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Le niveau du fleuve sous étroite surveillance
Le niveau du fleuve sous étroite surveillance

La Presse

time13 hours ago

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Le niveau du fleuve sous étroite surveillance

Le fleuve Saint Laurent fait l'objet d'une étroite surveillance, en raison d'un niveau d'eau à son plus bas depuis 2021, ce qui pourrait affecter la navigation commerciale et de nombreux autres usages. « On est dans une période relativement sèche, confirme Michel Leclerc, ingénieur et hydrologue. Le niveau du fleuve est bas parce que les niveaux de tous les cours d'eau qui l'alimentent, le lac Ontario d'abord, et la rivière des Outaouais, les rivières Richelieu et Saint-Maurice ont tous des débits plus faibles que la normale », explique-t-il. Un hiver moins neigeux, un couvert de glace plus mince dans les Grands Lacs et des précipitations plus faibles en été sont des facteurs qui influent sur le niveau du fleuve. Le niveau d'eau au port de Montréal était lundi de 11,24 m, soit très près du minimum garanti pour la navigation commerciale. « La situation actuelle devrait se maintenir dans les prochains jours », indique la porte-parole du Port de Montréal, Renée Larouche. Si le niveau d'eau devait baisser davantage, « il y a des navires qui vont devoir alléger leurs chargements », dit Jean-Denis Girard, directeur général de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central. Les pilotes du Saint-Laurent ont la responsabilité de la conduite des navires transatlantiques dans la Voie maritime du Saint-Laurent entre Les Escoumins et Montréal. Ceux de la zone Saint-Laurent Central prennent en charge la navigation entre Québec et Montréal. « On ne s'en cache pas, il n'y a pas beaucoup d'eau cette année », dit Jean-Denis Girard, qui, de son bureau situé au bord du fleuve à Trois-Rivières, a vu apparaître de l'autre côté du cours d'eau des plages qui n'étaient pas là au début de l'été. « Ce sont des cycles, précise Mario Bonenfant, directeur Navigation du Groupe Desgagnés. Quand ça arrive, on charge moins les navires et ça nous oblige à faire un voyage de plus. On réduit la vitesse. Il y a des coûts associés à ça. » Hausse des coûts Ces coûts peuvent être considérables selon la taille du navire. « Chaque baisse de 1 centimètre du niveau d'eau fait qu'on peut charger 100 tonnes de moins », illustre Claude Comtois, professeur émérite de géographie à l'Université de Montréal et conseiller du Port de Montréal. La marchandise qui ne peut pas être transportée doit être entreposée et des voyages supplémentaires deviennent nécessaires. Les armateurs ne sont toutefois pas pris de court avec un navire trop chargé au milieu de l'Atlantique, explique le professeur. Ils sont avertis suffisamment à l'avance des niveaux d'eau dans les ports de destination et peuvent ajuster les chargements en conséquence. Le niveau du fleuve a déjà été plus problématique pour la navigation commerciale, selon Jonathan White, vice-président, affaires commerciales, de Canada Steamship Lines, dont le siège est à Montréal. Heureusement, cette année, nous n'avons pas eu besoin d'apporter de grands changements à nos opérations en raison du niveau de l'eau. La Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent a tout de même instauré certaines limites de vitesse, mais elles n'ont pas eu d'effet notable jusqu'à maintenant. Nos activités se poursuivent normalement et nos clients ne sont pas touchés. Jonathan White, vice-président, affaires commerciales de Canada Steamship Lines Le niveau d'eau de la Voie maritime du Saint-Laurent, qui permet aux marchandises de se rendre très loin au cœur du continent nord-américain, est très étroitement surveillé. Le Port de Montréal, mais aussi la Garde côtière, la Corporation des pilotes du Saint-Laurent, la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent et une foule de spécialistes s'y intéressent de près. « On monitorise ça très étroitement, dit le professeur Comtois. La technologie permet aujourd'hui d'avoir des données en temps réel. Il n'y a pas de raison de paniquer. C'est très surveillé par des gens très compétents. » Des plaisanciers surpris La baisse du niveau d'eau du fleuve peut avoir des impacts énormes pour la navigation commerciale et les chaînes d'approvisionnement, mais aussi pour beaucoup d'autres usages. Les prises d'eau potable des municipalités peuvent se retrouver au-dessus du niveau du cours d'eau. La végétation, les poissons et les mammifères marins et même la production hydroélectrique peuvent être touchés. Jusqu'à maintenant, ce sont surtout les plaisanciers qui en subissent les effets. Les bris d'hélices et de pièces de moteur se multiplient, dit Pierre-Olivier Dumas. Son entreprise Dumas Marine, qui a des succursales à Trois-Rivières et à Sorel-Tracy, est très occupée ces jours avec les réparations des bris causés par des plaisanciers qui naviguent dans les endroits qu'ils connaissent, mais qui ne leur sont plus accessibles en raison du bas niveau d'eau. Même mettre des bateaux à l'eau peut être plus compliqué, parce que les descentes sont trop courtes, précise-t-il. « Ça fait 10, 15 ans que je suis dans le domaine et je n'avais jamais vu ça. »

Grande entrevue – Normand Noël, PDG de Croisières Navark
Grande entrevue – Normand Noël, PDG de Croisières Navark

La Presse

time22-07-2025

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Grande entrevue – Normand Noël, PDG de Croisières Navark

On parle beaucoup de l'importance de bien exploiter le potentiel du fleuve Saint-Laurent et de développer davantage l'économie bleue. C'est exactement ce que fait Normand Noël, PDG de Croisières Navark, qui a conçu et exploite une flotte de 30 bateaux qui sillonnent le fleuve durant l'été pour transporter des passagers à des fins récréatives et de transport collectif. Une passion de l'eau qui l'anime depuis toujours. On pourrait dire sans se tromper que Normand Noël est né dedans quand il était petit. Son grand-père était propriétaire et capitaine de bateaux qui faisaient le cabotage de l'île d'Orléans vers la ville de Québec. Son père et ses oncles ont été capitaines de navires durant la Seconde Guerre mondiale et son père, Paul-Émile, a lancé et exploité par la suite une navette fluviale durant Expo 67 pour transporter les visiteurs qui arrivaient par l'autoroute 20 de l'île Charron à l'île Sainte-Hélène afin de désengorger la circulation vers Montréal. « Mon père est aussi allé chercher un bateau en Floride pour en faire un hôtel flottant durant l'Expo », raconte Normand Noël dans son bureau à la marina de Longueuil, où stationne une bonne partie de la flotte de Navark, tant les bateaux de 50 places qui font la navette fluviale que les plus gros bateaux de croisière et d'excursion capables d'accueillir 200 personnes. Son père a poursuivi les activités de croisière et d'excursion sur le fleuve avec deux ou trois bateaux jusqu'à la réouverture du Vieux-Port de Montréal, au début des années 1990, où la « Montreal Blue Water Cruise », comme elle s'appelait à l'époque, a instauré une navette fluviale pour relier la promenade René-Lévesque à Longueuil à la piste cyclable des îles de Boucherville. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Normand Noël, PDG de Croisières Navark Durant les années 1990, ç'a été mes emplois d'été, j'étais capitaine du bateau qui amenait les cyclistes de Boucherville aux Îles. Un emploi qui me passionnait et qui m'a permis d'étudier longtemps. Normand Noël, PDG de Croisières Navark Il a d'abord fait des études en génie mécanique à l'Université de Sherbrooke, puis a obtenu un diplôme en géologie de l'Université de Montréal avant de se lancer en physique pure. « Je voulais devenir prof de physique pour pouvoir enseigner l'hiver et naviguer durant l'été », expose Normand Noël. Une combinaison qu'a plutôt adoptée sa conjointe, qui est professeure durant l'année scolaire et aussi responsable des ressources humaines chez Navark. C'est à partir de l'an 2000 que Normand Noël s'est impliqué totalement dans l'entreprise qu'il a rebaptisée Croisières Navark, un navarque étant le nom que l'on donnait au commandant d'une flotte de navires durant l'Antiquité. Bâtir une entreprise navale intégrée À partir de là, Croisières Navark a entrepris d'ajouter chaque année de nouveaux bateaux à sa flotte, des bateaux dont Normand Noël fait lui-même le design et qu'il fait construire dans son propre atelier. « Au début, on avait un atelier à Varennes qu'on a déménagé dans le quartier industriel de Longueuil. On fait nous-mêmes nos bateaux parce que ce sont des embarcations adaptées à la navigation de rivière qui n'ont pas besoin d'un fort tirant d'eau, ils doivent être légers, économiques à opérer, ils sont tous faits en aluminium par notre équipe de 20 personnes au chantier maritime », précise Normand Noël. En plus de construire sa propre flotte, Navark décroche des contrats à l'externe, comme celui de la fabrication de six bateaux d'intervention nautique de 25 pieds pour les services de l'Environnement. On construit nos bateaux et on assure leur entretien durant l'hiver tout en essayant de garder nos gens avec nous. Un de nos cuisiniers sur nos bateaux de croisière a appris le métier de soudeur, qu'il pratique durant l'hiver. Normand Noël, PDG de Croisières Navark L'atelier de Navark vient de concevoir le plus gros bateau électrique du Québec, le Bateau Fantôme qui réalise des excursions dans le Vieux-Port pour les enfants. Croisières Navark organise depuis plus de 30 ans des croisières et des excursions sur le fleuve et possède une île tout juste à l'ouest de l'île Charron, équipée d'une terrasse et d'un chapiteau où les gens peuvent tenir des évènements comme un mariage. « On garde ça très naturel, ce n'est pas un Beach Club », précise Normand Noël. Les activités de croisières représentent 30 % des revenus de Navark, les activités événementielles, 30 %, les navettes fluviales, un autre 30 % et les activités de fabrication, 10 %. Depuis cinq ans, les services de navette fluviale qui relient Pointe-aux-Trembles, Varennes, Boucherville et Longueuil au Vieux-Port de Montréal et les autres liaisons intermunicipales ne cessent de gagner en popularité avec un taux d'occupation de plus de 80 %. « Il est temps qu'on utilise le fleuve comme on le fait partout à travers le monde. Ça nous permet de désengorger la circulation routière, alors que plus de 80 % de nos usagers laissent leur voiture pour prendre la navette fluviale. « Les gens peuvent utiliser leur carte OPUS pour prendre la navette, ils représentent environ 15 % de nos usagers », précise le président de Croisières Navark. En 2024, les navettes fluviales ont enregistré un taux de 99,7 % de départs à l'heure et il n'y a jamais d'arrêts de service, contrairement à d'autres modes de transports en commun… Normand Noël attribue les succès de Croisières Navark à la forte implication des 140 employés du groupe, qui affichent un engagement entier. « J'ai un jeune qui a commencé chez nous à 15 ans et qui, à 25 ans, connaît toutes nos opérations et qui est toujours pleinement motivé », souligne l'entrepreneur. Sa fille Lexane, 22 ans, étudiante à HEC Montréal, a déjà été capitaine et est aujourd'hui responsable des activités événementielles, alors que son fils Enaxel, 17 ans, élève au cégep, est impliqué dans l'entretien de la flotte et la logistique. « On développe des compétences et on a aujourd'hui des gens très compétents qui participent activement à notre succès », insiste Normand Noël, qui prévoit d'élargir prochainement le réseau de liaisons des navettes fluviales à Repentigny et de réinstaurer la liaison entre Lachine et Châteauguay.

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