
- Le Parisien
« Un problème sociétal » : en Suède, le ministre de l'Immigration « horrifié » par les activités d'extrême droite de son fils de 16 ans
Johan Forssell a beau suivre son fils de 16 ans sur les réseaux sociaux, il ignorait ce que ce dernier y faisait secrètement. C'est en tout cas ce que déclare, ce jeudi, le ministre suédois de l'Immigration et de la Politique d'asile sur son compte Facebook. Dans un long message, cet homme de centre droite, membre de la coalition actuellement au pouvoir, révèle que l'adolescent a versé dans l'activisme d'extrême droite. Voilà plusieurs semaines que Johan Forssell, 45 ans, a été notifié de l'information. Le Säpo, les services de renseignements suédois, l'a contacté à ce propos. « J'ai choisi de m'abstenir de commenter ça publiquement pour une seule raison : protéger mon enfant mineur qui n'est pas une personnalité publique », se défend-il aujourd'hui. Et d'insister : « Il ne s'agissait pas de me protéger en tant qu'homme politique, il s'agissait de protéger un mineur ». Un article de presse l'a finalement poussé à rendre la chose publique, rapporte The Guardian . À savoir les révélations récentes de la revue antiraciste Expo, selon lesquelles un « proche » du ministre était impliqué dans un mouvement violent d'extrême droite. L'activisme du fils de Johan Forssell s'est seulement astreint aux réseaux sociaux, ont indiqué les services de renseignements au ministre de l'Immigration et de la Politique d'asile. « Ils m'ont aussi dit que mon fils n'était soupçonné d'aucun crime. Bien sûr, je pense que ce qui s'est passé est sérieux. Je déteste l'extrémisme de droite et toute autre forme d'extrémisme politique et je m'en éloigne fortement. » « En tant que père, vous êtes choqué, vous êtes horrifié. J'ai un fils plein de remords qui vient d'avoir 16 ans », reconnaît en outre Johan Forssell au micro de TV4. Tout en promettant : « Ses activités sont terminées mais notre conversation va, bien entendu, continuer ». Pour le ministre, cette affaire met en lumière « un problème sociétal plus important ». « Que savons-nous vraiment de ce que nos enfants font sur les réseaux sociaux et comment pouvons-nous les protéger d'être entraînés dans quelque chose que nous ne voulons pas ? », s'interroge-t-il, dans l'espoir d'« ouvrir les yeux à plus de parents ». Sans surprise, des partis d'opposition n'ont pas tardé à s'engouffrer dans la brèche ouverte par la polémique. Certains souhaitent voir Johan Forssell convoqué devant le Riksdag, le parlement suédois. Avec une question prégnante : le gouvernement était-il informé de cette affaire ? À gauche, notamment, on pointe du doigt une certaine forme de mansuétude chez un homme qui avait prôné et fait aboutir l'abaissement de 15 à 14 ans de l'âge de responsabilité criminelle. L'intéressé s'attendait à cette offensive politique, mais souhaite poursuivre sa mission au ministère de l'Immigration et de la Politique d'asile, entamée à l'automne 2024. Ulf Kristersson, Premier ministre et patron du parti de Johan Forssell, lui a renouvelé sa confiance : « Il s'est comporté en parent responsable qui apprend que son fils ne va pas bien et passe du temps en mauvaise compagnie ».


La Presse
07-07-2025
- Politics
- La Presse
Des universitaires dénoncent un climat de peur sous Trump
Ramya Krishnan, une avocate au Knight First Amendment Institute de l'Université Columbia, s'adresse aux journalistes après le premier jour d'un procès dans le cadre d'une action en justice déposée par l'American Association of University Professors et d'autres, qui conteste l'arrestation et l'expulsion par l'administration de Donald Trump de militants propalestiniens, le 7 juillet 2025 à Boston, au Massachusetts. (New York) Des professeurs d'universités américaines ont commencé à dénoncer lundi un climat de peur engendré par la politique de l'administration Trump d'expulser les étudiants étrangers propalestiniens, au premier jour d'un procès symbole devant la justice fédérale, saisie par des associations pour défendre la liberté d'expression. Agence France-Presse Lors de ce procès qui doit durer deux semaines à Boston, des associations de professeurs, notamment de l'Université Harvard, dans le viseur de Donald Trump, demandent à la justice de reconnaître que le gouvernement américain a mis en place une « politique d'expulsions basées sur l'idéologie », contraire au premier amendement de la Constitution qui protège la liberté d'expression. Elles demandent aussi au juge William G. Young, un magistrat nommé par l'ancien président républicain Ronald Reagan, d'interdire une telle politique, dont l'administration Trump réfute l'existence. Pour les associations, les arrestations d'étudiants étrangers en vue de leur expulsion, comme celle de l'activiste propalestinien de l'université new-yorkaise Columbia, Mahmoud Khalil, ou de l'étudiante turque Rumeyza Ozturk, ont pour but de museler les voix contre la guerre israélienne à Gaza et la défense des Palestiniens, et affaiblissent le débat public. Professeure d'anthropologie et d'études sur le Proche-Orient à l'Université Brown (Rhode Island), titulaire d'une carte de résident aux États-Unis, Nadje Al-Ali a raconté lundi à l'audience avoir renoncé à des conférences à Beyrouth, alors qu'elle se trouvait en Europe, de crainte d'être arrêtée à son retour aux États-Unis. « J'avais peur de subir un interrogatoire, qu'ils cherchent mon nom dans Google et trouvent des allégations contre mon centre [d'études] et moi, m'associant à un discours propalestinien, et pire encore, cela se transforme souvent en antisémitisme et soutien au Hamas », a raconté cette professeure allemande qui a évoqué ses origines irakiennes. L'universitaire, qui n'est pas la seule attendue pour témoigner, a aussi affirmé avoir renoncé à plusieurs manifestations contre les politiques de l'administration Trump car elle avait peur d'être filmée et ensuite « ciblée ». Lors du procès, le gouvernement américain compte démontrer qu'il n'a fait qu'appliquer des lois existantes en matière d'immigration et d'autorisations de visas ou de titres de résidence. Dans le cas de Mahmoud Khalil, né en Syrie de parents palestiniens, le gouvernement argue que sa présence sur le sol américain pose « potentiellement des conséquences sérieuses pour la politique étrangère » américaine, en l'accusant de soutien au mouvement islamiste Hamas. « Cette affaire constitue un test extrêmement important pour le premier amendement à un moment où nous avons plus que jamais besoin de ses protections », a estimé le Knight First Amendment Institute de l'Université Columbia, l'une des organisations à l'origine de la plainte. Selon cet institut, c'est le premier procès à s'ouvrir sur le fond qui a trait à la liberté d'expression sous Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche.


Le Figaro
07-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Au moins 27 militants antispécistes en garde à vue après le blocage de six abattoirs en France et aux Pays-Bas
Le collectif «269 Libération Animale» s'est introduit dans plusieurs sites possédés par le groupe VanDrie, leader européen de la viande de veau. Dans la nuit de dimanche à lundi, l'organisation antispéciste européenne 269 Libération Animale a déclenché une vaste opération dans deux abattoirs en France et quatre abattoirs aux Pays-Bas, a appris Le Figaro auprès de sources concordantes, confirmant une information de Libération. Au moins 27 personnes ont été placées en garde à vue dans l'hexagone, mais ce chiffre pourrait être provisoire. Au total, une «centaine d'activistes» a été mobilisée cette nuit pour «bloquer l'activité» et «empêcher la tuerie des centaines d'animaux» pendant plusieurs heures, a indiqué le collectif dans un communiqué. Les militants ont visé des établissements appartenant au groupe VanDrie, «le leader mondial de l'exploitation des veaux» implanté dans plusieurs pays en Europe. Publicité 27 individus en garde à vue En France ce lundi matin, les forces de l'ordre ont été mobilisées à l'abattoir Sobeval à Boulazac (Dordogne). C'est dans ce premier lieu de blocage que 27 individus ont été interpellés et placés en garde à vue des chefs de violation de domicile et dégradations en réunion, a déclaré le parquet de Périgueux au Figaro. Ces derniers s'étaient enchaînés aux machines de l'abattoir, a précisé le procureur Jacques-Edouard Andrault. Des traces d'effraction ont été observées, notamment à une entrée, a-t-il ajouté. En parallèle, des équipages de police ont été appelés pour se rendre à l'abattoir Tendriade à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine). Sollicité, le parquet n'a pas encore répondu à nos sollicitations. D'après le communiqué de 269 Libération Animale, les activistes, répartis en six équipes, viennent d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, de France et de Suisse. Entrés sur les différents lieux avant le début de l'abattage soit entre minuit et trois heures du matin, les militants se sont enchaînés dans la partie qu'ils nomment «tuerie» dans les différents abattoirs. «Certains d'entre eux se sont positionnés à l'intérieur des box d'étourdissement et des tonneaux rotatifs d'abattage», explique le communiqué qui dénonce de «véritables machines de l'horreur dans lesquels les veaux sont étourdis ou égorgés selon les abattoirs». Se placer «entre les couteaux et les animaux» L'objectif du groupe est de se placer «entre les couteaux et les animaux, au cœur même des infrastructures qui détruisent tant de vies animales». Les militants ont souhaité dénoncer d'une part les méthodes utilisées, les défaillances des services vétérinaires et la cruauté de certains employés. D'autre part, ils souhaitent «réaffirmer la position offensive» de leur mouvement, «car la question animale est politique et doit assumer une nécessaire conflictualité avec l'ordre établi». Pour eux, chaque heure de blocage a permis d'affecter «lourdement» les bénéfices du groupe VanDrie qui déclarait en 2023 un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros, souligne le communiqué. Enfin, l'organisation souhaite attirer l'attention sur le sort des d'animaux, «en allant là où ils se trouvent, en faisant ce pas vers les lieux qui les exploitent». «En se plaçant ici, nous entendons transformer l'abattoir en un lieu politique ; c'est-à-dire un lieu à interroger qui ne doit plus être regardé comme une banale usine ou un mal nécessaire», affirmait Tiphaine Lagarde, la cofondatrice et porte-parole de l'organisation, lors d'une intervention dans une université en 2023. Dans ses propos typiques de l'idéologie antispéciste, rapportés dans le communiqué, elle soutient que «l'abattoir ne produit pas seulement de la viande, il est en soi un 'dispositif de pouvoir' charnière quand on aborde le spécisme comme un phénomène social et historique. »