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« Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus » : comment Caen essaie de digérer sa relégation en National
« Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus » : comment Caen essaie de digérer sa relégation en National

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time2 days ago

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« Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus » : comment Caen essaie de digérer sa relégation en National

Relégué en National moins d'un an après son rachat par Kylian Mbappé, le Stade Malherbe Caen se lance à l'assaut de la remontée en L2. Avec le soutien miraculeux de 7 000 abonnés mais sans grande certitude après avoir vécu un tel traumatisme. Chacun s'efforce de croire que tout va s'arranger, que le cauchemar de la relégation en National va se dissiper dans cette nouvelle ère, autour de ce nouvel entraîneur et de cette folle envie commune de remettre le club à sa place. C'est l'avantage des pages blanches du début de saison : l'atmosphère est saine, l'effectif est dans le projet, les joueurs sont concernés, même s'ils sont quasiment tous à vendre à l'exception des recrues. Au club, on assure même que le climat est apaisé avec les supporters. À tous les étages de la galaxie Mbappé, le discours est bien rodé et on ne doute pas de sa sincérité : le passé, c'est le passé, faites-nous confiance. « Contrairement à l'an passé, on s'est projeté très vite dans notre saison, explique Ziad Hammoud, président du club et homme de confiance de Kylian Mbappé. Le staff technique a été choisi vite, on a eu le feu vert de la DNCG et on est prêts à enclencher sur le sportif après s'être concentrés sur la restructuration financière et la pérennisation du club lors de notre première année. Maintenant, l'objectif est de redonner du plaisir et de l'excitation aux gens, qu'ils voient des joueurs se donner à fond, pas comme la saison passée. » Parlons-en justement. Comment Caen a-t-il pu finir dernier de L2 avec le même effectif que la saison précédente, lequel avait terminé sixième en mai 2024 ? Comment l'équipe a-t-elle pu tomber si bas sans jamais donner l'illusion du moindre sursaut ? « Notre arrivée (l'actionnaire et son équipe) a été trop tardive, dans un environnement compliqué par trop de joueurs (34), se défend le président. Il y en avait trop en fin de contrat (17) et certains avaient la tête retournée par des promesses antérieures intenables. Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus dans tout ce qu'on a fait. » Des choix étonnants sur le banc Plus que d'avoir viré Nicolas Seube de son poste d'entraîneur fin décembre - ce qui semblait couru d'avance et a abîmé l'image des dirigeants car il est l'icône de Malherbe -, la direction regrette de l'avoir remplacé par Bruno Baltazar, un choix surréaliste a posteriori. Le Portugais n'avait aucune référence et avait connu treize clubs en douze ans (aux Philippines, à Chypre et en Bulgarie, notamment) avant d'atterrir à Caen. Il a perdu les sept matches qu'il a dirigés et sa relation désastreuse avec Gérard Prêcheur a conduit ce dernier à démissionner de son poste de directeur technique six mois après son arrivée. Remplacé quelques jours plus tard par Pascal Plancque, Prêcheur - un ancien directeur de l'INF Clairefontaine - avait été l'une des premières recrues de la famille Mbappé et son départ a décrédibilisé le management du club. « D'une façon générale, ça n'a pas été un problème de coach la saison passée ; les trois ont échoué car c'était un problème d'effectif » Ziad Hammoud, président du SM Caen « Le vestiaire ne suivait plus Nicolas, assure le président à propos du limogeage de Seube, mais son successeur n'était pas le bon coach au bon moment. Bruno n'était pas un pompier, il est un bâtisseur et on a sous-estimé l'urgence de la situation. Mais, d'une façon générale, ça n'a pas été un problème de coach la saison passée ; les trois ont échoué (Michel Der Zakarian a dirigé les onze derniers matches) car c'était un problème d'effectif. » Après le recrutement du deuxième attaquant qu'on lui a promis, après celui d'Ivann Botella en provenance du Red Star, Maxime D'Ornano aura 24 joueurs à sa disposition cette saison. Le technicien de 44 ans est déjà monté six fois dans sa carrière et le refaire avec Caen l'exposerait comme jamais. Il connaît ce Championnat de National par coeur et c'est d'abord pour ça qu'il est là. Mais le seul engagement qu'il puisse tenir est celui de faire le max. « C'est un Championnat très serré où tout le monde bat tout le monde jusqu'à la dernière journée, considère le technicien passé par Saint-Brieuc et le FC Rouen. Le groupe est à fond depuis le début de la préparation, mais la concurrence est forte : Dijon, Valenciennes, Sochaux, Concarneau, les clubs de Rouen... » « Cette ville est folle, ce club mérite tellement plus » Pascal Plancque, directeur technique du SM Caen Promettre la remontée en L2 un an après avoir espéré que la famille Mbappé ramène le club dans l'élite serait une erreur magistrale et ça suffit comme ça. Alors prudence. Confiance en l'actionnaire et en son équipe, une dernière fois. Et foi dans les 7 000 abonnés qui ont déjà répondu présent, un nombre ahurissant. « Même à Lens, je ne suis pas sûr qu'il y aurait autant d'abonnés à cet échelon, s'extasie Plancque, né à Cherbourg et ancien joueur de Lille. Cette ville est folle, ce club mérite tellement plus. » Le SM Caen poursuit sa restructuration pour la saison prochaine À deux semaines de l'ouverture du Championnat, contre Aubagne à domicile, D'Ornano dit avoir une idée précise de son onze de départ. Mais il peut perdre des joueurs, à commencer par le prometteur Noé Lebreton, et ce serait une sale nouvelle. Si c'est le cas, ce sera à Reda Hammache, directeur du recrutement, de le remplacer. Comme tous les proches du clan Mbappé installés au coeur du projet et montré du doigt après la relégation, il jouera gros cette saison. Mais il croit en l'effectif et croise les doigts sur quelques-uns de ses joueurs : Maxime Etuin, l'expérimenté milieu venu de Concarneau, Belkacem Dali-Amar (ex-QRM), le numéro 10 de cette équipe, Adama Diakité et Samuel Noireau-Dauriat, des profils explosifs. Et puis il y aura des jeunes à suivre, comme dans chaque club français, Léo Milliner, Gabin Tomé ou Zoumana Bagbema. Ils auront du monde derrière eux.

Fayza Lamari, mère de Kylian Mbappé et présidente de la holding familiale propriétaire de Caen  : « L'ambiance est redevenue saine »
Fayza Lamari, mère de Kylian Mbappé et présidente de la holding familiale propriétaire de Caen  : « L'ambiance est redevenue saine »

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time2 days ago

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Fayza Lamari, mère de Kylian Mbappé et présidente de la holding familiale propriétaire de Caen : « L'ambiance est redevenue saine »

Fayza Lamari figure au coeur du projet au Stade Malherbe de Caen. Présidente de la holding familiale qui a acquis le club il y a un an, la mère de Kylian Mbappé se veut confiante en l'avenir, malgré la relégation en National. Présidente de la holding familiale qui a acquis le Stade Malherbe, Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé, est au coeur du projet, dont elle fait figure d'instigatrice. « Malgré la descente et un train de vie que le SM Caen a nécessairement dû revoir à la baisse, un budget significatif a été maintenu (environ 12 M€), notamment pour poursuivre le renouveau structurel du club, confie-t-elle. Une part importante de cet effort est destinée au centre de formation, qui reste un pilier essentiel de l'avenir du SM Caen. Nous sommes dans une phase de fondation : les bases sont posées, même si tout ne peut pas se transformer en une seule saison. » « Aujourd'hui, l'actionnaire souhaite avant tout que s'expriment celles et ceux qui font vivre le club au quotidien, poursuit-elle. L'ambiance est redevenue très saine, et il y a une vraie volonté de renouer avec le public, en particulier normand - un lien qui, dans la précipitation de la reprise et des enjeux de la première saison, n'a peut-être pas été suffisamment mis au coeur du projet. » Comme Ziad Hammoud, le président du club qu'elle a choisi avec son fils, elle considère que les nouveaux actionnaires et son équipe vont devoir davantage communiquer afin d'expliquer leur action au public. Mais que fait vraiment Mbappé à Caen ?

« On repart sur un vrai projet, séduisant » : avec les contestataires et d'anciens joueurs, Nîmes veut tourner la page Rani Assaf
« On repart sur un vrai projet, séduisant » : avec les contestataires et d'anciens joueurs, Nîmes veut tourner la page Rani Assaf

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time6 days ago

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« On repart sur un vrai projet, séduisant » : avec les contestataires et d'anciens joueurs, Nîmes veut tourner la page Rani Assaf

Le désengagement de Rani Assaf et le nouveau projet qui se met en place au sein du club gardois ont réveillé la ferveur locale, malgré la relégation en National 2. Autour de la Bastide, c'est le calme plat. Le centre d'entraînement des Crocos s'apprête à accueillir la reprise de l'équipe première et, alors qu'on aurait pu s'attendre à une certaine effervescence, sur place, seul le lointain bruit d'une tondeuse et les injonctions étouffées d'un animateur du camping voisin viennent troubler le concert assourdissant des cigales. Sur le parking, derrière les grilles closes, seuls quelques pancartes griffées du logo d'anciens équipementiers et quelques minibus aux couleurs du club rappellent qu'ici, on joue au foot. En ce vendredi midi, rien ne témoigne, à première vue, de la ferveur qui renaît, en ville, après des semaines d'incertitudes et des années d'errance. « Depuis un mois, un mois et demi, c'est redevenu le sujet du moment ici », confirme Patrick Fustier, coprésident du collectif Sauvons le Nîmes Olympique, installé sur la terrasse du Victor Hugo, le bar où est née l'association en septembre 2023 dans un mouvement de protestation contre le président Rani Assaf, en poste depuis 2016. Le Nîmes Olympique fait peau neuve et mise sur le local Le verdict de la commission d'appel de la DNCG, tombé trois jours plus tôt - engagement de Nîmes en N2 après une exclusion des Championnats nationaux prononcée en première instance -, a été vécu comme un soulagement par les supporters. Parce que la convention qui liait la SASP, présidée par Assaf, et l'association a été résiliée fin juin, actant le départ de celui que tout le monde, ou presque, sur place, tenait pour responsable des maux des Crocos (contacté par SMS, Rani Assaf n'a pas donné suite à nos sollicitations). « Malheureusement, au Nîmes Olympique, quand on se coupe des supporters, qui sont l'ADN du club... Ç'a fait de la peine à tout le monde de voir le club descendre en N2 quasiment dans l'anonymat, regrette l'idole locale Renaud Ripart. Ça a été des années très difficiles. » Qu'importe, alors, dans le coeur des passionnés, que Nîmes ait connu, sportivement, sa troisième relégation depuis le printemps 2021 et les dernières heures en Ligue 1. « On repart sur un vrai projet, séduisant. Alors oui, c'est en N2, mais ça aurait pu être bien pire », balaie Dimitri Pialat, vice-président du collectif, loin de verser des larmes de crocodile après le départ d'Assaf. Dans le sillage de l'entrepreneur local et nouveau président Thierry Cenatiempo, association, collectivités, anciens joueurs, entrepreneurs et supporters ont fait front pour sauver ce qui pouvait l'être. Jusqu'à présenter un budget légèrement supérieur à 3 M€, adossé à plus de 2000 promesses d'abonnements, pour finir de convaincre la DNCG. Une nouvelle page s'ouvre, donc, dans la préfecture du Gard, où tout est plus ou moins à reconstruire. « On arrive sur un projet de renaissance, après trois descentes en quatre ans : l'objectif, c'est de stabiliser le club et, dans un futur proche, de le redorer un petit peu, le remettre à sa place », confirme le nouveau directeur sportif Anthony Dupré, 30 ans, à peine plus jeune que l'entraîneur Mickaël Gas (32 ans), qui passe du banc de la réserve à celui de la première. Un pur produit de la formation locale, qui sait plus que quiconque que « Nîmes est une ville de foot : il va falloir qu'on se mette vite au diapason ». Dans un groupe C de N2 particulièrement relevé, avec une quinzaine de jours de retard dans la préparation et un effectif rebâti du sol au plafond, la réception de Limonest, le 16 août, en ouverture du Championnat, ressemble quand même à un lointain horizon. Encore que, pas pour tout le monde. « Il y a eu un rejet total, ces dernières années, qui s'est traduit par les affluences (environ 1 500 spectateurs en moyenne la saison dernière, la plus faible de l'histoire du club). Pour le premier match, maintenant qu'il n'y a plus Assaf, les gens reviendront au stade, soutenir leur équipe, notre équipe », affirme Pialat, ancien président des Gladiators, groupe de supporters en sommeil depuis le début d'année. Paris, Lyon, Méditerranée : Nîmes dans le groupe de la mort Une équipe à laquelle le public pourra, au moins un peu, s'identifier : si la candidature spontanée de Nicolas Benezet, 34 ans et onze saisons au club, a été classée sans suite - « pas dans le projet », dixit Dupré -, et qu'un retour de Ripart apparaît comme illusoire - « Tout le monde m'en parle beaucoup, mais je pense que pour moi, c'est encore un peu tôt », confirme le couteau suisse de 32 ans, en fin de contrat à Troyes (L2) et qui se remet d'une rupture du ligament croisé d'un genou survenue en janvier -, Clément Depres, lui, a été convaincu par le projet. L'attaquant de 30 ans, 61 matches chez les pros avec Nîmes dont 18 de L1, évoque un « choix du coeur ». Membre, lui aussi, de la « Génération Costières », il a redécouvert la Bastide en fin de semaine. Accueilli, comme ses coéquipiers, dans le vestiaire de la réserve, faute de pouvoir, encore, accéder à celui des pros (*). Après trois saisons à Rodez et une en Thaïlande, il estime que son heure était venue : « C'est une prise de risques de ma part, mais ce club m'a tellement donné... C'est peut-être le moment de lui rendre. On s'est croisés avec Mika (Gas) au baptême du fils de Renaud Ripart, au printemps. Il m'a dit : "Imagine je prends la N2, tu viens ?" Je noie le poisson en disant qu'il faut qu'Assaf parte, que je ne peux pas revenir s'il reste là. J'étais tellement loin d'imaginer tout ce qui pourrait se passer que pour moi, c'était non. Il aurait fallu, à ce moment-là, qu'énormément de choses s'alignent. Et tout s'est aligné... » Ambassadeur de luxe, sur le terrain, de ce nouveau projet, Depres le Gardois arrive toutefois « sans pression et avec beaucoup d'humilité ». En quittant le restaurant de la Bastide, en face du centre d'entraînement, le revenant est apostrophé par un supporter : « Dites, vous, c'est bien Dupres ? C'est vous qui revenez ? Je me souviens du but que vous aviez marqué à Montpellier ! » Si la rivalité avec le voisin est tenace, la mémoire l'est moins : ce jour d'octobre 2020, en pleine Ligue 1 époque Covid, c'est Ripart qui avait marqué l'unique but du match à la Mosson. Là-bas, de l'autre côté du Vidourle. Les Crocos, eux, jouaient encore aux Costières, désormais à l'abandon mais ô combien emblématiques et que supporters et joueurs rêvent de retrouver, un jour. C'était avant le déménagement aux Antonins, deux ans plus tard. « Les générations évoluent, le Nîmes Olympique reste. Mais bien sûr que la question du stade, la question du centre d'entraînement, il faudra se les poser », philosophe Ripart. Preuve qu'à Nîmes, désormais, c'est vers l'avenir que les regards sont tournés.

Le candidat à la reprise de l'AC Ajaccio se retire, le futur du club relégué en National demeure flou
Le candidat à la reprise de l'AC Ajaccio se retire, le futur du club relégué en National demeure flou

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time6 days ago

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Le candidat à la reprise de l'AC Ajaccio se retire, le futur du club relégué en National demeure flou

Arnau Baqué, candidat à la reprise de l'AC Ajaccio, a fait part dans un communiqué du retrait de son projet d'acquisition après la confirmation de la relégation du club en National par la FFF le 15 juillet. L'avenir de l'AC Ajaccio demeure plus que jamais incertain. Relégué en National par la DNCG fin juin, le club corse, 12e de la dernière Ligue 2, a vu cette décision confirmée par la FFF le 15 juillet dernier. L'avocat espagnol Arnau Baqué Roig, candidat à la reprise du club et en négociations depuis plusieurs semaines, a annoncé mercredi renoncer au rachat. Un retrait justifié par un « manque de confiance manifesté par les dirigeants actuels de l'ACA et des désaccords importants survenus entre les parties », dans son communiqué. D'après le président Alain Orsoni, Baqué Roig s'était engagé à mettre « 20 millions d'euros d'actif sur le compte du club ». De quoi combler la dette, estimée à près de 13 millions, puis présenter un budget pour une saison en National... ou en Ligue 2, si l'appel devant le CNOSF, dernier recours envisageable, s'avérait positif. L'AC Ajaccio rétrogradé en National « Tout au long du processus, la transparence et la clarté ont manqué pour entreprendre la tâche difficile de redresser une situation financière extrêmement délicate, a poursuivi l'avocat espagnol. L'aggravation constante de la situation de l'ACA depuis le début des négociations, avec une dette en constante augmentation, a encore compliqué les choses. » Dans le flou, l'ACA ne sait toujours pas dans quelle division il évoluera l'an prochain. Le club, encore en Ligue 1 lors de la saison 2022-2023 (19e), apparaît au calendrier de la prochaine saison de National et doit y affronter Bourg-Péronnas le 8 août pour la première journée. En attendant, l'équipe première est à l'arrêt et le match amical prévu contre Nice samedi dernier a été annulé. Le programme de la 1e journée de National

« L'objectif, c'est de stabiliser le club et le remettre à sa place » : Nîmes veut tourner la page Rani Assaf et rallumer la flamme
« L'objectif, c'est de stabiliser le club et le remettre à sa place » : Nîmes veut tourner la page Rani Assaf et rallumer la flamme

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« L'objectif, c'est de stabiliser le club et le remettre à sa place » : Nîmes veut tourner la page Rani Assaf et rallumer la flamme

Le désengagement de Rani Assaf et le nouveau projet qui se met en place au sein du club gardois ont réveillé la ferveur locale, malgré la relégation en National 2. Autour de la Bastide, c'est le calme plat. Le centre d'entraînement des Crocos s'apprête à accueillir la reprise de l'équipe première et, alors qu'on aurait pu s'attendre à une certaine effervescence, sur place, seul le lointain bruit d'une tondeuse et les injonctions étouffées d'un animateur du camping voisin viennent troubler le concert assourdissant des cigales. Sur le parking, derrière les grilles closes, seuls quelques pancartes griffées du logo d'anciens équipementiers et quelques minibus aux couleurs du club rappellent qu'ici, on joue au foot. En ce vendredi midi, rien ne témoigne, à première vue, de la ferveur qui renaît, en ville, après des semaines d'incertitudes et des années d'errance. « Depuis un mois, un mois et demi, c'est redevenu le sujet du moment ici », confirme Patrick Fustier, coprésident du collectif Sauvons le Nîmes Olympique, installé sur la terrasse du Victor Hugo, le bar où est née l'association en septembre 2023 dans un mouvement de protestation contre le président Rani Assaf, en poste depuis 2016. Le Nîmes Olympique fait peau neuve et mise sur le local Le verdict de la commission d'appel de la DNCG, tombé trois jours plus tôt - engagement de Nîmes en N2 après une exclusion des Championnats nationaux prononcée en première instance -, a été vécu comme un soulagement par les supporters. Parce que la convention qui liait la SASP, présidée par Assaf, et l'association a été résiliée fin juin, actant le départ de celui que tout le monde, ou presque, sur place, tenait pour responsable des maux des Crocos (contacté par SMS, Rani Assaf n'a pas donné suite à nos sollicitations). « Malheureusement, au Nîmes Olympique, quand on se coupe des supporters, qui sont l'ADN du club... Ça a fait de la peine à tout le monde de voir le club descendre en N2 quasiment dans l'anonymat, regrette l'idole locale Renaud Ripart. Ça a été des années très difficiles. » « On repart sur un vrai projet, séduisant. Alors oui, c'est en N2, mais ça aurait pu être bien pire » Dimitri Pialat, vice-président du collectif Sauvons le Nîmes Olympique Qu'importe, alors, dans le coeur des passionnés, que Nîmes ait connu, sportivement, sa troisième relégation depuis le printemps 2021 et les dernières heures en Ligue 1. « On repart sur un vrai projet, séduisant. Alors oui, c'est en N2, mais ça aurait pu être bien pire », balaie Dimitri Pialat, vice-président du collectif, loin de verser des larmes de crocodile après le départ d'Assaf. Dans le sillage de l'entrepreneur local et nouveau président Thierry Cenatiempo, association, collectivités, anciens joueurs, entrepreneurs et supporters ont fait front pour sauver ce qui pouvait l'être. Jusqu'à présenter un budget légèrement supérieur à 3 M€, adossé à plus de 2000 promesses d'abonnements, pour finir de convaincre la DNCG. Une nouvelle page s'ouvre, donc, dans la préfecture du Gard, où tout est plus ou moins à reconstruire. « On arrive sur un projet de renaissance, après trois descentes en quatre ans : l'objectif, c'est de stabiliser le club et, dans un futur proche, de le redorer un petit peu, le remettre à sa place », confirme le nouveau directeur sportif Anthony Dupré, 30 ans, à peine plus jeune que l'entraîneur Mickaël Gas (32), qui passe du banc de la réserve à celui de la première. Un pur produit de la formation locale, qui sait plus que quiconque que « Nîmes est une ville de foot : il va falloir qu'on se mette vite au diapason ». Dans un groupe C de N2 particulièrement relevé, avec une quinzaine de jours de retard dans la préparation et un effectif rebâti du sol au plafond, la réception de Limonest, le 16 août, en ouverture du Championnat, ressemble quand même à un lointain horizon. Encore que, pas pour tout le monde. « Il y a eu un rejet total, ces dernières années, qui s'est traduit par les affluences (environ 1 500 spectateurs en moyenne la saison dernière, la plus faible de l'histoire du club). Pour le premier match, maintenant qu'il n'y a plus Assaf, les gens reviendront au stade, soutenir leur équipe, notre équipe », affirme Pialat, ancien président des Gladiators, groupe de supporters en sommeil depuis le début d'année. « C'est une prise de risques de ma part, mais ce club m'a tellement donné... C'est peut-être le moment de lui rendre » Clément Depres, attaquant de retour à Nîmes Une équipe à laquelle le public pourra, au moins un peu, s'identifier : si la candidature spontanée de Nicolas Benezet, 34 ans et onze saisons au club, a été classée sans suite - « pas dans le projet », dixit Dupré -, et qu'un retour de Ripart apparaît comme illusoire - « Tout le monde m'en parle beaucoup, mais je pense que pour moi, c'est encore un peu tôt », confirme le couteau suisse de 32 ans, en fin de contrat à Troyes (L2) et qui se remet d'une rupture du ligament croisé d'un genou survenue en janvier -, Clément Depres, lui, a été convaincu par le projet. L'attaquant de 30 ans, 61 matches chez les pros avec Nîmes dont 18 de L1, évoque un « choix du coeur ». Membre, lui aussi, de la « Génération Costières », il a redécouvert la Bastide en fin de semaine. Accueilli, comme ses coéquipiers, dans le vestiaire de la réserve, faute de pouvoir, encore, accéder à celui des pros (*). Après trois saisons à Rodez et une en Thaïlande, il estime que son heure était venue : « C'est une prise de risques de ma part, mais ce club m'a tellement donné... C'est peut-être le moment de lui rendre. On s'est croisés avec Mika (Gas) au baptême du fils de Renaud Ripart, au printemps. Il m'a dit : "Imagine je prends la N2, tu viens ?" Je noie le poisson en disant qu'il faut qu'Assaf parte, que je ne peux pas revenir s'il reste là. J'étais tellement loin d'imaginer tout ce qui pourrait se passer que pour moi, c'était non. Il aurait fallu, à ce moment-là, qu'énormément de choses s'alignent. Et tout s'est aligné... » Ambassadeur de luxe, sur le terrain, de ce nouveau projet, Depres le Gardois arrive toutefois « sans pression et avec beaucoup d'humilité ». En quittant le restaurant de la Bastide, en face du centre d'entraînement, le revenant est apostrophé par un supporter : « Dites, vous, c'est bien Dupres ? C'est vous qui revenez ? Je me souviens du but que vous aviez marqué à Montpellier ! » Si la rivalité avec le voisin est tenace, la mémoire l'est moins : ce jour d'octobre 2020, en pleine Ligue 1 époque Covid, c'est Ripart qui avait marqué l'unique but du match à la Mosson. Là-bas, de l'autre côté du Vidourle. Les Crocos, eux, jouaient encore aux Costières, désormais à l'abandon mais ô combien emblématiques et que supporters et joueurs rêvent de retrouver, un jour. C'était avant le déménagement aux Antonins, deux ans plus tard. « Les générations évoluent, le Nîmes Olympique reste. Mais bien sûr que la question du stade, la question du centre d'entraînement, il faudra se les poser », philosophe Ripart. Preuve qu'à Nîmes, désormais, c'est vers l'avenir que les regards sont tournés.

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