Dernières actualités avec #islamophobie


24 Heures
2 days ago
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Une Genevoise se voit refuser l'accès à un restaurant en raison de son voile
Le Rooftop42, lieu mis en cause, précise que tout couvre-chef est interdit à l'intérieur. La jeune femme entend porter plainte. Publié aujourd'hui à 17h42 Une vue intérieure du Rooftop42. LAURENT GUIRAUD En bref: Cela devait être un vendredi soir comme un autre pour Amina. Le 11 juillet dernier, cette jeune femme s'est rendue avec deux amies au Rooftop42, un restaurant panoramique situé au centre-ville. Elles sont confiantes car elles sont bien habillées et disposent d'une réservation. Leur enthousiasme est vite douché. À peine tentent-elles de franchir le palier de l'immeuble que l'agent de sécurité indique à Amina qu'elle ne peut pas rentrer. La raison de cette interdiction? La jeune femme porte le voile, et tout couvre-chef serait «interdit au sein de l'établissement» selon le vigile. Outrées, les jeunes femmes contactent par téléphone le bar-restaurant pour demander des explications. Un employé leur confirme les dires du videur, précisant que le Rooftop42 n'autorise «ni voile, ni kippa, ni casquette». «C'est du racisme!» «Je me suis sentie humiliée, confie Amina. Au début, je pensais que c'était une blague tellement c'était absurde. Comment peut-on discriminer quelqu'un selon son appartenance religieuse, à Genève en 2025?» La lésée prend contact avec l'observatoire DIAC contre l'islamophobie, pour qu'ils l'aident à préparer des suites juridiques. Amina estime que la honte doit changer de camp. «Je ne fais pas ça pour moi, mais pour l'ensemble des personnes qui subissent ce genre de discriminations, assure-t-elle. Un voile ou une kippa n'ont rien à voir avec une casquette. Les interdire, c'est du racisme.» Meriam Mastour, membre de l'observatoire DIAC contre l'islamophobie, abonde dans le même sens: «Le droit suisse protège la liberté religieuse. Il ne peut être limité que lorsqu'un intérêt public prévaut. Or, ce n'est pas le cas ici. Il n'est pas normal qu'un établissement, certes privé, mais ouvert au public refuse l'entrée à des clients sur ce genre de critères.» Sur Instagram, le collectif a d'ailleurs partagé des photos prises au Rooftop42 montrant des personnes affublées de bonnets. «On s'interroge donc sur la réalité de cette interdiction, relève la membre de l'observatoire. De plus, cette règle n'est inscrite nulle part sur le site du bar.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'association indique avoir d'ailleurs récolté d'autres témoignages de personnes qui se sont vu refuser l'accès au Rooftop. «On soupçonne une intention discriminante de la part des gérants du lieu», s'inquiète Meriam Mastour. Le Rooftop42 présente ses excuses Pour appuyer ses propos, elle renvoie à plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux par le gérant du lieu. Dans celles que la «Tribune de Genève» a pu consulter, ce dernier se montre critique d'une «petite partie de l'immigration qui tente d'imposer l'islam radical en Occident». Il confie aussi croire «au grand remplacement», une théorie du complot provenant de l'extrême droite. L'observatoire contre l'islamophobie exige que le Rooftop42 présente ses excuses à Amina et retire cette règle «discriminatoire» de son dress-code . Il précise chercher à entrer en contact avec les propriétaires du bar. Interrogé sur ces événements ainsi que sur les prises de position du gérant du lieu, le Rooftop42 renvoie à son avocat, Guerric Canonica. «Les propriétaires de l'établissement ont pris bonne note de cette polémique, répond ce dernier. Ils ont adopté dès ce jour les mesures nécessaires afin d'établir les faits à l'origine de celle-ci. Ils tiennent toutefois à préciser ne jamais avoir adopté de règles discriminatoires quant à l'entrée dans l'établissement. Ils présentent leurs excuses à la personne concernée.» Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Emilien Ghidoni est journaliste à la Tribune de Genève depuis août 2022. Il couvre en particulier les questions de mobilité et la commune de Vernier. Il est titulaire d'un Master en journalisme à l'Académie du journalisme et des médias à l'Université de Neuchâtel et d'un Bachelor en relations internationales. Il a suivi une formation complémentaire sur les mouvements politiques radicaux. Plus d'infos @emilien_ghidoni Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
7 days ago
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Lutte contre l'entrisme islamiste : «Emmanuel Macron divise les Français avec le racisme», cingle Éric Coquerel
Invité sur Sud Radio, le président Insoumis de la commission des finances a reproché au chef de l'État de dénoncer «quelque chose de totalement poreux». Pour Éric Coquerel, le séparatisme n'est pas forcément là où on le croit. «Il y en a dans le 16e arrondissement de Paris, à Neuilly. Les riches vivent entre eux et imposent leur loi à la République. Ça, c'est vraiment du séparatisme», a lancé le président Insoumis de la commission des finances, au micro de Sud Radio. Une formule résolument provocante pour marquer l'opposition de LFI à la lutte contre l'entrisme islamiste menée tambour battant par l'exécutif. «Emmanuel Macron est en difficulté politique et divise les Français avec ce bon vieux système qu'est le racisme qui a toujours servi les possédants», a cinglé le député de Seine-Saint-Denis, accusant le président de la République de «produire du racisme». Le mélenchoniste en veut pour preuve la «montée de l'islamophobie dans ce pays», symbolisée par la hausse de 75% des actes antimusulmans sur les cinq premiers mois de l'année par rapport à 2024. À lire aussi Bruno Retailleau et Michaël Prazan : «Comment lutter contre les Frères musulmans» Publicité «Ni un danger terroriste, ni un danger d'installation d'un califat» D'autant plus qu'en s'attaquant à l'entrisme islamiste, le chef de l'État «pointe quelque chose de totalement poreux». Le président de la commission des finances s'appuie sur le rapport réalisé par les services de renseignement sur le sujet, qui indique que «ce n'est ni un danger terroriste, ni un danger d'installation d'un califat, mais une version – que je peux contester par ailleurs – intégriste d'une religion qui ne met pas en danger l'État». Sans surprise, Éric Coquerel s'oppose donc au nouveau texte souhaité par l'Élysée, quatre ans après l'adoption de la loi contre le séparatisme. «Est-ce qu'on doit faire des lois encore plus liberticides qui permettent de prendre des décisions administratives et non judiciaires ? Je ne crois pas», a conclu le mélenchoniste.

Le Soir
7 days ago
- Politics
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La Sûreté de l'Etat lie le Collectif contre l'islamophobie aux Frères musulmans
Un rapport de la Sûreté de l'Etat (SGRS) datant de fin avril qualifie le Collectif pour l'inclusion et contre l'islamophobie en Belgique (CIIB) de « groupe de pression de tendance Frères musulmans », rapporte mercredi La Dernière Heure, qui a pu consulter le document. Ce document confidentiel a été rédigé par la PFCECT, la plateforme commune de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme du service général du renseignement et de la Sûreté (SGRS). La Sûreté de l'Etat écrit ainsi que « le CIIB est lié aux Frères musulmans du fait d'antécédents historiques, du soutien ponctuel dont il bénéficie et du narratif qu'il propage ». Selon les renseignements belges, le CIIB « diffuse un narratif emprunté aux Frères musulmans qui tend à promouvoir l'idée d'une hostilité inhérente aux sociétés et États européens envers l'islam et les musulmans ». Selon la PFCECT, le CIIB a « été fondé par 7 individus dont un membre des Frères musulmans ainsi qu'un activiste de l'idéologie des Frères musulmans ». Sa création aurait été soutenue par des organisations de tendance Frères musulmans, poursuivent les renseignements, pour lesquels le CIIB n'est que le volet belge du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), organisation dissoute en décembre 2020 après l'assassinat du professeur Samuel Paty.


Le HuffPost France
07-07-2025
- Politics
- Le HuffPost France
Comment le Parti socialiste réussit à se diviser sur l'islamophobie
POLITIQUE - Vendredi 3 juillet. Le ministère de l'Intérieur diffuse des chiffres alarmants. Les actes islamophobes (ou « antimusulmans » selon la terminologie prisée par Bruno Retailleau) observent une hausse inédite : + 75 % en un an. Dimanche 6 juillet dans Marianne, l'opposition à Olivier Faure au sein du Parti socialiste, de Nicolas Mayer-Rossignol à Jérôme Guedj en passant par Carole Delga publie un texte au titre évocateur : « Nous, socialistes, continuons à refuser le terme d'islamophobie ». Dans cette prise de position qui interroge au regard du contexte décrit par Beauvau, les perdants du Congrès s'insurgent contre une mesure prise par la direction du PS, instaurant un « secrétariat National à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie ». Selon eux, le mot choisi par l'état-major du PS porte atteinte à la laïcité et à sa portée universaliste. À l'instar de Manuel Valls en son temps, les signataires préfèrent donc utiliser « antimusulman », car le mot « islamophobie » serait « ambigu, politisé, et souvent détourné pour remettre en cause les fondements mêmes de notre pacte républicain ». Une formule « piège » qui « valide les thèses d'une gauche identitaire et communautariste, qui dénature l'antiracisme et affaiblit la laïcité » d'après eux. Ces élus estiment ainsi que ce terme interdit le blasphème, ce qui est une vision contestée par les spécialistes. Comme l'avait démontré l'AFP Factuel se basant sur les travaux des sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, rattachés au CNRS, l'expression remonte au début du XXe siècle, même si son utilisation dans le débat public est intervenue au début des années 2000, à la suite des attentats du 11-Septembre. En outre, Brice Hortefeux ou encore Nicolas Sarkozy employaient bien cette qualification du temps de leur passage au ministère de l'Intérieur. Volte-faces Les services du ministère utilisent par ailleurs eux-mêmes ce terme, comme encore ce 29 avril auprès du Parisien. Sans surprise, cette prise de position post-Congrès jette un froid au sein des troupes socialistes. Car, parmi les signataires du texte, plusieurs personnalités avaient pourtant adopté cette expression. C'est notamment le cas de Jérôme Guedj qui, sur la place de la République à l'occasion du rassemblement en hommage à Aboubakar Cissé, a bien utilisé ce terme pour qualifier ce meurtre commis dans une mosquée du Gard. Ou de Laurence Rossignol qui, au sujet de cette même affaire, expliquait doctement dans Le Monde: « en l'espèce, on peut utiliser 'islamophobie'. Car, ce qui est visé, ce sont les musulmans et leur culte ». Ainsi, plusieurs responsables socialistes s'en prennent publiquement à cette tribune qui, en plus de réveiller un vieux débat sémantique à gauche, donne l'impression de rejouer un Congrès mal digéré. « Vous ne me représentez pas et moi socialiste j'assume le terme islamophobie. La lexicologie du printemps républicain n'est pas un argument politique à mes yeux », a grondé le maire PS d'Alfortville Luc Carvounas. En réponse, le maire de Paris Centre Ariel Weil lui rétorque qu'un texte commun signé en 2022 par Olivier Faure, et publié dans Le Monde, contestait aussi le terme. Ce a quoi les partisans de l'utilisation de l'expression répliquent en exhumant les archives, plus récentes, de Jérôme Guedj et Laurence Rossignol… En outre, il est intéressant de rappeler que l'ONU utilise bien ce terme, par ailleurs honni de l'extrême droite. « L'islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans », peut-on lire sur le site des Nations unies, qui précise plus loin : « Certains experts préfèrent l'étiquette 'haine antimusulmane' craignant que le terme 'islamophobie' ne risque de condamner toutes les critiques de l'islam et, par conséquent, puisse étouffer la liberté d'expression. Mais les droits de l'homme protègent les individus et non les religions. Et l'islamophobie peut également affecter les non-musulmans, en fonction des perceptions de la nationalité, de la race ou de l'origine ethnique ». Bayrou plus clair que le PS Ce qui, manifestement, a conduit le premier secrétaire du PS à revoir sa position. « Le terme d'islamophobie est devenu le terme consacré pour parler des attaques contre les musulmans, toutes les institutions internationales l'utilisent », soulignait-il au mois de mai. Mais alors, pourquoi le Parti socialiste continue de se diviser sur le sujet, qui plus est à l'heure où les actes islamophobes observent une croissance inquiétante ? L'explication pourrait tenir en trois mots : La France insoumise. À l'heure où le rapport à LFI devient obsessionnel au sein de l'état-major du PS, et dans un contexte où le parti mélenchoniste a fait de la lutte contre l'islamophobie l'un des axes majeurs de son combat politique, la tentation est forte de mettre la pression sur l'actuelle direction du PS, déjà accusée par le camp Mayer-Rossignol d'ouvrir la porte à un rapprochement avec les insoumis dans le cadre du Front populaire 2027. Et ce, en contradiction avec la position tenue par Olivier Faure durant le Congrès. D'où cette nécessité de rejouer le refrain des gauches irréconciliables, qui plus est sur un sujet si éruptif. Ce qui désole un cadre socialiste sondé par Le HuffPost, qui pensait pourtant que le débat était « clos » depuis le meurtre d'Aboubakar Cissé. Et notre interlocuteur d'ajouter : « Le débat sémantique est toujours intéressant mais à partir du moment où les Français victimes de ce racisme antimusulman utilisent le terme 'islamophobe', contester le terme ça donne le sentiment qu'on conteste l'importance de ce racisme ». C'est effectivement le risque. Qui plus est dans un contexte où même François Bayrou apparaît plus clairvoyant sur la question. Interrogé sur le sujet après l'attaque dans le Gard, le Premier ministre ne s'embarrassait pas de ces pudeurs sémantiques qui agitent les cénacles socialistes. « Refuser un mot parce qu'on ne veut pas regarder la réalité en face, c'est une attitude que j'ai déjà rencontrée dans ma vie politique », avait-il répondu, avant d'interroger : « si ce n'est pas de la haine dirigée contre l'islam, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi refuser les mots justes ? ».