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« Lovecraft, lui non plus, ne mettait pas l'humain au centre » : dans la tête de Junji Itô, seigneur de l'effroi
« Lovecraft, lui non plus, ne mettait pas l'humain au centre » : dans la tête de Junji Itô, seigneur de l'effroi

Le Figaro

time4 days ago

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« Lovecraft, lui non plus, ne mettait pas l'humain au centre » : dans la tête de Junji Itô, seigneur de l'effroi

PORTRAIT - Spécialiste de l'horreur, le mangaka s'est autodisséqué dans un essai réjouissant intitulé Terroriser, désormais disponible en français. Difficile, cet été, d'échapper à l'ombre inquiétante du mangaka Junji Itô, mondialement célèbre pour ses récits d'horreur. Pas moins de trois publications ont envahi les libraires françaises le 2 juillet : un essai (Terroriser : Le Méthode Junji Itô), une collection de dessins et de peintures (Tentation), ainsi qu'un recueil de micronouvelles illustrées (Sutures, avec Hirokatsu Kihara). Pour l'occasion, l'artiste de 61 ans s'est rendu au salon parisien Japan Expo, à la rencontre des journalistes et de ses nombreux fans, sans se départir de son humilité proverbiale. La relation qu'entretient Junji Itô avec la France remonte à loin. Notre pays a été le premier à traduire ses œuvres, dès 1997, grâce à Delcourt/Tonkam, notamment son chef-d'œuvre Spirale. Dans ce manga adapté en série animée en 2024 (Uzumaki, Max), les habitants d'une petite ville deviennent obsédés par le motif des tourbillons, qui « contamine » à la fois l'environnement et les êtres vivants. D'abord connu des seuls initiés, le dessinateur japonais s'est ouvert à un public plus large à partir de 2021, lorsque Mangetsu a republié Tomie, dont l'héroïne éponyme rend fous ses prétendants et ne cesse de ressusciter. Depuis, les anciens titres de l'auteur sont réédités et connaissent une seconde jeunesse, aux côtés d'inédits tels que Sensor ou Zone fantôme. Reconnaissance institutionnelle Un visiteur en train de découvrir l'exposition consacrée à Junji Itô au Festival d'Angoulême, le 27 janvier 2023. YOHAN BONNET / AFP Publicité En 2023, l'aura grandissante de Junji Itô permet d'organiser une grande rétrospective au Festival d'Angoulême avec une centaine de planches originales, en présence du maître. « Cette exposition a rassemblé beaucoup de visiteurs, dont un grand nombre qui ne connaissait pas mon travail jusqu'ici », se réjouit l'auteur, interrogé par Le Figaro. L'année suivante, il est célébré dans son propre pays, avec la présentation au centre culturel Setagaya de Tokyo de 600 œuvres, dont 123 ont été reproduites dans l'artbook Tentation. « C'était la première fois, au Japon, qu'une exposition d'une telle envergure de mon travail était présentée, assure le mangaka. Le maire de ma ville natale a fait le déplacement et je suis à cette occasion devenu un ambassadeur de tourisme de Nakatsugawa, ma ville natale. » De quoi se sentir enfin « artiste », dans un pays où beaucoup de dessinateurs préfèrent le terme d'« artisan » ? « Cela n'a pas une importance capitale pour moi mais je considère, à titre personnel, que le fait d'arriver à amuser, intéresser, attirer l'attention des gens à travers une œuvre, relève de l'art. Je pense que les auteurs de mangas sont tout à fait légitimes à se présenter comme des artistes. » Umezu, Hino et Koga, les trois mentors Junji Itô a découvert Kazuo Umezu à 4-5 ans avec Miira Sensei (extrait de l'essai Terroriser, Mangetsu). Kazuo Umezu/ Akita Shoten Avec son essai Terroriser, richement illustré, Junji Itô se replonge dans ses jeunes années à la campagne, dans la préfecture de Gifu. « La maison de mon enfance, je n'y ai vécu que jusqu'au primaire. J'avais quasiment oublié quelle était sa structure mais, pour la préparation de cet ouvrage, je me suis mis à redessiner cette maison et je me suis rappelé qu'il y avait un passage souterrain... », raconte le mangaka. La traversée de ce couloir sombre, dont le sol était en terre battue, était nécessaire pour rejoindre les toilettes. Il s'agit du premier souvenir d'effroi ressenti par Junji Itô, vers 3-4 ans. Celui qui se qualifie volontiers de froussard s'est pourtant très vite frotté aux mangas d'horreur. À 4 ou 5 ans, grâce à ses sœurs, il découvre le dessinateur Kazuo Umezu (1936-2024), connu en France pour sa série L'École emportée chez Glénat et ses recueils au Lézard noir. « Il me permettait de tromper mon ennui du quotidien, confie Junji Itô. J'aimais vraiment son dessin très fin, précis, abouti. Je me souviens que j'admirais beaucoup la beauté de ses héroïnes». Le futur mangaka s'inspirera ensuite des « histoires bien construites » d'Umezu, de ses « monstres inédits » et de son « usage de l'humour et des onomatopées ». Grâce à [Shinichi] Koga, j'ai appris que l'important, dans un manga d'horreur, c'est l'atmosphère Junji Itô Publicité Junji Itô cite aussi volontiers l'influence de Hideshi Hino (publié en français par IMHO), capable d'imaginer des « scènes extrêmement cruelles qui apportent beaucoup de fraîcheur tout en étant choquantes », ainsi que celle de Shinichi Koga, tristement inédit en France : « Il sait mettre en place des ambiances qui vous donnent des frissons, estime Junji Itô. Grâce à Koga, j'ai appris que l'important, dans un manga d'horreur, c'est l'atmosphère. » Ce dessinateur se distingue aussi par son « utilisation des techniques d'ombrage en hachures croisées et de maillage pour représenter les ténèbres », peut-on lire dans l'essai. Détours par la science-fiction Portion de la couverture du tome relié de Remina, la planète de l'enfer, disponible chez Delcourt (planche extraite de l'artbook Tentation, Mangetsu). Junji Itô / Shogakukan En plus de dessiner des mangas sur son temps libre, le jeune Junji se passionne pour les ovnis, les kaijû (monstres géants comme Godzilla) et Ray Harryhausen, à qui l'on doit notamment les inoubliables effets spéciaux de Jason et les Argonautes (1963). « Harryhausen m'a appris que si je souhaitais vraiment convaincre les gens, il fallait que je privilégie le réalisme à tout prix », note l'auteur dans son ouvrage. Grâce à cet effort de cohérence et de logique, même ses récits les plus improbables semblent crédibles, y compris Gyo et ses poissons zombies dotés des pattes mécaniques activées par des gaz de putréfaction. « Il aurait suffi d'un mauvais pas de côté pour que l'on tombe dans quelque chose de grotesque, il y avait ce danger-là, reconnaît le mangaka. Je pense que ce qui a permis de ne pas en faire quelque chose de comique, c'est le fait d'avoir des personnages extrêmement sérieux dans le récit. » Au début du collège, Junji Itô pratique assidûment le ping-pong et arrête quasiment de faire des mangas pendant trois ans. Il se lance alors dans l'écriture de micronouvelles de science-fiction mais échoue trois fois au même concours. Après avoir découvert au lycée Katsuhiro Ôtomo et Moto Hagio, le jeune homme soumet sa première histoire dessinée dans le but de devenir mangaka au Weekly Shônen Sunday, qui ne sera finalement pas publiée. « Si j'avais vraiment fait quelque chose d'abouti, si j'étais allé au bout de La Guerre de coquillages, je me serais peut-être dirigé vers le manga de science-fiction », confie l'auteur. Mais c'est finalement avec l'horreur que sa carrière débute en 1987, grâce à Tomie, publié dans le Monthly Halloween et récompensé du premier prix Umezu. Le président du jury n'est autre qu'Umezu lui-même ! Trois ans plus tard, à 26 ans, Junji Itô quitte son poste de prothésiste dentaire et devient mangaka professionnel à plein temps. Il ne cessera d'explorer les multiples facettes du genre horrifique, en y intégrant parfois des éléments de SF, par exemple dans Remina ou Frankenstein. L'impuissance de l'humain face au surnaturel Double planche de Spirale, disponible chez Delcourt (extrait de l'artbook Tentation, Mangetsu). Junji Itô / Shogakukan Comparé un peu abusivement à Stephen King du fait de sa créativité sans limites, le mangaka a pourtant une façon très différente de concevoir ses récits d'épouvante : « Plus les personnages sont impersonnels et neutres, plus ils sont aptes à guider les lecteurs dans le monde de l'étrange », explique-t-il dans Terroriser, considérant que ses protagonistes demeurent « essentiellement des entités symboliques ». L'auteur de Ça et de Shining, en revanche, mise davantage sur la création d'un lien empathique avec ses héros, psychologiquement très développés. La démarche du Japonais se rapproche davantage de celle d'un H. P. Lovecraft, créateur de héros sans aspérités confrontés à d'innommables créatures aquatiques et autres menaces cosmiques. « Face à des phénomènes paranormaux et aux menaces de monstres qui peuvent survenir, les humains sont complètement impuissants : c'est quelque chose que je mets en avant dans mes mangas, note Junji Itô. C'est très influencé par mes lectures de Lovecraft qui, lui non plus, ne mettait pas l'humain au centre, faisant passer le message que nous sommes finalement peu de chose. » À lire aussi Les Montagnes hallucinées, les visions d'horreur de Lovecraft en manga Le diable est dans les détails Planche de «Frissons», dans Les Chefs-d'œuvre de Junji Itô, tome 1, chez Mangetsu (extrait de l'artbook Tentation). Junji Itô / Asahi Sonorama Publicité Pour susciter l'effroi, le mangaka n'hésite pas à représenter frontalement des scènes véritablement cauchemardesques. Comment oublier cet adolescent qui boit de l'huile au goulot et presse ses innombrables boutons d'acné pour recouvrir sa sœur de liquide graisseux ? (« Lipidémie » dans le recueil Carnage). Ou ce visage percé de trous derrière une fenêtre, avec un œil sorti de son orbite ? (« Frissons » dans Les Chefs-d'œuvre de Junji Itô, tome 1). Cela ne fonctionnerait pas sans l'application extrême de l'auteur, qui s'impose un impressionnant niveau de détails sans l'aide du moindre assistant. « M. Urasawa m'a dit que j'étais le mangaka le plus lent de tous ceux qu'il avait reçus dans son programme (« Manben », émission dont chaque épisode est consacré à un dessinateur différent, NDLR), ce que j'ai pris comme un compliment », s'amuse Junji Itô dans son essai. Si on me propose de dessiner une bande dessinée ou un manga en couleurs, j'aimerais beaucoup relever le défi ! Junji Itô « Dans les mangas d'horreur, grâce à l'usage du noir, du blanc et du gris, on peut créer des images extrêmement vives », assure l'auteur, qui maîtrise cependant toutes les teintes de l'arc-en-ciel. Les superbes peintures chamarrées de l'artbook Tentation en témoignent. « À chaque fois que je fais des illustrations en couleur, j'ai besoin de beaucoup de concentration et c'est un travail qui demande énormément d'efforts. Je ne sais pas si j'en aurai l'occasion un jour mais si on me propose de dessiner une bande dessinée ou un manga en couleurs, j'aimerais beaucoup relever le défi ! » À un âge où il pourrait profiter d'une retraite bien méritée, Junji Itô ne semble pas près de raccrocher. Mettre en scène des adolescents de façon récurrente lui aurait-il conféré une énergie juvénile éternelle ? « Je pense que je dessine des mangas en partie pour ressentir de nouveau cette jeunesse, pour retrouver les impressions de cette époque où nos sens sont à fleur de peau », confie-t-il à son ami Hideo Kojima, génial concepteur de jeux vidéo, dans une très riche interview croisée, à la fin de l'ouvrage Tentation. À quand une collaboration ? Tomie en majesté, peinte à l'aquarelle. Junji Itô / Asahi Sonorama Sauf mention contraire, toutes les citations de l'article proviennent de notre visioconférence avec Junji Itô. Un grand merci à Miyako Slocombe pour l'interprétariat français-japonais.

Ce mercredi 23 juillet, peu de films en salle, mais de belles surprises!
Ce mercredi 23 juillet, peu de films en salle, mais de belles surprises!

24 Heures

time23-07-2025

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Ce mercredi 23 juillet, peu de films en salle, mais de belles surprises!

Accueil | Culture | Cinéma & séries | En plus des «4 Fantastiques», seuls deux films s'aventurent au cœur de l'été cette semaine, une production d'horreur et un étonnant premier long-métrage. Bonne nouvelle, ils valent tous deux le détour. Publié aujourd'hui à 09h30 Un serial killer qui ressemble à un pêcheur un peu bourru. Pathé Depuis « Les dents de la mer », sorti il y a cinquante ans, on s'efforce de dédiaboliser les requins, de faire en sorte qu'ils n'effraient plus. Ils ont d'ailleurs disparu des faits divers, des accidents de vacances et autres récits qui servaient à faire peur aux candidats friands d'aventure. Mais heureusement, ils n'ont pas déserté les écrans de cinéma. Après «Dangerous Animals», la peur pourrait même revenir. Film d'horreur efficace et production australienne, ce qui est souvent un gage de qualité dans le genre – souvenons-nous du terrible «Wolf Creek», dont certains ne se sont pas encore remis –, celui-ci est plus râpeux et dérangeant que d'ordinaire. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Son héros est un tueur en série qui enlève des jeunes femmes, généralement des touristes qui ne seront pas recherchées tout de suite, les séquestre puis s'en sert pour appâter des requins affamés. Chaque meurtre est ritualisé. Le ravisseur leur prélève systématiquement une mèche de cheveux, qu'il place dans le boîtier d'une VHS contenant le film de chaque mise à mort. Car il prend soin, on l'aura compris, de filmer ses méfaits. Zephyr, une surfeuse intrépide qu'il vient tout juste d'enlever, va pourtant tenter de lui échapper et de s'extraire des griffes de ce piège horrifique dans lequel elle est tombée. Des jeunes femmes sacrifiées, jetées en pâture aux requins. Pathé «Dangerous Animals» combine ainsi deux thèmes du cinéma d'horreur: les serial killers et les attaques de requins. Sur un canevas plutôt classique, le film progresse sans vraiment surprendre, respectant les règles en cours dans un genre où la moindre déviation peut s'avérer fatale. Il y a d'ailleurs un côté jouissif dans cette manière d'appréhender le récit, de le conformer à un cinéma qui se nourrit souvent trop de références pour exister. Avec «Dangerous Animals», Sean Byrne fait du neuf avec des codes souvent rabâchés, il réinvente un genre pour mieux nous immerger dans une horreur qu'il parvient à doser avec un minimum d'effets. Le spectacle fonctionne à merveille et le genre peut triompher, non sans révéler au passage l'écriture personnelle d'un cinéaste dont on ne savait rien jusque-là. D'ailleurs, le film faisait partie de la sélection 2025 à la Quinzaine des cinéastes cannoises. Signe évident qu'il ne s'agit pas d'un film d'horreur comme les autres. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Les 4 Fantastiques: premiers pas» La Chose fait une démonstration pour des enfants. Disney Tiré des comics originels qui racontent l'affrontement du quatuor de superhéros avec Galactus, le dévoreur de planètes et l'un des supervilains les plus emblématiques de cette première période, ce film parvient à donner un second souffle et à relancer une franchise qui n'en espérait pas tant. Il y a dans ces «4 Fantastiques» de Matt Shakman, judicieusement sous-titrés «Premiers pas», un mélange d'ingénuité et de clarté qui fait plaisir à voir. La limpidité de l'histoire rappelle que règne une logique de conte chez Marvel, surtout lorsque Stan Lee est au commandes, et que l'univers servant de contexte au film possède sa logique interne, ses lois intrinsèques et même sa politique gouvernementale. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le New York servant ici de toile de fond n'a que les apparences de celui qu'on connaît. En réalité, il se situe dans un univers alternatif. Vingt ans après leur première apparition au cinéma, ce premier volet de la phase 6 de l'univers cinématographique Marvel joue également la carte d'un rétrofuturisme paradoxalement bienvenu. Et surtout le film s'avère aussi plaisant que roboratif, pur divertissement qui renoue avec les codes de base des comics sans les dénaturer. On attend la suite avec impatience. Elle est sauf erreur prévue pour l'été 2026. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Sorry, Baby» Eva Victor dans son propre film. Photo by Mia Cioffi Henry. Il faut parfois savoir trouver les mots, le ton ou le style pour raconter une douleur, pour évoquer une reconstruction, pour témoigner d'un drame. «Sorry, Baby», premier film d'Eva Victor, qui y tient aussi le rôle principal, est aux antipodes de la démonstration. Mieux, il nous conduit – par la main, timidement, sans avoir l'air d'y toucher – sur des chemins de traverse dessinant un autre film, une autre histoire, un récit singulier qu'il va d'abord s'agir de deviner derrière les lignes. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Sorry, Baby» est clairement un film en deux mouvements dont le thème principal, l'arche narrative, ne surgit que vers sa moitié, comme pour mieux dérouter et empêcher cette dictature du film à sujet qui parfois nous étouffe. Dans cette quête de vérité, manière de raconter un drame par un biais autre qu'une dramatisation à outrance, Eva Victor installe quelque chose – appelons cela une atmosphère – qui ne ressemble pas à ce qu'on voit d'ordinaire avec de semblables drames, exploration de traumatismes qui s'érigent en autant de combats. Elle affirme son écriture (elle est aussi scénariste), une forme de maîtrise invisible et une intelligence sensible peu coutumière. À découvrir, le film comporte de plus mille autres nuances. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'actu ciné Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Notre critique de Dangerous Animals, les dents de la mort
Notre critique de Dangerous Animals, les dents de la mort

Le Figaro

time22-07-2025

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Notre critique de Dangerous Animals, les dents de la mort

Remarqué à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le film de l'Australien Sean Byrne croise habilement film de tueur en série et de requins. Cinquante ans après Les Dents de la mer, invention du blockbuster estival et consécration pour Steven Spielberg, Dangerous Animals tente de réhabiliter le requin, espèce que le cinéma a transformée en terrible prédateur, alors qu'il est aussi inoffensif qu'un cabillaud, si l'on en croit les spécialistes. À condition de ne pas bouger, de ne pas saigner, ou de ne pas tomber entre les mains de Tucker, capitaine de bateau australien pour touristes avides de sensations fortes et de spectacle sous-marin. En guise d'amuse-bouche, il plonge un couple de routards dans sa cage pour leur faire admirer un ballet de requins. Ils en remontent sains et saufs. Pas pour longtemps. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Le brave Tucker se révèle très vite un psychopathe qui torture et tue ses victimes en s'en servant comme appât au bout d'un câble. Zephyr, surfeuse blonde et indépendante, se retrouve à son tour kidnappée après une étreinte dans son van avec un bel inconnu, Moses, sauveur sans peur séquestré à son tour dans la cale du bateau. Publicité Dangerous Animals croise le film de serial killer et de requin avec une belle dextérité. Sean Byrne, réalisateur australien comme un poisson dans l'eau dans le cinéma d'horreur (The Loved Ones, The Devil's Candy), orchestre les diverses tentatives d'évasion de Zephyr avec un mélange de sadisme et d'humour noir réjouissants – un bateau rempli de fêtards croise dans les mêmes eaux, ignorant les cris et les sévices endurés sur le rafiot de Tucker. À lire aussi Notre critique de The Fabelmans, de Steven Spielberg: une déclaration d'amour au cinéma Filmer, c'est tuer Le ravisseur n'est pas qu'un tueur en série. Il est aussi un metteur en scène, filmant ses meurtres par requin interposé avec une jubilation certaine. Réalisateur plus porté sur le film d'horreur que sur la comédie romantique, il se cale dans son fauteuil et crie « Action ! » après avoir allumé sa caméra. Dans Le Voyeur, le chef-d'œuvre de Michael Powell, sorti en 1960, soit la même année que Psychose d'Alfred Hitchcock (autre grand film sur le voyeurisme), un cameraman assassine des femmes en filmant leur visage terrifié au moment du trépas, avant de se projeter ces ancêtres du snuff movie pour s'en délecter. Filmer, c'est tuer. Pulsion scopique et criminelle ne font qu'une. Dangerous Animals ne raconte pas autre chose. Le seul moment où Tucker panique véritablement est quand sa caméra est jetée à la mer. Il fonce alors au volant de son pick-up dans le magasin le plus proche pour en acheter une nouvelle. Mais si Tucker est le véritable animal dangereux de l'histoire, le spectateur assume sa part de monstruosité. Se repaître d'images violentes, quand bien même ce sont des simulacres de la souffrance, n'est jamais innocent. Une leçon vieille comme le cinéma. La note du Figaro : 2,5/4

Au cinéma, l'été 2025 sera celui de toutes les peurs
Au cinéma, l'été 2025 sera celui de toutes les peurs

24 Heures

time16-07-2025

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Au cinéma, l'été 2025 sera celui de toutes les peurs

Accueil | Culture | Cinéma & séries | Leurs budgets sont raisonnables et ils rapportent gros. Les films d'horreur vont déferler jusqu'à la fin de l'été. Chic! Publié aujourd'hui à 09h37 «I Know What You Did Last Summer», la nouvelle génération. Sony Pictures En bref: L'été 2025 ne se contentera pas d'être chaud. Il sera aussi sanglant. Contrairement à de précédentes saisons, cette année, à compter de la mi-juillet, un certain nombre de films d'horreur inédits seront à l'affiche, pour le plaisir des ados et de quelques grands. Et cela au rythme d'environ un titre par semaine jusqu'en septembre. Adolescents en ligne de mire Le genre peut en effet s'avérer rentable. Appâtant un public majoritairement adolescent, ces films se montent généralement avec de petits budgets et ne coûtent donc pas cher. Pas de stars au générique, donc pas de cachets exorbitants, des récits relativement minimalistes, sans ces effets hors de prix que l'on retrouve dans la plupart des blockbusters, films d'action ou de science-fiction. Des durées raisonnables (autour des nonante minutes), ce qui permet aux exploitants de prévoir plusieurs séances dans la journée, parfois même d'affilée, et des scénarios faciles et binaires qui ne font pas ou peu appel à la réflexion. Nous sommes presque dans l'application de recettes , et c'est vrai que pour les films d'horreur, ce raisonnement prévaut. Cela démarre ce mercredi avec le remake ou plutôt la suite de «Souviens-toi… l'été dernier» 1 et 2 («I Know What You Did Last Summer»). Un slasher soigné et prévisible qui cultive un certain classicisme . L'Australie, gage de qualité Le 23, on pourra découvrir l'un des chocs de la Quinzaine des cinéastes cannoise, «Dangerous Animals» de Sean Byrne, qui nous vient d'Australie, ce qui est souvent un signe de qualité pour le film d'horreur. Souvenons-nous de l'éprouvant « Wolf Creek » de Greg McLean, d'ailleurs jamais sorti en Suisse (trop violent?). «Dangerous Animals», des jeunes filles qui servent de nourriture aux requins. Pathé «Dangerous Animals» est un film de requins dans la lignée des «Dents de la mer» et dans lequel un pêcheur enlève de jeunes touristes filles, les séquestre puis les donne à manger aux requins, non sans filmer complaisamment ces séquences de mise à mort pour se constituer une banque d'archives. C'est assez dépravé et suffisamment méchant pour plaire. Bien fait et efficace, le film mérite en tout cas le détour. Le 30, «Bring Her Back», des jumeaux Danny et Michael Philippou, se centre sur deux ados découvrant l'horrible rituel de leur famille d'accueil. Cette production australienne a déjà la réputation d'être le film d'horreur le plus terrifiant de l'année. On n'a pas encore vu, donc le suspense reste entier. De son côté, le «Dracula» de Luc Besson, qui sortira le même jour, ne bénéficie pas d'un bon bouche à oreille. Étonnant? «Bring Her Back» des Philippou, la terreur au rendez-vous. Sony Pictures Releasing Le 6 août, «Weapons» de Zach Gregger semble reposer sur un mystère via l'histoire d'un groupe de 17 enfants qui tous disparaissent la même nuit. C'est typiquement de l'horreur à suspense, du moins à première vue. Le 13 août, le premier long-métrage de Michael Shanks, «Together», conte une histoire de fusion de corps et d'esprit au sein d'un jeune couple qui a déménagé à la campagne. Le film sera présenté à Locarno avant de sortir. Il manquait encore des histoires de clown tueur pour que le panorama soit à peu près complet. Ce sera chose faite le 20 août avec «Clown In A Cornfield» d'Eli Craig, un slasher dont les ados seraient les victimes. C'est également ce jour-là que sortira le dernier film de Julia Ducournau, «Alpha» , qui explore à nouveau le body horror et nous a surtout fortement divisés à Cannes. Dans «Clown in a Cornfield», des ados en danger. Temple Hill Entertainment Enfin, un nouveau volet de «Conjuring: Last Rites» (le 9e!), signé Michael Chaves, qui n'en a mis en scène que deux autres, sera à l'affiche le 4 septembre. De nouveaux dossiers de chasseurs de fantômes qui devraient nous faire sursauter. «Conjuring», l'éternelle traque des fantômes. Warner Bros L'été 2025 au cinéma Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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