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« Il m'arrive d'avoir des flashes »  : Auriane Mallo-Breton, un an après ses deux défaites en finale olympique à la « mort subite »

« Il m'arrive d'avoir des flashes » : Auriane Mallo-Breton, un an après ses deux défaites en finale olympique à la « mort subite »

L'Équipe28-07-2025
Passée deux fois à une touche de l'or olympique, l'an dernier aux JO 2024, l'épéiste de 31 ans assure avoir rapidement digéré sa défaite à la « mort subite » de l'épreuve individuelle. C'est l'argent collectif, lui, qui n'est pas encore totalement accepté.
Auriane Mallo-Breton l'assure avec ce grand sourire qui ne la quitte jamais : sa vie « n'a pas fondamentalement changé » depuis ce fameux mois de juillet 2024 et cette parenthèse argentée au Grand Palais. Enceinte de son deuxième enfant, le grand changement est en revanche attendu pour le mois de septembre. Déterminée à reprendre la compétition dès mars 2026 pour viser une qualification pour les Mondiaux l'été prochain, l'épéiste de 31 ans n'en fait pas une obligation pour autant et ne veut pas brusquer sa reprise, elle qui a fait une fausse couche peu de temps après les Jeux et qui a l'expérience de son premier retour de grossesse pour les JO de Paris.
Entre deux séances de sport « de femme enceinte, tranquille », la Lyonnaise a accepté il y a quelques jours, le temps d'une demi-heure, de se replonger un an plus tôt pour revenir sur ses deux finales olympiques où la « mort subite » a eu raison de ses espoirs de titre : la première en individuel, battue par la numéro 1 mondiale Man Wai Vivian Kong (12-13) après avoir mené 7-1, et la deuxième par équipes face à l'Italie (29-30) avec Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandra Louis-Marie.
Battue en finale sur l'ultime touche, Auriane Mallo-Breton en argent
« Un an après, quelle est la première image qui vous vient en tête en pensant au Grand Palais ?C'est mon fils. J'ai eu cette chance de pouvoir aller le voir après chaque match pour lui dire que ça continuait. Lui remettre ces deux médailles olympiques autour du cou au Grand Palais, c'était quelque chose d'exceptionnel. J'avais ma famille et les personnes qui comptent vraiment pour moi à mes côtés. C'était une réussite collective, seule tu n'arrives à rien et j'ai eu la chance d'avoir des personnes vraiment bienveillantes autour de moi. Leur faire vivre ces émotions-là au Grand Palais, c'était la plus belle récompense que je pouvais donner à tout le monde et à moi-même.
Vous avez été la première Française à descendre les fameuses marches du Grand Palais pour votre finale individuelle. Que gardez-vous de ce moment ?L'aspect enfantin. Je me souviens qu'au moment de la visite du Grand Palais, j'avais ressenti exactement la même émotion qu'à 14 ans, quand les Championnats de France minimes étaient organisés chez moi, à Lyon, et que j'avais dit à ma mère en voyant la piste principale : "Je veux trop être là et gagner demain". Et quand j'ai descendu les marches pour la finale, c'était la même sensation, je me suis dit : "Je suis chez moi, je suis là où je voulais être plus que tout." C'est fou parce que c'est vraiment ce truc de gamine qui est ressortie. Je suis redevenue une enfant et c'était de la bonne pression, ce n'était que du kiff et du "j'ai envie de le faire". J'avais eu une saison tellement compliquée et dure mentalement, j'avais épuisé tout le stock de mauvaises énergies donc le jour J j'étais dans un bon mood, quoi qu'il allait se passer, ça n'allait être que du positif.
« Quand tu commences à te dire "mais pourquoi ça marche aussi bien, que ce que je fais ?", pendant ce temps-là tu as déjà pris deux touches »
Est-ce pour cette notion de "kiff" que vous ne sembliez pas abattue sur le podium malgré le scénario de la finale ?J'ai vraiment vite relativisé. Évidemment, avec le recul, je me dis "à une touche près, je suis championne olympique" et ça change les choses dans la tête de beaucoup de gens. Mais je pense que j'ai accepté le fait qu'elle (la Hongkongaise Man Wai Vivian Kong) ait été plus forte que moi. Oui j'ai le match en main, oui je mène 7-1, oui je vole pendant sept minutes. Mais voilà, c'était la numéro 1 mondiale, elle n'allait pas me laisser gagner. Moi je sors de mon match toute seule, je n'arrive pas à me remettre dedans et elle a très bien joué le coup. C'est comme ça et c'est le sport. C'est aussi ce qu'on t'apprend quand tu es petite, à respecter ton adversaire et à accepter la défaite quand l'autre a été plus forte. Sur cette finale, j'ai été plus forte au début, elle a été plus forte à la fin. Ce qui compte c'est la fin.
Qu'est-ce qui vous a fait sortir de votre match ?C'est quand j'ai réalisé que tout marchait. Je ne savais même pas pourquoi ça marchait aussi bien. Et quand tu commences à te dire "mais pourquoi ça marche aussi bien, que ce que je fais ?", pendant ce temps-là tu as déjà pris deux touches. Et c'est un engrenage, tout de suite tu te dis "mais en fait là, il n'y a plus autant d'avance" et tu te poses mille questions qui font que ça change le match. Je n'ai pas réussi à me concentrer sur moi et sur ce que je faisais.
Est-ce qu'il vous arrive de repenser à ce match et de regretter votre gestion de cette si grande avance ?J'ai beaucoup plus ressassé la finale par équipes que la finale individuelle. J'ai beaucoup plus accepté cette défaite qui, pour moi, était pour ma pomme. Je suis sortie de mon match, elle a été plus forte, point. Mais la finale par équipes, je m'en suis vraiment voulu et c'est ça qui a été difficile à digérer. Le rôle de finisseur, c'est de mettre la dernière touche. Et même si tu en as mis avant et même si je sais bien que j'ai donné tout ce que j'avais sur cette finale, j'ai l'impression de ne pas avoir fait mon boulot.
Pourtant sur la finale, vous êtes en positif sur l'ensemble de vos relais, le match ne se joue pas sur vous.Je sais. Mais du rôle de finisseur, ce qu'on retient, c'est est-ce que tu as fini ou pas. C'est ça qui était vraiment compliqué. Quand on voit notre saison qui a été super galère, on aurait signé direct pour être vice-championnes olympiques au départ, mais voilà, je voulais qu'on gagne. Je voulais qu'on soit sur le toit du Grand Palais toutes les quatre et pour tout notre groupe.
Vous avez mis combien de temps à le digérer ?Je ne sais pas, il m'arrive d'avoir des flashes de la finale par équipes, donc je pense que ça restera toujours tant qu'on ne sera pas championnes du monde et championnes olympiques. Il y aura encore des petits trucs.
Quand vous parlez de flashes, ça se manifeste comment ?C'est parfois au moment d'aller me coucher. Finalement, ce n'est pas forcément la dernière touche qui revient, c'est vraiment avant, où je me dis "mais pourquoi tu l'as géré comme ça quand tu repasses devant ? Pourquoi tu n'as pas pris plus ton temps ? Pourquoi ci, pourquoi ça..." C'est plus des micromoments quand je suis posée, ça m'arrive un peu moins dernièrement, mais ça me l'a fait jusqu'à avril-mai je dirais.
« Si j'avais voulu être une star, je n'aurais pas fait de l'escrime ! Je reste fidèle à moi-même et c'est le plus important. »
Un an après les Jeux, est-ce que les retombées liées à vos deux médailles ont été conformes à ce que vous imaginiez ?Je n'avais pas trop d'attentes, je ne savais pas trop ce qui allait se passer. J'ai eu des sollicitations et j'ai trouvé des partenaires, car c'est sûr que le regard des gens change à partir du moment où tu es médaillée olympique. J'ai pu faire des conférences, aller à la rencontre des gens dans les entreprises, montrer tout ce qu'il y a dans le monde de haut niveau qui ressemble à la vraie vie, tout ce qu'on peut aussi apporter, nous, en tant que sportives, via le sport féminin, les défis avec la maternité, le fait de revenir. J'espère pouvoir le faire encore longtemps car j'aime vraiment bien ces échanges.
Votre vie n'a pas totalement changé avec ces deux médailles ?Vraiment pas ! Je ne roule pas en Lamborghini ! C'est seulement la possibilité de repartir sur une olympiade avec des partenaires et de me consacrer à ma vie d'athlète et de maman de manière plus sereine. C'est tout.
Est-ce qu'il vous arrive de penser à ce qui aurait changé si vos deux médailles étaient en or ?Honnêtement, je ne pense pas que ça aurait tout changé. C'est aussi une question de com'. Les gens aiment voir sur les réseaux tout ce qui se passe et moi, c'est vrai que je n'ai pas forcément cette envie de tout raconter. J'ai envie de profiter avec mon fils et je n'ai pas forcément envie de tout montrer. Mais, après, ce sont des choix personnels et chacun fait ce qu'il veut là-dessus. Et je ne suis peut-être pas assez star !
Ce n'est pas un regret ?Pas du tout ! Si j'avais voulu être une star, je n'aurais pas fait de l'escrime ! Je reste fidèle à moi-même et c'est le plus important. »
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