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Les hôtels, restaurants et espaces « no kids » existent-ils vraiment en France ? Pas tant que cela
Les hôtels, restaurants et espaces « no kids » existent-ils vraiment en France ? Pas tant que cela

Le HuffPost France

timea day ago

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Les hôtels, restaurants et espaces « no kids » existent-ils vraiment en France ? Pas tant que cela

VACANCES - « Le choix des familles 2025 » avec, au centre, le logo d'une poussette. Depuis ce samedi 5 juillet, les établissements touristiques où les enfants sont les bienvenus peuvent afficher cette vignette rouge, proposée par le gouvernement. Ce sticker a été lancé par la Haute commissaire à l'Enfance, Sarah El Haïry, pour lutter contre la tendance « no kids », qui se développe dans certains pays étrangers. Elle consiste à exclure les mineurs de certains hôtels et restaurants, de certains voyages et autres activités de loisirs. Mais en France, est-ce que cette fameuse tendance, qui a fait l'objet de plusieurs réunions entre la Haute commissaire à l'Enfance et plusieurs fédérations du secteur du tourisme et des transports, est-elle vraiment en voie de développement ? Une enquête Odoxa pour Lou média révélait en mai dernier que 54 % des Français étaient pour les espaces réservés aux adultes. Une position qui semble corrélée aux autres résultats de l'enquête, selon lesquels 75 % des Français estiment que « les enfants sont moins bien élevés qu'avant », 83 % des répondants pensent que les « méthodes d'éducation moderne rendent les enfants plus capricieux » ou « plus difficiles à gérer », et 84 % d'entre eux considèrent que « les parents laissent trop souvent leurs enfants perturber la tranquillité d'autrui ». Néanmoins, l'offre « no kids » reste assez limitée en France : elle est « beaucoup plus développée dans d'autres pays européens, dans d'autres pays asiatiques », soulignait Sarah el Haïry elle-même en mai sur RTL, ajoutant qu'il ne fallait pas la « laisser s'installer en France ». « On en voit l'étendue sur les plateformes et le ressenti ou les retours d'expériences se multiplient au quotidien autour de soi. Ça peut être le 'chut' ou le regard accusateur dans le train, le refus de place sur une terrasse car on vient avec une poussette », énumère au HuffPost une source de premier plan qui entend lutter contre. Si quelques restaurants et hôtels campings se sont lancés, la situation reste encore très éloignée d'autres pays, à l'instar de la Belgique par exemple, où TF1 rapportait en 2023 qu'un restaurant sur dix interdisait les enfants. Les établissements « adult only », c'est 3 % de l'offre En France, les offres commerciales dites « adult only » (« adultes seulement ») restent pour l'instant marginales, comme le rapporte Le Nouvel Obs, qui cite le syndicat Entreprises du voyage, qui estimait en 2024 auprès de l'AFP qu'elles représentaient « à vue de nez [...] 3 % de l'offre ». L'Obs donne également les chiffres de la Fédération nationale de l'Hôtellerie de plein Air (FNHPA), qui recense de son côté une vingtaine de campings de ce type sur les 7400 que compte la France. Il faut dire que l'article 225-1 du Code pénal interdit « toute distinction opérée entre les personnes physiques, sur fondement de leurs origines, leur sexe, leur situation de famille, leur âge », sous peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Il n'empêche que le débat est de plus en plus présent en Hexagone et que certains établissements, contournant la loi, n'hésitent pas à afficher sans complexe vouloir « préserver la tranquillité des clients » et tout faire pour éviter la présence d'enfants. Sur M6, l'émission Un jour, un doc, consacrée au sujet et intitulée « Enfants interdits ou enfants rois : quelle formule magique pour vos vacances ? », montre notamment les stratégies mises en place par certains restaurants, hôtels et plages pour offrir à leurs clients un espace garanti presque « no kids ». C'est le cas par exemple de Cathy, qui gère un hôtel 4 étoiles à Ajaccio, en Corse, elle assume, malgré le fait que cela soit illégal, donner la priorité aux clients sans enfants de moins de 12 ans. « Des espaces de tranquillité à l'abri des indésirables » Elle va même plus loin que cela, puisqu'elle explique que, face aux plaintes des clients concernant le « chahut » lié à la présence d'enfants, elle a décidé il y a 4 ans, de rendre son établissement « adult only », par le biais de « stratagèmes ». Elle facture par exemple l'installation d'un lit supplémentaire dans une chambre au prix fort : 100 € par nuit. Un choix qui est également commercial, puisque les budgets des familles en vacances sont « plus restreints » sur place que ceux des couples seuls ou des adultes entre amis, qui « ne regardent pas à la dépense », explique Cathy sur M6. Pour le sociologue Clément Rivière, auteur de Leurs enfants dans la ville (Presses universitaires de Lyon, 2021), le nombre d'offres « no kids » n'ayant pas été étudié ni chiffré en France, il est difficile d'y déceler un phénomène de société à proprement parler. « J'ai l'impression que ces prestations sont essentiellement proposées à des gens qui ont les moyens, soulignait Clément Rivière auprès du HuffPost. Et cela dit plus de choses des classes supérieures et de leur rapport aux autres, leur désir d'entre-soi, leur capacité à s'acheter des espaces de tranquillité à l'abri des indésirables - en l'occurrence leurs propres enfants ou ceux des autres - que de la société dans son ensemble. »

« Il faut repenser la place de l'enfant »
« Il faut repenser la place de l'enfant »

La Presse

timea day ago

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« Il faut repenser la place de l'enfant »

Avec son essai Pour une biodiversité de l'enfance – De la fabrique à la forêt, la pédopsychiatre Céline Lamy souhaite que la société porte un regard différent sur l'enfant. Selon elle, les principes de l'agriculture intensive sont souvent appliqués à l'enfant. On en fait des êtres normés, alors qu'ils devraient s'épanouir selon leur propre nature. Entrevue. Notre société réserve-t-elle un traitement inadéquat à l'enfant ? On est aveuglés, on est des pantins du système. Très tôt, l'enfant est précipité dans une course performative visant à le rendre très rapidement autonome et adapté aux exigences de la société. Il faut que nos enfants se développent au bon rythme, aient de bonnes notes à l'école. On est finalement dans une culture du rendement et de la statistique. Ce qui fait que lorsque notre enfant a un 90 %, on se dit que tout va bien, mais on ne se questionne pas sur ce qu'il y a derrière ce 90 %. Je vois beaucoup d'enfants qui sont d'excellents élèves à l'école, mais qui sont dans une souffrance énorme, car leurs parents ne voient que leur rendement scolaire et se disent que si ça se passe bien à l'école, c'est que tout va bien. Alors que les enfants sont anxieux, fatigués, déprimés. De l'extérieur, l'enfant a un bon rendement et ça n'inquiète personne. Pourquoi sommes-nous dans une crise de l'enfance ? On applique aux enfants les principes de l'agriculture intensive. Alors qu'il y a cette possibilité d'être dans la permaculture. La permaculture, c'est le bon sens du jardinier. Le jardinier ne se précipite pas pour asperger son jardin de pesticides. Il regarde ce qui pousse, ce qu'on peut mettre comme plantes les unes à côté des autres. Quand on étend ce principe à la vie et à l'enfant, ça change le paradigme, on pose notre regard sur l'enfant, on l'observe dans tous ces écosystèmes, à l'école, avec ses amis, avec sa famille. On a ainsi une vision à 360 degrés. En tant que médecin, on ne peut pas prendre des décisions en le voyant pendant une heure dans un bureau. On doit l'observer comme une petite pousse dans un jardin, écouter les rétroactions, s'ajuster et élaborer des solutions adaptées. Il y a aussi cette notion importante de biodiversité qu'il faudrait appliquer. C'est lorsque différentes espèces se côtoient qu'il y a une force et une résilience ensemble, et non une monoculture. Dans la vie et dans les écoles, c'est la même chose, pourquoi met-on ensemble les enfants qui ont le même trouble ? Il faut prôner la diversité, que les enfants soient mélangés avec des enfants différents, ne serait-ce que pour développer leur empathie. Mais les enfants ne sont-ils pas une priorité ? On ne peut pas supprimer des millions en éducation en se disant que les enfants, c'est la priorité. Il faut une réforme de l'éducation en profondeur, inspirée de la Finlande qui a tout mis à plat pour se recentrer sur les enfants. La permaculture, on peut la pratiquer à petits pas. Par exemple, envisager de travailler sur le potentiel de l'enfant en dehors de son potentiel scolaire. Qu'est-ce que cet enfant peut apporter à la classe ? Dans les premiers jours d'école, les professeurs peuvent découvrir les talents des enfants, au-delà des capacités scolaires. C'est important pour le groupe et pour les enfants. Savoir qu'un enfant dans la classe fait des maquettes ou est très doué en dessin, par exemple. C'est ce dont les enfants ont besoin, plutôt que les réduire à leur note de 40 %. PHOTO MARIE-HÉLÈNE GILBERT-LAMBERT, FOURNIE PAR CÉLINE LAMY Céline Lamy, pédopsychiatre et autrice La permaculture de l'enfance, ça veut dire considérer la vie différemment. Déjà, des professeurs me disent : « Je veux voir l'enfant derrière l'élève. » Vous parlez dans votre livre de l'importance de la nature pour les enfants. Être dehors a des bienfaits sur l'ensemble du développement de l'enfant (cognitif, affectif, moteur, social) et sur sa santé physique. L'enfant déploie son talent, sa créativité, il fait face à l'imprévu, au changement. Au Danemark, il y a 700 écoles maternelles nichées dans la forêt. Les écoles des villes ont des lieux forestiers où ils vont explorer. Cela fait partie de l'éducation. On n'enseigne pas la nature, on la vit. Il faut réapprendre à aimer la nature, un lieu apaisant. Le danger, il n'est pas dans la nature, il est à l'intérieur de nos maisons à travers les écrans. Vous proposez de créer un ministère consacré à l'enfance. Il faut repenser la place de l'enfant et créer un ministère voué à l'enfance dans le but de coordonner les politiques publiques qui le concernent, relatives à la santé, à l'éducation, à la famille, aux services sociaux et à la justice. Un ministère qui veillerait à ce que les services essentiels soient accessibles, adaptés aux besoins de chacun, et que les politiques publiques prennent en compte les besoins spécifiques (milieux défavorisés, handicaps, besoins éducatifs particuliers). Un ministère qui serait occupé par des adultes et des enfants, qui se parleraient vraiment et qui construiraient ensemble un nouveau jardin de croissance. Pour réenchanter le monde !

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