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« Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus » : comment Caen essaie de digérer sa relégation en National

« Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus » : comment Caen essaie de digérer sa relégation en National

L'Équipe3 days ago
Relégué en National moins d'un an après son rachat par Kylian Mbappé, le Stade Malherbe Caen se lance à l'assaut de la remontée en L2. Avec le soutien miraculeux de 7 000 abonnés mais sans grande certitude après avoir vécu un tel traumatisme.
Chacun s'efforce de croire que tout va s'arranger, que le cauchemar de la relégation en National va se dissiper dans cette nouvelle ère, autour de ce nouvel entraîneur et de cette folle envie commune de remettre le club à sa place. C'est l'avantage des pages blanches du début de saison : l'atmosphère est saine, l'effectif est dans le projet, les joueurs sont concernés, même s'ils sont quasiment tous à vendre à l'exception des recrues.
Au club, on assure même que le climat est apaisé avec les supporters. À tous les étages de la galaxie Mbappé, le discours est bien rodé et on ne doute pas de sa sincérité : le passé, c'est le passé, faites-nous confiance. « Contrairement à l'an passé, on s'est projeté très vite dans notre saison, explique Ziad Hammoud, président du club et homme de confiance de Kylian Mbappé. Le staff technique a été choisi vite, on a eu le feu vert de la DNCG et on est prêts à enclencher sur le sportif après s'être concentrés sur la restructuration financière et la pérennisation du club lors de notre première année. Maintenant, l'objectif est de redonner du plaisir et de l'excitation aux gens, qu'ils voient des joueurs se donner à fond, pas comme la saison passée. »
Parlons-en justement. Comment Caen a-t-il pu finir dernier de L2 avec le même effectif que la saison précédente, lequel avait terminé sixième en mai 2024 ? Comment l'équipe a-t-elle pu tomber si bas sans jamais donner l'illusion du moindre sursaut ? « Notre arrivée (l'actionnaire et son équipe) a été trop tardive, dans un environnement compliqué par trop de joueurs (34), se défend le président. Il y en avait trop en fin de contrat (17) et certains avaient la tête retournée par des promesses antérieures intenables. Le terreau n'était pas fertile, mais on n'a pas été parfaits non plus dans tout ce qu'on a fait. »
Des choix étonnants sur le banc
Plus que d'avoir viré Nicolas Seube de son poste d'entraîneur fin décembre - ce qui semblait couru d'avance et a abîmé l'image des dirigeants car il est l'icône de Malherbe -, la direction regrette de l'avoir remplacé par Bruno Baltazar, un choix surréaliste a posteriori. Le Portugais n'avait aucune référence et avait connu treize clubs en douze ans (aux Philippines, à Chypre et en Bulgarie, notamment) avant d'atterrir à Caen. Il a perdu les sept matches qu'il a dirigés et sa relation désastreuse avec Gérard Prêcheur a conduit ce dernier à démissionner de son poste de directeur technique six mois après son arrivée. Remplacé quelques jours plus tard par Pascal Plancque, Prêcheur - un ancien directeur de l'INF Clairefontaine - avait été l'une des premières recrues de la famille Mbappé et son départ a décrédibilisé le management du club.
« D'une façon générale, ça n'a pas été un problème de coach la saison passée ; les trois ont échoué car c'était un problème d'effectif »
Ziad Hammoud, président du SM Caen
« Le vestiaire ne suivait plus Nicolas, assure le président à propos du limogeage de Seube, mais son successeur n'était pas le bon coach au bon moment. Bruno n'était pas un pompier, il est un bâtisseur et on a sous-estimé l'urgence de la situation. Mais, d'une façon générale, ça n'a pas été un problème de coach la saison passée ; les trois ont échoué (Michel Der Zakarian a dirigé les onze derniers matches) car c'était un problème d'effectif. »
Après le recrutement du deuxième attaquant qu'on lui a promis, après celui d'Ivann Botella en provenance du Red Star, Maxime D'Ornano aura 24 joueurs à sa disposition cette saison. Le technicien de 44 ans est déjà monté six fois dans sa carrière et le refaire avec Caen l'exposerait comme jamais. Il connaît ce Championnat de National par coeur et c'est d'abord pour ça qu'il est là. Mais le seul engagement qu'il puisse tenir est celui de faire le max. « C'est un Championnat très serré où tout le monde bat tout le monde jusqu'à la dernière journée, considère le technicien passé par Saint-Brieuc et le FC Rouen. Le groupe est à fond depuis le début de la préparation, mais la concurrence est forte : Dijon, Valenciennes, Sochaux, Concarneau, les clubs de Rouen... »
« Cette ville est folle, ce club mérite tellement plus »
Pascal Plancque, directeur technique du SM Caen
Promettre la remontée en L2 un an après avoir espéré que la famille Mbappé ramène le club dans l'élite serait une erreur magistrale et ça suffit comme ça. Alors prudence. Confiance en l'actionnaire et en son équipe, une dernière fois. Et foi dans les 7 000 abonnés qui ont déjà répondu présent, un nombre ahurissant. « Même à Lens, je ne suis pas sûr qu'il y aurait autant d'abonnés à cet échelon, s'extasie Plancque, né à Cherbourg et ancien joueur de Lille. Cette ville est folle, ce club mérite tellement plus. »
Le SM Caen poursuit sa restructuration pour la saison prochaine
À deux semaines de l'ouverture du Championnat, contre Aubagne à domicile, D'Ornano dit avoir une idée précise de son onze de départ. Mais il peut perdre des joueurs, à commencer par le prometteur Noé Lebreton, et ce serait une sale nouvelle. Si c'est le cas, ce sera à Reda Hammache, directeur du recrutement, de le remplacer. Comme tous les proches du clan Mbappé installés au coeur du projet et montré du doigt après la relégation, il jouera gros cette saison. Mais il croit en l'effectif et croise les doigts sur quelques-uns de ses joueurs : Maxime Etuin, l'expérimenté milieu venu de Concarneau, Belkacem Dali-Amar (ex-QRM), le numéro 10 de cette équipe, Adama Diakité et Samuel Noireau-Dauriat, des profils explosifs. Et puis il y aura des jeunes à suivre, comme dans chaque club français, Léo Milliner, Gabin Tomé ou Zoumana Bagbema. Ils auront du monde derrière eux.
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L'AS Monaco a poursuivi sa préparation avec une victoire contre le Torino (3-1), mercredi à La Turbie. Il reste invaincu avant de retrouver le même adversaire jeudi matin. Monaco s'est montré sérieux. Opposé au Torino, mercredi soir à La Turbie, le club de la Principauté s'est imposé (3-1) et a poursuivi sa série d'invincibilité, après ses victoires contre le Cercle Bruges (1-0), Coventry (5-0) et l'Arminia Bielefeld (3-0) et le nul contre Nottingham Forest (0-0). L'ASM a marqué grâce à Mika Biereth (15e, 1-1), en deux temps après une bonne combinaison avec Maghnes Akliouche, avant que Lamine Camara ne profite d'une déviation adverse pour marquer sur un tir à 35 mètres (45e, 2-1). Alexandre Golovine a ensuite marqué du droit, après avoir lui-même récupéré le ballon sur une sortie de but adverse (64e, 3-1). La prestation offensive a rassuré, alors que dans le même temps, la défense a connu quelques trous d'air. Le jeune lituanien Gvidas Gineitis a ainsi ouvert le score dès la 5e, après une action menée sur le côté droit de l'ASM et un tir sur lequel le gardien Radoslaw Majecki aurait pu mieux faire. Le programme des amicaux de l'été Le Polonais a failli être pris à défaut dès la 1e minute, mais a gagné son face-à-face avec Che Adams, sans toutefois dégager une impression de sérénité totale. Une action à mettre, aussi, au compte de la lenteur d'Eric Dier, aligné en défense centrale avec Thilo Kehrer. L'Anglais était l'une des deux seules recrues alignées si l'on considère le jeune Paris Brunner, de retour de prêt du Cercle Bruges et jamais aligné par l'ASM, comme un nouvel arrivant. L'Allemand de 19 ans a été volontaire, mais a connu beaucoup de déchets. Paul Pogba et Ansu Fati, eux, n'ont toujours pas fait leurs débuts. De nouveau opposé au Torino jeudi À noter enfin que les Monégasques ont eu peur pour leur attaquant Mika Biereth, touché à la suite d'un tacle non maîtrisé du défenseur Saul Coco (74e). Le Danois a heurté un panneau publicitaire et est resté plusieurs minutes au sol, le temps de recevoir quelques soins avant de revenir sur la pelouse. Sa déviation parfaite pour Akliouche, trop facile pour conclure quelques minutes plus tard (86e), laissait deviner qu'il n'avait pas été durement touché. L'ASM retrouvera le Torino - où Zakaria Aboukhlal, tout juste arrivé de Toulouse, a fait ses débuts - dès jeudi matin, à 10 h 30 à La Turbie. Elle terminera sa préparation par deux matches de prestige contre l'Ajax le 3 août puis l'Inter Milan le 8 août, avant de reprendre le Championnat huit jours plus tard face au Havre.

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Certaines histoires de football ressemblent à des tours de piste : départ lancé, ligne droite contrariée, virage inattendu, retour flamboyant. Celle de Pierre-Emerick Aubameyang à Marseille s'inscrit dans cette mouvance. À 36 ans, le buteur gabonais, accueilli en rock star ce mercredi l'aéroport de Marignane, a décidé d'offrir un nouvel acte à sa carrière déjà riche, en reprenant le fil là où il l'avait laissé : sous le maillot de l'OM, avec cette flamme si particulière unissant les grands joueurs et les stades volcaniques. Un an après son départ pour l'Arabie saoudite, il a résilié son contrat avec Al Qadsiah financé par le pétrolier Aramco (21 buts inscrits et 3 passes décisives en 36 matchs toutes compétitions confondues la saison passée), et choisi de revenir là où il avait été adoré, choyé, réhabilité. Il a aussi dit non à Al-Ettifaq, à l'argent du Golfe, pour dire oui au Vélodrome, à la Ligue des champions, et à l'ambition retrouvée d'un club désireux de peser, de nouveau, sur la scène européenne. Aubameyang appartient à cette caste d'attaquants qui, au XXIe siècle, ont su faire honneur à la célèbre devise du club phocéen, Droit au but . Comme Didier Drogba, Mamadou Niang, André-Pierre Gignac, Bafétimbi Gomis ou encore Alexis Sanchez, il a marqué le Vélodrome de ses buts et de sa grinta. Longtemps, les supporters marseillais ont rêvé du retour de Drogba, sans jamais voir ce fantasme se réaliser. Avec Aubameyang, ils ont été exaucés, même si l'empreinte laissée par le Gabonais, aussi forte soit-elle, n'atteint pas la dimension quasi-mythique de celle de l'Ivoirien. Quand il signe à l'OM à l'été 2023, Aubameyang n'est, pourtant, plus dans les radars. À 34 ans, il sort d'une saison difficile à Chelsea et d'un statut en déclin. À Marseille, il débarque avec un contrat en or (le plus gros salaire de l'histoire du club) escorté d'une forme de défiance. Les sifflets du Vélodrome l'accueillent dès ses premières sorties. On le juge trop vieux, trop cher. Mais Aubameyang est fait d'orgueil. Il serre les dents, accepte les critiques et répond sur le terrain. La bascule s'opère peu avant l'hiver. Après des premiers mois poussifs (un but en championnat jusqu'à la fin de novembre), les filets se remettent à trembler. L'homme redevient un tueur d'espaces, un finisseur chirurgical. Il termine la saison 2023-2024 avec 30 réalisations en 51 matchs toutes compétitions confondues, et surtout meilleur buteur (10) et meilleur joueur de la Ligue Europa, une première dans l'histoire du club demi-finaliste de l'épreuve. Le Vélodrome, qui l'avait bousculé, le hisse alors au rang d'icône. Les tribunes scandent « Auba, Auba ». Et lui, touché, publie ce message lors de son départ au printemps 2024 : « Merci Marseille. J'ai passé une année remplie d'émotions. Il est temps pour moi de démarrer un nouveau chapitre. Pour toujours allez l'OM, je ne vous oublierai jamais. » Pour Alain Giresse, ancien milieu emblématique de l'OM et sélectionneur du Gabon en 2009 au moment de la première cape d'Aubameyang, ce retour à Marseille n'a rien d'anodin. « Je ne m'y attendais pas, confie Giresse dans un entretien à Africa Foot. C'est un passionné, il a toujours préféré les défis sportifs. Il revient dans un championnat exigeant, et avec la Ligue des champions en ligne de mire. » S'il n'a plus ses jambes d'antan, Aubameyang reste affûté, lucide, toujours capable de décaler, de finir, de guider. Il ne revient pas pour la nostalgie. Mais pour gagner. Dans un vestiaire rajeuni, il sera le repère, le relais, l'homme d'expérience d'un groupe qui découvrira, pour certains, la C1. Face à Amine Gouiri, la concurrence promet d'être saine et stimulante. Là où l'international algérien de 25 ans incarne l'avenir, l'ancien stéphanois est le présent, celui qui sait ce que signifie marquer dans les grands soirs européens. Le voilà peut-être à l'orée de la dernière ligne droite de sa carrière. Mais comme souvent avec lui, le sprint final pourrait être le plus intense. Il a préféré l'amour du maillot au confort. Il a choisi l'incertitude vibrante à la tranquillité dorée. Et Marseille, en retour, lui ouvre les bras. Le Vélodrome n'a rien oublié. Cette saison, en Ligue 1 comme en Ligue des champions, c'est encore à lui qu'on confiera les clés du but. Et Aubameyang compte bien écrire la suite de son histoire marseillaise en lettres majuscules.

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