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« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain
« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain

Le Parisien

time4 hours ago

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« Je n'ai plus la force » : à Gaza, la survie des derniers journalistes de terrain

Bachar est à bout. Sur Facebook, le 19 juillet, le Gazaoui de 30 ans poste ces mots : « Je n'ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre. » Dimanche, son frère est « tombé à cause de la faim ». Pour la première fois, le photographe, pigiste pour l'Agence France Presse (AFP) dans la bande de Gaza , avoue se sentir « vaincu ». Son cri de désespoir porte une lumière crue sur les conditions de travail des derniers journalistes présents dans l'enclave palestinienne, entre faim, peur et épuisement. Depuis le 7 octobre 2023, Israël interdit aux reporters d'entrer et de sortir de ce territoire en guerre, sauf pour accompagner son armée dans des circuits encadrés. Le conflit le plus médiatisé au monde est, sur le terrain, quasiment impossible à couvrir.

Un hôpital affirme que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim
Un hôpital affirme que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim

La Presse

time11 hours ago

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Un hôpital affirme que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim

Des Palestiniens inspectent les dégâts sur le site d'une attaque israélienne de nuit sur des tentes abritant des personnes déplacées, dans la ville de Gaza, le 22 juillet 2025. Un hôpital affirme que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim (Deir el-Balah) Un hôpital de la bande de Gaza a affirmé mardi que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim dans le territoire palestinien, où Israël étend ses opérations meurtrières contre le Hamas sous un flot de condamnations internationales. par l'équipe de l'AFP dans la bande de Gaza Agence France-Presse Assiégés par Israël depuis le début de la guerre en octobre 2023, les 2,4 millions d'habitants de Gaza sont soumis à des pénuries sévères de nourriture et de biens de première nécessité, tandis que les centres de distribution d'aide humanitaire sont régulièrement la cible de tirs. L'ONU a accusé mardi l'armée israélienne d'avoir tué depuis la fin mai plus de 1000 personnes qui attendaient de l'aide. Selon le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, la mort de 21 enfants « morts de malnutrition ou de faim » ont été enregistrés en 72 heures dans différents établissements y compris le sien, l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa à Deir el-Balah et l'hôpital Nasser à Khan Younès. « À chaque moment, de nouveaux cas de malnutrition et de famine parviennent aux hôpitaux de Gaza », a ajouté le médecin. PHOTO JEHAD ALSHRAFI, ASSOCIATED PRESS Des Palestiniens transportent des sacs de farine déchargés d'un convoi d'aide humanitaire qui a atteint la ville de Gaza, le 22 juillet 2025. À l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, des images de l'AFP ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdul Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc. La Défense civile a annoncé mardi que des frappes israéliennes avaient fait 15 morts, dont 13 dans le camp d'Al-Shati, dans le nord de Gaza, qui abrite des milliers de déplacés. Raed Bakr, père de trois enfants âgé de 30 ans, a décrit « une explosion massive » qui a soufflé leur tente en pleine nuit. « J'ai cru être dans un cauchemar. Du feu, de la poussière, de la fumée et des morceaux de corps projetés en l'air, des débris partout. Les enfants criaient », a témoigné à l'AFP Bakr, dont la femme a été tuée l'année dernière. « Nuit de terreur » PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens déplacés observent depuis le camp de réfugiés d'al-Mawasi les fusées éclairantes lancées par les forces israéliennes dans le ciel de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 juillet 2025. Muhannad Thabet, 33 ans, a décrit « une nuit de terreur » dans ce camp, « des frappes aériennes et des explosions ininterrompues ». La Défense civile a également fait état mardi de la mort de deux personnes à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, où Israël avait annoncé la veille étendre ses opérations et appelé la population à évacuer. L'armée israélienne a affirmé que ses soldats avaient « identifié des tirs dans leur direction dans le secteur de Deir el-Balah et avaient riposté » en visant l'origine des tirs. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient alors dans la zone et près de 88 % du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne. La situation humanitaire à Gaza est « moralement inacceptable », a affirmé mardi le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. « Nous avons vu des hommes attendre pendant des heures sous le soleil dans l'espoir d'un simple repas », a-t-il ajouté. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a alerté sur le risque « extrêmement élevé » de violations graves du droit international après l'extension des opérations israéliennes. « Situation effroyable » PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. L'Organisation mondiale de la Santé avait annoncé lundi que son principal entrepôt à Deir el-Balah avait été attaqué et que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence de son personnel dans ce secteur. « Le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Après un appel lancé par 25 pays à la fin « immédiate » de la guerre, la France a réclamé mardi que la presse internationale « puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu'il s'y passe. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, était interrogé sur la radio France Inter sur le cas de plusieurs collaborateurs de l'Agence France-Presse sur place qui se trouvent dans « une situation effroyable », selon la direction de l'agence. L'attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre, a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une offensive dans laquelle au moins 59 106 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Nous refusons de les voir mourir
Nous refusons de les voir mourir

La Presse

timea day ago

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Nous refusons de les voir mourir

Des manifestants et des journalistes rassemblés pour protester contre la faim dans le quartier de Rimal, à Gaza, samedi. Sur la pancarte, on peut lire en arabe « un journaliste affamé écrit un rapport sur les affamés ». Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir, alertent les cosignataires de cette lettre, qui rapportent les conditions dans lesquelles leurs collègues sont forcés de travailler Emmanuel Duparcq Président du C.A. sortant de la société des journalistes (SDJ) de l'Agence France-Presse (AFP), au nom des membres de celui-ci* L'AFP travaille avec une pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo dans la bande de Gaza depuis le départ de ses journalistes staff au courant de 2024. Avec quelques autres, ils sont aujourd'hui les seuls à rapporter ce qu'il se passe à Gaza. La presse internationale est interdite d'entrée dans ce territoire depuis près de deux ans. Nous refusons de les voir mourir. L'un d'eux, Bashar, collabore avec l'AFP depuis 2010, d'abord comme fixeur, ensuite comme photographe pigiste, et depuis 2024 comme principal photographe. Le samedi 19 juillet, il est parvenu à publier un message sur Facebook : « Je n'ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. » Bashar, 30 ans, travaille et vit dans des conditions égales à celles de tous les Gazaouis, allant d'un camp de réfugiés à un autre camp au gré des bombardements israéliens. Depuis plus d'un an, il vit dans le dénuement le plus total et travaille en prenant d'énormes risques pour sa vie. L'hygiène est pour lui un problème majeur, avec des périodes de maladies intestinales sévères. Bashar vit depuis février dans les ruines de sa maison de Gaza avec sa mère, ses quatre frères et sœurs et la famille d'un de ses frères. Leur maison est vide de tout aménagement et confort, à part quelques coussins. Dimanche matin, il a rapporté que son frère aîné était « tombé, à cause de la faim ». PHOTO EYAD BABA, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens rassemblés devant un point de distribution de nourriture dans le camp de réfugiés de Nuseirat, samedi Même si ces journalistes reçoivent un salaire mensuel de l'AFP, il n'y a rien à acheter ou alors à des prix exorbitants. Le système bancaire a disparu, et ceux qui pratiquent le change entre les comptes bancaires en ligne et l'argent liquide prennent une commission de près de 40 %. L'AFP n'a plus la possibilité d'avoir un véhicule et encore moins de l'essence pour permettre à ses journalistes de se déplacer pour leurs reportages. Circuler en voiture équivaut de toutes les façons à prendre le risque d'être une cible pour l'aviation israélienne. Les reporters de l'AFP se déplacent donc à pied ou en charrette tirée par un âne. « Documenter la vérité » Ahlam, elle, survit dans le sud de l'enclave. Et tient à « témoigner », le plus longtemps possible. « À chaque fois que je quitte la tente pour couvrir un évènement, réaliser une interview ou documenter un fait, je ne sais pas si je reviendrai vivante. » Le plus gros problème, confirme-t-elle, c'est le manque de nourriture et d'eau. Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n'ont plus la capacité physique de parcourir l'enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens. Depuis quelques jours, nous avons compris de leurs brefs messages que leur vie ne tenait plus à grand-chose et que leur courage, consacré depuis de longs mois à informer le monde entier, ne les aiderait pas à survivre. Nous risquons d'apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable. Dimanche, Bashar a écrit : « Pour la première fois, je me sens vaincu. » Plus tard dans la journée, il dit à l'un de nous qu'il le remerciait d'« expliquer ce que nous vivons au quotidien entre la mort et la faim ». « Je souhaiterais que M. Macron puisse m'aider à sortir de cet enfer. » Ahlam se tient encore debout. « J'essaie de continuer à exercer mon métier, à porter la voix des gens, à documenter la vérité face à toutes les tentatives pour la faire taire. Ici, résister n'est pas un choix : c'est une nécessité. » Depuis que l'AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n'a le souvenir d'avoir vu un collaborateur mourir de faim. * La SDJ, qui compte près de 430 membres, journalistes AFP de statuts et langues divers, a pour mission de défendre la rédaction de l'agence, son indépendance, sa déontologie et sa capacité à pouvoir pratiquer un journalisme de qualité à l'abri des pressions. Elle est à l'écoute de ses adhérents et interroge régulièrement la direction sur ces sujets, et se mobilise également à l'extérieur de l'agence avec d'autres SDJ pour la défense de la profession et des journalistes sur le terrain. Les autres membres de son C.A., qui cosignent cette lettre, sont Myriam Adam (vice-présidente), Philippe Alfroy (trésorier), Ouerdya Aït-Abdelmalek, Jules Bonnard, Sofia Bouderbala, Toni Cerdà, Thomas Coex, Pierre-Henry Deshayes, Léo Huisman, Chloé Rouveyrolles-Bazire et Eloi Rouyer. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

La branche armée du Hamas accuse Israël de bloquer les négociations
La branche armée du Hamas accuse Israël de bloquer les négociations

La Presse

time4 days ago

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La branche armée du Hamas accuse Israël de bloquer les négociations

Des Palestiniens protestent contre la faim et les prix élevés provoqués par l'offensive israélienne, le 18 juillet 2025 dans la ville de Gaza. La branche armée du Hamas accuse Israël de bloquer les négociations (Gaza) La branche armée du mouvement palestinien Hamas a accusé vendredi Israël de bloquer les négociations en vue d'un accord sur un cessez-le-feu et la libération d'otages à Gaza. Agence France-Presse Des négociateurs des deux camps participent, depuis le 6 juillet, à des discussions indirectes au Qatar visant à conclure une trêve de 60 jours, qui permettrait notamment la libération de dix captifs. Mais près de deux semaines après le début des pourparlers, aucun progrès n'a été enregistré et les deux parties s'accusent mutuellement de refuser de faire des concessions. Israël exige le démantèlement du Hamas, dont l'attaque sans précédent le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a déclenché la guerre. Le mouvement islamiste réclame lui des garanties sur une paix durable, le retrait total des troupes israéliennes de Gaza et un accès humanitaire accru. Dans une déclaration vidéo vendredi, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeida, a affirmé que le Hamas avait « toujours proposé un accord global permettant le retour de tous les otages en une seule fois ». Mais Israël « a rejeté notre proposition », a-t-il ajouté, l'appelant à reconsidérer sa position. « Si l'ennemi persiste dans son obstination lors de ce cycle de négociations, nous ne pourrons garantir un retour aux propositions d'accord partiel – y compris l'offre d'échange de 10 otages », a-t-il averti. Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a indiqué mardi que les pourparlers en étaient toujours à leur « première phase » et que les médiateurs intensifiaient leurs efforts pour parvenir à un accord. Il a refusé de parler d'impasse et précisé qu'aucun calendrier n'avait été fixé pour les négociations. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré qu'il serait prêt à discuter d'un cessez-le-feu de plus longue durée après l'instauration d'une trêve temporaire.

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