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Vous pensez être « cool » ? Une vaste étude mondiale pourrait vous faire changer d'avis
Vous pensez être « cool » ? Une vaste étude mondiale pourrait vous faire changer d'avis

Le HuffPost France

time19 hours ago

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Vous pensez être « cool » ? Une vaste étude mondiale pourrait vous faire changer d'avis

LIFE - Vous pensez être quelqu'un de « cool » ? Cette étude pourrait vous décevoir… ou peut-être l'inverse. Le sérieux J ournal of Experimental Psychology a publié cette semaine les résultats d'une enquête d'ampleur menée dans 12 pays différents afin de déterminer les traits de personnalités faisant de quelqu'un une personne « cool ». Les pays choisis, situés sur tous les continents, disposent de cultures et de conventions sociales tout de même différentes : l'Afrique du Sud et le Nigeria pour l'Afrique ; le Chili, le Mexique et les États-Unis pour l'Amérique ; la Chine, la Corée du Sud, l'Inde et la Turquie pour l'Asie ; l'Allemagne et l'Espagne pour l'Europe ; et enfin l'Australie pour l'Océanie. Mais malgré ces différences, six traits de caractère se distinguent partout : être extraverti, hédoniste, puissant, aventureux, ouvert d'esprit et autonome. Ce qui signifie donc que la signification de ce mot « s'est cristallisée sur un ensemble similaire de valeurs et de traits de caractère dans le monde entier », affirme l'étude. « La chose la plus surprenante a été de constater que les mêmes attributs émergent dans chaque pays », a déclaré auprès de CNN Todd Pezzuti, professeur associé en marketing à l'Universidad Adolfo Ibáñez au Chili, qui a codirigé cette recherche. « Qu'il s'agisse de la Chine, de la Corée, du Chili ou des États-Unis, les gens apprécient ceux qui repoussent les limites et suscitent le changement », a-t-il ajouté. Être « cool » différent que d'être quelqu'un de « bien » Cette étude, menée sur près de 6000 personnes entre 2018 et 2022, insiste également sur la différence entre être quelqu'un de « cool » et quelqu'un de « bien ». Ainsi, être calme, consciencieux, universaliste, aimable, chaleureux, stable, traditionnel ou conformiste sont autant de qualités associées au fait d'être une « bonne » personne, bien plus que d'être quelqu'un cool. Todd Pezzuti doute également que les traits de caractère liés au fait d'être « cool » puissent être enseignés. « Nous sommes nés avec ces attributs. Cinq de ces attributs sont des traits de personnalité, et les traits de personnalité ont tendance à être assez stables », affirme-t-il. Malgré tout, cette étude comporte une limite importante : elle s'est limitée aux personnes comprenant le terme « cool » tel quel, en anglais. De quoi baisser d'une part assez radicalement la moyenne d'âge des répondants (30 ans), mais limitant également forcément les résultats à des pays développés et intégrés dans une certaine culture mondialisée. Todd Pezzuti affirme ainsi auprès de CNN qu'il serait intéressant de savoir si ces 6 critères seraient les mêmes dans des cultures plus isolées. « Nous ne savons pas ce que nous découvririons dans des cultures ultra-traditionnelles, comme les tribus de chasseurs-cueilleurs ou les communautés vivant de l'agriculture de subsistance. […] Une hypothèse que nous formulerions, c'est que dans ces cultures, les personnes perçues comme 'cool' ne jouent pas un rôle aussi important, car l'innovation – ou l'innovation culturelle – n'a pas la même valeur dans ces sociétés ».

Comment se mettre progressivement en mode off pour les vacances
Comment se mettre progressivement en mode off pour les vacances

24 Heures

timea day ago

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Comment se mettre progressivement en mode off pour les vacances

Avant, pendant et après ses vacances, il y a des moyens d'en optimiser les bénéfices. La psychologue française Lisa Letessier nous explique comment. Publié aujourd'hui à 10h30 Mis à jour il y a 13 minutes Pour retirer les meilleurs bénéfices du congé estival, l'idéal est de s'offrir des pauses de minimum dix jours, le temps qu'il faut au cerveau pour se mettre en mode relax. UNSPLASH/BRIANA TOZOUR Cet article du 25 juin 2024 a été importé de et republié sur notre site le 6 juillet 2025. Dans son livre « Comment garder le bénéfice de ses vacances » (Éd. Odile Jacob), la psychologue française Lisa Letessier invite les futurs et ex-vacanciers à repenser la manière dont ils envisagent, prévoient, profitent de leurs pauses pour se ressourcer… ou pas. À la clé de cette lecture de saison, des conseils pour en conserver les bienfaits, avant, pendant et après. Interview. En tant que psychologue, pourquoi avoir choisi d'écrire sur les vacances? Ça peut paraître un sujet peu sérieux, pourtant les vacances sont selon moi un vrai concentré de vie. En parlant des vacances, on parle aussi du travail, de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, du burn-out, du couple… L'idée, c'est vraiment de donner des clés pour que ce moment de pause soit réellement une remise à niveau dont les bénéfices se prolongent toute l'année. Ne pas être au bout du rouleau deux semaines (voire deux jours!) après la reprise, c'est donc possible? C'est complètement possible, mais ça demande du travail. Les conseils qui sont dispensés dans le livre, que ce soit avant, pendant ou après, décryptent les mécanismes et les outils nécessaires pour garder son énergie et ses ressources. En soi, ce n'est pas trop compliqué, ce qui l'est, c'est la constance, le maintien des bonnes habitudes, pour lesquels je propose divers pistes et exercices. Si, à peine la reprise du travail, on se sent vidé, c'est mauvais signe. C'est-à-dire? C'est la question qui fâche… mais quand on ressent le spleen du retour, ce qui est assez courant, c'est que nos besoins fondamentaux sont contrariés. Ça peut vouloir dire qu'on retrouve quelque chose qu'on n'a pas envie de reprendre dans sa vie quotidienne, son rythme, sa charge mentale, sa vie familiale, son emploi… Gérer ses ressources physiques et psychologiques demande un gros travail. Or, c'est indispensable de se demander régulièrement où en est sa jauge de ressources pour ne pas finir cramé, alors qu'il aurait fallu travailler en amont. De quelle manière mieux gérer ses ressources? Il faut déjà identifier ce qui les aspire! Pendant une semaine de travail, vous allez décortiquer votre planning et identifier ce que j'appelle les aspirateurs de ressources. Est-ce les disputes dans votre couple? Le fait d'être toujours pressé? N'avez-vous aucun temps pour vous? Le manque de nature ou de soleil, etc. Puis pendant les vacances, vous allez identifier ce qui vous fait du bien: les interactions sociales ou au contraire les moments de solitude? Les temps de sport? La découverte, etc. Ensuite, vous allez essayer de réinjecter des bulles de vacances dans votre quotidien. Vous dites qu'il faut que le cerveau passe en mode par défaut pendant les vacances pour se reposer? Oui, c'est fondamental d'inviter le cerveau à décélérer en douceur et à se mettre progressivement en mode vacances. C'est neurologique. Imaginez que vous courez un 100 mètres très vite, et que tout d'un coup vous vous arrêtez net: a priori, votre corps va se sentir moyennement bien, au niveau cardiaque notamment. Après un grand effort, on insiste sur la récupération, la marche, le ralentissement. C'est exactement pareil pour les vacances: le cerveau a besoin d'une transition douce. Combien de temps faut-il pour ralentir? Idéalement, il faudrait une décélération deux jours avant le départ et une réaccélération progressive deux jours après le retour. Si quelques jours avant ses vacances on est en sursaturation au travail, ce qui demande beaucoup d'énergie au cerveau, et que tout d'un coup on ne lui demande plus rien, au bout de trois à quatre jours de vacances c'est là qu'on peut ressentir ce fameux – et quelquefois profond – désœuvrement. Avez-vous des exemples concrets pour y arriver? Plus on fait les choses progressivement, mieux c'est. On peut par exemple faire deux jours sans e-mail avant de partir, installer son message d'absence à J–3 et pas juste avant de prendre un avion. À la reprise, au lieu de blinder son planning parce qu'on était absente une ou deux semaines, on reprend le rythme calmement. Ces jours sont littéralement à compter, à intégrer dans ses vacances, quitte à décaler son départ pour s'offrir cette respiration. N'y a-t-il pas malgré tout une pression pour réussir ses vacances? Oui, on le remarque par exemple au retour, quand le récit de ses vacances est parfois associé à une performance. Tout le monde a expérimenté ce regard désolé d'un collègue quand on lui dit qu'on est resté chez soi. Passer de bonnes vacances, c'est forcément partir? Non, mais en restant chez soi et en ne faisant rien de particulier, on peut avoir des difficultés supplémentaires à déconnecter. Si vous restez chez vous, veillez donc à changer vos routines pour que votre cerveau voyage tout en restant chez lui! Si vous étiez parti, vous auriez fait quoi? Faites la même chose! Prenez de superpetits-déjeuners, achetez un guide touristique pour redécouvrir votre ville ou votre région autrement, prenez des bains de nature autour de chez vous. Est-ce qu'il y a une durée idéale pour se ressourcer? Oui, et pour la connaître, il faut prendre en compte des facteurs neurobiologiques de récupération, comme l'est ce passage en mode par défaut qu'on ressent intuitivement au bout de deux à trois jours, quand on a un coup de pompe et qu'on relâche la pression. Il va falloir encore trois à quatre jours pour se ressourcer physiquement, et trois à quatre jours pour en profiter. En dessous de dix jours, ce n'est donc pas très efficace en termes de récupération. Tout va dépendre du niveau de fatigue, mais l'idée est de pouvoir partir moins souvent et plus longtemps. Mieux vaut que les vacances soient vraiment longues pour être bénéfiques. À lire aussi Newsletter «Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être. Autres newsletters Fabienne Rosset est journaliste depuis 2003, pour le magazine Femina et Le Matin Dimanche. Elle couvre les sujets société, et plus particulièrement les thèmes de la santé et de la psychologie. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Peut-on retrouver le nord ?
Peut-on retrouver le nord ?

La Presse

timea day ago

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Peut-on retrouver le nord ?

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques de lecteurs. Peut-on améliorer son sens de l'orientation ? Chantal Allen Probablement. Mais les études en situation réelle sont difficiles à faire et il n'est pas certain que les études en laboratoire reflètent ce qui se passe dans la vraie vie. « Il n'y a pas eu beaucoup d'expériences réelles sur la possibilité d'améliorer la navigation dans de nouveaux environnements, par exemple une ville qu'on ne connaît que par une carte », explique l'une des sommités de la psychologie de l'orientation, Nora Newcombe, de l'Université Temple à Philadelphie. « Mais il y a eu plusieurs expériences en laboratoire qui montrent qu'on peut entraîner diverses capacités d'orientation dans l'espace. Ces capacités, normalement, aident à mieux naviguer dans un environnement nouveau. » Les études les plus poussées sur le sujet ont été menées auprès chauffeurs de taxi londoniens par une psychologue du Collège universitaire de Londres. « Elle a montré que leurs capacités d'orientation n'étaient pas seulement dues à une bonne mémoire, mais aussi à des capacités neurologiques qu'on peut améliorer avec de l'entraînement », note Mme Newcombe. D'autres études ont montré que suivre la navigation étape par étape des GPS, plutôt que de les utiliser pour comprendre un trajet dans son ensemble, est néfaste pour les capacités de navigation, dit une autre sommité dans le domaine de l'orientation. Mary Hegarty, de l'Université de Californie à Santa Barbara, souligne que des études ont montré que la navigation étape par étape n'enrichit pas les régions du cerveau responsables des capacités d'orientation, mais plutôt celles qui sont impliquées dans les automatismes. Je crois que la capacité de navigation doit être utilisée constamment pour être maintenue ou améliorée. Si on ne l'utilise pas, on la perd. Mary Hegarty, de l'Université de Californie à Santa Barbara Elle cite le dicton anglais « use it or lose it », que certains traduisent par « on s'en sert ou on le perd ». L'une des manières permettant probablement d'améliorer sa capacité de navigation géographique est de s'imaginer des itinéraires, selon la psychologue californienne. « Il n'y a jamais eu d'étude spécifiquement sur ce type d'entraînement mental, mais on sait que pour d'autres capacités intellectuelles, par exemple la musique, si on fait de l'entraînement mental, on s'améliore dans la vraie vie. » Jeux vidéo L'une des activités qui semblent augmenter les capacités de navigation est le jeu vidéo. « Les jeux vidéo améliorent la capacité de rotation mentale, de voir le même objet selon différentes orientations, dit Mme Hegarty. Ce type de capacité spatiale améliore la navigation géographique. L'un de mes étudiants a fait une expérience où il montre que jouer à Super Mario modifie l'hippocampe, une région du cerveau impliquée dans la navigation. » Est-ce que la capacité de lire des cartes géographiques est liée à la navigation ? À l'heure du GPS, les cartes semblent pour bien des gens antédiluviennes. « Les cartes sont utilisées pour s'orienter dans l'espace depuis des millénaires, dit Mme Hegarty. Alors je ne crois pas qu'elles soient inutiles. Si on montre à un rat une image d'un labyrinthe vu du dessus, et qu'ensuite on le place dans le labyrinthe, il va trouver plus rapidement la sortie. » Mauvaise nouvelle par contre, les gens qui ont une meilleure navigation géographique ne seront pas nécessairement meilleurs pour retrouver leurs clés dans la maison. « Retrouver un objet est une question de mémoire, pas de navigation », tranche la psychologue Nora Newcombe. Vous avez une question scientifique ? Écrivez-nous

Cette manière de concevoir l'amitié est typique des personnes HPI : cette directrice d'école l'a bien remarqué
Cette manière de concevoir l'amitié est typique des personnes HPI : cette directrice d'école l'a bien remarqué

Le Figaro

timea day ago

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  • Le Figaro

Cette manière de concevoir l'amitié est typique des personnes HPI : cette directrice d'école l'a bien remarqué

Les personnes à haut potentiel intellectuel ont une conception particulière des relations amicales qu'elles nouent, bien qu'elles ne soient pas les seules à envisager l'amitié sous cet angle. Les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) – celles qui ont un quotient intellectuel supérieur ou égal à 130 – ont un rapport particulier à l'amitié. Leur esprit en constante ébullition implique un fonctionnement parfois singulier par rapport aux personnes neurotypiques et influence leur façon de se lier aux autres. Ils ont, d'après les professionnelles que nous avons interrogées, une manière bien personnelle de concevoir l'amitié, qui n'est toutefois pas réservée aux personnes HPI. Arielle Adda, psychologue spécialisée dans l'accompagnement des personnes HPI, rappelle l'importance cruciale des relations amicales pour leur développement. "Avoir des amis proches leur permet de s'aider à grandir, à construire leur personnalité, à atténuer certains traits et à en révéler d'autres, souvent grâce aux encouragements", explique-t-elle au Figaro Étudiant. Ces relations offrent un miroir pour comprendre son propre fonctionnement à travers celui des autres. Mais l'amitié, chez ces enfants comme chez les adultes HPI, n'est jamais fortuite. Elle repose sur une compatibilité intellectuelle et émotionnelle forte. Très créatifs, les personnes surdouées aiment expérimenter, inventer, se plonger dans des univers complexes. Et ces centres d'intérêt façonnent leurs liens amicaux. "Pour eux, par exemple, un ami est quelqu'un avec qui ils peuvent partager un livre, discuter longuement d'un personnage, comme s'il faisait partie de leur monde intérieur", illustre Arielle Adda. Au-delà de ce besoin de partage des centres d'intérêts, ce que décrivent Arielle Adda et Mariette Bousquet, directrice pédagogique du Cours privé Cyrano, c'est une conception de l'amitié d'une rare intensité. "L'amitié, chez les HPI, c'est à la vie à la mort, affirme Mariette Bousquet au Figaro Étudiant. Un véritable ami, c'est quelqu'un pour qui on décrocherait la lune." La directrice évoque d'anciens élèves prêts à traverser la France "à genoux s'il le fallait" pour venir en aide à un camarade d'autrefois. "C'est absolu, excessif et exigeant", résume-t-elle. Et ce n'est pas une amitié de passage. "Si la personnalité s'accorde, alors c'est une amitié qui peut durer toute la vie", confirme Arielle Adda. Mais cette profondeur relationnelle rend aussi les choses plus complexes. "J'entends souvent des enfants HPI me raconter qu'ils n'ont pas d'amis. Plus précisément, ils disent : 'J'ai des copains, mais je n'ai pas d'amis', raconte la psychologue. Parce que ceux que les autres appellent 'amis' ne sont, pour eux, que des camarades." Toutefois, lorsqu'ils se retrouvent entre pairs, tout change. Mariette Bousquet observe alors une forme de soulagement chez ses élèves. "Ils se sentent compris, en phase. Ils peuvent parler sans devoir ralentir ou traduire leurs pensées." Une aisance que confirme Arielle Adda : "Entre eux, il n'y a pas de préliminaires. Ils sont immédiatement sur la même longueur d'onde." C'est dans cet environnement qu'ils parviennent à tisser des liens solides, à se faire des "amis". "Cela ne veut pas dire que tous les élèves de la classe vont devenir leurs amis. Ils se concentrent généralement sur une ou deux personnes, selon les personnalités", précise la psychologue.

Elle étudie les couples depuis vingt ans, ce qu'elle dit sur le divorce va vous surprendre
Elle étudie les couples depuis vingt ans, ce qu'elle dit sur le divorce va vous surprendre

24 Heures

time2 days ago

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Elle étudie les couples depuis vingt ans, ce qu'elle dit sur le divorce va vous surprendre

Joëlle Darwiche, professeure et chercheuse en psychologie à l'Université de Lausanne, est spécialisée dans le couple et les relations familiales. Publié aujourd'hui à 12h14 Joëlle Darwiche, professeure et chercheuse en psychologie à l'Université de Lausanne, est spécialisée dans le couple et les relations familiales. En bref: Joëlle Darwiche mène actuellement, dans le cadre d'un projet financé par le Fonds national suisse (FNS) , une étude qui vise à évaluer comment se sentent, au quotidien, les familles dont les parents sont séparés. En Suisse, près d'un couple sur deux se sépare ou divorce. C'est banal, et en même temps, toujours très douloureux pour les personnes concernées. Pourquoi ce paradoxe? Il y a d'autres choses qui sont très fréquentes et très douloureuses: la mort, la maladie, la guerre. Ce n'est pas parce qu'un phénomène est fréquent qu'il est plus acceptable. Alors, pourquoi le divorce fait autant souffrir? Notamment parce qu'une relation intime qui se termine, cela fait souffrir. Même s'il n'y a plus d'attirance, même s'il n'y a plus d'amour, un lien d'attachement fort a pu se développer lors des années passées ensemble, et c'est très douloureux de le rompre. Vous parlez d'attachement. Peut-on faire un parallèle avec l'attachement de l'enfant au parent, que les psychologues étudient depuis longtemps? Il existe toute une littérature sur l'attachement dans le couple. L'attachement romantique n'est pas semblable à l'attachement parent-enfant, mais les deux partagent plusieurs caractéristiques. Par exemple, lorsque l'un des partenaires est anxieux, il cherche l'attention de l'autre. Si l'autre est évitant, il aura tendance à fuir l'intimité, et ils renforcent mutuellement leurs comportements… Le fait de se séparer alors que l'on est pris dans cette dynamique n'aide pas; au contraire, cela augmente le risque que la séparation soit longue et conduise à de la souffrance. Les personnes qui ont témoigné disent qu'en se séparant, elles disent aussi au revoir à une part d'elle-même. Exactement. C'est vraiment la question identitaire qui est centrale: on doit passer du «nous» conjugal au «je» après une séparation, et cela peut représenter une fragilisation identitaire. À cela s'ajoute, si on a des enfants, la construction d'une identité commune familiale. Ces identités de couple et de famille sont associées à beaucoup d'avantages, comme se sentir davantage entouré, sécurisé, reconnu socialement. Lorsqu'il y a une séparation, ces identités doivent se réorganiser. Cela prend du temps et de l'énergie interne. Une séparation peut-elle raviver les blessures d'enfance? Dans la formation de certains types de couple, il y a en effet une attente démesurée que l'autre comble certaines failles et blessures d'enfance, par exemple attendre de l'autre qu'il soit fier de nous ou nous aime inconditionnellement. Alors qu'au fond, on ne croit pas vraiment que ce soit possible, car on ne l'a pas reçu de ses parents. La séparation confronte au fait que l'autre n'a pas pu ou ne pourra jamais adoucir cette réalité-là. Elle rouvre les cicatrices. Cela va de pair avec beaucoup d'autres dossiers à gérer lorsque le couple a des enfants, la procédure légale, la garde des enfants, etc. Paradoxalement, beaucoup de personnes parlent aussi d'une forme de libération après leur divorce… Réussir sa relation de couple, c'est peut-être une des choses les plus difficiles qui soit. Aussi, certaines personnes savourent – au moins temporairement – une certaine liberté retrouvée. Dans les entretiens que nous menons, certains parents séparés disent qu'ils n'avaient plus eu l'occasion de sortir ou de partir en vacances depuis des années. En particulier ceux qui avaient une relation de couple très conflictuelle. Quand on se libère de toutes les concessions liées au couple, il peut y avoir une forme de jouissance. Comment les divorces ont-ils évolué ces dernières décennies? Avant, le couple était vraiment l'unité de base de la famille. Aujourd'hui, l'enfant est au centre, il constitue le lien entre ses parents puisque, dans une famille sur deux, le lien conjugal ne résiste pas. C'est aussi pour cela que les parents sentent parfois une certaine pression à réussir leur relation coparentale, à s'entendre comme parents même après une séparation. Cela implique donc plus de coordination entre ex-conjoints… Exactement. Et d'autant plus que le modèle de la garde partagée est de plus en plus fréquent. C'est une chance pour les enfants, pour les pères et pour les mères! Pour autant que la fréquence des conflits ne soit pas trop élevée. Il y a toujours des désaccords, mais cela se compense avec les bénéfices pour l'enfant de garder un lien fort avec ses deux parents. Dans notre série Marie Maurisse est journaliste société à la rubrique Vaudoise. Active depuis près de 15 ans dans le domaine et spécialisée dans l'enquête, elle a cofondé le média spécialisé Gotham City, réalisé plusieurs documentaires et écrit deux livres. Plus d'infos @mariemaurisse Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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