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24 Heures
04-08-2025
- Sport
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Noè Ponti revient sur son exploit: «J'aimerais un jour transformer ces médailles en or»
Noè Ponti, double vice-champion du monde, revient sur les Mondiaux de Singapour qui l'ont fait entrer dans une nouvelle dimension. Et qui lui ont ouvert l'appétit. Publié aujourd'hui à 17h48 Noè Ponti est entré dans une nouvelle dimension en décrochant deux médailles d'argent aux Mondiaux en grand bassin de Singapour. IMAGO/LaPresse En bref: Jamais la Suisse n'avait été aussi performante lors d'un championnat du monde en grand bassin. Et ce, grâce à Noè Ponti, 24 ans et deux médailles d'argent décrochées la semaine passée dans le bassin de Singapour. Juste avant de reprendre l'avion pour Milan, direction la maison et les vacances, le phénomène de la natation helvétique est revenu avec un peu de recul sur sa folle semaine. Son double exploit vécu de l'intérieur L'argent sur 50 m papillon , avec un nouveau record national (22''51) et l'argent sur 100 m papillon, où le Tessinois est entré dans une nouvelle dimension en passant pour la première fois sous la barre des 50 secondes (49''83), soit le 8e meilleur chrono de tous les temps. «C'est fou, en y repensant, je n'ai jamais vécu une si belle semaine de compétition, sourit Noè Ponti. J'ai reçu énormément de messages positifs, je n'ai pas lu tout ce qui a été écrit sur mes médailles d'argent, mais j'imagine que ça devait aussi être positif.» Noè Ponti, à gauche, a remporté l'argent du 100 m papillon, quelques jours après le même métal sur 50 m papillon. AFP Pour célébrer son double exploit, le Tessinois a profité des siens: repas en famille à Singapour et visite de la ville. «Nous avons mangé dans le complexe du Marina Bay Sands (ndlr: un hôtel cinq étoiles offrant une vue imprenable sur la ville) , j'ai suivi les dernières épreuves des Mondiaux dans la piscine et donné plusieurs interviews, détaille le nageur. J'ai aussi fêté lors de la soirée officielle organisée par World Aquatics, mais ce qu'il se passe à Singapour reste ici!» Des vacances bien méritées l'attendent, en France, puis ce sera la Sicile fin août, afin de déconnecter et de digérer ces émotions. Mais place désormais à quelques jours chez lui dans son Tessin natal, où il a prévu d'accrocher ses deux nouvelles médailles sur son «Wall of Fame», un mur des trophées dans sa chambre. «Je vais aussi passer plusieurs soirées au Locarno Film Festival , profiter avec ma famille et des potes», lâche ce grand fan du film «Interstellar». Un choix tactique de Noè Ponti qui s'est avéré gagnant Multiple médaillé mondial en petit bassin sur 200 m papillon, le nageur suisse a décidé de laisser tomber cette discipline, jugée trop énergivore, pour se concentrer sur les distances courtes (50 m et 100 m papillon). À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «C'est une course que Noè n'aime pas, où il souffre et qui se déroule toujours avant le 100 m papillon, donc je préfère qu'il reste lucide et qu'il puisse concentrer toute son énergie mentale, précise Massimo Meloni, le coach de Noè Ponti. Concernant l'entraînement, presque rien n'a changé, mais on a vu lors de ces Mondiaux qu'il avait plus d'énergie au niveau mental.» La stratégie du Suisse s'est avérée payante et sa décision a aussi été facilitée par l'introduction du 50 m papillon au programme des Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Mais ce choix n'est pas définitif. «Cette formule m'a clairement convenu à Singapour, j'ai mieux réussi à gérer mentalement ces courses, confirme Noè Ponti. Je ne peux pas dire avec certitude que j'abandonne le 200 m papillon, peut-être que je m'y remettrai en fin de saison, je continuerai aussi à faire un peu de 100 m quatre nages en petit bassin, ou aux Européens. Mais, aux JO, je préfère participer à deux ou trois épreuves au maximum pour être très compétitif!» Ses limites ne sont pas encore atteintes «Noè a un grand potentiel et sa marge de progression est encore importante, affirme son coach, Massimo Meloni. Bien sûr, plus on s'améliore, moins les progrès sont importants. Noè grandit et mûrit, il s'entraîne comme peu d'autres athlètes le font, avec un sérieux et un engagement maximum. L'année prochaine sera longue et nous serons souvent absents, nous ferons donc une pause plus importante pendant les vacances de Noël.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Pas question de brûler les ailes d'un prodige, surtout celles d'un spécialiste du papillon, devenu un véritable phénomène de la natation suisse. «Il y a toujours des éléments à améliorer, mais j'ai atteint un niveau où cela devient difficile d'être beaucoup plus rapide, souligne le prodige de Locarno. Nous analyserons attentivement avec mon coach ce que nous devrons encore améliorer concrètement ces prochains mois. Mais je ne pense pas avoir atteint mes limites!» Battu deux fois par le Français Maxime Grousset aux Mondiaux de Singapour, le nageur tessinois a notamment été moins bon que son ami et rival à la touche. «Oui, je vais bien observer sa touche, il m'a battu deux fois comme cela, même si ma touche était bonne et que je n'ai pas fait d'erreur, précise Noè Ponti. L'année prochaine, nous essaierons différentes choses, nous irons nous entraîner dans de nouveaux endroits, tenter des stages inédits à différents moments de la saison, afin de franchir encore un cap!» Sera-t-il le premier nageur suisse à se couvrir d'or? La Suisse n'a jamais gagné de titre en grand bassin lors de Mondiaux ou de Jeux olympiques. Et si Noè Ponti devenait le premier suisse à nager pour l'or? «J'ai désormais gagné des médailles dans toutes les compétitions, donc j'aimerais un jour les transformer en or, lâche sans détour le Tessinois. Ces Mondiaux me donnent de la confiance et de la motivation pour le futur. Je vois cela comme le point de départ, car je ne suis pas encore tout à fait satisfait avec ces deux médailles d'argent mondiales.» La première réaction de Noè Ponti après son 100 m papillon? «J'ai directement pensé aux Européens de Paris de 2026 et au fait que je devrai nager plus vite!» La preuve que le meilleur nageur suisse a encore un grand appétit. «Ces deux fantastiques médailles d'argent donneront l'élan nécessaire pour les transformer en or, mais les adversaires sont nombreux et rappelons que ce 100 m papillon des Mondiaux s'est couru à un niveau affolant», poursuit son coach, Massimo Meloni. Après sa médaille de bronze olympique de Tokyo en 2021, Noè Ponti nagera clairement pour l'or aux JO 2028 de Los Angeles. Il aura alors 27 ans, considéré comme l'âge d'or des nageurs. «C'est vrai, beaucoup de nageurs ont atteint leur pic de performance à 27 ans, j'espère que ce sera aussi le cas pour moi, souligne Noè Ponti. Mais trois ans, c'est long, il faut rester en bonne santé et tout doit continuer à bien fonctionner pour rester à un tel niveau!» En lien avec Noè Ponti: Sylvain Bolt est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche depuis 2019. Il couvre en particulier le ski alpin et le freeride, mais aussi le cyclisme et l'athlétisme. Plus d'infos @SylvainBolt Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

L'Équipe
28-07-2025
- Sport
- L'Équipe
« Il m'arrive d'avoir des flashes » : Auriane Mallo-Breton, un an après ses deux défaites en finale olympique à la « mort subite »
Passée deux fois à une touche de l'or olympique, l'an dernier aux JO 2024, l'épéiste de 31 ans assure avoir rapidement digéré sa défaite à la « mort subite » de l'épreuve individuelle. C'est l'argent collectif, lui, qui n'est pas encore totalement accepté. Auriane Mallo-Breton l'assure avec ce grand sourire qui ne la quitte jamais : sa vie « n'a pas fondamentalement changé » depuis ce fameux mois de juillet 2024 et cette parenthèse argentée au Grand Palais. Enceinte de son deuxième enfant, le grand changement est en revanche attendu pour le mois de septembre. Déterminée à reprendre la compétition dès mars 2026 pour viser une qualification pour les Mondiaux l'été prochain, l'épéiste de 31 ans n'en fait pas une obligation pour autant et ne veut pas brusquer sa reprise, elle qui a fait une fausse couche peu de temps après les Jeux et qui a l'expérience de son premier retour de grossesse pour les JO de Paris. Entre deux séances de sport « de femme enceinte, tranquille », la Lyonnaise a accepté il y a quelques jours, le temps d'une demi-heure, de se replonger un an plus tôt pour revenir sur ses deux finales olympiques où la « mort subite » a eu raison de ses espoirs de titre : la première en individuel, battue par la numéro 1 mondiale Man Wai Vivian Kong (12-13) après avoir mené 7-1, et la deuxième par équipes face à l'Italie (29-30) avec Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandra Louis-Marie. Battue en finale sur l'ultime touche, Auriane Mallo-Breton en argent « Un an après, quelle est la première image qui vous vient en tête en pensant au Grand Palais ?C'est mon fils. J'ai eu cette chance de pouvoir aller le voir après chaque match pour lui dire que ça continuait. Lui remettre ces deux médailles olympiques autour du cou au Grand Palais, c'était quelque chose d'exceptionnel. J'avais ma famille et les personnes qui comptent vraiment pour moi à mes côtés. C'était une réussite collective, seule tu n'arrives à rien et j'ai eu la chance d'avoir des personnes vraiment bienveillantes autour de moi. Leur faire vivre ces émotions-là au Grand Palais, c'était la plus belle récompense que je pouvais donner à tout le monde et à moi-même. Vous avez été la première Française à descendre les fameuses marches du Grand Palais pour votre finale individuelle. Que gardez-vous de ce moment ?L'aspect enfantin. Je me souviens qu'au moment de la visite du Grand Palais, j'avais ressenti exactement la même émotion qu'à 14 ans, quand les Championnats de France minimes étaient organisés chez moi, à Lyon, et que j'avais dit à ma mère en voyant la piste principale : "Je veux trop être là et gagner demain". Et quand j'ai descendu les marches pour la finale, c'était la même sensation, je me suis dit : "Je suis chez moi, je suis là où je voulais être plus que tout." C'est fou parce que c'est vraiment ce truc de gamine qui est ressortie. Je suis redevenue une enfant et c'était de la bonne pression, ce n'était que du kiff et du "j'ai envie de le faire". J'avais eu une saison tellement compliquée et dure mentalement, j'avais épuisé tout le stock de mauvaises énergies donc le jour J j'étais dans un bon mood, quoi qu'il allait se passer, ça n'allait être que du positif. « Quand tu commences à te dire "mais pourquoi ça marche aussi bien, que ce que je fais ?", pendant ce temps-là tu as déjà pris deux touches » Est-ce pour cette notion de "kiff" que vous ne sembliez pas abattue sur le podium malgré le scénario de la finale ?J'ai vraiment vite relativisé. Évidemment, avec le recul, je me dis "à une touche près, je suis championne olympique" et ça change les choses dans la tête de beaucoup de gens. Mais je pense que j'ai accepté le fait qu'elle (la Hongkongaise Man Wai Vivian Kong) ait été plus forte que moi. Oui j'ai le match en main, oui je mène 7-1, oui je vole pendant sept minutes. Mais voilà, c'était la numéro 1 mondiale, elle n'allait pas me laisser gagner. Moi je sors de mon match toute seule, je n'arrive pas à me remettre dedans et elle a très bien joué le coup. C'est comme ça et c'est le sport. C'est aussi ce qu'on t'apprend quand tu es petite, à respecter ton adversaire et à accepter la défaite quand l'autre a été plus forte. Sur cette finale, j'ai été plus forte au début, elle a été plus forte à la fin. Ce qui compte c'est la fin. Qu'est-ce qui vous a fait sortir de votre match ?C'est quand j'ai réalisé que tout marchait. Je ne savais même pas pourquoi ça marchait aussi bien. Et quand tu commences à te dire "mais pourquoi ça marche aussi bien, que ce que je fais ?", pendant ce temps-là tu as déjà pris deux touches. Et c'est un engrenage, tout de suite tu te dis "mais en fait là, il n'y a plus autant d'avance" et tu te poses mille questions qui font que ça change le match. Je n'ai pas réussi à me concentrer sur moi et sur ce que je faisais. Est-ce qu'il vous arrive de repenser à ce match et de regretter votre gestion de cette si grande avance ?J'ai beaucoup plus ressassé la finale par équipes que la finale individuelle. J'ai beaucoup plus accepté cette défaite qui, pour moi, était pour ma pomme. Je suis sortie de mon match, elle a été plus forte, point. Mais la finale par équipes, je m'en suis vraiment voulu et c'est ça qui a été difficile à digérer. Le rôle de finisseur, c'est de mettre la dernière touche. Et même si tu en as mis avant et même si je sais bien que j'ai donné tout ce que j'avais sur cette finale, j'ai l'impression de ne pas avoir fait mon boulot. Pourtant sur la finale, vous êtes en positif sur l'ensemble de vos relais, le match ne se joue pas sur sais. Mais du rôle de finisseur, ce qu'on retient, c'est est-ce que tu as fini ou pas. C'est ça qui était vraiment compliqué. Quand on voit notre saison qui a été super galère, on aurait signé direct pour être vice-championnes olympiques au départ, mais voilà, je voulais qu'on gagne. Je voulais qu'on soit sur le toit du Grand Palais toutes les quatre et pour tout notre groupe. Vous avez mis combien de temps à le digérer ?Je ne sais pas, il m'arrive d'avoir des flashes de la finale par équipes, donc je pense que ça restera toujours tant qu'on ne sera pas championnes du monde et championnes olympiques. Il y aura encore des petits trucs. Quand vous parlez de flashes, ça se manifeste comment ?C'est parfois au moment d'aller me coucher. Finalement, ce n'est pas forcément la dernière touche qui revient, c'est vraiment avant, où je me dis "mais pourquoi tu l'as géré comme ça quand tu repasses devant ? Pourquoi tu n'as pas pris plus ton temps ? Pourquoi ci, pourquoi ça..." C'est plus des micromoments quand je suis posée, ça m'arrive un peu moins dernièrement, mais ça me l'a fait jusqu'à avril-mai je dirais. « Si j'avais voulu être une star, je n'aurais pas fait de l'escrime ! Je reste fidèle à moi-même et c'est le plus important. » Un an après les Jeux, est-ce que les retombées liées à vos deux médailles ont été conformes à ce que vous imaginiez ?Je n'avais pas trop d'attentes, je ne savais pas trop ce qui allait se passer. J'ai eu des sollicitations et j'ai trouvé des partenaires, car c'est sûr que le regard des gens change à partir du moment où tu es médaillée olympique. J'ai pu faire des conférences, aller à la rencontre des gens dans les entreprises, montrer tout ce qu'il y a dans le monde de haut niveau qui ressemble à la vraie vie, tout ce qu'on peut aussi apporter, nous, en tant que sportives, via le sport féminin, les défis avec la maternité, le fait de revenir. J'espère pouvoir le faire encore longtemps car j'aime vraiment bien ces échanges. Votre vie n'a pas totalement changé avec ces deux médailles ?Vraiment pas ! Je ne roule pas en Lamborghini ! C'est seulement la possibilité de repartir sur une olympiade avec des partenaires et de me consacrer à ma vie d'athlète et de maman de manière plus sereine. C'est tout. Est-ce qu'il vous arrive de penser à ce qui aurait changé si vos deux médailles étaient en or ?Honnêtement, je ne pense pas que ça aurait tout changé. C'est aussi une question de com'. Les gens aiment voir sur les réseaux tout ce qui se passe et moi, c'est vrai que je n'ai pas forcément cette envie de tout raconter. J'ai envie de profiter avec mon fils et je n'ai pas forcément envie de tout montrer. Mais, après, ce sont des choix personnels et chacun fait ce qu'il veut là-dessus. Et je ne suis peut-être pas assez star ! Ce n'est pas un regret ?Pas du tout ! Si j'avais voulu être une star, je n'aurais pas fait de l'escrime ! Je reste fidèle à moi-même et c'est le plus important. » Athlètes russes et biélorusses : vent de protestation contre la Fédé internationale