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Zidane, Barthez, Platini et… Pogba réunis à Aix-en-Provence pour les 27 ans du titre mondial de 1998
Zidane, Barthez, Platini et… Pogba réunis à Aix-en-Provence pour les 27 ans du titre mondial de 1998

Le Parisien

time3 days ago

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Zidane, Barthez, Platini et… Pogba réunis à Aix-en-Provence pour les 27 ans du titre mondial de 1998

Vingt-sept ans après avoir offert à la France son plus grand frisson collectif, les héros de 1998 se sont retrouvés , ce samedi 12 juillet, pour célébrer une victoire devenue légende. Ce soir-là, en 1998, les Bleus dominaient le Brésil 3-0 au Stade de France grâce à deux têtes de Zidane et un but de Petit. Une nuit d'extase gravée dans toutes les mémoires. Aujourd'hui, les corps ont changé, mais la flamme reste vive. À l'initiative de Zinédine Zidane, plusieurs champions du monde ont répondu présent pour une journée de retrouvailles au Z5 à Aix-en-Provence, le complexe sportif créé par le Ballon d'or 1998. Comme en 2023, l'événement avait tout d'un moment suspendu . Parmi les figures présentes : Barthez, Blanc, Thuram, Dugarry, Karembeu, Candela, Boghossian, Diomède, Petit ou encore Aimé Jacquet, 83 ans, sélectionneur mythique de France 98, dont la présence a ému les joueurs et le public. Celui qui avait porté ce groupe vers l'histoire, rare en public ces dernières années, a partagé l'émotion d'un hommage devenu rituel. Didier Deschamps actuellement aux États-Unis pour la Coupe du monde des clubs, où il assistera ce soir à la finale entre le PSG et Chelsea, était en revanche absent. Venu en voisin de Cassis, Michel Platini, coorganisateur du Mondial 1998, était aussi convié pour le déjeuner. Quelques « oubliés » de la liste finale des 22, comme Lamouchi ou Djetou, étaient également là, tout comme l'humoriste Redouane Bougheraba. Le programme, à la fois sportif et festif, alternait entre padel le matin et tournoi de football inter-entreprises l'après-midi (chaque équipe étant renforcée par un ou deux Bleus de 1998). Et pour couronner le tout, une surprise attendait les participants : Paul Pogba, champion du monde 2018 , est venu remettre le trophée symbolique de la journée. Une apparition remarquée, à l'heure où le milieu de terrain s'apprête à rebondir à Monaco après sa suspension. Une belle façon de faire le lien entre deux générations dorées. Et de rappeler qu'en France, le 12 juillet 1998 n'est pas qu'un souvenir : c'est une émotion vivante, partagée, et toujours célébrée.

Tony Hawk vole toujours  : rencontre à Londres avec la légende du skate
Tony Hawk vole toujours  : rencontre à Londres avec la légende du skate

L'Équipe

time5 days ago

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Tony Hawk vole toujours : rencontre à Londres avec la légende du skate

Ses équipes avaient prévenu. « Oui, il pourra avoir une planche. Mais pas de figures folles, juste un ollie ou des manuals. » Sur notre trajet vers le zoo de Londres, les aléas du trafic ferroviaire nous imposent du retard. Une fois arrivé dans le bâtiment réservé pour les interviews, il faut le trouver parmi une masse de personnes présentes. Pas une mince affaire. Jusqu'à ce qu'un bruit sourd se fasse entendre derrière un paravent. Des roues claquent contre du bois. L'icône d'une génération est bien là, sur une mini-rampe installée en plein milieu du salon - pas prévue au départ - à filer sur sa planche. Et la vitesse qu'il prend dans les pentes ne trompe pas : il n'est pas du genre à se contenter de ollies. Il a beau avoir 57 ans, Tony Hawk vole toujours. En ce début juillet, la légende vivante du skateboard, l'homme qui a inventé plus d'une centaine de figures, est de passage dans la capitale anglaise pour la promotion de son nouveau jeu vidéo, Tony Hawk's Pro Skater 3 + 4, remake des 3e et 4e volets de la franchise, en vente depuis vendredi dernier. Le premier jeu à son nom est sorti il y a vingt-six ans, une vingtaine ont suivi depuis. Pour autant, jamais Activision, l'éditeur de la série, n'a émis l'idée de changer de tête d'affiche. Normal : Tony Hawk est toujours la plus grande star de sa discipline et ne semble pas prêt à être rattrapé. Parce que sa notoriété va désormais bien au-delà des skateparks, mais aussi parce qu'il continue à faire l'unanimité auprès des siens. S'il a officiellement arrêté la compétition en 2003, l'Américain est toujours sur sa planche « autant que possible ». La plupart du temps, dans sa gigantesque rampe personnelle, sa « happy place » comme il l'appelle, adjacente à sa villa californienne d'Encinitas, près de San Diego. Là-bas, il défie le temps, multiplie les figures vertigineuses, presque en apesanteur, poste sur les réseaux sociaux ses exploits, inédits pour son âge. Dans la vidéo célébrant son 50e anniversaire, « 50 years, 50 tricks », il a revisité les figures ayant fait sa réputation, des années après les avoir sorties pour la première fois. La plupart restent pourtant inaccessibles aujourd'hui pour l'écrasante majorité des skateurs, même ceux qui pourraient être ses enfants. Une inspiration pour des millions de skateurs « À son âge, skater encore, c'est incroyable, admire Vincent Matheron, 7e des Jeux Olympiques de Tokyo, devenu un ami personnel de "The Birdman". Au niveau où il le fait, c'est le seul. Je pense qu'il donne l'espoir à tout le monde de pouvoir skater toute sa vie. » Pour des millions de skateurs à travers le monde, Hawk est une inspiration. C'est un fait plus qu'une envie de sa part, à l'en croire. « Mon premier jeu vidéo a complètement changé ma vie, raconte-t-il. Il a amené le skateboard à un nouveau niveau de reconnaissance, tout comme mon nom. Ça a été un voyage assez dingue, que je ne changerais pour rien au monde. Depuis que le jeu est sorti, ça m'a ouvert des opportunités et donné des responsabilités dont je n'aurais jamais pu rêver. » Pour lui, comme pour le skateboard dans son ensemble, la bascule a donc eu lieu en 1999. Tony Hawk était alors déjà un skateur reconnu. Le meilleur au monde, même, dans sa spécialité, la « vert » pour « vertical skateboarding », soit la pratique du skate sur des rampes ou des half-pipes verticaux, pouvant aller jusqu'à 4 m de haut. Ce qui en faisait l'égérie parfaite pour Activision, qui cherchait à accoler le nom d'un athlète au jeu de skate sur lequel il planchait depuis deux ans. Une publication partagée par FORMULA 1® (@f1) Dès sa sortie, Tony Hawk's Pro Skater, premier du nom, a cartonné tant au niveau des ventes - au total, la licence aurait généré plus d'1,4 milliard de dollars de recettes - que des critiques, qui louaient la fluidité de ses contrôles et l'efficacité de sa bande-son punk-rock. Le jeu est instantanément devenu un phénomène générationnel pour tous les ados des années 2000, un sujet immanquable des cours de récré. « Le plus gros impact que Tony Hawk a eu, c'est évidemment son jeu vidéo, parce qu'il a transcendé les classes sociales, replace Greg Poissonnier, consultant pour France Télévisions lors des derniers Jeux Olympiques et mémoire vivante du skate en France. Sans que ce soit son ambition au départ, il a amené son sport au grand public, réellement. Et tous les ados du monde entier ont connu le skate ou s'y sont intéressés grâce au jeu. » Il n'y a qu'à se fier aux chiffres. D'après American Sports Data, entre 1999 et 2002, la pratique du skate dans le monde a augmenté de 60 %. Les médias parlent alors d'un séisme Tony Hawk, dont les secousses se ressentent encore aujourd'hui, y compris en France : la plupart des stars actuelles du milieu citent toujours le jeu vidéo comme une référence. « J'étais à fond sur le skate. J'en parlais tout le temps, je vivais pour ça. Donc dès que je rentrais chez moi, il fallait que je fasse ou que je joue à quelque chose en rapport avec le skate. J'y joue encore pas mal, j'ai quasiment fini le 1 + 2 là (le remake des deux premiers jeux de la franchise) », raconte Aurélien Giraud, 27 ans. Le Lyonnais, champion du monde de street en 2023, fait partie des 36 skateurs jouables dans 3 + 4. « C'est le rêve de n'importe quel skateur, de n'importe quel enfant qui a grandi avec la licence », sourit-il. Caricaturé dans Les Simpson Présent sur les jaquettes, impliqué dans tous les clips promotionnels, Tony Hawk est devenu grâce à « ses » jeux, au-delà du monde du skate, une célébrité, de celles qui sont invitées à jouer à Qui veut gagner des millions ?, qui sont caricaturées dans Les Simpson ou qu'on reconnaît sans cesse dans la rue, ce dont il s'est longtemps amusé sur son compte X. Un paradoxe pour un homme ressemblant bien plus au Californien moyen qu'à une rockstar, qui vient se faire photographier avec une chemise grise et un pantalon sombre, seule sa grande taille trahissant son potentiel athlétique. « Je ne me suis jamais lancé dans le skate pour être riche et connu, lâche-t-il. Quand j'ai eu mes premiers moments de célébrité, ça a été étrange voire inconfortable, mais j'ai appris comment gérer ça. Et c'est même excitant. Si quelqu'un est heureux de me voir juste pour ce que je fais, c'est formidable et j'ai envie de lui donner de mon temps. » Du temps, Hawk en donne beaucoup aux autres. Régulièrement, il accueille des skateurs chez lui pour quelques sessions sur sa rampe personnelle, l'une des plus belles au monde. Certains sont signés chez Birdhouse, la marque qu'il a créée en 1992, avec laquelle il sponsorise une dizaine d'athlètes. La plupart sont des amis ou des profils lui ayant tapé dans l'oeil. « Quand j'ai décidé de déménager aux États-Unis, il m'a laissé rester dans sa dépendance pendant cinq à six mois, se souvient Vincent Matheron. Il skate le matin, donc quand j'en avais envie on y allait ensemble. Même si d'habitude je fais plus du bowl (un autre de type de structure, moins vertigineux, plus proche d'une cuvette), il m'a appris quelques tricks, je lui ai donné deux ou trois idées. Il est hyper accessible, humble. Il n'y a pas de barrière avec lui. » Cette réputation s'étend au-delà de la Californie. Au jour le jour, Hawk passe surtout son temps à parcourir le monde, rendre au milieu ce qu'il lui a donné, assister à des événements de skate, partager son savoir aux plus jeunes. Sa fondation, The Skatepark Project, a permis la création de plus de 600 skateparks à travers le monde, principalement dans des zones manquant d'infrastructures urbaines. « Il continue à skater tous les jours, il aide ses amis, il a signé une planche qu'on a vendu aux enchères pour lancer notre média... Le fait qu'il soit aussi disponible, c'est vraiment remarquable, souligne le vidéaste Chase Gabor, fondateur de Storied Skateboarding, qui a réalisé plusieurs vidéos avec lui. Les gens apprécient Tony parce que, même si c'est une méga célébrité, il donne du temps à tout le monde. » Suivi par près de 10 millions de personnes sur Instagram, Hawk a aussi le pouvoir de rendre n'importe quel skateur célèbre par une story ou un post bien senti. En 2014, il partageait la vidéo d'une jeune Brésilienne réalisant un heelflip en tenue de fée. Rayssa Leal n'avait que 6 ans, mais elle a rapidement gagné des followers, ce qui lui a permis d'attirer des sponsors. En 2021, elle a décroché l'argent olympique à Tokyo. « Dès que je parle avec lui, j'ai l'impression d'avoir le Père Castor du skate en face de moi » Vincent Matheron, 7e des JO de Tokyo « Il regarde les gosses qui font du skateboard comme des skateurs, pas comme des enfants. C'est un truc spécifique au skate, vous ne verrez jamais un Lionel Messi ou un Zinédine Zidane faire ça, assure Yannick Agliardi, père de Quentin (13 ans) et Julian (15 ans), deux espoirs franco-américains du skate. Je me souviens que la première fois qu'on l'a vu, il y avait des enfants qui étaient là à faire leurs lignes. Il a 50 ans passés, mais il s'amusait autant qu'eux, il leur faisait des high fives. Quentin n'arrivait pas à prendre son tour parce que tout le monde se lançait avant lui, donc il l'a aidé à entrer dans le bowl et à faire sa ligne. » Le daron le plus cool de la planète À Londres, le daron le plus cool de la planète a mis quelques temps à faire honneur à sa réputation. Lors du shooting, Hawk a refusé quelques poses pas à son goût, grogné à l'idée de poser planche derrière l'épaule. Il a fallu attendre l'interview, quelques minutes plus tard, pour qu'il se mette à sourire. Tout compte fait, il a surtout fallu attendre qu'on lui parle de skate. « Dès que je parle avec lui, j'ai l'impression d'avoir le Père Castor du skate en face de moi, s'amuse Vincent Matheron. Je veux écouter tout ce qu'il dit. Dès qu'on parle d'une ville, il a une anecdote... » « Quand Tony Hawk te parle de skate, tu écoutes, confirme Aurélien Giraud. Quand je l'ai rencontré, il ne me connaissait pas mais il me parlait comme il parlerait à tout le monde. On sent sa sincérité et sa gentillesse pure, et s'il en est là aujourd'hui c'est aussi grâce à ça. Tout le monde l'apprécie dans le skate. Personne ne dira du mal de lui. » Ça n'a pas toujours été le cas. Bien avant son arrivée sur PlayStation, lorsqu'il n'était encore qu'un adolescent hyperactif, Hawk devait subir les critiques nourries de ses concurrents plus chevronnés, qui lui reprochaient son style trop technique et son manque d'élégance, le qualifiant de « bête de cirque » et l'accusant de triche. L'ado du comté de San Diego n'avait peut-être pas la classe des pionniers qui squattaient les piscines vides pour s'offrir des shoots d'adrénaline, mais son approche a fait de lui un innovateur hors pair et une machine à gagner dans les half-pipes. Son bilan à 25 ans parle pour lui : 73 victoires et 19 deuxièmes places sur une centaine de compétitions disputées, et des vidéos aux millions de vues avec la Bones Brigade, son crew de toujours. De quoi faire de lui, très jeune, un millionnaire, via ses premiers contrats. Dans la vie de Hawk, les sponsors ont toujours joué un grand rôle. Au plus fort de sa popularité, l'Américain enchaînait les spots de pub pour des marques parfois très éloignées du monde du skate, de McDonald's à des loueurs de voiture. La semaine passée encore, un post Instagram le montrait en train de partager une session avec le tigre des Frosties. Une posture de quasi homme-sandwich qui a un temps fait grincer des dents chez les anciens du skate, pour qui Hawk illustrait le virage abrupt pris par la discipline, née de la culture undergound mais aujourd'hui mainstream. « Je fais tout ce que je peux pour amener le skate en half-pipe aux Jeux Olympiques » Tony Hawk « Il a quand même mangé son pain noir quand la "vert" s'est effondrée au profit du "street", rappelle Greg Poissonnier, évoquant la période sombre du début des années 1990, qui a vu la fermeture de nombreuses rampes américaines, entraînant une crise pour tout le secteur. Il est allé travailler au supermarché pour manger après avoir vécu une vie de rockstar, et ensuite il continuait à rouler tout seul dans son coin. Quand on a été au fond à un moment donné et qu'on te propose de gagner des centaines de milliers de dollars en faisant de la planche à roulettes... On ne peut pas lui reprocher d'avoir fait du skate pour de l'argent. » La figure ultime Dans le milieu, il est de toutes façons devenu difficile de reprocher quoi que ce soit à Hawk, tant son aura et sa longévité l'emportent sur tout. Sportivement, le 27 juin 1999 l'a rendu inatteignable. Ce jour-là, l'Américain prenait part à la cinquième édition des X Games, la grand-messe des sports extrêmes lancée par ESPN en 1995, qui a permis à la « vert » de regagner en popularité. Devant des millions de téléspectateurs, le héros de la foule a alors réalisé ce qui était jusqu'ici considéré comme impossible : le premier 900. Deux rotations et demie complètes pour la planche dans les airs, sur laquelle il faut ensuite se réceptionner parfaitement. La figure ultime, le rêve de tout skateur, sur laquelle tout le monde se cassait les dents depuis dix ans, réussie en mondovision. Une publication partagée par Chris Gregson (@tweestopher) La vidéo de cet exploit, et de la célébration qui en suit, est devenue culte, amplifiant encore un peu plus la renommée de Hawk. La sortie de son premier jeu, trois mois plus tard, a achevé d'en faire une figure totémique. « Le jeu a été une première introduction au sport pour toute une génération, donc j'ai le devoir de bien représenter le skateboard, impose-t-il. Si mon nom est associé au skateboard, alors il faut que je donne une bonne image du skateboard, pas que de la "vert", mais de la discipline dans son ensemble. Ce n'est pas un fardeau, mais je prends ça au sérieux. » Puisque la fonction d'ambassadeur lui incombe de facto, alors Hawk essaie de l'assurer au mieux. Lorsqu'il a fallu négocier pour faire entrer le skate aux Jeux Olympiques, le décuple vainqueur des X Games a pris part aux réunions avec le CIO pour faire accepter sa discipline. À Tokyo puis à Paris, il était sur place pour répondre aux interviews et assister aux épreuves de bowl et de street. Pour Los Angeles 2028, son principal objectif est désormais d'incorporer la "vert" au programme. « Je fais tout ce que je peux pour amener le skate en half-pipe aux JO, avance-t-il prudemment. Je pense que c'est une discipline qui a été négligée ces dix dernières années, alors que c'est beaucoup plus avancé en termes de tricks et de technique que le park, sans manquer de respect à personne. » Ces cinq dernières années, la « vert » a déjà connu un net regain de visibilité grâce à l'émergence de Vert Alert, un circuit de compétition dédié créé par... Hawk, bien sûr. En marge des compétitions, le fondateur montre lui-même l'exemple, se lançant à corps perdu dans les rampes pour des démonstrations. Pour combien de temps encore ? Lui-même « ne sait pas », mais il ne sera pas éternel. En 2022, une chute a brisé son fémur en deux. En voulant reprendre trop tôt, il a mis quasi deux ans à se rétablir complètement. « Je ne me mets pas d'ultimatum, explique-t-il. Je peux toujours faire du skate à un niveau pro et c'est suffisant pour moi. J'ai toujours envie de continuer à promouvoir le skate. Mais je ne sais pas si j'aurais envie de continuer à faire du skate en public quand je serais vieux. » En privé, ce sera autre chose. C'est plus fort que lui : Tony Hawk volera toujours.

« J'essaie d'être le président que j'aurais voulu avoir » : Daniele De Rossi se donne pour Ostie en Serie D
« J'essaie d'être le président que j'aurais voulu avoir » : Daniele De Rossi se donne pour Ostie en Serie D

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time6 days ago

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« J'essaie d'être le président que j'aurais voulu avoir » : Daniele De Rossi se donne pour Ostie en Serie D

Légende de l'AS Rome, l'ancien champion du monde 2006 a racheté son club d'enfance, l'AS Ostiamare, en Serie D italienne. Un pari aussi affectif qu'ambitieux pour celui qui étrenne ses fonctions de président comme une nouvelle page dans sa riche carrière. « Ma première décision a été de faire flotter ces deux grands drapeaux au-dessus du stade pour qu'ils soient visibles de loin. » Daniele De Rossi (41 ans) est ici chez lui, à trente kilomètres du Colisée, dans ce « quartier » de 100 000 habitants qui dépend de la municipalité de Rome. Sa poignée de main est franche. Les blagues qui sortent de sa bouche tranchent quelque peu avec l'image du joueur robuste qu'il dégageait sur un terrain. L'ancien légendaire capitaine de l'AS Rome, plus de 600 matches au compteur entre 2002 et 2019, a racheté au début de l'année l'AS Ostiamare, club de Quatrième Division italienne, à proximité de son fief. Depuis, le fanion de l'équipe - un ballon et une mouette sur fond mauve - trône en majesté à l'horizon. Impossible de manquer ces drapeaux depuis le littoral, le lido. Terrains boueux et gazon en or Il faut dire qu'entre Ostie et De Rossi, l'histoire remonte à loin. « À 5 ans, comme tous les gamins, j'ai commencé à jouer ici », rembobine le natif de Rome dans un excellent anglais. Il pointe le grand terrain de l'index et interpelle un proche, à quelques mètres. « Comment dit-on pozzolana ? C'était du sable, de la boue, de l'argile... Il n'y avait pas un brin d'herbe. » L'histoire est familiale puisque son papa, aujourd'hui au centre de formation de la Roma, a évolué dans ce club au cours de sa longue carrière de joueur. Toute sa jeunesse, le fiston l'a passée à Ostie entre ses différents groupes de potes, « celui de l'école, du foot et de la plage, le plus important », sourit-il. « On a perdu contre la Roma, mais on a battu la Lazio. J'étais plus mature et je comprenais ce que cette différence de niveau pouvait m'apporter » Daniele De Rossi À 9 ans, alors qu'il est déjà un inconditionnel des Giallorossi, le paternel reçoit un appel d'un ami. «Il lui a demandé : "Pourquoi tu n'as pas dit que ton fils était bon ?" Je suis allé faire un essai à Tre Fontane, où les jeunes jouent. Pas de nouvelles jusqu'à l'été, mais à ce moment-là, je m'éclatais avec mes copains. J'ai dit à mon père que je ne voulais pas y aller... Il a été génial, il ne m'a jamais forcé. Il m'a juste répondu que là-bas, il y avait des terrains avec du gazon. C'était de l'or pour nous ! » Quelque temps plus tard, il retourne s'y entraîner... « Je suis tombé amoureux de l'environnement mais il n'y avait plus de place pour moi. L'année suivante, rien non plus. » Un tournoi à Ostie scellera son avenir à 12 ans. « On a perdu contre la Roma, mais on a battu la Lazio, réplique-t-il, non sans bouder son plaisir. J'étais plus mature et je comprenais ce que cette différence de niveau pouvait m'apporter. » Le début d'une longue idylle entre la Roma et celui qui, à l'époque, joue attaquant. Mais le champion du monde 2006 a toujours gardé une connexion spéciale avec ses racines. À tel point qu'il y est resté jusqu'à son mariage, à 22 ans. « Petit, avec mon père, on passait devant un penthouse, devant la plage. Je lui disais que si un jour j'avais assez d'argent, je l'achèterais. Après mon divorce, j'y ai habité un an et demi. C'était comme une renaissance. Je pouvais respirer, prendre du recul. J'avais beaucoup de pression à la Roma. Ici, je ressens la chaleur humaine, je me sens comme à la maison. Aujourd'hui encore, quand je suis sur la dernière portion de route qui mène à la mer, je me transforme. » Infrastructures illégales, reconstruction express Voilà pour ses liens personnels, mais tout ça ne nous dit pas pourquoi Daniele De Rossi a racheté le club d'Ostiamare. Le problème principal était assez simple : la quasi-intégralité des infrastructures étaient ou sont encore illégales, comme les vestiaires ou le bar. La situation a pris une tournure critique fin 2024 après que les autorités eurent récupéré les clefs du terrain à l'issue d'une longue bataille. « À l'époque, dans les années 1980, les anciens propriétaires ont juste construit sans en avoir le droit. Toutes les activités ont dû cesser. Le stade était vide car ce n'était plus possible d'accueillir des gens. J'avais été mis au courant par des habitants : "On a des ennuis, tu dois venir nous sauver." Si j'étais encore coach (il a entraîné la Roma entre janvier et septembre 2024), ce serait impossible. Ça me prenait 100 % de mon temps. » Quand De Rossi déambule lors de notre rencontre autour des terrains ou du club-house, c'est en véritable pop star. Le charismatique dirigeant à la barbe épaisse et aux cheveux ras serre des pognes à tour de bras. Chacun veut sa petite photo, sa tape sur l'épaule. Derrière ses lunettes aux verres teintés, l'ancien milieu ne perd jamais sa bonne humeur. Après avoir fait le tour du propriétaire, il se pose sur un banc de touche. Et détaille par de grands gestes les transformations à venir. L'ancienne tribune latérale (environ 1 000 places au total) a déjà été détruite en deux jours, des préfabriqués font office de bureaux avec deux gradins temporaires de chaque côté. « Je suis superstitieux, je ne veux pas trop m'avancer, mais jusqu'ici, ça fonctionne bien. J'essaie d'être le président que j'aurais voulu avoir. Tout le monde a un rôle » « En faisant tomber ces structures, on a eu l'autorisation d'accueillir 200 personnes. On pourra peut-être atteindre 300, 400 bientôt. Plus on détruira, plus on aura droit d'avoir du monde. On veut montrer qu'on fait les choses correctement et rester dans le strict cadre de la loi, notamment parce que c'est moi, tout le monde est à l'affût de la moindre erreur. Pour chaque phase, les autorités nous donnent le feu vert. Ça doit être parfaitement transparent. » On murmure avec une extrême prudence que tout pourrait être prêt en janvier ou février 2026. « Mais ça ne dépend pas que de nous, la bureaucratie en Italie, surtout à Rome, c'est quelque chose... C'est parfois au ralenti », persifle-t-il. Autour de lui, une équipe dirigeante constituée de proches, de personnes fiables - certains qu'il connaît de longue date - pourra, à terme, piloter l'institution sans lui. « Je suis superstitieux, je ne veux pas trop m'avancer, mais jusqu'ici, ça fonctionne bien. J'essaie d'être le président que j'aurais voulu avoir. Tout le monde a un rôle. » Le directeur sportif était déjà en place. « Le plus important, c'est qu'il puisse faire ce qu'il veut. Si c'est garder le coach dix ans, vas-y. Ce n'est pas mon job de lui dire que je ne veux pas telle personne. Je n'interviens que quand quelque chose ne me plaît vraiment pas. Ce n'est pas sain de nommer quelqu'un et de lui dire comment bosser. Si ça tourne mal, comment examiner ce qui a été fait si toutes les décisions viennent de moi ? » Dans tout ce qu'il entreprend, pas de place pour la demi-mesure. « J'ai déjà du mal à prendre de la distance avec les devoirs de mes enfants. Alors gérer un club... Ce projet, je le porte au plus profond de moi. » Le prix d'acquisition était de zéro, mais les dettes, elles, étaient plus conséquentes. Permis de rêver, défense de s'ennuyer « Je le savais. Ce n'était pas une question d'argent. Tu récupères une mission. Quelles seront les marges de manoeuvre ? Est-ce qu'on pourra faire ce qu'on veut ? Est-ce que je vais juste rembourser les dettes et être bloqué dix ans ? Finalement, on avance et maintenant on a même des sponsors (Macron pour les maillots par exemple). » Au-delà de l'équipe première, la dimension centrale reste les enfants. « On le fait parce qu'on aime ça, mais c'est surtout pour eux. Qu'ils ressentent de la joie, de l'amusement et profitent avant tout. » La discussion est ponctuée de sifflets, de cris, de rires venus de tous ces jeunes qui s'entraînent. « L'idée, ce n'est pas qu'ils jouent au Barça ou au Real Madrid, mais qu'ils gardent de beaux souvenirs. Ça peut changer des vies, le foot. » Au total, ils sont autour de 500 dans les différentes catégories et les demandes affluent. « On doit pouvoir s'occuper correctement de tout le monde. Il faut de la place. On va faire une journée portes ouvertes. Il faut attiser l'appétence de la jeunesse, ces souvenirs de gosse, c'est primordial. Ils doivent rêver. J'étais comme eux ! Je n'acceptais pas la défaite, je pleurais quand on perdait, j'inventais une maladie. Ils sont fragiles, ils doivent grandir avec ces sentiments de compétitivité et de créativité. Pour le foot mais surtout dans la vie. » « Ils me voient comme un joueur, un coach, une idole, un gars qui peut les conseiller, alors j'essaie de le faire correctement » De Rossi interagit énormément et en chambre même certains. « Ils me voient comme un joueur, un coach, une idole, un gars qui peut les conseiller, alors j'essaie de le faire correctement. » Un ado s'approche pour saluer le président. « Lui, c'est un défenseur central. L'autre jour, il a été très bon au milieu. Alors je lui ai demandé s'il était sûr que ce n'était pas son poste. Je ne fais pas souvent d'erreur sur ça... » Ciao le padel, ici le foot va s'apprendre sur des terrains imparfaits À terme, en plus des vestiaires et des douches qui ont vocation à être reconstruits, il y aura des bureaux et un bar-restaurant au-dessus des tribunes. « La priorité, c'est de rendre le club attractif. J'ai fait déplacer la zone média, parce qu'à chaque fois que j'allume la télé, je veux que tout le monde voie ce qu'on a construit ! » Au coeur du projet, il y a aussi les parents que l'Italien souhaite pleinement associer. Il insiste : « On ne peut pas les forcer, mais on aimerait qu'ils acceptent de laisser leurs enfants sans se sentir obligés de regarder. Ils peuvent suivre trente séances de suite s'ils veulent... Mais on voudrait que nos jeunes puissent s'entraîner sans pression, en oubliant cette recherche constante de l'acceptation par les parents. » Derrière le grand terrain, trois plus petits sont en construction : herbe naturelle, sable et bitume. L'Italien souhaite revenir aux fondamentaux, apprendre de façon brute, pas sur des surfaces parfaites. « Il y avait des courts de padel, j'adore ce sport mais ici on joue au foot. Ce sera un endroit pour développer la technique et le dribble. Le sol ne répond pas pareil. J'ai grandi avec le sable sur la plage même en hiver, l'herbe à la Roma, le bitume dehors... Je trouve que ces heures dans la rue manquent à la nouvelle génération. L'aspect analytique, les répétitions, c'est important, mais le côté situationnel avec des obstacles et des choix à faire aussi. » L'idée est de créer un écosystème valable aussi en dehors du rectangle vert, pour Ostie. L'officialisation du rachat devant la presse s'est volontairement faite dans un cinéma local, en présence du maire et du préfet de Rome. Comme pour maintenir ce lien. L'ex-capitaine de la Roma se souvient : « J'avais très, très peur. Suis-je réellement capable de le faire ? Vais-je finir pauvre pour y arriver ? Toute la communauté a répondu présent. On ne construit pas qu'une équipe pour les matches. On a des accords avec des écoles. On reçoit beaucoup de soutien des locaux, on veut aider les gens, ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer par exemple. » Le monde pro ? Une autre histoire... Deux jours après notre rencontre initiale, retour au Stade Anco-Marzio (l'un des sept rois légendaires de la Rome antique), où Ostiamare affronte Trestina (2-1). Le bar fait le plein, à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Le soleil tape fort après deux jours d'une pluie aussi rare qu'intense à Rome. Petit café, une bière, des bonbons... L'ambiance est détendue. À l'inverse, vivre un match aux côtés du taulier est un spectacle à lui tout seul. Debout derrière les bancs de touche, tel un passionné qui joue sa peau, Daniele De Rossi vit chaque instant à fond, à côté des membres du bureau avec qui il discute, rigole et crie parfois. Sur les deux buts des locaux, l'ancien milieu exulte avec son fils, âgé de 8 ans, que tout le monde chouchoute. Au coup de sifflet final, l'Italien tape dans la main de tout le monde avant d'aller féliciter les joueurs et le staff. Sans rechigner, il aide même à ranger les vestiaires et porter les bancs pour tout remettre d'équerre. « Mon rêve ? De quitter ce club en le cédant à mon fils et voir que chaque dimanche, il y a mille, deux mille supporters qui ressentent quelque chose de spécial » Tout au long de la partie, une poignée d'ultras très bruyants ont donné de la voix, poussant jusqu'au bout. « Le premier match que j'ai suivi, on était en Toscane, un dimanche après-midi. J'ai vu trois mecs, ils chantaient, ils célébraient. Je me disais : ce sont des héros ! Plus tard, on a rejoué dans le même stade contre une autre équipe, il y en avait douze ! On avait multiplié le nombre par quatre en deux mois. C'est pour ça qu'à chaque match, on emmène des jeunes, on veut les titiller, qu'ils s'imaginent jouer pour Ostie, créer ce rêve. » Entre-temps, Ostiamare a sécurisé sa place en Serie D en terminant huitième dans le groupe E. Et la suite ? « C'est difficile de fixer des objectifs, ça devient vite des promesses. On était dans les derniers quand je suis arrivé, avec deux points en sept matches. Le monde pro en Serie C ? C'est une autre histoire... En Serie A, j'ai vu beaucoup de soi-disant pros qui ne l'étaient pas du tout. Je voudrais juste qu'on soit stables sur la durée. » Et pour l'homme aux 117 sélections et 21 buts avec la Nazionale, quel serait son rêve ? « De quitter ce club en le cédant à mon fils et voir que chaque dimanche, il y a mille, deux mille supporters qui ressentent quelque chose de spécial. On a beaucoup de chance avec le vivier de jeunes dans le coin, on veut leur proposer le meilleur. Dans cinq à dix ans, on vise l'excellence. » Rendez-vous est pris. À lire aussi Cuesta, entraîneur très jeune et très obstiné Chivu, les raisons d'un choix Comment le PSG s'est régalé des failles du Real Eredivisie Live, l'éphémère chaîne TV du Championnat néerlandais

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